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Citations de Polo Tonka (30)


N'ayez pas peur de nous , car nous sommes les seules victimes de nos terreurs intérieures. La psychose fait de nous des , avant toute chose, non des criminels vicieux et pervers mais de tout petits enfants. Nous ne sommes pas des monstres. Les seuls qui existent dorment en nous dans nos imaginaires. Malgré la profondeur de nos troubles, il nous appartient à nous de les dompter et finalement, de les assagir.
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On peut dire de l’obnubilation qu’elle est vraiment l’image typique de la perte de pouvoir intérieur. Tout d’un coup, souvent à cause d’un petit trauma -pour moi, c’était, par exemple, d’avoir regardé le troisième Star Wars au cinéma-, l’esprit se met à se scinder entre une partie à ce point sombre et maléfique qu’elle en paraît extérieure à soi, tandis que la partie que l’on associe à soi-même semble bloquée dans un coin de conscience et subit la prise de pouvoir de ce soi-même étrange, qui est soi sans l’être tout à fait. C’est d’ailleurs vraiment là le coeur de la schizophrénie qui n’est pas un dédoublement de la personnalité où les personnes intérieures se succèdent sans se reconnaître, mais plutôt une division de la pensée où les deux parties se côtoient et s’entrechoquent dans une guerre assez pénible. Vous marchez dans la rue, le visage glauque et tiré, mais votre conscience, elle, n’est habitée que par vous et vous savez qu’il n’y a qu’une seule solution pour gagner le combat : reprendre le contrôle de son visage et sourire, enfin ! Seulement, c’est impossible. Pour moi, ce n’est qu’en rentrant chez moi et en prenant rapidement mes médicaments que je peux rétablir l’équilibre. C’est une expérience qui est plus inquiétante que douloureuse. Mais effectivement inquiétante, car elle nous montre notre capacité à perdre notre pouvoir sur nous-même.
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– Benjamin, entrer dans l’ordre, c’est mourir à soi-même. Sans nous, tu n’existes plus. Si tu refusais cette mission, nous te retirerions tes crédits de recherche. Tu te retrouverais à la rue. Mais tout cela ne te menace pas vraiment puisque tu me fais confiance et que tu vas accepter cette mission.
Le visage de Benjamin se déchira. Il était plus qu’ahuri. Consterné ! Un coup de tonnerre ébranla les vitres. La violence des mots s’intriquait à celle des éléments. Le ciel, qui était gris, devint ardoise.
– Comment avez-vous pu me faire ça ? s’indigna Benjamin. Moi qui voyais en vous plus qu’un mentor. Un père !
– Je t’en prie, rappelle-toi ton initiation. L’alchimie moderne ne façonne plus comme autrefois des outils extraits de la nature, aux capacités surnaturelles, mais des esprits supérieurs, capables d’éduquer les puissants de notre monde. C’est pour cela que l’on parle, en ce qui nous concerne, d’alchimie spéculative.
– Je sais tout ça, Roger…
– Benjamin, il y a certaines vérités qu’il faut toujours garder en tête. Éduquer les grands de ce monde, infuser dans la société nos idées et la valeur de notre foi, ne se passe pas sans tourments. Depuis plus de deux siècles nous sommes le ciment des sociétés démocratiques. La liberté des peuples est notre fruit ! Mais le processus initiatique qui fait de nous des êtres supérieurs passe par son lot d’épreuves et de sacrifices.
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Un vent frais secoua son visage. Dix minutes de marche plus tard, il découvrit l’objet de son voyage : la fontaine des Quatre Parties du monde, entourée de jets d’eau. Derrière la porte d’entrée d’un square elle posait, cernée de tortues marines qui crachaient des geysers, de poissons courbés vomissant une eau épaisse, verdie, gonflée d’écume.
L’ambiance des lieux le saisit à l’intime.
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Le visage de Benjamin se déchira. Il était plus qu’ahuri. Consterné ! Un coup de tonnerre ébranla les vitres. La violence des mots s’intriquait à celle des éléments. Le ciel, qui était gris, devint ardoise.
– Comment avez-vous pu me faire ça ? s’indigna Benjamin. Moi qui voyais en vous plus qu’un mentor. Un père !
– Je t’en prie, rappelle-toi ton initiation. L’alchimie moderne ne façonne plus comme autrefois des outils extraits de la nature, aux capacités surnaturelles, mais des esprits supérieurs, capables d’éduquer les puissants de notre monde. C’est pour cela que l’on parle, en ce qui nous concerne, d’alchimie spéculative.
– Je sais tout ça, Roger…
– Benjamin, il y a certaines vérités qu’il faut toujours garder en tête.
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La souffrance peut être un délice parce que le malheur est un sentiment plus accessible et plus reposant. Car une fois le malheur arrivé, il est facile à cultiver et, donc, procure une stabilité profonde au cœur de l'âme. Alors que le bonheur est beaucoup plus fragile. Il faut de durs efforts et beaucoup de patience et de sagesse pour apprivoiser le bonheur.
