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Critiques de Rachel Kushner (86)
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Le Mars Club

La construction narrative du troisième roman de Rachel Kushner, le Mars Club, n'apparaît pas comme complexe de prime abord. Et pourtant ! La narratrice qui prendra la parole le plus souvent, à la première personne, pour raconter sa tragique histoire s'appelle Romy Leslie Hall : la détenue W314159. Une autre détenue, Fernandez, interviendra elle aussi à la première personne, mais une seule fois (II, chapitre 13) pendant que Romy est soignée à l'hôpital, puis à l'infirmerie de la prison. Un troisième narrateur s'exprime à la première personne ; il est facile à repérer puisque la police de caractères change dans les cinq chapitres de son journal présentés ici : Ted Kaczynski, mieux connu sous le surnom d'Unabomber, militant écologiste devenu terroriste en raison de son opposition à tout progrès technique. Enfin, un narrateur à la troisième personne intervient dans tous les autres chapitres. de plus, le lecteur est fréquemment pris à partie : « Je vous raconte, c'est tout », prévient Romy. Elle rappelle aussi que le lecteur n'est pas dénué de pouvoir ; il peut parfois être sommé de donner son avis ou de réfléchir sur un point précis : « Peut-être déciderez-vous de lier mon sort au soir où j'ai trouvé Kurt Kennedy en train de m'attendre, mais pour moi […] ». Rachel Kushner nous entraîne ainsi dans ces méandres narratifs sans que nous en soyons conscients, ou plutôt, sans que ces subtilités n'entravent notre compréhension du texte. le roman adopte les cinq parties de la tragédie, dans cinq « actes » très inégaux en taille.

Tous les personnages, sauf Kaczynski, racontent des anecdotes sur leur passé à la fois pour expliquer leur présent et pour oublier leur condition de détenus ou leurs déconvenues dans le cas de Gordon. Ils les livrent généralement par étapes, stimulant ainsi l'intérêt du lecteur pour ce qui va suivre, peut-être bien plus loin. le monde dans lequel ce roman nous entraîne est à mille lieues de l'Amérique fantasmée par beaucoup d'Européens. Romy Hall exerce la profession de stripteaseuse dans une boîte assez minable, le Mars Club, fréquentée par des hommes qui viennent chercher là un exutoire à leur misère sexuelle. Parmi eux, Kurt Kennedy que Romy surnomme le Pervers et qui va la harceler, la traquer. On sait très tôt que la jeune femme ne sortira pas de prison ; Kushner révèle l'absurdité de sa peine : à vingt-neuf ans, elle est condamnée à deux perpétuités consécutives, plus six ans… D'autres personnages féminins gravitent autour de Romy, à la fois repoussants et attachants. Toutes ces femmes ont connu la misère, la drogue, le manque d'amour, les abus de toutes sortes, les avocats commis d'office incompétents, etc. Elles cohabitent dans des conditions difficiles : la proximité, une nourriture médiocre, la drogue, des surveillants qui profitent de la situation et une hiérarchie précise entre elles, dangereuse à transgresser. Certaines détenues ont le droit de travailler (c'est un privilège) pour un salaire de misère, et là encore, Rachel Kushner met le doigt sur l'absurdité de la situation : les détenues fabriquent des meubles et des portes pour les tribunaux !

Romy nous parle de ses aventures amoureuses, des employés masculins et des clients du Mars Club, des dealers, des relations perdues de vue, des mauvaises rencontres… Une nuit où elle traine sans argent dans San Francisco, elle demande de l'aide à un homme qu'elle juge « respectable » : un peu âgé, une belle voiture, « l'air d'un père de famille » qui lui propose de monter dans sa chambre pour lui prêter de l'argent : « Vous n'y seriez pas allé. Je le comprends. Vous ne seriez pas monté dans cette chambre. Vous n'auriez pas erré seul dans les rues, à minuit, à onze ans. Vous auriez été en sécurité, au sec, dans votre lit. Chez vous […] Tout aurait été différent pour vous. Mais si vous aviez été à ma place, vous auriez fait comme moi. Optimiste, stupide, vous seriez monté chercher l'argent du taxi. »

Les personnages masculins que le narrateur à la troisième personne nous permet de suivre ne s'en sortent pas beaucoup mieux que les femmes. On a l'impression que ceux qui ne sont pas encore en prison iront un jour où l'autre. Deux d'entre eux jouent un rôle important dans cette histoire : Doc, un flic ripoux qui n'hésite pas à faire justice lui-même, envers lequel on ressent une certaine empathie jusqu'à ce qu'il avoue l'inacceptable, puis dont on partage de nouveau la souffrance ; Gordon Hauser semble d'emblée un personnage positif, généreux, attentif aux autres. Plus instruit que la moyenne des gens issus du même milieu, il subit malgré tout le déterminisme social qui l'empêche d'acquérir une vraie confiance en lui. Il enseigne dans un foyer, puis dans la prison pour femmes. Il s'investit, mais ses peurs le rattrapent.

