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Critiques de Rachel Kushner (86)
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Les routiers sont sympas

Une plongée dans l'histoire esthétique de l'auteur, et derrière elle, dans l'histoire de l'art de ce dernier demi-siècle, entre Duras et les Années de Plomb.



Très stimulant intellectuellement mais un peu vain artistiquement, cet ensemble d'essais est surtout étonnant par la connaissance profonde de l'auteur de tout un tas de milieux marginaux.
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Le Mars Club

Ouf terminé!

J’ai grand mérite a n’avoir pas abandonné et je m’interroge sur ce prix Médicis étranger



Un roman «quelque chose encore de dégueulasse» dans le genre «ah c’est la merde de partout » C’est vrai quand une fillette de 12 ans ( chut je n’en dirait pas plus pour vous laisser le plaisir de le lire) à minuit propose du valium à des adultes on sait ce qui va suivre dans le roman et donc on n'est pas loin de la nausée. c’est l’overdose du «grand MAL» (non je ricane car c’est mesquin) narrée innocemment par Kushner Rachel

Mais quel intérêt de faire des resucées de livre crados et mal écrits (encore, si il avait le style mais même pas!)

Devenir une grande écrivaine maudite à remuer les remugles de la société américaine le fameux « way of life » à l’instar des grands maîtres certifiés d’autrefois? Un manque d’imagination? On plagie sans se douter que cela a été déjà écrit et lu cent fois.

Et puis des livres si sombres, si décadents (non là aussi je rigole) si pleurnichards ! Si on peut pleurer sur Cosette ou plus proche de nous sur Luca et Lydia dans « American Dirt » de Cummins Jeanine, peut-on le faire décemment sur cette brave taularde décérébrée ?



C’est vrai que ce livre primé par un Médicis en 2018 vient juste après celui de Cognetti Après la beauté cristalline des « huit Montagnes» Les jurés en ont eu assez de respirer le bon air et on fait une rechute dans la gadoue! C’est plus facile de se rouler dans la fange que d’élever les esprits!

Bref je m’égare.



Au sortir de mes lectures de «Chelsea Girls» de Eileen Myles où se succédait alcool, drogue et sexe du début à la fin, au sortir de «Jayne Mansfield 1967» de Simon Liberati où cette fois c’était sexe, médocs et alcool sans parler des «détectives sauvages» de Roberto Bolaño (moins excessif quand même) ou se côtoyaient sexe, alcools, vomis et drogues on peut se demander si ces écrivailleurs ont bien vocation à écrire et à s’appeler écrivains.



On se retrouve devant les même alcools, à croire qu’ils (les auteurs) participent à un sponsoring, devant les même drogues et la bonbonne de protoxyde d’azote, les mêmes scènes de cul, la même déchéance humaine, la même absence d’idéal, les même personnages maudits (chez Eileen Myles), ici Anton LaVey, les mêmes références morbides ici encore le satanisme (itou pour Eileen Myles), la même crasse, la même farniente insipide, les mêmes boulots crétins, les mêmes individus dégénérés, la même pollution de l’air, de l’eau etc.



Et on glisse par ci par là de la littérature haut de gamme mais à peine un zeste, Dostoïevski, Thoreau (un comble) pour montrer que tout n’est pas perdu et du pouvoir rédempteur de la littérature. Celle de prison est d’ailleurs parfaitement adaptée « Une fille facile » (histoires d’ivrognes)« Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage » (pour aérer l’ incarcérée) « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » (idéal pour une meurtrière) « Factotum » Charles Bukowski (sans commentaire) Jesus’ Son (drogue)

Quelques problèmes de genre avec des trans pour être de son temps et corser le problème, quelques rapports avec le prof l’un «amoureux» et elle manipulatrice, quelques remarques déplacées de ces salopes de gardiennes, quelques histoires avec d’autres personnages dont le fiston bien évanescent quand même car il faut bien étoffer le récit, quelques souvenirs et voilà tout



Un énième nanar sur le grand mal de la société occidentale avec son personnage qui nous est présenté pour être sympathique car broyé par l’implacable administration pénitentiaire qui manque sérieusement d’empathie pour ses pensionnaires

Et avec ça il faudrait être compréhensif et surtout compatissant. Franchement!
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Le Mars Club

Prix Médicis Étranger 2018.

Rachel Kushner utilise le destin de Romy Hall 29 ans et condamnée à 2 perpétuités plus 6 ans pour décrire l'univers carcéral américain.

