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Critiques de Quentin Bajac (9)
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Brassaï : Le flâneur nocturne

Voyant ce superbe livre particulièrement remisé chez mon libraire je n'ai pu résister. Grand bien m'en a pris car c'est vraiment un superbe cadeau à faire ou à se faire. Il s'agit ici de photographies uniquement nocturnes de Paris dans les années 1930 remarquablement reproduites. La maquette du livre est vraiment superbes et les chapitres de présentation sont à chaque fois remarquables.

J'avoue que je suis resté scotché devant certaines photos, parfois plus ou moins connues, parfois non. Et un peu perplexe, à vrai dire, devant le mystère réel et profond de la beauté de ces photos. Ici pas d'instant décisif, pas de charme un peu facile à la Doisneau (mais il est vrai puissant), pas de cadrage impressionnant ou virtuose, et pourtant le charme opère, puissamment.

J'aurai volontiers tendance à attribuer cela à une part, comme je le signalai, de mystère résidant dans chacune de ces photos, un mystère qui colle d'ailleurs si bien à cette nuit parisienne des années 1930.

Le livre permet naturellement de comprendre Brassai, son parcours, son environnement amical (Henry Miller ou Picasso ne sont pas loin), sa passion de la flânerie qui est au coeur du livre. Et, comme souvent avec ces grands, ces immenses photographes, on est frappé par ce que l'on imagine de leur contact incroyable avec ces "mauvais garçons" ou ces clients de bordels qui soudain acceptent d'être pris en photo...Les photos des amoureux (dans les cafés, dans le métro), sont magnifiques, jamais cucul. Et puis il y a ces petits détails, une publicité tronquée qui nous interpelle, un clochard au regard vif qui revit sous nos yeux grâce à Brassai, et toute une époque avec lui. Un ouvrage magnifique, d'une élégance rare.
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Man Ray, Portraits | Paris-Hollywood-Paris

Impressionnant et plastiquement superbe

Ce très beau catalogue est issu d'une exposition organisée à Pompidou en 2010. Le livre présente des portraits réalisés par Man Ray en gros entre 1920 et 1960. Il est divisé en trois sections, la plus importante de loin présentant des portraits noir et blanc réalisé à Paris durant l'entre-deux-guerre.

C'est littéralement incroyable, car nous voyons défiler sous nos yeux Hemingway, Picasso bien sur, Dora Mara (c'est la couverture magnifique), Erik Satie, Paul Morand et des dizaines d'autres. Les photos sont superbes, parfois classiques. Ainsi le joueur Alekhine est présenté logiquement à côté d'un échiquier. Mais c'est parfois bien plus original, toujours plastiquement superbe, et la mise en page est somptueuse. Des chapitres de synthèses ont été confiés à des spécialistes comme Quentin Bajac et le seul regret serait que certaines photos soient représentées en trop petit, raison pour laquelle inversement nous en avons autant dans ce volume magnifique. Un très beau cadeau à faire ou à se faire.
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Man Ray, Portraits | Paris-Hollywood-Paris

Qui ne connait pas « le Violon d’Ingres » de Man Ray ? Peu d’entre nous. Mais que sait-on de l’artiste ? On sait généralement qu’il est photographe, américain, dadaïste puis surréaliste. Ses expérimentations aux côtés de Marcel Duchamp, puis d’André Breton, l’ont amené à tâter de la sculpture, de la peinture, de la photographie, du cinéma. Si bien que ses œuvres annoncent aussi bien les emballages de Christo que les accumulations d’Arman, ainsi qu’un grand nombre d’autres œuvres de la seconde moitié du XX° siècle.

Mais ce catalogue qui accompagnait l’exposition éponyme au Centre Pompidou en 2010, nous dévoile un tout autre aspect de la production photographique d’Emmanuel Rudzitsky (sa véritable identité). L’art du portrait est donc le centre de cette étude et, à certains moments, cela relève de la révélation (ce qui est normal quand on parle de photographie).

Evidemment, ce juif d’origine russe, né en 1890, nous a laissé des souvenirs émouvants de ses amis artistes : Marcel Duchamp (au naturel et déguisé), Max Ernst, Salvador Dali (un cliché éclaté), Victor Brauner, Juan Gris, Giorgio de Chirico. Et certains de ces portraits sont devenus emblématiques de l’époque et des avant-gardes artistiques. Mais les plus célèbres sont ceux de Kiki de Montparnasse, de Lee Miller ou de Meret Oppenheim, ses modèles féminins préférés, qu’il prit plaisir à dénuder. Et l’érotisme surréaliste d’exploser.

