Le livre s’ouvre sur cet avertissement :
« Le personnage principal de ce livre est un ultra de la collaboration, un fasciste.
Les opinions exprimées par celui-ci dans ce roman sont les siennes, et non pas celles de l’auteur. »
Vous, je ne sais pas, mais en ce qui me concerne cette entrée en matière m’a plutôt fait froid dans le dos.
Bon, je me suis quand même mis à la lecture avec l’idée que j’allais avoir un certain mal à m’attacher au personnage principal. Ce fut effectivement le cas mais étrangement cela n’a pas rendu la lecture pénible pour autant.
La narration est à la première personne et le type est donc un collabo, un français engagé aux côtés de l’Allemagne nazie. Pas le gendre idéal donc.
1945, c’est la fin de la guerre et elle est perdue pour les soldats du Reich. L’expérience a l’air plus pénible pour les collabos que pour les soldats allemands.
L’heure est venue de régler les derniers comptes avant de tenter de disparaitre.
D’abord découvrir qui a assassiné Doriot, puis le châtier.
Notre collabo va donc traquer des agents doubles, des collabos comme lui, des Français au service de l’Allemagne d’Hitler mais qui eux ont choisi de renseigner les forces alliées.
Pour qui aime les romans d’espionnage c’est la base, pour les autres c’est un tantinet compliqué. Mais je m’en suis sorti.
Oubliez OSS 117, James Bond et compagnie, ici le héros n’est pas sexy, pas attirant et s’il y a effectivement des scènes d’ébats amoureux, elles ne sont pas plus glamour que le reste.
Le récit est sec, désenchanté. Un parfum de trahison plane de manière omniprésente et il n’y a rien qui soulage de l’oppression permanente.
En toile de fond, la question des idéaux. Quel est le prix à payer si l’on veut les atteindre ? Et comment gérer la désillusion lorsqu’elle s’impose finalement comme la plus mordante des réalités. Lorsque tout s’effondre à quoi se raccrocher ?
Abandonne-t-on ses idées politiques, ses pensées, ou s’y accroche-t-on avec la force du désespoir?
Ou bien ne vaut-il pas mieux tout simplement vivre une existence modeste, dépolluée de toute velléité politique ?
Lorsque tous trahiront ne prétend pas offrir de réponse à ces questions mais il propose un éclairage particulier et sans concession sur une période sombre de l’Histoire, dans ses tréfonds les plus sordides, où s’agitèrent des hommes et des femmes ordinaires, devenant dans ces circonstances particulières des salauds ou des héros sans cesser de n’être que de simples mortels.
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