J'ai beaucoup aimé ce roman âpre qui, à cause du lieu où il se déroule et des thèmes qu'il aborde, fait penser à la série Orange Is The New Black. Les personnages réagissent de manière parfois difficile à comprendre, mais leurs motivations s'éclairent au fil de la lecture. On réalise que le système de valeurs généralement prôné n'a cours ni dans la prison ni dans la rue, et qu'une autre morale s'applique. Kushner présente ici une féroce critique de l'Amérique de Bush, une réflexion qui permet de s'interroger sur les responsables d'un tel état de fait. Ce qui est sûr, c'est qu'il est quasi impossible de se sortir de ces situations : « Quand vous étiez originaires [de ces quartiers …], vous aviez de grandes chances d'avoir été formé […] à être fier, à être dur. Vous aviez peut-être des tas de frères et soeurs à surveiller et vous ne connaissiez sans doute presque personne qui avait fini le lycée ou qui avait un travail stable. Des membres de votre famille étaient en prison, des pans entiers de votre communauté l'étaient, et ça faisait partie de votre vie d'atterrir en taule, un jour. Bref, vous étiez baisé dès la naissance. »

Un motif d'espoir dans cet univers tragique : l'amour inconditionnel de Romy pour Jackson, son jeune fils, mais…



Pour le Grand Prix des lectrices de Elle : merci pour tous ces livres !
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Le Mars Club

Le récit débute par une scène crépusculaire lorsque des détenues sont transportées dans un bus dont on ignore la destination. Le ton est donné dès le début : Une des femmes – une jeune fille d’une quinzaine d’années – enceinte, est transportée dans une cage pour un motif inconnu.

C’est dans cet univers très noir que le lecteur fait la connaissance de Romy, 29 ans, incarcérée pour un meurtre dont les circonstances seront révélées au fil du récit. Romy a été condamnée à deux peines consécutives, perpétuité puis 6 ans.

Et pourtant, Romy résiste à la violence carcérale car son fils, Jackson , sa raison de vivre et de résister est dehors élevé par sa mère. Lorsque Romy apprend le décès sa mère, son incarcération devient alors insurmontable.

C’est un roman très noir centré autour du parcours de Romy. Romy est originaire de San Francisco où elle évoluait au milieu des trafics, de la prostitution, de la drogue, l’envers noir d’une ville prétendument idyllique. Romy a vécu dans « une beauté qu’il lui est interdit de voir », ternie par les regards et les mains des hommes dans la boite de striptease Le Mars Club où elle évoluait soir après soir.

D’autres personnages entrent en scène dont Doc, ancien flic pourri et ex-amant d’une détenue du couloir de la mort. Et surtout Gordon, qui pense que l’instruction peut ouvrir au monde et dispense des cours dans la prison, se prenant d’amitié pour Romy.

Miraculeusement, de ce décor sordide, il se dégage une certaine poésie. La force et la détermination de Romy sont impressionnantes. C’est infiniment triste et beau à la fois.

A la lecture de ce roman, je me suis vraiment questionnée : de tels lieux de détention existent-ils dans ce grand pays, berceau de l’American Dream ?

En effet, la prison est dégradante. Les règlements de compte qui ponctuent le récit renforcent l’absurdité et l’inutilité de ces incarcérations/humiliations. Toutes ces femmes souffrent, les mères, leurs enfants, les transsexuels dont le sort est cruel. Peu de « blanches » parmi les détenues, des mexicaines, des femmes de couleur. C’est l’Amérique des exclus, des sacrifiés, de ceux à qui il n’a jamais été donné de chance de vivre dignement.

J’ai vraiment été très touchée par ce récit terrible, puissant et tellement humain. L’écriture est superbe, alterne phrasé cru, violent et fulgurances poétiques.

