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Critiques de Pierrick Bourgault (40)
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Nos racines paysannes : Louis et Lucienne -..

Lucienne, 93 ans, et Louis, 97 ans, ont connu le monde paysan de la fin des années 1930, période où l'agriculteur quittait rarement son village, où l'on pouvait out acheter ou faire faire au bourg (de l'épicerie aux grosses réparations d'outils) et où les fermes étaient presque totalement auto-suffisantes.

Ils ont vécu la mécanisation et l'industrialisation de l'agriculture, le cultivateur et l'éleveur devenant des chefs d'entreprise, à la fois ouvriers et gestionnaires.

Ils ne portent pas un regard nostalgique sur ce passé, et savent prendre du recul par rapport à tous les changements réalisés en à peine plus d'un demi-siècle : ce qui est mieux qu'avant (le travail est moins pénible...), là où on est sans-doute allé trop loin (par exemple dans l'utilisation de la chimie), ce qu'il ne faut pas trop idéaliser (le bio, le retour à la nature...).



Après Francis, l'artisan du bois, et La mère Lapipe dans son bistrot, Pierrick Bourgault nous fait voyager avec Lucienne et Francis dans l'histoire contemporaine de l'agriculture. Il le fait avec sa plume de journaliste, sa culture d'ingénieur qui cherche à comprendre d'où l'on vient, son regard et son écoute chargés de tendresse pour les gens. Avec ce livre-témoignage, comme avec les précédents, il nous fait entrer dans l'histoire de métiers qui disparaissent, voire déjà oubliés.

Cet opus me touche un peu plus que les autres car Lucienne et Francis pourraient presque être mes parents, parce que ce qu'ils racontent, je l'ai en partie vécu dans mon enfance ou entendu dans la bouche de mon père, de ma mère ou de mes grands-parents .

Un témoignage utile et sincère, qui ne cherche pas à caresser le lecteur dans le sens de toutes les modes.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'écho des bistrots

Dans ce petit bouquin, Pierrick Bourgault fait l'éloge des bars, des cafés, des bistrots, des troquets, des caboulots, des buvettes, des tavernes, des pubs, etc.



Si le voyage pour l'auteur peut être spatial, aller d'un bar branché parisien au café d'un petit village de Mayenne en passant par des buvettes traditionnelles en Asie ou ailleurs, ce n'est pas forcément l'essentiel pour lui.



Les ambiances, la convivialité, les regards, les échanges, les décorations, les odeurs, les spécialités, les habitués, etc. sont pour P. Bourgault autant d'éléments du voyage, du dépaysement. Il peut donc voyager entre deux bistrots séparés d'à peine quelques kilomètres, et avoir le sentiment de faire du sur place entre deux bars d'une chaîne d'hôtels d'affaires distants de milliers de kilomètres.



L'auteur m'a fait envoyer ce bouquin par l'éditeur, et en le lisant j'ai découvert que je l'avais déjà lu dans une édition de 2012. Le texte a été remanié, mais cela ne change rien à ce que j'avais écrit après ma première lecture, une chronique que vous retrouverez ici : http://michelgiraud.fr/2022/05/28/lecho-des-bistrots-pierrick-bourgault-transboreal-voyage-dans-lesprit-des-bars/



Un éloge des bistrots en forme de déclaration d'amour.




Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Journal d'un café de campagne

Pierrick Bourgault aime les bars, les cafés, les bistrots... Il leur a consacré suffisamment d'ouvrages pour qu'on ne puisse avoir aucun doute. Le lecteur ne sera donc pas surpris par le titre et le thème de son premier roman...



Yann vit une vie trépidante de conseiller en communication, aux côtés de Lin, sa partenaire au travail et compagne à la ville. Lorsque sa marraine, tante Marie, propriétaire de l'Hôtel de France dans une petite ville de province, décède, encouragé par Lin, il décide de racheter le commerce et de le relancer. Il n'imagine pas la somme de difficultés qu'il va rencontrer...



L'auteur nous fait vivre, dans la peau de Yann, tous les écueils à affronter ou contourner (finances, tracasseries administratives, évolution de l'environnement, etc.) mais aussi les petites joies du quotidien (rencontres plus ou moins brèves, avancées du projet, etc.) et les doutes. Il n'y a pas à proprement parler d'intrigue, mais un chemin qui s'ouvre progressivement, avec une question lancinante : est-ce ou non une impasse ?

