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Citations de Pierre Ménard (54)


Toutes les histoires ont une fin. Pour les biographies, il est difficile de ménager le suspense. À moins d'une disparition inexpliquée, d'une rencontre avec des tribus lointaines ou d'une résurrection inopinée, dont l'Histoire, de Lazare à Sherlock Holmes, offre peu d'exemple, elle ne peut s'achever que par le trépas du héros. Tout juste doit-on espérer que lecteur ne l'ait pas attendue trop impatiemment.
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Enfin, heureusement, moi, je suis trop vieux, je ne verrai pas ça, mais dans cent ans on ne trouvera plus à se faire servir ; il n'y aura plus de domestiques...Je le dis souvent à ma femme et à ma fille : Vous verrez que vous serez un jour obligées de faire votre lit.
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Goncourt rira longtemps de ce dialogue entre le baron de Rothschild et le miséreux qu'il venait de secourir de quelques pièces.
"Monsieur le baron, Dieu vous le rende au centuple !
- Ça ne fera jamais que cinquante francs ", répartit le banquier. "
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La campagne les écœure, les paysans les ennuient. "Nous voyez-vous obligés de vivre ici ? lâchera Edmond en toisant un village de province, quelques jours avant de rendre l'âme... On mourrait. "
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Décidément, cette ville devient impossible avec ses vergers où poussent des forêts de pierre, ses collines que l'on écrête et ses buttes que l'on érige, ses hôtels transformés en jardins publics et ses jardins publics subitement couverts d'immeubles. Les coupables sont tout trouvés : Haussmann et l'Empereur, qui rêvent de faire de Paris la capitale du monde. Livrée à la cupidité des agioteurs, au génie des urbanistes et à la fantaisie des architectes, la ville grouille d'ouvriers accourus de toutes les provinces, de charpentiers improvisés et de maçons en mal de chantier. Les chiffres laissent pantois : là où la Restauration bâtissait 260 édifices par an, on en construit désormais près de 5 000, à quoi il faut ajouter 800 kilomètres de nouvelles rues, 400 kilomètres d'égouts, les Halles, des églises, des parcs, des monuments publics... Les quartiers se transforment à si vive allure que les touristes réguliers que vous promenez dans votre diabolique attelage peinent à les reconnaître d'une visite à l'autre.
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Les chevaux atteignent maintenant le gigantesque chantier de l'Opéra, cette pièce montée que même l'Impératrice trouve abominable. On raconte que, lorsque Charles Garnier lui présenta la maquette, la souveraine s'exclama :
"Qu'est-ce que ce style-là ? Ce n'est pas un style !...Ce n'est ni un du grec, ni du Louis XVI, pas même du Louis XV...
- Non, madame, c'est du Napoléon III", répartit l'architecte.
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Elle appartient à cette masse de pauvres provinciales venues chercher à Paris, à défaut de la fortune et de la gloire, l'assurance de la pitance et du gîte. Femmes invisibles, souvent condamnées au célibat, aux réduits sordides, aux cuisines sans lumière et aux soupentes glaciales, tyrannisėes par la maîtresse de maison quand ce n'est pas par son mari, prêt à en faire une seconde épouse à moindres frais. Femmes anonymes passant sur terre sans principe et sans but, infatigables cuisinières, ėpousseteuses, frotteuses, cireuses et astiqueuses, disparaissant comme elles sont apparues, sans troubler le repos de leurs maîtres.
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En cet âge d'or de l'adultère, il leur paraît de toute façon plus commode d'être fidèle à la femme d'un autre qu'infidèle à la sienne tant le mariage leur est aberrant.
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"J'ai la vérole ! Enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique cristalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les lėgumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort François 1er", s'exclamera Maupassant en apprenant sa contamination.
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Les enfants sont comme la crème ; les plus fouettés sont les meilleurs.

Edmond et Jules de Goncourt- Journal
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Il ne serait même guère surprenant que les comités de vertu friands de débaptisation de noms de rues réclament dans un proche avenir que le plus prestigieux prix littéraire du pays cesse d'honorer la mémoire de deux êtres incarnant tout ce que le monde exècre.
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Ils détestent Napoléon III, les Juifs, les femmes, les parvenus, les pédérastes, la bohème, la République, les grenouilles de bénitier et les chats de gouttière, les heureux et les malheureux du monde, les gens passés et à venir. Autant dire qu'à part eux-mêmes, rares sont ceux qui auront trouvé grâce à leurs yeux.
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Curieux paradoxe que celui de ces frères, dont le nom est connu de tous et l'œuvre de personne.
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Dans la préface de "Germinie Lacerteux", les deux frères disent qu'il faut "mépriser le public, le violer, que le public c'est de la boue qu'on pétrit". Il y a toujours cette volonté de choquer le bourgeois. En revanche, lorsqu'ils écrivent leur journal, il est destiné à une publication posthume. Ils ne savent pas trop quand ils vont le publier, mais ce sera après leur mort.

Ce qui leur permet d'avoir une grande liberté de ton et de rencontrer des gens comme Flaubert ou George Sand, de leur envoyer des lettres mielleuses, d'être très amis avec eux et d'écrire des horreurs sur eux dans leur journal. Le grand scandale c'est qu'en 1885, alors qu'Edmond sera au soir de sa vie, il commencera à publier ce journal en expurgeant les passages les plus méchants, mais en créant un énorme scandale.
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Les frères Goncourt, c'est un peu comme Coca-Cola. Tout le monde connaît leurs noms par le prix Goncourt, qui est le prix le plus prestigieux en France et un des plus prestigieux dans le monde, en revanche on connaît très mal ceux qui se cachent derrière. Il y a effectivement deux hommes, Edmond de Goncourt qui est né en 1822 sous Louis XVIII et Jules de Goncourt né en 1830 sous Louis-Philippe.
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Pierre Ménard
« Au fond, résumera Edmond, c’est ce carnet de voyage qui nous a enlevés à la peinture, et a fait de nous des hommes de lettres «
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Pierre Ménard
« Nous sommes tellement jumeaux, en tout et par tous les bouts, avancent-ils, que nous avons jusqu’aux mêmes envies de femme grosse : il nous est venu, ce soir, l’idée en même temps à tous de pisser sur un certain chou d’un jardin «
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« Le commerce est l’art d’abuser du besoin ou du désir que quelqu’un a de quelque chose «
« Dans l’histoire du monde, c’est encore l’absurde qui a le plus de martyrs. «
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Aussi s'évertuent-ils à déconstruire ce qui a causé la perte de ces temps bénis, en brocardant dans une brochure réactionnaire, la Révolution dans les moeurs, les fruits de cette Révolution si sottement encensée, stupide révolte d'opérette effectuée par "des gens qui puent des pieds, des portiers, des monstres froids" ...
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Ils se croient très dépravés : ils referont un jour "Paul et Virginie", et ce sera leur meilleur livre ...
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