Un grand roman de la rentrée littéraire à découvrir très vite, qui ne laisse pas indifférent, découvert grâce à #netgalleyfrance » et aux Editions Stock.
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Le Mars Club

Romy Hall.

Ancienne prostituée.

Condamnée à perpétuité.





C’est un voyage vers la mort. Derniers sillons d’une vie qu’on mène à l’ostracisation de la société. Romy Hall. 29 ans. Maman. A présent détenue dans une prison de femmes. De son crime, si on s’est abstenu de dévorer toute la quatrième de couverture, on le découvre au grès des pages, entre les lignes, entre les indices qu’elle accepte de céder au lecteur.



EMBARQUER POUR LE DERNIER VOYAGE.

Un bus empli de femme sillonne les routes des USA. Misère qu’aperçoivent les détenues. Colosse de béton et de fer qui les attend ; la prison.



Les personnages sont multiples, offrent la différence nécessaire pour créer un panel de criminelles. Ont-elles toute leur place ? Quels sont leurs crimes ? Pourquoi ? Et ces condamnées à mort, qui patientent ? Les raisons de la présence entre les murs ne sont pas évoquées. Tabou entre les prisonnières. Pourtant, certaines ont la vérité dévoilée. Comme Laura Lipp, prétendue tueuse d’enfant, de son enfant. Vérité ou fabulation lu dans un torchon local ? On ne démêle pas le vrai du faux, on se laisse porter par leurs paroles, on subit, on patiente, on longe les murs cerclés de miradors.



L'ESPOIR AU DELA DES BARREAUX.

Survivre.

Pour qui.

Pourquoi.

Renoncer à toute issue ou espérer l’après ?

Pour Romy. L’espoir se nomme Jackson. Enfant laissé à d’autres mains. A l’extérieur. Petit dont la garde est rayée de la paperasse. Volonté d’une mère. Courage de la maternelle ayant l’ambition d’écarter les barreaux. Le sauver lui, c’est se sauver soi-même. Prouver qu’elle n’est pas le monstre catalogué par les journaux, déclamé lors du procès.



Une mère.

Une femme.

Humain aux mains rouges.



Une écriture fluide. Fioriture au néant. On se contente du minimum diront certains. On se contente plutôt du nécessaire. Minimalisme des descriptions pour un lieu qui ne résonne qu’en mépris dans les pupilles des détenues. De la prison, on ne sait rien, on reste en lisière de l’imagination de chacun. Blocs de bétons. Matons. Le regret se porte sur les longueurs. Un roman qui aurait mérité à être plus court, plus tranchant. Là, on s’étale, on étire les journées, cherchant peut-être à partager l’ennui des prisonnières.
Lien : https://hubris-libris.blogsp..
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Le Mars Club

Romy Hall est incarcérée au pénitencier pour femmes de Stanville pour avoir tué Kurt Kennedy, l’homme qui la harcelait alors qu’elle travaillait comme stripteaseuse au Mars Club. Doublement condamnée à perpétuité, Romy va devoir apprendre à vivre sans son fils Jackson qu’elle a confié à sa mère. Elle va devoir aussi apprendre les codes de la prison, gérer les relations avec les autres détenues et les matons, vivre malgré tout. Mais un jour, elle apprend que sa mère est morte dans un accident de voiture et, déchue de ses droits parentaux, elle n’a plus aucune nouvelle de son fils…

Le roman aurait du s’appeler Stanville car à l’instar de la série Orange is the new black, l’auteure s’attache à décrire le quotidien d’une prison pour femmes, les amitiés, les rivalités, les matons, les professeurs… C’est un donc un roman bien documenté mais à l’intrigue passionnante portée par plusieurs personnages bien campés : Gordon Hauser le professeur altruiste, Doc le policier pourri, et surtout Romy qui a gâché sa vie sur un coup de tête. Un must-have pour tout amateur de récits se passant en prison.

Merci à NetGalley pour le partenariat.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Télex de Cuba

Ce roman se situe à Cuba durant la fin des années 1950. Il relate l'histoire de familles américaines venues à Cuba pour s'enrichir. Ces familles vont y régner en maîtres absolus, en exploitant de riches propriétés cubaines. Il évoque aussi Rachel K, danseuse, dont les charmes vont être mis au service des rebelles castristes.