La personnalité de Yann est attachante. Il a pris une décision et il l'assume, avec constance. Il s'intéresse aux autres, avec bienveillance. Il cherche à cacher ses doutes, sauf auprès de sa compagne, qui offrira le dénouement (et dont j'aurais aimé voir le personnage plus développé).

Dans l'écriture, on retrouve la patte du journaliste : une narration très descriptive, sans fioritures ou effets de style excessifs, agréable et facile à lire. C'est déjà beaucoup !



P. Bourgault a sans doute mis dans son texte beaucoup de petits bouts d'histoires de cafetiers qu'il a rencontrés. L'ensemble est cohérent, tient la route ; un bon premier roman. On a maintenant envie de le mettre au défi d'une œuvre où l'imagination prendrait plus de place...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Voyage dans les bistrots de l'ouest

Quelques mots suffisent sans doute à caractériser l'œuvre littéraire de Pierrick Bourgault : nostalgie, terroir, lieux de vie, rencontres...



Du "Bistroscope" aux "bistrots de l'ouest", en passant par "Francis, l'artisan du bois", "La mère Lapipe dans son bistrot" et "Nos racines paysannes", le photographe et journaliste nous replonge dans son terroir, à la rencontre de Personnages ou de lieux de vie, avec un brin de nostalgie.



En lisant ses pages, je repense aux sagas familiales de Claude Michelet (les 4 tomes de "Des grives aux loups") ou de Christian Signol (les 3 tomes de "La Rivière Espérance"), le journaliste remplaçant le romancier, avec son propre style.



Les bistrots de l'ouest nous transporte dans le monde des bars de village ou de quartier de la seconde moitié du 20ème siècle ; peu ont résisté au-delà. Certes, on y boit et parfois y mange, mais toujours on s'y rencontre et on se parle, souvent autour d'une activité annexe (le jeu, la musique, la danse...). Et si vous êtes plutôt du nord, de l'est ou du sud, dites-vous qu'il devait y avoir, qu'il y a peut-être encore, à peu près les mêmes près de chez vous !



La force des bouquins de Pierrick Bourgault, c'est qu'ils s'appuient sur un véritable travail journalistique : l'auteur interroge des individus, recoupe ses informations pour les valider et rédige pour être lu par le plus grand nombre, pour passer le maximum d'idée en restant concis. Il y rend également hommage à ceux qui ont su faire vivre ces bistrots.



Si la plupart de ces petits bars n'avaient pas disparu, nous aurions là un formidable guide touristique !



Je remercie sincèrement Pierrick Bourgault de m'avoir fait confiance en me proposant de chroniquer ses 4 derniers ouvrages, dont celui-ci. Je pense qu'il a compris que je le fais toujours sans complaisance...




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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L'écho des bistrots

Ce court essai (80 pages en petit format) se lit comme une longue déclaration d'amour. L'auteur y clame sa passion pour les cafés, les bars et les buvettes des villes et des campagnes françaises, les pubs anglais, les tavernes italiennes, les bars chinois, et j'en oublie... Une passion ancrée dans sa mémoire, puisque le premier bar où il put mettre les pieds fut le café tenu par son grand-père.



Pierrick Bourgault nous parle de l'accueil (pas toujours le meilleur en France), de l'ambiance et de la décoration, du patron et/ou de la patronne, l'âme du lieu, des clients, habitués ou de passage, des raisons qui les conduisent à s'installer seuls au bar ou en groupe autour d'une table..



La collection qui publie cet ouvrage s'appelle "Petite philosophie du voyage". Si l'auteur nous entraine bien dans un voyage de bars en cafés, de pubs en tavernes, il cherche le dépaysement plus dans l'esprit du lieu, sa convivialité et son ambiance, que dans son positionnement géographique.



Un joli petit essai sur l'esprit des bars.
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Atlas des vins insolites

Je connaissais les Vins de glace du Québec, découverts lors d'un voyage il y a près de vingt ans, le Vin de Montmartre, célèbre pour les parisiens et banlieusards, et le Vin jaune, à déguster avec des noix et du comté, comme dans "L'Espagnol" de Bernard Clavel (éditions J'ai Lu).