Romy a grandi dans les quartiers défavorisés de San Francisco et a connu alcool, drogue et violence dès le plus jeune âge.

Lorsqu'elle est strip-teaseuse au Mars Club, un client détraqué se met à la suivre partout persuadé qu'elle est son grand amour.

Elle déménage avec son fils de 5 ans à Los Angeles pour le fuir. Mais lorsqu'il l'a retrouve, elle se défend et le tue.

A travers son procès et plus tard sa détention, l'auteure montre à quel point le système judiciaire est basé sur une hiérarchie sociale qui échappe totalement à ces détenues issues de milieux pauvres.

Un avocat commis d'office qui gère des dizaines de dossiers à la fois, et puis la prison, du comté d'abord puis d'État.

Dans cette prison, l'auteure nous offre une galerie de portraits incroyables de femmes toutes plus différentes les unes que les autres. On s'attache à elles, on les comprend, on a pitié parfois et surtout on se met en colère contre toutes ses règles de vie absurdes qui régissent la vie pénitentiaire. Et pourtant la plupart sont des meurtrières.

Kushner nous plonge dans cette contradiction et rend à ces femmes leur statut d'être humain.

Un roman profond et prenant, même si je dois avouer quelques longueurs en arrivant au 3/4 du livre.
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Les lance-flammes

Education sentimentale, intellectuelle, artistique et politique d'une jeune fille dans le New York des années 70, cette fresque ambitieuse de Rachel Kushner déborde d'énergie.

D'abord parce que la jeune Reno, fan de ski, de moto, de vitesse et d'images en mouvement, va rencontrer des personnages incroyables, des artistes parfois doués, parfois superficiels mais bouillonnants de vitalité, des camés en tous genre , des militants d'extrême-gauche et des aristocrates italiens.

Et l'auteure, comme son héroïne, parle de ces expériences en initiée puisqu'elle partage les mêmes passions.



Elle sera confrontée à des artistes insouciants qui brûlent leur argent en s'achètant 500 tee-shirts et 500 jeans pour ne pas avoir à les laver, à des performeurs fous, à des gangs comme les motherfuckers.



Sa rencontre amoureuse avec Sandro, fils d'industriels italiens, lui permettra de bénéficier d'une magnifique moto avec laquelle elle battra un record féminin de vitesse mais aussi de découvrir l'histoire de cette famille richissime d'exploiteurs qui a fait fortune dans le caoutchouc. Quelques aller-retour dans le passé du grand père ne laissent aucun doute sur les compromissions avec l'Italie de Mussolini.

Le séjour en Italie permet de confronter la jeune femme à la grande bourgeoisie et au mépris de classe, tout en documentant les années de plomb, le développement de la lutte armée et les attentats des Brigades rouges.



De retour à New York, après sa rupture avec Sandro, elle retrouve ces artistes égocentriques et narcissiques qui se servent des femmes et ne leur laissent aucune place. Toujours vulnérable, Reno décide de prendre sa vie en main et conclue: "Je dois fixer une limite arbitraire au coeur de l'attente, l'absence sans limites et m'en arracher. Partir sans réponse. Passer à la question suivante".



Le roman est brillant, intense, généreux et bavard. C'est peut-être son intensité, son éparpillement qui peut parfois perturber le lecteur et l'exclure à certains moments trop discursif... Mais mieux vaut un roman qui a beaucoup a dire et qui le dit au risque de perdre le lecteur qu'un roman bien trop fade qui ne sert qu'un confortable divertissement.

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Le Mars Club

De la difficulté à se séparer de l’image qui rassemble deux oeuvres ayant le même sujet mais dont les intentions sont différentes. Quoique j’en sais rien, c’est juste ce que je me suis efforcé de faire pendant toute ma lecture.



Parce que oui, Le Mars Club pourrait servir de terreau à une dixième saison d’Orange is the New Black, sauf que la protagoniste n’est pas issue du même milieu que Piper Chapman/Piper Kerman. L’une étant issue d’un milieu aisé et qui se retrouve en prison après un délit moins grave que celui d’avoir commis un homicide comme l’a fait Romy Hall.



Romy doit son prénom à Romy Schneider, mais à l’instar de son modèle nominatif, Romy Hall est un grain de sable dans la marée humaine de San Francisco, de ceux qu’on voudrait retirer de sa godasse parce que ça gêne et dont la vie ne nous intéresse pas, une invisible qui cherche à subsister aux besoins de son enfant en étant stripeuse. Jusqu’à ce qu’elle bute le sale type qui la harcelait constamment, même après avoir tenté de lui échapper, le meurtre étant la dernière solution à sa détresse, tuer pour être libre.