Ce que ces familles américaines ne savent pas, c'est que ces rebelles vont bientôt changer leur vie. Après la chute de Batista et l'avènement de Fidel Castro, elles seront obligées de s'exiler en Amérique.

Roman très intéressant, qui a l'originalité de décrire le pointe de vue américain, ce qui est assez rare. Vraiment à découvrir !
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Télex de Cuba

Le temps de 478 pages, Rachel Kushner nous emmène à Cuba, de 1952 à la fin de la décennie, jusqu’à la chute du président Batista et l’avènement de la « Revolucion » de Fidel et Raul Castro.



Cuba dont la majorité des ressources est alors contrôlée et exploitée par les Américains, des expatriés qui emploient des ouvriers cubains et haïtiens dans les champs de canne à sucre ou les mines de nickel, des domestiques dans leurs belles villas et leurs clubs, tandis que les autochtones croupissent dans des cases écrasées de soleil et de pluie tropicale. Même parmi les expatriés, une hiérarchie s’impose, entre les cadres de l’usine de nickel à Nicaro et ceux de la United Fruit (qui exploite la canne à sucre) à Preston.



Le temps de 478 pages, nous suivons tour à tour les points de vue de nombreux personnages : K.C. Stites, le fils du directeur de la United (dont le frère va rejoindre les rebelles dans les montagnes), sa mère qui se pose en mondaine et en dame patronnesse à la fois, Everly Lederer, garçon manqué qui débarque à Nicaro à l’âge de huit ans, avec une famille désespérément en quête d’aisance et de reconnaissance sociale, Charmaine Mackey et Blythe Carrington, qui trompent l’ennui et la neurasthénie comme elles peuvent, ou encore Maurel, sorte de mercenaire français, trafiquant d’armes amoureux d’une danseuse zazoue.



A travers eux, c’est toute l’histoire du colonialisme américain que l’on entrevoit, leur racisme, la corruption des dirigeants cubains et la révolution pittoresque et généreuse que Fidel Castro veut faire vivre à son pays (le roman ne parle pas de l’évolution de son pouvoir, ce n’est pas le sujet). Et même s’ils ne sont pas tous très sympathiques, on ne peut s’empêcher de les trouver touchants, ces personnages, attachants même quand ce sont de jeunes adolescents (K.C. et Everly) qui racontent leur vision de Cuba. Cuba la langoureuse, Cuba la fascinante, Cuba la flamboyante, véritable héroïne du roman, qui aura façonné l’enfance et la vie de ces Américains jusque dans leur retour forcé aux Etats-Unis, que certains vivront comme le véritable exil.



Le temps de 478 pages à savourer, pour un premier roman riche, sensuel, croustillant, bien documenté (mais pas didactique du tout) et bien mené. Une très belle découverte.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Les lance-flammes

Reno a terminé ses études en Beaux-Arts- spécialité vidéo- dans une université du Nevada, et part pour New York sur sa moto Valera, une autre de ses passions.

A la fin des années 70, New-York palpite de son marché de l’art florissant, bercé par les effluves toujours palpables de la Factory, et les artistes conceptuels et minimalistes. Reno, assez ingénue pour rester candide tout en ayant une réelle ambition, est « choisie » par Sandro Valera, fils du richissime constructeur de motos italien, lui-même célèbre représentant du Minimal Art. En rupture avec sa famille qui a traversé sans encombre la seconde guerre mondiale, nous suivrons, en parallèle de l’histoire de Reno, le destin du patriarche Valera et de ses descendants, du futurisme italien aux Brigades Rouges.



Avis

C’est bel et bien un roman “d’apprentissage” que nous livre ici Rachel Kushner. Férue de moto et d’art, comme Reno, on se demande tout au long du livre quelle est la part d’inspiration autobiographique, l’enjeu qui aurait lancé son envie d’écrire ce roman. Quel dommage qu’elle n’est pas été plus présente dans les échanges pendant le Festival America!!! Je n’ai même pas pu la rencontrer…



Peu importe.