J'en ai découvert beaucoup d'autres dans ce livre, français, comme cette vigne monument historique plantée dans le Gers vers 1820, le Clos Cristal près de Saumur, où la vigne traverse les murs, le Charbonnay, qui pousse sur les terrils du nord de la France, ou encore les vendages de nuit, entre Champagne et Bourgogne et les vendanges de la Saint-Sylvestre dans le Gers.



Et puis, il y a tous ces vins insolites venus de contrées plus lointaines et inattendues : Bali, Taïwan, le désert de Gobi en Chine, Georgie (européenne) ou encore Irak...



Cerise sur le gâteau, "Il vino della pace", venu du Frioul italien, issu de 600 cépages des cinq continents !



Et beaucoup d'autres à découvrir.



Un beau livre à offrir aux amateurs de vins et d'histoire qui le feuilleront avec délectation, en dégustant un bon verre d'un de ces généreux nectars.



Je ne ferai qu'un reproche à l'auteur : il a oublié le Vin de Bagneux, issu de moins d'un hectare de vigne planté en 1982 sur un côteaux tourné vers le sud-ouest pour renouer avec une tradition très ancienne (il y avait encore 55 hectares de vignoble à Bagneux il y a moins de 200 ans.) Peut-être Jean Ferrat aurait-il qualifié ce vin d'"horrible piquette" (*), mais les vendanges sont l'occasion d'une fête populaire et auront bientôt leur livre de photos...



Un oubli d'autant moins pardonnable, Pierrick, qu'il suffisait de demander à Pierre Josse qu'on voit souvent le dimanche par ici.



(*) Chanson "La montagne" de Jean Ferrat
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Francis, l'artisan du bois

Francis Renard aura 97 ans en 2020. Il a commencé à travailler à 13 ans, certificat de fin d'études en poche, dans l'atelier de son père, charron. Pendant 80 ans il forgera le fer, sciera le bois, fabriquera charrettes, carrioles, tonneaux, outils agricoles, portes et fenêtres, meubles, etc. dans un bourg de Mayenne.

Pierrick Bourgault, dont le père a été ouvrier chez Francis, lui fait raconter la vie d'autrefois, une vie plus simple mais pas plus facile, où seul ou presque le travail rythmait le temps qui passait. Il nous fait découvrir des métiers oubliés, l'art de fabriquer une roue, un tonneau ou une charrette avec l'énergie du feu et la seule force humaine, avant que n'apparaissent les moteurs...



C'est à un véritable voyage dans le temps, au cœur d'un monde d'artisans et d'agriculteurs, que l'auteur nous invite. C'est aussi un retour vers la nature, et notamment vers les arbres, qui poussaient en liberté et dont on cherchait à tirer le maximum, selon leurs essences.

Le hasard a voulu que j'aie lu le récit de Pierrick et Francis simultanément avec L'arbre monde de Richard Powers. Il y a une évidente communauté de pensée entre ce que peut dire Francis Renard sur le bois et les arbres, cette sorte de respect de l'homme envers le matériau vivant, et le sens de ce qu'écrit Powers sur les véritables héros de son roman, les grands arbres, et sur ceux qui veulent soit les protéger, soit les exploiter le plus possible.

Un monde révolu sans doute, vers lequel on n'est pas près de revenir, du moins pour ce qui concerne l'utilisation de la force des machines, mais qui nous dit qu' il y a urgence à protéger ces sources de vie que sont les arbres, pour en exploiter les ressources à bon escient !

Un livre de mémoire, celle d'un artisanat sans doute définitivement perdu pour le grand public, mais aussi un hommage à une nature en danger.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Bistroscope

De l'antiquité au 20ème siècle, Pierrick Bourgault nous fait voyager de tavernes en cafés ou de bistrots en bars. Initialement réservés aux élites, nobles, bourgeois ou artistes, ces lieux deviennent plus populaires au 18ème siècle, annonce ou conséquence de la Révolution Française (qui nous léguera le Procope, haut lieu girondin et plus vieux bar-restaurant encore en activité du monde !).



Le développements des alcools et la popularisation du tabac accompagneront, ou provoqueront, le développement des bars et bistrots, jusqu'à leur déclin à la fin du 20ème siècle avec les lois de santé publique régulant les consommations d'alcool et surtout de tabac.