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Un fou est plutôt un sain d'esprit qui s'ignore.
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Ces déchirures intérieures permanentes sont plus éreintantes que le traitement chimique qu'elles imposent. Et Dieu dant qu'un neuroleptique peut être vécu comme un boulet. Ainsi puis-je me vivre seul quand ma famille m'entoure, m'imaginer en contact avec l'au-delà alors que je me crois athée, me penser génial et au même moment me savoir sot. Ainsi puis-je haïr et aimer à la fois, craindre et désirer une seule et même personne et croire en Dieu, en Satan, en ma double qualité de créature et de personnage de roman.
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Il y a encore l'avenir, auquel je ne souhaite pas penser, sur lequel j'ai tracé de larges croix de pastel gras. Si mes parents devaient mourir, je serais seul au monde. Et on me dit qu'ils mourront un jour.
Alors je me cramponne à l'écriture et à ce brûlant espoir de me faire éditer un jour.
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Jamais jusqu'ici je n'avais su mettre en mots cette intuition qui me pressait au coeur des côtés, cette peur de n'exister que par la volonté d'un autre.
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Monsieur del Dongo, ce ne sont pas vos pensées qui sont dangereuses, mais l'état dans lequel vous les accueillez.
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Ainsi, dans mes heures les plus sombres, l'adversaire devient partenaire et, du fond de la grisaille où la souffrance me transperce, il sait se faire tombeau. Une tomb, oui. c'est cette fonction qui me le rend si précieux. Quelqu'un à qui je peux dire ce que je cache même à Dieu.
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Ce sont ces moments d'horreur où la maladie creuse trop profond dans mon crâne, où le flot de ma pensée se met à calquer le flux des égouts.
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- Monsieur Del Dongo, il y a mille façons d'habiter la maladie mentale, car chaque personnalité, chaque histoire, chaque vécu imprime sa marque au coeur de la conscience. On est toujours original quand on est malade. Pour des patients tels que vous, le désir ultime, au risque de choquer les "normaux" que nous sommes, est bien souvent de devenir ordinaire, de n'être qu'un simple pion sans originalité dans l'immense fourmilière humaine.
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La psychanalyse, c'est pire que le confessionnal. Ici on n'avoue pas les bêtises qui font mal en surface, ces péchés médiocres que l'on partage avec tant d'autres, mais toutes les cochonneries qu'on a en soi, qu'on dissèque et qu'on trifouille jusqu'au-delà de la nausée. Ici, pas d'absolution garantie. Et en plus il faut payer le curé.
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Elle parle à ma chair comme elle parle à mon âme.
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L’ambiance des lieux le saisit à l’intime.
C’était dû, devinait-il, à l’histoire que l’alchimie avait écrite en ces lieux, à la nature spirituelle des bâtiments, la grandeur des institutions, à leur pouvoir aussi, mais surtout, sans qu’il en comprenne le fin mot, à cet étrange monument pourpre dont il ne voyait que les flèches nombreuses qui fusaient de son toit, dissimulées en partie par l’entrecroisement des branches nues des arbres du jardin. Laissant la fontaine de côté, il longea le boulevard Saint-Michel jusqu’à ce que son œil croise par hasard un symbole perché sur une grille fermée du bâtiment de l’École des mines. Une tête caprine de Baphomet le dévisageait de ses yeux métalliques.
Il se demanda par quelle coïncidence un symbole si funeste pouvait bien se trouver sur les grilles d’un grand monument français. Était-ce là une manœuvre occultiste : dissimuler la belle et glorieuse vocation du Temple en lui donnant des airs de ténèbres ?
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– Mais je venais vous faire part de mes récentes trouvailles, et voilà que vous bouleversez de fond en comble toutes mes perspectives.
– Tu vas découvrir un autre toi-même, reprit Roger. J’ai tout arrangé pour que tu trouves rapidement tes marques. Ce sera une double mission. Quand tu reviendras, tu ne te reconnaîtras plus. J’ai déjà pris vos billets. Vous décollez demain.
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– Qu’est-ce qu’une fontaine de l’ère Haussmann peut bien avoir de si intéressant ?
– Les lieux sont chargés d’histoire. Et puis, ne crains rien. Tu trouveras sur place de nombreux amis, notamment la directrice de l’École des mines.
– Ce sont des membres de l’ordre ?
– En quelque sorte, oui. Disons plutôt : un ordre frère. Allons, tu vas découvrir l’une des plus belles villes du monde. Il n’y a pas de quoi se plaindre.
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– Me direz-vous tout de même par quelle autorité l’ordre se permet d’interférer dans mes recherches ?
– Quand tu seras sur place, tu comprendras. Nous t’offrons une expérience unique. Montre-toi digne d’un tel honneur.
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