Nguyên Quang Thiêu :
La Petite Marchande de vermicellesDepuis le bord du Fleuve rouge à Hanoï, olivier BARROT présente le
recueuil de huit nouvelles de
Nguyên QUANG THIÊU "
La Petite Marchande de vermicelles ". Il en lit des passages.
Noyant toute détresse et bruissante de vie, l'eau accompagne tout. En l'effaçant, elle lave aussi de toute révolte mais engloutit l'espoir. A l'image du fleuve, large et majestueux, l'écriture coule comme une douce mélopé qui, inlassablement régénère.
Les premières lueurs de l'aube éclairent la nappe du fleuve ; la pluie continue de tomber et soudain, une trombe d'eau violente engloutie ce qui restait du banc de sable ...
Et alors, devant les deux enfants qui n'en croient pas leurs yeux, surgit un spectacle féerique : de la surface de l'eau, des oisillons minuscules, tout mouillés, semblant s'arracher du torrent, s'élèvent dans le ciel ...
Les enfants restent interdits, incapables de dire un seul mot ... Il y a comme un souffle de vie qui les traverse. Brûlant, violent ...
L'envol des Bergeronnettes
- Mên ! J'ai peur pour les petits des bergeronnettes ... Ils vont se noyer,
tu crois ?
- Moi aussi, j'ai peur pour eux.
- Dis Mên, ils arriveront à nager ?
- Nager ? Des oiseaux ! Qu'est ce tu racontes ?
Les bergeronnettes, c'est pas des canards !
.....
- Papa, il a dit qu'y a qu'un seul endroit dans le monde entier, où les bergeronnettes, elles font leur nid comme ça au milieu du fleuve. Pourquoi elles le font pas sur la rive, leur nid, dis ?
les nuits de pleine lune, l'été, elle aime à se baigner dans le fleuve : elle y nage, belle et souple comme une sirène de légende. Des poissons d'argent, étincelants sous la lune, suivent son sillage.