Un livre très bien documenté, et illustré de belles photos.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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La Mère Lapipe dans son bistrot

Après avoir démissionné de la fonction publique et déchargé pendant des années des cageots de fruits et légumes, Jeanine a acquis en 1985 le Café du Coin, un bistrot d'un quartier ouvrier du Mans. Elle doit son surnom, la Mère Lapipe, à l'instrument qu'elle serre entre ses dents et dans lequel brûle du tabac.

À presque 78 ans, elle ouvre encore tous les jours, ou presque, pour accueillir les habitués, et parfois les petits nouveaux. Chez elle on vient boire un verre avec les copains en grillant une cigarette, et pour refaire le monde en paroles, en évitant de parler du travail.



Journaliste et photographe, nostalgique des bars d'antan, Pierrick Bourgault nous fait découvrir le petit monde du Café du Coin, sa patronne et ses clients, réguliers ou de passage. C'est certes un lieu où l'on vient boire et discuter etun lieu de convivialité spontanée, mais c'est surtout un petit coin oublié par la modernité où l'on vient se rencontrer en oubliant un peu le présent (au Café du Coin, Johnny n'est pas mort ; les affiches en témoignent !)

L'auteur en fait un récit attachant et plein d'humanité : il y a le lieu (le dernier bar où l'on peut encore fumer ailleurs qu'en terrasse ?), la truculence de la Mère Lapipe, et tous les clients qui apportent ici un bout d'eux-mêmes en espérant y trouver un répondant, un petit morceau des autres.

N'étant pas moi-même un grand amateur de bars, j'ai moins vibré dans cette lecture qu'à celle de Francis, l'artisan du bois, du même auteur. L'ouvrage reste cependant un bon témoignage sur une réalité et une époque qui sont en train de disparaître...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Nos racines paysannes : Louis et Lucienne -..

Dans Nos Racines Paysannes, l’auteur nous donne à lire le témoignage de Louis et Lucienne, un couple d’agriculteurs à la retraite, des nonagénaires qui ont vu leur métier se transformer tout au long du XXème siècle.



Même si on les sent un peu dubitatifs face à certaines "avancées", Louis et Lucienne s’attachent à contrebalancer un vision nostalgique et idéalisée du passé que certains auteurs véhiculent dans leurs romans. Ils insistent sur les difficultés de la vie de paysans au début du XXème siècle (pénibilité du travail, pauvreté, etc) et sur l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail grâce au progrès (généralisation de l’eau courante et de l’électricité, développement de la mécanisation, des engrais…).



Le livre aborde les différents thèmes à travers des chapitres courts, très vivants, truffés d’anecdotes personnelles et illustrés de photo tirées de l’album de famille de Louis et Lucienne.



J’ai trouvé Nos Racines Paysannes très intéressant, nous amenant à réfléchir sur l’évolution de notre société qui, à l’image de l’agriculture et du monde rural, a tellement changé en moins d’un siècle.
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Nos racines paysannes : Louis et Lucienne -..

Merci à Babélio et aux éditions Ouest-France de m'avoir permis la lecture de ce bon récit de témoignages d'un couple d'agriculteurs ,Lucienne et Louis .Ils nous parlent d'un temps qu'ils ne regrettent pas et ne comprennent pas ,par ailleurs ,ceux qui pensent aujourd'hui que c'était mieux avant .La vie était beaucoup plus dure ,sans eau courante et sans électricité , avec des hivers plus rigoureux et la guerre qui a changé bien des destinées .A lire pour se rappeler une époque pas si lointaine ,pas aussi idyllique que certains voudraient nous le faire croire .

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La Mère Lapipe dans son bistrot

Pierrik Bourgault a hérité de son grand-père une tendresse inépuisable pour les bistrots d'antan ; bistrots qui ont progressivement diminués et tendance à disparaître.



Il nous fait vivre au travers des conversations glanées ça et là sur un zinc de comptoir, des générations de vies ordinaires.



Il s'est arrêté au "Café du coin" chez Jeannine surnommée "La Mère Lapipe", pour donner la parole à toute une galerie de personnages dans laquelle on peut y retrouver la mémoire vivante des quartiers ou des villages.



Tenir un bistrot est un art très vivant. Jeannine en connaît l'histoire minuscule, celle qui ne sera jamais publiée ... celle qui ne laisse aucune trace, à peine une silhouette évoquée en finissant un verre au coin du comptoir.



Le monde change, tout change.

On aimerait dire, comme dans la chanson de Johnny : "Retiens la nuit, arrête le temps et les heures".