Le Mars Club ne s’arrête pas à ce que vit Romy au sein de cette prison pour femmes, ni à l’injustice ressentie face à la double peine à perpétuité dont elle a écopé pour son crime. Il évoque aussi l’histoire d’un intervenant extérieur érudit et fan de Thoreau et de l'Unabomber, des codétenues de Romy, des vies des gardiens qu’on haït de base pour ce qu’ils représentent, des histoires qu’on se raconte pour que la vie carcérale soit plus supportable alors que de notre point de vue plus que confortable, il aurait été beaucoup plus facile de baisser les bras.



La couverture m’avait évoqué une photo de Nan Goldin et j’avais fait mouche. C’est bien une photo de cette artiste et je trouve qu’elle colle parfaitement à ce qu’on ressent à la lecture du Mars Club -si tant est qu’on connait l’histoire de Goldin (les violences conjugales, les 3 autres quart d’heure de glaires américaines qu’on vit le restant de sa vie en espérant qu’arrive enfin le quart d’heure de gloire pour lequel on s’illusionne).



J’ai adoré. Parce qu’il enlace OITNB comme il sait aussi s’en éloigner avec un génie particulier, c’est une violence anesthésiée, des cris étouffés par le pouvoir, le patriarcat et l’administration, l’invisibilsation de personnes qui se lèvent chaque jour en attendant avec courage qu’il se termine. Rachel Kushner plante des graines aléatoires qui prennent forme, dont certaines crèvent mais tant pis y’a rien d’autre à faire que d’en replanter.



C’était éprouvant, mais pfiou. C’était nécessaire pour les mises à niveau qu’on ne voit même plus.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le Mars Club

Je suis passée totalement à côté de cette lecture. Pourtant, l'intrigue de base paraissait intrigante : le milieu carcéral chez les femmes, une femme, ancienne stripteaseuse, condamnée à perpétuité pour ce qui semblait être de la légitime défense.



Mais le reste n'a pas suivi.



Ce roman est une accumulation de choses. Tout un tas de personnages, survolés, les uns après les autres. Difficile de vraiment s'attacher à eux, parce qu'il y a en tellement que leur histoire est racontée, et pas davantage explorée.



Le personnage principal notamment, ne revient que superficiellement sur ce qui lui est arrivé, et comment elle en est arrivée là, et surtout comment elle ressent les choses : son enfermement, sa séparation de son enfant. C'est plus le quotidien en prison qui est mis en avant.



Impossible de rentrer dans l'histoire, tout s'enchaîne, mais sans qu'il ne semble y avoir le moindre but, ou objectif. C'est très descriptif, très factuel, la description autour de la ville de San Francisco notamment, je la trouvais interminable, comme un thème récurrent qui ne me touchait pas plus que ça. Et surtout, on ne va pas, à mon sens, au bout des choses. C'est long, et je me suis assez vite cruellement ennuyée lors de cette lecture.
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Les routiers sont sympas

Dans « Les routiers sont sympas », l’écrivaine américaine, avec humour et sensibilité, raconte nos existences et celles que l’on aurait rêvées.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Les routiers sont sympas

L’amour de jeunesse de l’écrivaine, c’était la moto. Elle le raconte dans l’un des récits des « Routiers sont sympas », ouvrage amusant au possible.
Lien : https://www.nouvelobs.com/cr..
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Le Mars Club

Déroutant



Voici un livre qui n'est pas facile...

Le sujet déjà : la prison aux États Unis.

Et la construction : beaucoup de flash back , de personnages différents et quelques fois on peine à s'y retrouver...

Mais finalement je l'ai bien aimé !

C'est noir, triste sans espoir...

Mais cela nous permet d'avoir un petit aperçu de la vie de ces femmes emprisonnées, souvent à perpétuité...
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Le Mars Club

Récompensé par le prix Médicis étranger 2018, ce roman de Rachel Kushner nous embarque forcés et contraints dans un univers impitoyable! Une plongée de l'horreur dans l'univers carcéral américain, mais le nôtre est-il différent?

Le roman s'ouvre sur une chaine, le transfert de prisonnières d'une prison à une autre, nous sommes en Californie. Romy Hall, 29, est l'une d'elles. Condamnée à deux peines consécutives de réclusion à perpétuité plus 6 ans , Romy subit son sort avec la pensée que son fils Jackson est en bonnes mains, celle de sa mère. Mais lorsqu'elle apprend que ce n'est plus le cas , le monde bascule et ..