S’il est intéressant d’écrire une chronique “à chaud”, laisser passer un peu temps permet parfois de mieux rendre justice à l’auteur. Je suis sortie de ce livre en me disant, “beau projet dommage que ses relecteurs ne lui aient pas conseillé de couper un certain nombre de passages, bien trop bavards. Dommage que ses proches ne lui aient pas fait comprendre que certaines ficelles narratives soient si visibles qu’elles rendent fastidieux ce qu’elle voudrait passionnant”. Ce qui fait que j’ai abrégé par moi-même quelques chapitres. Pourtant, même si les logorrhées de quelques personnages ou le jeu stylistique des répétitions peuvent frôler la complaisance formelle, ces “défauts” d’un deuxième roman ont aussi un avantage: nous plonger dans un certain endroit de vide (par ces artistes contemporains amoureux de leur propre voix) et de disponibilité (par Reno, celle qui les écoute, ouverte à toutes les expériences). Encore indéterminée amoureusement et artistiquement, elle se promène, ainsi que ces petits derniers de contes de fée, réceptive à ce qui arrive et nous permet de suivre avec elle une galerie de personnages nuancés et attachants, le portrait d’une époque, somme toute. Dans tous les cas, elle grandit, et la vacuité qui semble caractériser ce moment de sa vie, la forme sans doute à tout jamais: discussion, trahison, déception, espoir, attente, doute… Un passage à l’âge adulte baigné par le doux regard de la jeune femme.

De plus, Rashel Kushner nous permet d’embrasser tout le 20è siècle, entre Italie et Etats-Unis, le début de l’art moderne et l’avènement de l’art contemporain. A lire sans aucun doute, fort des défauts et des qualités de l’ouvrage.
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Les lance-flammes

Je me suis accrochée. 100 pages, puis 200 ...Et j'ai abandonné.

Comme une des lectrices de ce roman, j'ai commencé à lire le roman en diagonale. Là, je me suis dit qu'il fallait que j'arrête. Se forcer ne sert à rien.



L'écriture n''est pas mauvaise, loin de là.

Mais je n'ai trouvé aucune cohérence dans la suite des actions et même parfois dans un même paragraphe le sens me paraissait alambiqué. J'ai eu la désagréable impression que l'auteur enchaînait les phrases, les mots sans jamais se relire. Je m'y suis perdue.



De plus, le thème de la moto est bien trop abordé en détails. Lorsque l'on n'est pas initiés, il est difficile de se prendre au jeu.



Bref, ce roman n'est pas pour moi.

Au prochain !



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Les lance-flammes

Et bien je n’ai pas aimé ce livre. Le style d’écriture, le manque d’action bref je n’ai pas su lire le livre. Je l’ai lâchement abandonné au premier tiers.

(reçu dans le cadre de la sélection du livre de poche)
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Les lance-flammes

C'est une chose très rare pour moi mais je ne suis pas parvenue à me concentrer et à entrer dans l'histoire. J'ai passé deux longues soirées pour un résultat d'une soixantaine de pages lues. Le livre en fait 600, je déclare forfait. Je me suis rendue compte en lisant que je n'accrochais pas et lisais en diagonale. Mauvais signe, la lecture devant rester un plaisir, je jette le gant.



Le livre nous parle de moto, de vitesse et d'art. Le sujet ne me parle absolument pas du moins aujourd'hui. Je dois avouer que l'écriture de certains passages est belle.



J'ai vu la semaine dernière que ce livre était coup de coeur de certains libraires, je passe peut-être à côté de quelque chose mais c'est comme ça.



Ceci n'est que mon ressenti, à vous de vous faire votre avis et de peut-être revenir me convaincre de le reprendre à un autre moment.



Un Flop pour moi.
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Les lance-flammes

Un roman d'apprentissage audacieux et original, dont la construction m'a quelque fois un peu perdu
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Télex de Cuba

Excelent portrait d'un vendeur d'armes, ex soldat Français dans l'armee d'hitler, por qui la revolution est une affaire de commerce et l'amour une emotion qui eloigne de lá grandeur.
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Les lance-flammes

Un roman bien écrit mais parfois confus, deux narrations s'entrecroisent de façon irrégulière mais la description de l'Italie, du monde des motards et de celui de l'art, est passionnante.
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Les lance-flammes

Âgée d’une vingtaine d’années, cette ancienne championne de ski qui dessinait des traces sur la neige, et que tous appelleront Reno puisqu’elle arrive du Nevada, débarque à New York pour allier ses deux passions que sont l’art et la vitesse. En rencontrant Thurman et Nadine la fofolle, elle plonge dans le milieu artistique et décadent du NewYork des années 70. Très vite, elle s’éprend du meilleur ami de Ronnie, Sandro Valero, sculpteur mais surtout fils de l’industriel italien qui produit les pneus des motos Valera.