La vie est si fragile qu'il nous faut la joie tonitruante des bistrots.

Chez Jeannine on ne sait jamais qui viendra ce soir. Les soirées sont riches en surprises attendues et en personnages récurrents.



L'auteur décrit et photographie depuis des années les petits bistrots, dans l'espoir insensé que leur charme et leur rôle dans la qualité de la vie soient enfin reconnus.



Il dit aussi : le café du coin est une leçon, une chanson pour apprendre à vivre aussi fort que possible les instants qui passent ... il ne laisse ni les traces imprimées d'un écrivain, ni les enregistrements sonores d'un musicien, mais des émotions et des histoires, dont il est une source vive.



Pourra t-on encore longtemps se donner rendez-vous au bistrot ; ce lieu rare de parole et d'écoute qui disparaît aujourd'hui.



*Un bistrot qui ferme, c'est un théâtre qui brûle.*

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Francis, l'artisan du bois

Francis, 96 ans raconte une existence passée, une société disparue, le quotidien des années 30 dans un village rural entre Bretagne et Normandie. La fête au cochon, les bruits de l’enclume du forgeron, les cris des animaux, l’odeur du four à pain qui se mêle aux effluves du tas de fumier.



« Il n'y avait pas de téléphone, mais il y avait du monde. En effet dans ces villages densément peuplés, un voisin, un café-épicerie n'étaient jamais loin ; pour communiquer ou recevoir de l'aide, la voix suffisait. »



Francis a travaillé le bois toute sa vie, il le respecte, il sait en tirer le maximum. Il nous fait revivre le savoir-faire pour réaliser une roue, les carrioles faites sur mesure, les outils qu’on fabrique et qu’on se transmet d’une génération à une autre. La hache qui exige une bonne connaissance du bois, car il ne faut pas cogner n’importe où. Les premières machines électriques et les premiers accidents ; doigts coupés, mains arrachées, il suffit d’un instant de distraction.



Un récit sans aucune nostalgie, juste un hommage au travail des artisans. Il fallait du temps pour réaliser un objet qui dure, mais aujourd’hui nous n’avons plus le temps.



Pierrick Bourgault se contente d’écouter, de susciter les souvenirs et nous les retranscrire. Un grand merci à Babelio et aux ateliers Henry Dougier pour cette plongée dans des vies laborieuses, ordinaires, mais qui sont notre mémoire, notre patrimoine.

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La Mère Lapipe dans son bistrot

Tout d’abord, je souhaite remercier Babelio et les Ateliers Henry Dougiers pour m’avoir fait découvrir ce livre par le biais de la dernière masse critique.



Que dire ? Oui, c’est sûr que si je commence comme ça, vous aurez compris que ce livre ne m’a pas emballé.



Effectivement, vous lisez le 4ème de couverture et tout est dit. Il y a beaucoup de redondances, de redites, dans ce livre.



Les portraits des clients, et même de la Mère Lapipe, qui certes est LE personnage principal, sont en filigrane tout au long du livre. En fait on n’apprend pas beaucoup de chose. Sitôt aperçus, sitôt disparus, sans qu’on en sache plus sur eux. Ils auraient mérité d’être un peu plus étoffés.



Mis à part, que ce bistrot du coin, dans son jus, existe toujours alors que tous les petits commerçants de quartier disparaissent les uns après les autres, au grand dam des habitués, qui savent qu’une fois la Mère Lapipe en retraite, celui-ci disparaîtra également.



Bref, un livre vite lu et vite oublié.

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La Mère Lapipe dans son bistrot

Le Café du coin est situé dans un quartier ouvrier du Mans, l’autocollant « interdit aux cons » donne le ton dès la porte. Le visage de Johnny placardé jusqu’au plafond et sous la statuette de la vierge Marie, Jeannine la frêle tenancière fumant la pipe. Elle s’assied volontiers sur les genoux des clients et quand il fait chaud, à 77 ans, il lui arrive encore de ne pas mettre de soutien-gorge. Une ambiance de folie douce et de liberté partagée par toutes les générations, un brassage de vies et d’itinéraires.

Le journaliste Pierrick Bourgault nous entraîne donc à la découverte d’un personnage atypique, Jeannine Brunet, alias la mère Lapipe, la propriétaire du Café du coin. Ses clients c’est elle qui les choisit. Ouvert uniquement en semaine à partir de 16 h 30, ce bar échappe à la notoriété publique, pour le trouver, il faut le mériter.