Ce roman m'a semblé interminable, bien écrit certes mais douloureux et insupportable. La jeunesse de Romy dans les quartiers pauvres de San Francisco, le deal les viols, , les épreuves qu'elle a vécu pour aboutir dans cet univers carcéral... une lecture difficile , trop difficile.

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Les routiers sont sympas

Dans «Les routiers sont sympas, Essais 2000-2020», Rachel Kushner propose des pages à la fois fiévreuses et électriques, peuplées de nombreux personnages.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le Mars Club

L'intrigue débute avec le transfert de femmes vers le monstre de béton qu'est la prison pour femmes de Stanville en Californie. Une fois arrivées, le récit va se concentrer sur Romy Hall qui est condamnée à vivre enfermée pour le reste de sa vie dans cet enfer carcéral. Condamnée après un simulacre de procès, la justice s'est montrée injuste envers cette jeune strip-teaseuse, mère d'un garçon de 7 ans, qui a craqué sous la pression de harcèlement pervers d'un habitué obsédé par elle. Son calvaire s'est terminé ce soir là sur sa terrasse mais le suivant ne faisait que commencer.

A travers ce roman très documenté, on suit Romy dans son adaptation et son quotidien à la vie carcérale de Stanville. Les amitiés se créent rapidement à renfort de mitard dès le premier jour et on suit sa vie et celles de ses codétenues. On apprend beaucoup de ce qui se passe dans cet univers clos, la ségrégation, les clans, la violence, le sexe, les brimades, le troc sans parler du statut controversé des surveillants.

Mais en parallèle de ce quotidien, le San Francisco des années 80 nous est dépeint et la jeunesse et la vie avant l'incarcération de Romy. C'est "frais" car ce n'est pas le frisco des hippies qui nous est narré mais plutôt celui des miséreux, de la classe populaire et de l'insouciance de cette jeunesse. Mais insouciance ne signifie pas pour autant désillusion, alcool, drogue, déception sans parler d'abus en tout genre.

Livrée à elle même très tôt, mal entourée très tôt aussi (Eva) la vie ne va pas s'annoncer rose et les hommes seront synonyme de sa perte. Mais parmi les hommes, un seul lui maintient la tête hors de l'eau...son fils. Sauf que la nouvelle de la mort de sa mère,qui s'occupait de lui, va exploser au visage de Romy. Que va devenir son fils? Elle doit le voir, c'est vital...
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Le Mars Club

Romy Hall (nom de scène Vanessa), se produit au club de strip-teaseuse Mars Club à San Francisco. Au début du récit, elle est conduite au pénitencier pour femmes afin de purger une peine de réclusion à vie. On n’en connaît pas la raison.

Romy et ses co-détenues ont abouti dans le ventre d’une prison à haute sécurité en passant par les mêmes chemins, ceux des familles dysfonctionnelles, de la drogue et du décrochage scolaire. Victimes et bourreaux se rejoignent dans ce roman introspectif sur les notions de vengeance, de punition, d’enfermement et des actes initiaux qui y mènent. À tour de rôle, chacun raconte son histoire et témoigne d’une existence chaotique assombrie par le vice, la cupidité et l’obsession. Un portrait dur et saisissant des bas-fonds de la ville même, San Francisco, bien loin des cartes postales touristiques qu’on a en en tête. Et, comme dans la vie réelle, la rédemption ne s’obtient pas facilement.

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Le Mars Club

Ça m'a rappelé mes années lycée : j'avais une prof de philosophie absolument fabuleuse, elle nous avait entendu évoquer les tueurs en série dans les couloirs du lycée et elle avait voulu nous parler de son expérience personnelle car elle se rendait régulièrement dans les prisons pour parler avec les prisonniers...

Avec elle, on a vu les choses sous un autre angle, et c'est un peu la même impression qui m'a rattrapée cette fois…



Rachel Kushner nous propose une plongée dans les entrailles des prisons-bunkers américaines auprès de femmes qui purgent des peines à perpétuité.

Elles ont tué, elles paient le prix fort : une absence de liberté à vie, la mort sociale et psychologique.

Romy Hall est notre anti-héroïne : elle a tué un homme, laissé derrière elle un enfant qui lui aussi semble devoir payer la dette de sa mère…

Surtout elle a tué un homme qui la harcelait… La question que l'on se pose forcément est : qui est la vraie victime?