Artiste, Sandro a rompu avec sa famille laissant son frère Roberto à la tête des usines italiennes. Il offrira toutefois à Reno le dernier prototype de moto Valera qui lui permettra de dessiner des traces dans les plaines de sel de Bonneville puis d’établir le record de vitesse féminin sur un bolide révolutionnaire.

Avant de partir sur le circuit de Monza, Sandro l’accompagne chez sa mère à Bellagio où elle découvre l’ambiance guindée de la haute société italienne et surtout la cruauté de l’odieuse mère de Sandro.

« Sandro me servait de protection contre cet univers de luxe, de domestique et de coutumes, m’armait contre lui tout en m’y introduisant. »

L’auteur nous immerge alors dans cette Italie en pleine crise contre le fascisme avec l’action de Brigades rouges et les manifestations de la jeunesse gauchiste. Reno plonge dans cette atmosphère de rébellion des exploités contre les nantis et le luxe des riches rues de Rome.

Les lance-flammes est un roman ambitieux qui nous plonge dans le New York des artistes du milieu des années 70 puis dans l’Italie en pleine effervescence sociale.

Dans les deux cas, Rachel Kushner décrit parfaitement l’ambiance des milieux avec la rencontre de plusieurs personnages et la description de nombreuses scènes vivantes et perspicaces. Je peux même regretter que parfois, son ambition aille trop loin au risque de perdre le lecteur. Car elle souhaite nous donner tout ce qui constitue chacun. Du passé des Valera, de l’exploitation des indiens pour la récolte du latex, de l’histoire du gang des rues Motherfuckers des années 60, des records de vitesse, de l’insertion des mires sur les bandes cinématographiques, Rachel Kushner nous instruit. Certes, elle aurait pu se concentrer sur le roman d’initiation de cette jeune femme qui découvre l’art, la politique, l’amour et les différences sociales mais nous aurions pu alors lui reprocher le déjà lu.

Ce roman a sa patte grâce à son ambition et le charme de ses personnages avec une Reno adorablement jeune, n’osant dévoiler ni ses passions ni sa jalousie, un Sandro au charisme et charme indéniable, un Ronnie détaché et fragile, une Giddle paumée et extravagante et tant d’autres figures si bien campées.

Un roman ambitieux avec quelques longueurs mais qui mérite le détour.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Les lance-flammes

Les Lance flammes me laisse perplexe.



Face à ces quelques 500 pages, j'ai tout d'abord été un peu perdue car la narration alterne entre deux époques : le New York des années 70 dans lequel on suit Reno, jeune femme aspirant à devenir artiste ; la fin de la Première Guerre mondiale, en Italie, à laquelle participe Valera au sein d'un escadron motorisé. Le lien entre les deux époques et ces personnages n'apparaît pas immédiatement. On comprendra par la suite que le Valera de ce début du XXe siècle n'est autre que le père du petit ami de Reno dont on va suivre le parcours à travers les décennies durant lesquelles il construira un empire industriel basé sur la fabrication de motos et de pneus.



Le deuxième aspect qui ne m'a pas convaincue tient au fait que la grande majorité des personnages que croise Reno lorsqu'elle vit à Soho est tout simplement insupportable : qu'ils aient déjà acquis une reconnaissance dans le milieu artistique ou qu'ils cherchent à s'y faire une réputation, ils sont imbus de leur personne et aiment s'entendre discourir. Nous avons donc droit à de multiples divagations à propos de sujets divers qui pour ma part m'ont généralement laissée de marbre. Il en est de même lorsque Reno part en Italie et y rencontre la famille de Sandro Valera, la palme d'or du personnage haïssable revenant sans conteste à la mère !



Enfin, le dernier point négatif (et non des moindres) tient au personnage de Reno lui-même. Jeune femme ayant quitté son Nevada natal pour un haut lieu artistique de New-York, elle souhaite y percer grâce à la vidéo. Or, si elle a de vagues projets, elle ne réalise finalement pas grand chose à ce niveau. D'autre part, sa relation aux hommes (en particulier Sandro), toujours plus âgés qu'elle, m'a agacée. Elle semble se laisser conduire, porter par les faits et les gens, passivement. Le seul trait de caractère positif qu'on peut lui reconnaitre est le fait qu'elle s'adapte rapidement à des milieux sociaux radicalement différents.