Pierrick Bourgault nous fait donc partager la vie de ce village gaulois, ses conversations de comptoir avec leur langage fleuri et imagé, la parole est libre, voire un peu leste. C’est plus qu’une clientèle, un groupe d’amis, une famille. À coup de « Pet Pet » un mousseux servi dans des coupes on partage ses inquiétudes face à la ruine industrielle et humaine, les métiers et la façon de travailler qui changent. Les nouvelles normes, la complexité administrative, les petits commerces qui disparaissent, lorsqu’un bistrot ferme, un groupe humain se disloque. La nostalgie de l’enfance, c’était mieux avant !

Le Café du coin est un microcosme, où chacun raconte, non ses problèmes, mais ses solutions, un vrai bistrot ne colporte pas les ragots. Chez Lapipe, on sait quand on arrive, mais jamais quand on repart. Aucune soirée ne ressemble à une autre, chaque instant est une surprise, un cadeau de l’existence.

Mémoire vivante du quartier, Jeannine dépense la recette de la veille dans des jeux à gratter. Accro aux machines à sous, quand elle gagne elle rejoue jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’argent.

Un livre authentique, Pierrick Bourgault nous délivre quelques pastilles, quelques moments choisis, comme des photographies, tout sonne vrai et donne envie de pousser la porte du bistrot de la mère Lapipe.

Je remercie vivement Babelio de cette lecture d’autant plus que ce livre m’a permis de connaître Les ateliers Henry Dougier, une maison d’édition pas comme les autres et leur incroyable collection « Une vie, une voix » des vies ordinaires, des récits réels, des histoires qui sont les nôtres, notre patrimoine. À découvrir d’urgence.

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Nos racines paysannes : Louis et Lucienne -..

L'histoire de Lucienne et Louis est simple: Ils vivent en milieu rural depuis le début du XXème siècle, dans un village de l'ouest de la France.

Aujourd'hui ils ont 93 et 97 ans et ils racontent leur vie, leurs difficultés, leurs espoirs , leurs souvenirs dans ce livre écrit par Pierrick Bourgault.

Pas de nostalgie, pas de regrets, mais une étonnante jeunesse d'esprit chez ce couple qui ne juge pas, qui ne porte sur le passé qu'un regard objectif, et fait preuve d'humour.

Ce témoignage est vraiment intéressant, et les chapitres courts permettent une légèreté qui facilite la lecture.

Louis est un homme cultivé, qui a beaucoup écrit, alors que sa scolarité a été bien courte.

Lucienne reste silencieuse quand on l'interroge sur son enfance: on comprendra pourquoi en fin d'ouvrage.
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L'écho des bistrots

Partons à la découverte des bistrots célèbres où ruraux à travers la France et le monde. Ce petit livre nous plonge dans la vie de ces lieux à travers les faits historiques, les personnages célèbres, les tenanciers emblématiques mais aussi par leurs décorations parfois insolites où classes. Mais dans tous ces endroits ressort la convivialité, les rencontres, la solidarité des habitués où des clients de passage.

A consommer sans modération, pour passer un agréable moment, avec une impression de toucher le zinc poli qui reflète l’âme et les travers de notre société.

Dans ce récit beaucoup d’autres choses à découvrir !
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La Mère Lapipe dans son bistrot



La Feuille Volante n° 1421– Janvier 2020.

La Mère Lapipe dans son bistrot - Pierrick Bourgault - Éditeur "Les ateliers Henry Dougier" .



Tout d'abord je remercie "les ateliers Henry Dougier" de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.

