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Citations de Pierre Bayle (15)


Pierre Bayle
Un athée peut être vertueux aussi sûrement qu’un croyant peut ne pas l’être.
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Croire que la religion dans laquelle on a été élevé est fort bonne et pratiquer tous les vices qu'elle défend sont des choses extrêmement compatibles, aussi bien dans le grand monde que par le peuple.
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Plus on étudie l’homme, plus on connaît que l’orgueil est sa passion dominante, et qu’il affecte la grandeur jusque dans la plus triste misère. Chétive et caduque créature qu’il est, il a bien pu se persuader qu’il ne saurait mourir, sans troubler toute la nature, et sans obliger le Ciel à se mettre à nouveau en frais, pour éclairer la pompe de ses funérailles. Sotte et ridicule vanité !
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L’idée générale veut qu’un homme qui croit en Dieu, un Paradis et un Enfer, fasse tout ce qu’il connaît être agréable à Dieu, et ne fasse rien de ce qu’il sait lui être désagréable. Mais la vie de cet homme nous montre qu’il fait tout le contraire.
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Il n'est pas plus étrange qu'un athée vive vertueusement qu'il n'est étrange qu'un chrétien se porte à toutes sortes de crimes.
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Pierre Bayle
Le prochain siècle sera de jour en jour éclairé ; en comparaison tous les siècles précédents ne seront que ténèbres.
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Dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la « recomposition du paysage religieux », les croyances éclatées fleurissent tandis que, parallèlement, on assiste à des crispations doctrinales de tous bords. Or le bricolage spirituel, avec son cortège de crédulités diverses, semble faire bon ménage avec la résurgence des tentations impérialistes, puisque chacun peut se confirmer dans la vérité de sa croyance en invoquant des prophéties autoréalisantes. Autant de raisons de relire Bayle, qui, en son temps, avait repéré l’importance de ce lien entre croyance et pouvoir, et cherché à en mesurer l’impact sur les mentalités de ses contemporains. Approchant le fait religieux d’une façon qu’on dirait aujourd’hui laïque, il entendait en décortiquer les fonctionnements et pointer les manipulations qu’ils engendrent. Désenchanter le monde était urgent si l’on voulait conserver à la raison son potentiel de critique lucide et sauvegarder ce qui constitue le cœur même de l’humanité : la liberté de conscience. Éclaireur de la « philosophie des Lumières », Bayle est, en cette fin de XVIIe siècle, le défenseur opiniâtre de valeurs qu’on qualifie peut-être trop hâtivement de « modernes ».

Introduction
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Les Pensées diverses sur la comète s’offrent comme la porte d’entrée de l’œuvre de Pierre Bayle : c’est le premier écrit publié par le jeune professeur de philosophie, et son sujet – la critique d’une superstition attribuant aux passages des comètes une signification maléfique – semble ne contenir aucune difficulté de compréhension. Mais rapidement, les développements dans lesquels se lance Bayle saisissent son lecteur d’un double vertige. Un étonnement admiratif, d’abord, pour sa virtuosité argumentative et son érudition mise au service d’une démonstration implacable. Il ne s’interdit aucune discipline, convoquant l’histoire, la philosophie, l’astronomie, la morale, mais aussi pourquoi pas l’ethnologie, la psychologie ou les sciences religieuses ; il s’exprime sur un ton dilettante, semble vagabonder, plaisante à l’occasion, mais sans jamais perdre ses objectifs de vue. Une découverte existentielle, ensuite : ce qui semblait au départ n’être qu’un pur jeu d’esprit s’avère peu à peu lourd d’enjeux éthiques ou politiques et renvoie fondamentalement à l’engagement de l’intellectuel. Parti d’une croyance banale, Bayle ne se contente pas de ridiculiser l’astrologie, de démonter le mécanisme de la superstition et de dénoncer les manipulations qui instrumentalisent la crédulité humaine. Il met à mal de nombreux préjugés de son temps, notamment celui qui concerne l’athéisme, au nom de principes et avec des clés de lecture qu’il affinera dans ses œuvres ultérieures : les droits inaliénables de la conscience, la distinction du politique et du religieux, l’écart entre les comportements des hommes et les valeurs qu’ils brandissent, la nécessité et les limites de l’examen rationnel, la tension inévitable entre la foi et la raison...

Introduction
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HOBBES (Thomas) l'un des plus grands esprits du XVII siècle, naquit à Malmesbury en Angleterre le 5 avril 1588 (A). Il avait fait de grands progrès dans les Langues (B) ; , lorsqu'à l'âge de quatorze ans il fut envoyé à Oxford où il étudia pendant cinq années la philosophie d'Aristote.