Mais ici, rien de ceux-là mais plutôt de vrais portraits réalisés à la commande, destinés à la presse, aux revues d’art ou de mode. Le catalogue s’ouvre sur la période parisienne où, de 1921 à 1940, il photographie Berenice Abbott, Balthus, Louis Aragon, René Crevel, Paul Morand. C’est un véritable cortège de vedettes : Ernest Hemingway, Léonard Foujita, James Joyce, Georges Braque, Pablo Picasso, Jean Cocteau. Mes préférées ? La peintre Léonor Fini et (déjà) un chat ; Erik Satie et son sourire moqueur ; Virginia Woolf dans toute sa sobriété, se livrant presque ; et Artaud, sombre et monumental. La plus étonnante, si ce n’est pas la plus intrigante, celle où se trouvent dans le même costume Jean Cocteau ET Tristan Tzara. La galerie est tellement fastueuse qu’elle devient, au fil des pages, le juste reflet du monde artistique et intellectuel du Paris de l’époque. Mais Man Ray intercale, de temps à autre, le portrait d’un modèle, d’un musicien, d’une danseuse à la mode, voire d’un travesti. Il n’est donc absolument pas étonnant que le Maharajah d’Indore, épris d’Art déco et des œuvres de Constantin Brancusi, lui demande un portrait, en smoking, la cigarette à la main. De 1940 à 1950, à Los Angeles, il évolue dans les studios d’Hollywood et, devant son objectif, se suivent Leslie Caron, Ava Gardner, Jean Renoir, Dolores del Rio. Des écrivains également : Thomas Mann, interrogateur, et Henry Miller, narquois et coquin. Puis retour à Paris, pour les dernières années, pour une série de photographies en couleurs, très peu connues car très peu reproduites : une jeune Annie Cordy, même chose pour Line Renaud, Luis Mariano, Dario Moreno, Yves Montand et (la pépite !) Juliette Gréco.

Les essais introductifs nous expliquent pourquoi certains portraits de Man Ray sont passés à la postérité pour devenir de véritables icônes de la photographie moderne. Ailleurs sont analysés les liens très étroits de Man Ray avec la presse, des publications d’avant-garde aux revues de mode (Vogue, Vanity Fair), en passant les hebdomadaires d’actualités.

Le tout se clôt par une bibliographie suffisamment conséquente pour ouvrir de nouvelles pistes aux chercheurs. Sans oublier l’autobiographie de Man Ray intitulée « Autoportrait », document de base pour approcher l’esthétique de l’artiste.
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L'Image révélée : L'Invention de la photographie

Les petits livres de la collection Découvertes Gallimard sont toujours de véritables pépites passionnantes. Alliant un texte court et précis et une riche iconographie, plus une annexe d'archives, le tout dans un petit format, ils nous permettent de découvrir un sujet ou une personnalité de façon rapide et pédagogique.



Ici il s'agit de la photographie dont l'auteur va nous raconter l'apparition et l'essor. Une invention pour le moins majeure du XIXe siècle et plus largement de l'histoire de l'humanité. Car pour la première fois l'Homme a réussi à rendre possible la reproduction, la capture, du réel. C'est en 1824 que pour la première fois en français, Nicéphore Niépce fixe la vue depuis la fenêtre de sa maison, une image floue, granulé, sombre, mais le pas est franchie, la brèche est ouverte. Un petit pas pour l'homme..

Niépce mort trop tôt n'a pas pu continuer ses travaux, mais son associé Louis Daguerre poursuivra seul les recherches jusqu'à parvenir à mettre au point ce qu'il nommera lui-même : le daguerréotype.

Il présente son procédé à l'Académie des sciences en 1839. Date clé et charnière car à partir de là tout ira très vite. En à peine moins de 20 ans les améliorations et le développement que connaîtra la photographie sont absolument stupéfiants. Largement favorisée par le fait que l'Académie des sciences ait décidé de rendre le procédé public et libre de droit, ce qui permettra à tout un chacun de pouvoir s'y essayer et donc à plusieurs autres techniques et améliorations de voir le jour. Le calotype et le collodion en seront les plus importants, d'ailleurs ce dernier finira par supplanter le daguerréotype après 10 ans d'hégémonie.

Ces deux décennies de développement frénétique vont voir c'est multiplier les ateliers de photographie à travers la France, l'Angleterre mais aussi les États-Unis qui y seront pour beaucoup dans l'expansion de cette art qui n'en est pas encore. L'essor de ses ateliers permet à la photographie d'entrer dans une ère quasiment commerciale au travers notamment de la pratique accrue du portrait qui se démocratisera progressivement. Et peu à peu ce seront tous les domaines des sciences et techniques pour lesquelles la photographie deviendra un support et un outil essentiel. Alors évidemment avec une innovation nouvelle aussi bouleversante voire révolutionnaire viennent se poser des questions de droits d'auteurs, de professionnalisation, mais aussi des questions plus philosophique — et bien-sûr des critiques — à savoir cette nouvelle technique peut-elle être considéré comme un art ou non.