Qu'on se comprenne bien, il n'est pas question ici d'un café à la mode que viennent hanter les intellectuels où l'on consomme des boissons hors de prix, ou d'un établissement que la loi nomme pompeusement "débit de boissons", mais simplement d'un "Café du coin"(avec une majuscule), nom commercial qui n'a rien d'original mais qui a au moins l'avantage de le situer dans la géographie locale, un troquet où des hommes et des femmes (eh oui!) refont le monde sans tabou devant un ballon de rouge au comptoir. On peut même "y apporter son panier" comme on disait dans le temps, les tarifs y sont concurrentiels et les tournées généreuses. La patronne, la mère Jeannine, la mémoire du quartier, surnommée amicalement "la mère Lapipe, (mais ne nous égarons pas), à cause de son addiction à la bouffarde dont le tabac lui éraille la voix, préside au cérémonial quotidien de cet estaminet. Son vocabulaire louvoie entre de délicieux néologismes poétiques et la gouaille de forains et n'aurait pas déplu à Michel Audiard. Cette arrière-grand-mère de 77 ans qui certes est officiellement en retraite mais maintient son commerce pour le plaisir, celui de ses clients et, en ce qui la concerne, comme un dérivatif personnel, est un de ces personnages insolites que les touristes de passage au Mans viennent parfois photographier. Ici on y va de son commentaire sur la cuisine, sur le temps qu'il fait et le temps qui passe, ce qui donne lieu à des phrases d'anthologie version "brèves de comptoir"où se conjuguent bon sens et mauvaise foi, le tout sous le regard autoritaire de Jeannine qui garde la main sur la clientèle et sur l'autorisation d'entrer... et tant pis pour le chiffre d'affaires! La liberté de parole s'y pratique sans tabou, à condition toutefois de s'y adonner avec humanité et de ne pas fanfaronner sur sa réussite sociale ni sur sa richesse et ça peut même dégénérer en propos graveleux. Toutes les générations, toutes les couches sociales y sont admises et parfois l'esprit critique est vif à propos des faits de société ou des petits détails de la vie, on y disserte des smartphones comme des "Gilets jaunes", on y tape le carton ou on y garde les enfants et quand le dernier client a du vague à l'âme, le zinc de ce microcosme se transforme en cabinet de psy parce qu'ici c’est un poste-frontière entre deux mondes et il s'y passe toujours quelque chose, on parle, on se confie, un vrai club privé, ouvert même la nuit et qui ne dit pas son nom, l'exact contraire de notre société qui chaque jour un peu plus se déshumanise car on y boit certes, mais jamais seul! On n'y applique pas vraiment la législation anti-tabac et le lieu baigne toujours dans dans le nuage bleu de l'herbe à Nicot, mais seulement de cette herbe là! Il y a de la tendresse chez Jeannine autant que du franc-parler et même si les réseaux sociaux sont muets sur son adresse, il est toujours possible de la trouver en demandant. Les écrans de tout poil y sont bannis mais les infos, les ragots aussi, sont fournis par les clients qui sont aussi des amis. Si on respecte les règles non écrites de ce café on y est très vite accepté et reconnu et le lieu conserve comme des reliques les photos de clients vivants ou morts et les cartes postales de leurs vacances.



L'auteur, qui est aussi photographe et journaliste, porte témoignage de ce genre d'endroit qu'on redécouvre actuellement comme un lieu convivial, exprime une sorte de plaidoirie pour le maintient de ces établissements que la législation a longtemps voulu supprimer au nom de la lutte antialcoolique. Il le fait avec humour et nostalgie mais aussi empathie, en conservant les clichés et le langage populaire qui ont cours entre ces murs, en évoquant Jeanne, dernière représentante d'un petit commerce qui lentement disparaît, tué par la modernité autant que par les tracasseries administratives et la nécessaire rentabilité, et contre quoi le poids des mots ne pourra rien. Leur disparition désertifie le centre des villes et des villages, témoigne de l'évolution d'une société qui détruit ses fondements traditionnels et même la nécessaire cohésion sociale.

Cette démarche littéraire et personnelle de Pierrick Bourgault, qui a passé son enfance dans la café de son grand-père, correspond bien à l'esprit de cette collection ("une vie, une voix") qui souhaite rendre compte de la société contemporaine et des vies ordinaires. Elle a déjà retenu l'attention de cette chronique et j'y serai particulièrement attentif.



©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com.
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100 réflexes pour manger bio et pas cher

Vraiment décevant. Vraiment pour les débutants. Pour ceux qui croient réellement que manger des tranches de lard carbonisées au barbecue serait bon pour la santé !
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100 conseils pratiques pour mieux photograp..

Exercices pratiques pour mieux réussir ses photographies, beaucoup plus techniques qu'artistiques, mais sûrement e bons conseils pour les photographes débutants ou désirant améliorer leurs photographies. L'essai est divisé en petits exercices/trucs sur des sujets divers. Les explications sont courtes et vont directement à l'essentiel. Les trucs sont illustrés d'une ou plusieurs photographies en exemples.
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