Pierre-Louis Lions

Livre reçu dans le cadre de la Masse Critique non-fiction de février 2021, que je remercie au passage !

Voici un pari osé lancé par les éditions HumenSciences, celui de nous plonger dans la tête d'un mathématicien, à travers le récit autobiographique de Pierre-Louis Lions. Et je dirais que c'est réussi.

L'auteur a reçu plusieurs titres prestigieux dans le champs des mathématiques, notamment la célèbre médaille Fields et tente de nous faire comprendre le monde des mathématiques. Il fait le tour des principaux concepts qu'il a étudiés de manière simple et abordable et revient sur son parcours, nous aidant à comprendre l'univers des concours, le monde de la recherche et des publications, les labos, les financements etc.

Il détruit de nombreux clichés, tels que la figure du génie isolé ou l'image du tableau noir rempli de chiffres et de courbes.

On se rend bien compte que le domaine de prédilection de Pierre-Louis Lions, les maths appliquées, est avant tout une histoire collective et de rencontres et que rien ne se construit seul.

L'auteur propose également des idées de réformes afin de proposer un autre enseignement de cette matière à la mauvaise réputation, que ce soit à l'école ou dans les études supérieures.

La lecture est agréable et pleine d'humour. On se prend d'amitié pour ce mathématicien qui a baigné dedans quand il était petit, son père étant l'illustre Jacques-Louis Lions.

Je retiendrai de ce témoignage que la curiosité, le travail et l'humilité sont d'excellents moteurs et que les mathématiques et les mathématiciens peuvent être accessibles et amusants.

Je recommande ! #massecritique

Brillantissime. Voici un livre, comme un bras tendu émergeant d’un océan de médiocrité, de stupidités, d’idées et fadaises de nos médias analphabètes. C’est reposant. Humour et modestie voisinent avec le génie que l’on côtoie tout au long de sa carrière marquée de nombreuses activités dans de nombreux domaines dans lesquels il a mis sont talent et ses connaissances au service d’un renouvellement de la pensée. Il est assez distrayant que sur la quatrième de couverture on le présente, notamment, comme le patron de thèse de Villani ! A lire par ceux qui voudraient savoir ce que sont les mathématiques. Ça change du développement personnel, des médecines douces et autres calembredaines.

Une pensée claire, un style simple et bien structuré qui rend la lecture agréable. Écrire une autobiographie pour mettre en avant le travail collectif et tenter d'expliquer que malgré les prix prestigieux vous n'êtes en rien une personne hors du commun est un exercice d'équilibriste difficile. Pierre-Louis Lions réussit plutôt bien l'exercice, à grand coup d'anecdotes, descriptions de scènes auxquelles tout le monde pourra s'identifier et un saupoudrage de best of de petites vannes. J'ai commencé la lecture à voix haute dans la voiture pour remplacer la radio, ma femme qui conduisait et mon adolescent ont été captivés, le livre semble donc avoir une audience potentielle éclectique. Une fois la lecture terminée on apprécie la bonhomie de l'auteur et on peut comme moi apprécier certaines de ces propositions, toutefois, je ne suis pas certain que j'en retirerai beaucoup plus. Je ne suis pas certain que l'auteur en attendait plus, non plus…

Ce livre est en fait écrit par deux mathématiciens: Pierre-Louis et le Professeur Lions, les deux facettes de Pierre-Louis Lions.



Pierre-Louis nous raconte ici son parcours de mathétaticien, depuis la première fois oú il découvre en coupant du bois avec son père à Grasse qu'un rondin de bois peut être assimilé à un cylindre, jusqu'à sa médaille Fields en 1994, le sacre ultime des mathématiciens qu'il obtiendra grâce à ses travaux sur les équations aux dérivées partielles non-linéaires. Il nous explique également comment il a su conserver sa curiosité insatiable et son regard d'enfant pour choisir ses sujets de travail au cours de sa carrière.



On est aussi étonné de voir qu'une personne comme le professeur Lions, fils du célèbre mathématicien Jacques-Louis Lions, lui même élève du grand Laurent Swartz (médaille Fields 1950), siège dans de nombreux conseils, jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. On se dit donc que le professeur Lions doit avoir le rare privilège de pouvoir influencer la politique scientifique de notre pays. Eh bien non, même une personne comme lui semble tout à fait impuissante face la technocratie de notre pays, qu'il ne ménage pas dans son livre avec sa prise de parole franche qu'on lui connait bien.



Pierre-Louis nous parle aussi d'un de ses anciens thésards qui était un peu étrange mais brillant, un certain Cédric Villani, qui lui aussi obtiendra la médaille Fields en 2010...

J'ai reçu ce livre de le cadre d'une opération masse critique de babelio, et je remercie beaucoup babelio, la maison d'éditions Humensciences ainsi que l'auteur pour l'envoie de ce livre.



Il s'agit là d'une autobiographie d'un mathématicien renommé (il a reçu plusieurs prix, dont la médaille Fields, équivalent d'un prix Nobel en mathématiques). Mais ce n'est pas ennuyeux comme cette description pourrait le laisser penser.



Car le style est simple et claire, facilement compréhensible, avec des touches d'humour. L'auteur nous raconte les épisodes qui ont guidés son goût des maths, et sa curiosité ainsi que les rencontres qui l'ont conduit dans telle ou telle branche de cette discipline. La curiosité a une place prépondérante dans son fonctionnement, sa façon d'étudier un sujet, et c'est un excellent moteur. On se rend compte du côté concret que peuvent avoir les maths, souvent abstraites pour beaucoup d'écoliers, au travers des explications claires que l'auteur fait des domaines mathématiques qu'il a étudié.



A côté de ça, l'auteur donne son point de vue sur différents points, et démonte le cliché du mathématicien au passage. De la façon d'enseigner les maths à ce à quoi elles peuvent/auraient pu servir dans la crise sanitaire que nous traversons, en passant par le fonctionnement des publications dans le monde scientifique, divers sujets sont abordés. Ce qui conduit à différentes réflexions intéressantes que j'ai apprécié avoir.



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Bon. Mon beau-frère fait des maths. Il m'a toujours dit "oui mais pas des maths app hein ?" (pas des maths appliqués voulait-il dire, précisant par là même un certain mépris pour la discipline). Lui, il fait du profond, de l'abstrait, je crois qu'avoir la médaille Fields aurait pu faire partie de son chemin. Alors quand il me parlait de ce qu'il fait, de l'ambiance des labos de maths, des séminaires, conférences, des différents noms, Schwartz, Lafforgue, de la spécificité de la médaille, tout ça m'évoque quelque chose, un peu de loin parce que ce n'est pas mon domaine, mais ça fait partie de ma vie.



Alors j'ai aimé entendre parler de ça. Et j'ai aussi beaucoup aimé l'esprit de Pierre-Louis, oui les maths, ça peut être intuitif, pratique, on en a partout. J'ai aimé ce mélange entre un génie (définition arbitraire, que l'auteur me pardonne, j'appelle ça ainsi, mais peu importe) qui reçoit l'idée sans l'avoir construite et le surfer qui vogue sur les éléments qu'on lui met à disposition, même dans un certain chaos (d'un monde non linéaire ;-))



Un air de déjà-vu, un sacré gaillard habité par son truc, des résultats en pagaille et assez valorisants, comment tout ça s'articule avec l'industrie, j'ai ainsi trouvé un livre riche d'une histoire, intéressante et humaine, qui a tenu mon envie d'aller au bout sans trop tarder. J'aurais peut être quelque trucs à dire sur sa posture de fond quand au développement durable, l'innovation, l'éthique, mais bon, ce sont ses idées, soit.