Si je m'arrêtais là, on pourrait croire que j'ai détesté ce roman de bout en bout. Or, ce n'est pas le cas. Et c'est bien pour ça que je ne sais pas quoi en penser. Car au milieu de tout ce qui m'est apparu comme des aspects négatifs, certains passages et personnages sont de franches réussites. Par exemple, la description de la participation de Reno à une course de vitesse, la Speed Week, à Bonneville, sur une immense plaine de sel. Ou encore les scènes de pillages lors d'une coupure d'électricité à New York. Le récit d'un soulèvement populaire au cours d'une manifestation en Italie est également excellent. Le personnage de Burdmoore, ancien membre des Motherfuckers, un gang armé révolutionnaire ayant sévi au milieu des années 60, nous raconte les hauts faits de ce groupe marginal et c'est un plaisir ! Enfin, le récit du parcours du père de Sandro, notamment les manières de procéder en Amérique du Sud afin de récolter le caoutchouc au moindre coût en réduisant en esclavage les indiens autochtones, est franchement intéressant. La qualité et l'originalité de l'écriture sert à merveille la description de scènes hors normes.

Voilà pourquoi ce roman me laisse un sentiment extrêmement mitigé. A découvrir afin de se faire son propre point de vue.



Il m'a été donné de lire ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique, je remercie donc grandement Babelio ainsi que les éditions Stock.
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Les lance-flammes



Reno aime la vitesse. La photographie. Le land art*.



Cette ancienne championne de ski a délaissé les pistes enneigées pour les routes de l'Utah, qu'elle parcourt à moto à destination de la plaine de Bonneville.

Cette vaste étendue de sel est chaque année le théâtre d'un concours de vitesse auquel elle a l'intention de participer pour la première fois, et d'y mêler ses trois passions, en filmant les traces que laissera son engin lancé à toute vitesse pour en faire une oeuvre d'art.







Au gré d'une chronologie parfois bouleversée -mais jamais déstabilisante, le fil de l'intrigue étant parfaitement maîtrisé-, nous la suivons de Bonneville à Manhattan, des Etats-Unis à l'Italie. Cette jeune étudiante a en effet quitté son Nevada natal -qui lui a valu son surnom- pour la frénésie New-new-yorkaise, et la possibilité d'approcher le monde de l'art. Nous sommes dans les années 70, les jeunes artistes occupent des loft au loyer modique dans le quartier de Soho. Rompant avec les valeurs et le mode de vie de pères riches et puissants, une partie de la jeune génération se plait à mener une existence bohème, et à afficher ses sympathies gauchistes.

La narratrice porte sur cet univers qu'elle découvre un regard à la fois curieux et ouvert, donne le sentiment qu'elle essaie de capter une énergie par laquelle elle pourra se laisser porter.

Mais dans ce milieu qui cultive l'ironie et le second degré permanent, où la plupart des individus semblent se mettre en scène, rares sont les relations sincères et profondes...







Il n'empêche que "Les lance-flammes" est un roman foisonnant, en mouvement permanent, dont l'auteure, à l'image de son héroïne, aime prendre des risques, en multipliant les perspectives. Aussi, elle mène son lecteur d'une époque à l'autre, entrecoupant le récit de l'éducation amoureuse, artistique et intellectuelle de Reno d'épisodes où elle met en scène l’aïeul Valera, du cœur du premier conflit mondial à la jungle sud-américaine où, quelques années plus tard, il supervise la récolte du caoutchouc pour le compte de son empire naissant...

Elle n'hésite pas, de même, à nous faire franchir les frontières culturelles et sociales, tantôt assistant à la dernière exposition de quelque nouveau talent dans une galerie new-yorkaise avant-gardiste, et tantôt plongés au sein des affrontements opposant les forces de l'ordre aux jeunes romains en colère, dans l'Italie des années de plomb.



Reno est le fil conducteur qui, au gré des événements et de ses impulsions, nous entraîne dans un tourbillon dont Rachel Kushner contrôle parfaitement la dynamique.



C'est dense et passionnant...c'est A LIRE !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Les lance-flammes

Ce livre est indéniablement un des romans américains contemporains à lire cette année : une grande histoire, des protagonistes inoubliables et une écriture unique !