Bref c'est encore une fois un ouvrage absolument passionnant, sur une innovation technique qui personnellement est celle qui m'impressionne le plus (avion dites-vous ? fusée ? mais regardez l'appareil photo !), dont je découvre les étapes historiques passionnantes, claires et pédagogique comme chaque fois avec cette collection. Et comme chaque fois une iconographie superbe et captivante (encore plus pour un sujet qui y a directement trait) de même que l'annexe riche et instructive.
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Étre Moderne : Le MoMA à Paris

Ce livre est une déception. Suite à l'exposition du Moma à paris à la Fondation Louis Vuitton. j'ai acheté ce livre espérant pouvoir approfondir l'analyse et la réflexion que j'avais pu avoir sur certaines œuvres admirées lors de l'exposition mais mon espoir fut vite déçu: le livre n'ajoute rien à l'exposition. Chaque œuvre et reproduite et à côté sur une page figure la retranscription du cartel déjà lu lors de l'exposition rien de plus.





Pour moi un catalogue de l'exposition doit prolonger la réflexion et ne pas se contenter de répéter ce qui a été vu et entendu. Celui ci ne remplit pas cette tache.





Si vous souhaiter juste un souvenir de ce que vous avez vu cela sera parfait mais si vous attendez plus du livre vous serez déçus.

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L'Image révélée : L'Invention de la photographie

La photographie est-elle un l'art ? La photographie reproduit-t-elle la nature et sa réalité ou invente-t-elle un nouveau procédé de transformation de la nature ?

L'année zéro de la photographie est fixée par l'invention du daguerréotype par un français en 1839. A la complexité de l'appareillage, s'ajoute la durée des pauses et la qualité des supports.

Après les balbutiements des premiers prototypes, l'utilisation de la photographie à la guerre de Crimée, en anthropométrie devient abordable. La photographie se commercialise. Des établissements sont fondés. La photographie devient un outil de propagande avant de faire sa place dans le monde élitiste de l'art.

Dans ce petit livre, les inventeurs et les exploitants sont nommés afin de poursuivre son exploration de ce médium.
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Robert Doisneau : Pêcheur d'images





Comme moi, vous faites peut être partie du demi million de personnes qui ont acheté à un moment ou à un autre le poster du fameux baiser de l’Hôtel de ville, ou des 250.00 personnes qui ont lu le livre publiés avec Daniel Pennac, Les doigts tachés d’encre. Donc quand j’ai eu l’occasion de lire ce nouveau numéro de la collection Découvertes Gallimard consacré à Robert Doisneau, je ne me suis pas fait prier.



Ce livre retrace la vie et l’oeuvre de Robert Doisneau (1912-1994) que l’on a trop tendance à réduire à ses photos les plus connues, celles de la période de l’immédiat après-guerre. Il est né à Gentilly, en banlieue parisienne dans une famille de la petite bourgeoisie. Il perd sa mère à l’âge de 9 ans et montre peu de goût pour les études. Il commence en 1925 une formation de graveur lithographe, un métier en voie de disparition à ce moment-là.



Après sa formation il est engagé par une société pharmaceutique comme publicitaire. C’est là qu’il s’initie à la photographie car la gravure lithographique tombe de plus en plus en désuétude. Et c’est le début d’une longue carrière de photographe-illustrateur.



Au fil du temps, il travaillera pour différentes agences, revues ou commanditaires, mais ce qu’on ignore, c’est que la très grande majorité de ses clichés relève de commandes alimentaires qui lui pesaient. Il consacre du temps à côté de son travail à son oeuvre créative, celle que tout le monde connaît aujourd’hui.



Ses sujets favoris sont Paris, la banlieue et leurs habitants. Il connaît une grande célébrité dans les années 1945-1958. Il photographie une France nostalgique. S’il en est le membre le plus connu, Doisneau n’est pas le seul à s’inscrire dans le courant de la photographie humaniste. Ce courant marqué par une certaine nostalgie connaît une traversée du désert des années 1960 à 1975. Durant cette période-là on s’intéresse avant tout au monde moderne. et aux progrès de l’industrialisation.



Depuis le milieu des années 1970, face au premier choc pétrolier et la crise qu’il entraîne, on retrouve du goût pour une France d’avant. Doisneau redevient un artiste à la mode, c’est à ce moment que ces clichés aujourd’hui très célèbres sont déclinés en divers produits dérivés qui connaissent un immense succès jamais démenti depuis près de 40 ans.



Doisneau a beaucoup photographié des personnes, mais le plus souvent il ne s’agit pas d’instantanés ou de photos volées, mais de photos rejouées par des figurants rémunérés d’après des scènes de rue observées en vrai. Ainsi du fameux baiser de l’Hôtel de ville (des élèves comédiens) ou du triporteur (des figurants, car les vrais personnages étaient un livreur et la fille de sa patronne et ils n’ont pas voulu être photographiés par peur des représailles maternelles).



Ce petit livre est très richement illustré sur papier glacé. Il fera très plaisir à tous ceux qui aimeraient mieux connaître ce photographe.




Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Robert Doisneau : Pêcheur d'images

Un livre biographique écrit avec intelligence. Quentin Bajac nous brosse le portrait d'un homme qui fait resortir son amour des gens et de Paris à travers ses clichés. Une bonne alliance entre photos, documents et textes .
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La photographie : Du daguerréotype au numérique

Au final, Bajac réussit à donner, comme personne ne l'a fait auparavant, la vision la plus panoramique sur la photographie.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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