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Citations de Pierre Lunel (60)


L'abbé riait peu. Mais quand il était heureux, il était tout sourire. Et même quand il ne souriait pas, il souriait intérieurement. Le sourire possède cette double vertu d'être à la fois dedans et dehors. Mais c'est quand il vient du dedans, traduit ou non sur un visage, qu'il est vrai. Il m'a suffi de voir son regard devant le souffrant pour y saisir mille sourires. J'avais toujours pensé qu'il fallait un rire tonitruant ou arborer une face de "ravi de la crèche" pour exprimer son bonheur à la face du monde. Je me trompais encore. Le sourire allait beaucoup plus loin que le rire aux éclats, il rejoignait un certain infini pendant que ma joie rigolarde fondait comme la neige au soleil. Je faisais partie de ces innombrables qui confondent le bonheur avec la joie (p. 169-170).
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Peut-être y a-t-il une autre raison à cette mystérieuse attraction pour Assise : l'air ambiant est saturé du féminin, c'est-à-dire de l'âme féminine, qui lui est si chère. Celle de la tendresse, de la mère, de la piétà, de Myriam de Magdala. C'est tout cela à la fois le parfum de l'âme de sainte Claire. Cette Chiara Offreduccio qui enchanta et berça la jeunesse de saint François par sa beauté, et adoucit ses derniers instants sur terre par sa présence aimante. Elle était sa pietà, comme Marie l'était pour Jésus. La tendresse féminine accompagne l'âme de l'abbé Pierre toute sa vie dans son dialogue secret avec l'âme du monde. C'est ainsi qu'il la comprend, la rejoint et la chérie, jusque dans l'abandon, la trahison et la rédemption, qui n'attend qu'un signe pour remplir sa mission. Le féminin d'Assise est peut-être ce qui la rend si secrète, si mystérieuse et intime. C'est dans le féminin d'Assise que l'abbé Pierre entend les voix du silence (p. 156).
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Il aimait les femmes ou plutôt la femme, le féminin sous tous ses aspects. Le Bon Dieu l'avait fait "charnel" et les euphémismes dont il recouvrait sa sensualité ne pouvaient cacher une évidence : son goût du plaisir et de la chair. Le "renoncement à la tendresse" dont il parle ne lui est pas seulement "difficile" mais impossible. Selon lui :
"Le renoncement ne fait pas disparaître le plaisir, et la chasteté paraît alors une injure à l'être humain. D'une part, il est faux, et cela offense le Créateur, d'associer plaisir et culpabilité et, d'autre part, le plaisir est d'une nature telle que celui qui en deviendrait l'esclave serait aussi pitoyable que celui qui en est privé."
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Une analyse graphologique réalisée en 1946 éclaire le personnage, ses qualités et ses défauts. Être indépendant, il admet difficilement qu'on lui dicte ce qu'il a à faire et s'impose avec violence si nécessaire. Il entreprend trop et se sent débordé par ce qu'il crée. Il dispose d'un grand coeur qui vibre en permanence et éprouve un violent besoin d'aimer et d'être aimé. De protéger le faible. Sa sensualité est forte, ardente même, mais elle est compensée par un haut sens moral et un mépris pour le matériel. Le graphologue de conclure : "c'est un caractère vibrant, nerveux, enthousiaste, qui crée la vie autour de lui, y donnant toutes sa généreuse nature, sans compter, mais sans souci des réactions d'autrui" (p. 82).
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Les jours s'écoulent, et frère Philippe piaffe. Impatient d'atteindre les sommets qu'il s'est fixés. Le doute rôde de temps à autre, favorisé par la monotonie et la souffrance. On est loin de l'héroïsme qu'il imaginait adolescent. Frère Philippe a beau noircir ses carnets d'ascèse et de maîtrise de soi, il reste ce qu'il a toujours été, un sentimental, un rêveur, un excessif, et surtout un désirant. Il souffre, c'est évident. La seule question est celle-ci : jusqu'où va-t-il tenir ? jusqu'à quels extrêmes ? (p. 64).
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A-t-elle la foi ? « Oui, mais entre avoir la foi et croire être guérie ! Et puis, je n'ai jamais été illuminée ou mystique. J'ai la tête sur les épaules. » En fait, elle est chrétienne, avec une foi pleine de trous, comme vous et moi...
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Là, sur un lit d’hôpital, il devient plus pauvre que pauvre, car le malade est le pauvre par excellence, d’une pauvreté qui nous concerne tous, qui que nous soyons…
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Il est un dissident. Un modèle de dissident. Parce qu’il agit par amour, par charité, et au nom de la justice. Un dissident n’a pas besoin d’être parfait. Il suffit qu’il soit vrai et que sa vérité soit juste.
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Il est si heureux de retrouver, au crépuscule de sa vie, ce que fut son émotion de l’aube. L’abbé Pierre, jadis, s’est dépêtré de ses ronces pour aller au-delà du doute dans la certitude du chemin d’amour.
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Une plongée dans le grand écart entre l’espérance et la peur, le dicible et l’indicible, l’avoué et l’inavoué. La plupart de ceux qui ont connu l’abbé Pierre n’ont vu que l’icône et en sont restés là ; d’autres, plus proches, l’ont connu souffrant ; peu l’ont vraiment compris. Or, sa personnalité, qui semble si compacte, est pourtant demeurée jusqu’au bout celle d’un écartelé.
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La passion chasse la raison. On a le sentiment de frôler les abîmes et c’est grisant ; on chute, et c’est l’angoisse ; on espère, et c’est l’enthousiasme.
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Pour agir comme l’abbé Pierre l’a fait durant toute sa vie, il faut garder son âme d’enfant. Parfois, elle reste intacte, même dans un corps vieillissant. Un enfant est absolu, entièrement dans le présent, résolument secret.
C’est ainsi qu’était l’abbé Pierre au crépuscule de sa vie.
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Les mots de l’abbé ne sont pas ternes :
ils sont dépouillés et nus. Ils flanquent le brillant, l’intelligence, le discours aux oubliettes. Ils n’ont besoin d’aucun habillage. Petit à petit, ils s’instillent en vous comme une drogue, vous pénètrent, vous interrogent, vous fouillent.
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J'ai pensé en te laissant faire à tous les adolescents du monde en tourmente, filles et garçons face au jour qui se lève sur leur vie entre leurs mains.
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J'ai pensé en te laissant faire à tous les adolescents du monde en tourmente, filles et garçons, face au jour qui se lève sur leur vie entre leur main.
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Je sais que le silence intérieur suscite en notre humanité la nostalgie d’un je ne sais quoi d impérissable.
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Le pardon consiste à redonner à l'autre la scintillance du meilleur de lui, car on ne peut nier le passé, on ne peut que le dépasser.
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Un ou à la rigueur deux miracles peuvent aider à faire de vous un saint mais trop de miracles font de vous un suspect.
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La naissance et la mort sont les deux moments privilégiés de la vie et sont en eux-mêmes si puissants qu'ils ne nécessitent rien de plus qu'un cadre tout petit : un berceau et un tombeau.
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Qu'est-ce que l'amour vrai ? Un contrat entre deux partenaires ou le don entier d'une âme, là où court une parole qui jamais ne s'achève.
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