Citations de Pierre Bottero (1981)
- Salim, tu es génial.
- Je sais, c'est ce que les journaux disent toujours de moi. Mais tu n'es pas mal non plus dans le genre cadeau-surprise.
Bon, dit Salim, résumons-nous. Tu t'appelles Ewilan Gil'Sayan et non Camille Duciel. Tu dois sauver l'univers en allant chercher un frère que tu ne connais pas. Et pour nous faciliter la vie, ce frère est resté dans notre monde que tu ne peux pas nous faire réintégrer. C'est ça ?
La bibliothèque est l'âme d'une maison.
Je lui ai sauvé la vie, il a volé la mienne. Il a ouvert pour moi des portes cachées, des portes verrouillées, des portes inaccessibles. Il a dévoilé des horizons lumineux et dessiné des possibles exaltants. Il m'a guérie de blessures que j'ignorais porter et, pour finir, m'en a infligé de nouvelles que je suis incapable de supporter.
Je n’ai aucune envie de mourir. Aucune. Mais, bon sang, ce que j’aimerais être morte.
Le lendemain, il m’évite, me fuit, se cache.
Nous ne nous embrassons plus.
Je ne comprends pas. Ses yeux brillaient tellement quand nos lèvres se sont séparées.
Le noir ne m’effraie pas. La solitude n’est pas liée à la nuit. Elle ne fait pas peur. Elle est juste triste.
- Tu n'as pas l'impression que ce que tu vis te transforme, toi ?
- Oui, bien sûr.
- En bien ou en mal ?
J'ai réfléchi avant de répondre.
- Ni l'un ni l'autre. Mais ce qui est sûr, c'est que les événements graves ou tristes ou difficiles nous transforment davantage que les autres.
Le poids Lourd fonçait droit sur elle, tous freins bloqués. Les pneus malmenés hurlaient, leur gomme fumante essayant vainement d'arrêter les tentes tonnes du monstre.
Il avait agrippé le rebord de la fenêtre, contracté ses muscles, prêt à bondir. Il lui était impossible d'assister sans bouger à la scène. Il devait intervenir, fracasser la vitre, se battre, tuer si nécessaire. Sauver Ewilan...
- N'oublie pas Ewilan. On a toujours le choix. Toujours. Il suffit de faire le bon.
- Celui qui s’affirme indispensable est un prétentieux, celui qui croit l’être un imbécile.
Certains miracles sont faits pour rester uniques.
- Je fais ce que je veux ! aboya-t-elle. Où je veux, comme je veux et quand je veux ! Compris ?
C’est quand il se tait qu’il faut l’entendre.
Il y a des vérités qu’il est impossible de fuir !
- Et là, que lui arrive-t-il ?
Le vieil analyste tourna son regard vers les jeunes gens, toujours assis au bord de l’eau.
- Elle apprend à vieillir, expliqua-t-il d’un ton triste, ça lui fait mal.
"La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens", m'a dit Sylia la seule fois où nous nous sommes disputés. La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, on ne revient jamais en arrière. Je comprends aujourd'hui à quel point elle avait raison.
Je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux ! Compris ?!
C'est à la vie que nous devons le respect, Philla. À la vie, pas à la mort.