Le roman se passe à Stanville, dans une prison californienne, les nombreux flashbacks de la narration retournent sur les lieux sordides qui aboutissent à la déchéance de Romy : le SF des années 80, le quartier malfamé du Tenderloin, le Mars club où elle était strip-teaseuse…

La rédemption, la société qui enlise ceux qui naissent dans les mauvaises conditions (la drogue, l'alcool, la violence et tout le reste…), c'est tellement facile de juger quand on est du bon côté…
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Le Mars Club

Voici un roman noir qui dormait dans ma PAL depuis 2 ans. Mais pourquoi ne l’ai-je pas sorti plus tôt ?

Romy Hall commence deux peines d'emprisonnement consécutives dont une à perpétuité au centre correctionnel pour femmes de Stanville. Son crime? Le meurtre de son harceleur. À l'intérieur l’attend un monde où les femmes doivent se bousculer et se battre pour le strict nécessaire. Un monde aussi impitoyable qu’à l’extérieur. Dehors il y le San Francisco de sa jeunesse. Le club de strip-tease Mars Room où elle était autrefois danseuse. Il y a surtout son fils de sept ans, Jackson.

Jackson que la mère de Romy élève, car Romy a été déchue de ses droits parentaux Enfermé là à la prison de Stanville, Romy lié des amitiés autour de l'alcool brassé dans des chaussettes et des histoires partagées par les égouts. Son avenir semble tout tracer. Elle est résignée à vivre une longue et inébranlable attente, jusqu’à ce qu’ elle apprenne que sa mère, à qui elle avait confié Jackson, son fils de 7 ans, vient de mourir.

Ses nouveaux faits d’au-delàs des barreaux de la prison obligent

Romy à agir et à essayer prendre en main son destin. Rachel Kushner nous offre

un roman intrépide, audacieux et déchirant sur l'amour, l'amitié et l'incarcération. L’auteur nous trimballe dans les différents univers de Romy, son quotidien de détenue, mais aussi celui qui était le sien alors qu’elle était strip-teaseuse au Mars Club, et sa jeunesse à San Francisco dans les années 80. Avec Romy on rencontre l’Amérique des marges. Et avec elle « Le Mars Club » prend des tournures de polar, et des allures de roman noir. Un roman noir sur les laissés-pour-compte de la société américaine. Un polar sur le désarroi des minorités fassent aux pouvoirs des plus forts. Une histoire sombre que l’on lit en apnée dans l’espoir d’ un peu de lumière et depossibilité de rédemption.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Le Mars Club

Le Mars Club de Rachel Kushner, prix Médicis étranger 2018, raconte l'univers carcéral féminin américain, la violence de celui-ci et le revers de la médaille du rêve américain des années Bush. Romy Hall, ancienne strip-teaseuse purge une double peine à perpétuité (absurdité de la bureaucratie des tribunaux) après avoir abattu l'homme qui n'avait de cesse de la harceler. Sa seule bouffée d'oxygène est son fils de 7 ans, Jackson, qu'elle imagine en sécurité avec sa grand-mère, jusqu'à ce que celle-ci meurt et qu'il soit placé dans une famille d'accueil après que l'institution déchoit Romy de son droit parental. La psychologie des personnages, que j'ai trouvé attachants, est extrêmement fouillée, oscillant entre violences, non-dits, humiliation, débrouilles à 4 sous pour s'évader de la dureté des barreaux.

Le Mars Club navigue entre la réalité des détenues et des flashbacks dans le San Fransisco des années 80.

L'auteure soulève des thèmes importants comme la violences faites aux femmes, la parentalité, le lien avec l'extérieur ou pour être plus juste l'absence de lien, la drogue, la légitime défense, la transexualité en prison.

J'ai adoré, je recommande chaudement.
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Les lance-flammes

Quelquefois je ne rentre pas dans un livre alors je suis déçue surtout quand j'attendais le texte avec impatience, le sujet me tentait et les critiques me donnaient envie de suivre mon impulsion et alors ... pouf ! J'ai laissé tomber au bout de 4 pages et je n'ai pas forcé. Rien ne m'a accroché et comme je suis une vieille dame, je n'ai plus de temps à perdre avec des livres qui ne me plaisent pas. Je ne dois pas être réceptive à la nouvelle génération d'auteurs américains. J'ai, pourtant tout de suite, aimé Jay Mac Inerney, Bret Easton Ellis lorsqu'ils sont apparus sur la scène de l'écriture donc je ne dois pas être totalement hermétique à la nouveauté, mais là, non ... D'autres que moi, aimeront ce livre ...
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Le Mars Club

Un roman américain sur l'univers carcéral dans une prison pour femme. On retrouve l'atmosphère typique des romans américains très différents de la littérature française. Le roman raconte une partie de la vie de Romy Hall, incarcérée pour avoir tué un homme qui la harcelait.
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Le Mars Club

J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce livre du fait que l'on passe de San Francisco des années 80 à un univers carcéral et vice versa .De plus beaucoup de personnages parlent à la première personne comme l'héroïne....C'est confus.

