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Citations de Pierre Jacquemin (12)


Il voyait bien qu'ils s'égaraient, qu'aucun chalet ne se trouvait dans les parages. Par moments, le ciel capricieux se faisait très sombre, la visibilité devenait quasi nulle, l'inquiétude redoublait. Puis soudain, en quelques secondes les nuées se déchiraient et la lune surgissait. Elle paraissait alors immense et proche. (p 161-162)
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Malgré l’atroce courant d’air, je demeurais dans le couloir, le bras dégagé afin que ma montre soit visible. J’appuyais mon front sur le froid carreau et je contemplais ce que je savais être les immenses forêts du parc naturel du Naţional Domogled Valea Cernei, où j’avais participé lorsque j’étais enfant à un camp scout de pionniers. C’est ainsi que j’avais rencontré pour la première fois mon cher ami Cătălin. Nous frôlions des arbres noirs lourdement chargés de neige, agités et grimaçants qui étincelaient le temps de notre passage. Nous roulions maintenant sur une hauteur, une vallée profonde s’éclairait, irréelle sous la lune, alternant les coulées de miel, de sucre et d’ombres chocolatées. Au loin, l’autre versant était dressé dans cet éclairage nocturne et c’était un ravissement où mes yeux réconfortés se perdaient. Tout n’était que fines dentelles d’argent qui filaient sur un réseau de lignes tremblantes, de branches secouées, de perspectives noires et dansantes. Le train semblait glisser par moments et tout devenait inexplicable, spectaculaire et sublime.
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L'étonnement. L'étonnement se lisait sur son visage. Ce qu'elle venait de découvrir l'avait comme transformée, elle était devenue très pâle, les mains bien à plat contre la large baie vitrée où son front s'était posé. Il l'observait avec bonheur. Elle demeurait ainsi sans plus bouger, fascinée par l'épais brouillard qui s'était levé durant la nuit. Elle déplia enfin ses bras le long du corps, serrant les larges plis de sa chemise de nuit, la bouche légèrement ouverte pour l'amuser un peu car elle se savait regardée. Admirée, et aimée, elle prenait ainsi des airs, surgissant chaque fois d'un univers chimérique qu'elle recréait sans cesse.
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Il a terminé cette statue. La commande d'un riche particulier. Il la contemple. Elle est parfaite. Parfaite ! Tous les critères académiques ont été respectés. Nul reproche. Pourtant... Il examine le visage de marbre, le front noble, le regard droit, le nez régulier, la bouche légèrement entrouverte.
Mais brusquement, le défaut apparaît. L'essentiel manque. Le visage est sans vie... Le marbre ne frémit pas sous son regard critique.
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Tout le long du quai, des arbustes malingres, de petits tamaris, sont flanqués d'un gros piquet pour les tenir debout malgré l'hostilité du vent. Le ciel comme la mer étaient couleur d'huître.
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Ah, l'inspiration! Elle s'invitait souvent quand il était au bureau où il perdait son temps afin de gagner sa vie.
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La force de toute la Roumanie était là, dans ces visions extraordinaires et presque oniriques, telles celles que l'on peut trouver dans les livres d'images. La tête lui tournait. Ils frôlaient mille arbustes aux larges feuillages qui s'ouvraient comme des mains sur leur passage et caressaient parfois les wagons. Elle les contemplait dans ce glissement vertigineux, filant rapidement comme dans un film en mode accéléré. Les forêts s'agitaient, comme des chevelures, des paquets de neige se plaquaient comme des baisers volés sur les vitres qu'ils troublaient puis s'effaçaient.
Elle était encore un instant repartie dans son passé.
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Ils furent saisis par la beauté si particulière de la place Unirii, immense, étincelante de mille éclats dans la nuit lumineuse, nés de la forte averse qui s'était abattue. Les superbes bâtiments de style baroque, dans un bel ensemble harmonieux et chaotique, contemplaient de vastes espaces recouverts de pavés luisants qu'on aurait dit cirés et de larges pelouses argentées et brillantes de cette rosée phosphorescente tombée du ciel.
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Ils avaient directement commencé le 'filage' du quatuor en sol mineur, opus 10 de Debussy, les quatre mouvements à la suite, sans interruption. Lors de l'andante, le vent respira peut-être plus fort, d'une autre façon en tous cas, car un souffle ardent souleva avec délicatesse de subtils parfums de sable et de mer qui brulaient. Le battement rythmé de l'océan qui n'était pas loin semblait à sa façon - oui cela était très étrange et irrationnel - se mêler à l'œuvre, permettant une évasion libérée et vibrante, transformant tout dans une émotion, une excitation qu'un chamane éclairé aurait certainement sublimée.
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Les pavés luisent dans l'éclairage blafard de la rue, mais la lune est aussi là pour animer ce moment privilégié. Certains patinent ou chancellent par moments égaré par un peu trop de vin. c'est une hypothèse. C'est un soir d'anniversaire, c'est cela qui compte, de ces anniversaires pour un oui ou pour un non. La rue coule comme une eau jaune avec des reflets bleus, mais si des remous parfois ont troublé légèrement les yeux de certains, une paix absolue s'installe dès que l'on arrive, que l'on a poussé le petit portail qui grince légèrement et que l'on découvre le petit jardin, derrière la maison. Comme à chaque fois, Adelina, la femme de Lucian, s'insurge un peu car si elle aime bien recevoir, il ne la prévient jamais. Elle prend l'air fâché mais ils ont l'habitude car on sait qu'elle prévoit toujours.
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Enfin, les baies vitrées de l'aéroport miroitaient au loin dans la lumière matinale qui s'ouvrait comme une main caressante et tout, rapidement, s'anima.
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Elle s'est approchée d'une énorme motrice et pose ses mains bien à plat sur le métal glacé. Toucher ses anciennes locomotives la calme toujours. Celle-ci est sa préférée. On dirait toujours qu'elle va se mouvoir, qu'il y a quelque chose qui vibre en elle. Elle est rouge en bas et noire en haut, on dirait qu'elle est neuve et qu'elle attend l'heure du départ. Celle qui est derrière semble la même. Elle aime beaucoup se placer contre les plus grandes roues de l'avant et s'amuse chaque fois à constater qu'elle est la plus petite. Le petit chemin goudronné glisse maintenant entre deux lignes de machines. Un souffle tournoyant a un peu dégagé la brumaille qui semble flotter légèrement au-dessus.
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