Citations de Pierre Bertrand (II) (36)
Mais Cornebidouille ne bougeait plus. Ils firent porter la princesse toute pâle dans leur chambre et veillèrent sur elle jour et nuit. On fit venir les plus grands médecins du pays, incapables de se prononcer sur le mal qui la rongeait.
« La peste peut-être... ? Une indigestion... ? Le Coronabidouille... ? »
« Nan, nan, nan et nan... je ne mangerai pas ma soupe ! » protesta Pierre en poussant son assiette.
« Mais enfin », s'énerva sa maman, « ça va durer combien de temps cette histoire ? C'est pourtant délicieux la soupe ! »
« Et puis ça fait grandir », renchérit son grand-père.
« Il paraît même que ça fait rosir », plaisanta sa grand-mère.
« M'en fiche, moi, ça me donne surtout envie de vomir ! » grommela Pierre. « Et de toute façon, j'ai craché la sorcière Cornebidouille dedans. »
— Ah maudite Cornebidouille, tu m'as volé mon doudou ! ronchonna Pierre en serrant les dents. Eh bien tu vas voir ma grosse mémère à soupière, je ne vais pas me laisser faire !
Il fouilla aussitôt dans son coffre à jouets, s’empara d'un masque de plongée, et fila vers les toilettes. Il prit une longue inspiration...
— À la une... À la deux... À la trois... Vers l'infini et au-delà... !
Et plongea dans le côté obscur de la fosse.
Tiens, tiens... Un machin en forme de poisson ! Un p'tit bleu pour mon dessert, ce sera parfait !
Et tout en s'activant dans la cuisine, elles se mirent à chanter d'un même chœur :
« D'abord te ligoter comme un petit filet !
Et remplir tes oreilles de deux bouquets d'oseille.
Badigeonner ton dos de sauce à l'asticot
Et du caca de poux pour renforcer le goût.
Un zeste de sauterelle en guise de grain de sel
Et des crottes de nez pour bien te parfumer.
Te faire cuire à feu doux en mélangeant le tout
Et te servir très chaud avec quelques crapauds. »
Cornegrifougnette ! Ah, le chenapan, ah, le scélérat, ah, le cafard à lunettes ! Oser me jeter dans les toilettes, moi, la sublime, la magnifique, la grandiose Cornebidouille ! Mais il va me le payer cher, ce trou de balle de ver de terre.
Mais déjà Cornebidouille se ruait dans les couloirs du château, claquant les portes et insultant toutes celles et tous ceux qu'elle rencontrait. La délicieuse princesse s'était transformée en une horrible petite sorcière. Et plus le temps s'écoulait, plus ça empirait. Tout le monde la fuyait. Ses parents désespéraient. Les princes se décharmaient. Le royaume s'attristait. Les années passèrent encore...
On fit venir les plus grands médecins du pays, incapables de se prononcer sur le mal qui la rongeait. "La peste peut-être...? Une indigestion...? Le Coronabidouille...?"
Non d'un prout de chameau, ça pue les toilettes dans ce château !
– Alors, crotte de fourmi, est-ce que je te fais peur ?
– Nan, mais vous avez un gros derrière !
– Comment ?
– Une langue de vieille vipère !
– Comment ?
– Le nez plein de vers de terre !
– COMMENT ?
"Marre de zut de crotte de bique !" grommela Pierre en allant dans sa chambre. "Les parents, c'est toujours pareil, ça ne comprend rien du tout ! Même pas cap de voir une sorcière dans un potiron !"
Ah sacripant, rugit Cornebidouille, c'est donc toi qui pues si fort le prout de dinosaure!
« Ah petit pétouilleux du Grand Fessu ! Stupide vermisseau de camembert pourri ! Infâme crotichou de crapouillot !
Quelle catastrophe, soupira le Grand Lama, cette fontaine est notre seul point d'eau, et si elle est à sec, nous allons mourir de soif!
Puis il réfléchit longuement en lissant sa barbe.
- M'écraser ? Mais vous êtes aussi minuscule qu'un caca de libellule !
- Comment ?
- Aussi microscopique qu'un pipi de moustique !
- Comment ?
- Aussi ratatinée qu'un vieux poil de trou de nez !
- Comment ?
"Un dîner aux gros mots, une agitation d'asticot et, une fois de plus, une soupe sur le carreau. Allez zou, file dans ta chambre, mon garçon !"
"Grosse patate à chapeau ! "
"Gypaète déplumée !"
"Fessue du popotin ! "
" Pue du bec de toilettes ! "
"Tu n'es qu'une boudinée de la brioche ! "
"Et toi, une fofolle de la cloche!"
"Marre de zut de crotte de bique ! " grommela Pierre en allant dans sa chambre. "Les parents, c'est toujours pareil, ça ne comprend rien du tout ! Même pas cap de voir une sorcière dans un potiron ! " Et il s'endormit très fâché.
"Petit impertinent ! Je vais te compresser, t'écraser, t'écrabouiller !"
"M'écraser ? Mais, vous êtes aussi minuscule qu'un caca de libellule !"
"Comment ?"
"Aussi microscopique qu'un pipi de moustique !"
"Comment ?"
"Aussi ratatinée qu'un vieux poil de trou de nez !"
"Comment ?"