Si je n'ai pas lu le premier livre de cette auteure qui avait déjà été finaliste du National Book Award, je ne pouvais passer à côté de ce second dont je n'avais entendu que le plus grand bien. Le gros point fort de ce livre c'est de nous faire voyager dans l'espace et dans le temps : vous verrez l'Italie fasciste, les USA des 70's... Rachel Kushner réussit le défi de nous raconter tant d'histoires différentes, tant de sensations divergentes et cela sans pour autant que le lecteur se perde.



J'ai vraiment aimé le personnage de Reno, une femme pleine de répartie, de ressources, parfois naïve et parfois énigmatique. Au travers d'elle il nous est permis de découvrir tout le monde de l'art new-yorkais : un portrait réaliste, sincère, critique d'un monde si sûr de lui et qui semble si parfait. Le plus impressionnant c'est le contraste entre ce protagoniste débarquant du Nevada, jeune motarde encore pleine d'espoir et cet univers rempli de personnes sophistiqués et superficiels.



Une rencontre va tout chambouler, un être va tout changer : Sandro un italien. Le lien est ainsi fait entre les deux pays et le lecteur apprend constamment, s'envole d'un paysage à un autre. Tout cela du fait d'une écriture travaillée, sublime et parfois plus forte que le récit. Ainsi la forme prend le pas sur le fond.



J'ai beaucoup aimé ce livre mais il y a deux points qui m'empêchent d'avoir le coup de cœur : d'une part j'étais plus intéressée sur l'univers américain qu'italien -même si j'ai beaucoup appris et que c'est un point fort indéniable dans une lecture- et d'autre part je trouvais que certains passages étaient trop longs, trop lents, comme si l'auteure voulait absolument nous montrer de quoi elle était capable, que son style relevait du virtuose.



En définitive, une excellente lecture à mettre dans toutes les bibliothèques des amoureux de la littérature américaine !
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Les lance-flammes

Le geste romanesque de Rachel Kushner est sûr, et sa maîtrise à la hauteur de son ambition : livrer, ici, un roman d'apprentissage formidablement moderne, spéculatif autant qu'électrique.
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Les lance-flammes

Un grand merci à l'inégalable Masse critique de Babelio et aux Editions Stock.



Le deuxième roman de Rachel Kushner, Les lance-flammes, a été porté aux nues par plusieurs auteurs anglo-saxons parmi les plus célèbres. Ce qui, au demeurant, est plutôt inquiétant : quand des écrivains adoubent l'un des leurs, le lecteur lambda se sent un peu prisonnier d'opinions de gens qui savent mieux que lui ce qu'est un bon livre. Non ? Non, pas forcément, puisque tous les avis se valent. Les Lance-flammes contient de très bonnes choses à commencer par un portrait très dense d'une héroïne, Reno, qui traverse les années 70 à grande vitesse entre les ateliers d'artistes de New York et une villa bourgeoise dans les environs du lac de Côme, en passant par la Rome des "années de plomb" et le Grand Lac Salé, à moto s'il vous plait. Dans ses meilleurs moments, le livre va à toute berzingue et il est passionnant à lire. Mais, oui car il y a un mais, Rachel Kushner s'arrête parfois à des feux rouges virtuels et nous inflige de longues conversations fastidieuses ou encore s'empêtre dans des digressions sur l'air du temps. On a franchement l'impression que la romancière en remet un peu pour "faire" plus littéraire au point que le style dépasse le fond. A la lire, on se sent un peu comme le cachet d'aspirine au contact de l'eau : effervescent un temps et puis impuissant une fois l'effet initial absorbé. Des qualités d'écrivain, Rachel Kushner en possède, c'est irréfutable, et un remarquable sens du découpage narratif (voir les flashbacks sur le grand-père du fiancé de Reno, qui a fait fortune avec le caoutchouc, du Brésil à l'Italie fasciste). Porté par un bel élan, Les lance-flammes est parfois freiné par un excès de travail sur la forme. Mais Rachel Kushner a le feu sacré, il faudrait aveugle pour ne pas le voir. Et on est curieux de voir l'adaptation que Jane Campion tirera de cette somme de près de 550 pages s'il se confirme qu'elle la tourne bien.
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Les lance-flammes

On perçoit quelque chose de Proust parmi le scintillement d'images que recèle Les lance-flammes. L'auteure nous livre une œuvre d'art moderne composite - matières et lumières teintées des émotions de personnages aux vies croisées qui s'articulent autour d'une structure implacable.
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