A. Sa mère épouvantée par les bruits qu'on faisait courir de l'approche de l'Armée navale des Espagnols, accoucha de lui avant terme. C'est donc une chose bien surprenante qu'il ait tant vécu. Le père d'Hobbes était ministre.
B. Avant que de sortir de l'école de Malmesbury pour aller à l'Académie d'Oxford, il avait traduit en vers latins la Médée d'Euripide.
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Ainsi, tous les théologiens, de quelque parti qu’ils soient, après avoir relevé tant qu’il leur a plu la Révélation, le mérite de la foi, et la profondeur des mystères, viennent faire hommage de tout cela aux pieds du trône de la raison…
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… la raison sans la connaissance de Dieu, peut quelquefois persuader l’homme qu’il y a des choses honnêtes, qu’il est beau et louable de faire, non pas à cause de l’utilité qui en revient, mais parce que cela est conforme à la raison.
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L’intérêt pour les comètes manifesté par Bayle dès 1677, l’attention qu’il porte aux superstitions et aux oracles en 1679, puis la confidence faite à Jacob du caractère fictif de la trame épistolaire et narrative des Pensées diverses confirment que la réflexion engagée par Bayle part de bien plus loin que la circonstance née d’une apparition de comète, et que son horizon intellectuel dépasse largement celui d’une lutte contre l’astrologie et la superstition. (...)
Très vite, le lecteur avisé s’aperçoit que la comète n’est que le prétexte du livre et que l’entreprise de Bayle est bien plus ambitieuse. Sa réflexion embrasse le phénomène de la croyance dans toute sa richesse, mais aussi dans sa complexité : car, s’il dénonce la crédulité et la manipulation, il n’entend pas jeter la foi aux orties. Il est captivé par l’hiatus entre les doctrines auxquelles les hommes disent adhérer ou les valeurs morales auxquelles ils prétendent souscrire et leurs comportements effectifs : il s’arrête à plusieurs reprises sur les conséquences parfois dramatiques de ce décalage. Il cherche à établir des prémisses qui permettent de penser solidement et sainement, revenant toujours sur des règles logiques et sur des principes philosophiques aussi simples à énoncer que difficiles à respecter : par exemple, qu’avant de se prononcer il faut peser les arguments et non compter le nombre de ceux qui les soutiennent ; que, pour penser avec exactitude, il convient de se plier aux règles épistémologiques de chacune des sciences ou des disciplines que l’on sollicite : l’astronomie, la physique, l’histoire, la philosophie, et même la théologie.

Introduction
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On est alors en 1681, la France de Louis XIV connaît un durcissement de la politique à l’égard des protestants – la fermeture de l’Académie de Sedan est l’une des nombreuses mesures prises pour leur retirer peu à peu les droits dont ils bénéficiaient depuis Henri IV –, et les plus lucides d’entre eux comprennent que cette kyrielle de décisions hostiles prépare la prochaine interdiction du protestantisme sur le territoire du royaume : ce sera la révocation de l’édit de Nantes, qui interviendra en octobre 1685.

Introduction
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Si l’on en croit son premier biographe, Bayle se serait lancé dans l’écriture de ce qui allait devenir les Pensées diverses après s’être entretenu avec des personnes impressionnées par le passage d’une grande comète en décembre 1680. Âgé de 33 ans, il enseignait depuis cinq ans la philosophie et l’histoire à l’Académie de théologie protestante de Sedan. Lui-même protestant réformé, il avait hérité d’une tradition anti-astrologique fortement marquée : l’Avertissement contre l’astrologie qu’on appelle judiciaire (1549) de Jean Calvin avait clairement exprimé la rupture de ce courant du christianisme vis-à-vis de toute spéculation sur l’influence des astres. Et lorsque était survenue une éclipse solaire en août 1654, des pasteurs comme Moyse Aymraut à Saumur et Jean d’Espagne à Londres avaient prononcé des sermons qui dénonçaient énergiquement les croyances en l’effet des phénomènes célestes sur la vie des hommes. Bayle connaissait ces textes qui stigmatisaient de telles superstitions et qui vitupéraient contre l’idolâtrie : nul doute qu’il s’en inspira.

Introduction
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Si l’on admet un instant que la représentation du monde au XVIIe siècle ait encore laissé place au merveilleux et à l’irrationnel, de sorte qu’elle trouve des excuses à qui y croit à cette époque – une indulgence que, du reste, ni les Messieurs de Port-Royal ni Bayle, ulcérés par de telles fariboles, n’étaient prêts à accorder à leurs contemporains –, la question rebondit aujourd’hui : comment interpréter la permanence de telles croyances au XXIe siècle, alors que les données de l’astronomie, de la linguistique, de l’histoire les ont définitivement discréditées ? Sans aller jusqu’à prétendre que la bêtise progresse, on dira que la décennie passée n’a cessé de confirmer la pertinence du diagnostic de É. Labrousse : la crédulité se porte à merveille, et chaque génération doit en relancer inlassablement la critique. Si l’on veut en comprendre les rouages, il faut s’interroger sur la propension des hommes à croire, à espérer et à craindre indépendamment du savoir qu’ils ont accumulé, sur l’instrumentalisation de ces croyances par le pouvoir politique et sur le lien de ce dernier avec les religions ou leurs clergés.

Introduction
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