La logique de la vie citadine made USA où la misère économique entraine une education déficitaire mène souvent à la prison.La prison y est décrite avec toute son absurdité, ces combines et ses violences.

Cependant en refermant ce livre ,en quittant l'héroïne dans une foret de séquoias ,j'ai trouvé humanité et sensibilité.Je conclurais en citant les dernières phrases du roman:

Je lui ai donné la vie.C'est beaucoup.C'est le contraire de rien.Et le contraire de rien ,ce n'est pas "quelque chose".C'est tout.
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Le Mars Club

Cela commence avec le long trajet en bus qui les amène à Central Valley, la prison pour femmes de Stanville. Parmi elles la narratrice, Romy Leslie Hall, détenue W314159, vingt-neuf ans, condamnée à deux peines de réclusions à perpétuité plus six ans.



D'emblée le récit nous installe dans la dynamique qui le portera jusqu'à sa fin, sorte de coq-à-l'âne nous emmenant alternativement entre présent et passé, oscillant entre le quotidien des détenues et les souvenirs d'enfance et de jeunesse de Romy, qui évoque ainsi le parcours où germèrent les graines de son destin.



Romy n'a "l'intention de vivre ni longtemps, ni brièvement", elle accueille la perspective de ses années de réclusion avec une certaine passivité, tranquillisée par le fait que son fils de six ans a été recueilli par sa mère. Elle n'a plus de projet, seulement des regrets : celui d'avoir travaillé au Mars Club, et d'y avoir rencontré "Kennedy le Pervers"...



Ses souvenirs nous emmènent à San Francisco. Loin du mythe bohème de la Beat Generation et des drapeaux arc-en-ciels, la ville qu'elle décrit est celle du brouillard, des pubs irlandais et des bagarres de la Saint-Patrick, des rues où se succèdent les magasins d'alcool. Rues où dès l'âge de dix-onze ans, elle a traîné avec une faune dont elle était partie intégrante, celle d'enfants et de jeunes adolescents livrés à eux-mêmes, à la tentation de la drogue et des petits larcins entraînant de plus grandes transgressions... Romy a connu plus que son lot de gâteaux fourrés en guise de dîners pendant que sa mère s'enfermait dans sa chambre avec son mec du moment, qui changeait souvent. Ne pensant qu'à la défonce, elle a fini strip-teaseuse au Mars Club, "le plus notoirement infâme, miteux et bordélique de la ville".



Elle était quasiment condamnée à ce nihilisme qui rend les gens comme elle incapables de faire des études, de s'insérer dans la société, de décrocher un vrai boulot, de croire tout simplement en l'avenir, ... et qui, quand ils se retrouvent devant la justice, héritent d'un avocat commis d'office et de l'absence de la moindre chance de s'en tirer à bon compte. Elle est en même temps consciente d'avoir souvent fait les mauvais choix, et de n'avoir pas dirigé sa colère sur les bonnes personnes.



Celles qui partagent son quotidien à Central Valley sont souvent, comme elles, des femmes malmenées par la vie, qui n'ont pas eu l'occasion d'apprendre les codes d'insertion dans une société qui fabrique elle-même ses exclus, et reporte ensuite sur eux leur opprobre, les érigeant en symbole d'une violence sans doute censée faire oublier celle qu'elle leur a elle-même infligée.



Pour autant, la solidarité pénitentiaire est une denrée rare, qui peine à trouver sa place entre la violence des unes et le repli protecteur des autres. La vie en prison est une vie de solitude, l'isolement de Central Valley empêche les visites des proches, pour celles qui en ont encore. Et il faut encore subir la haine des surveillants et le ravalement au seul statut de criminelle, qui annihile tous les autres : derrière les barreaux, vous n'êtes plus ni femme, ni mère. L'incarcération se réduit à s'efforcer de survivre à l'absurdité et à la détresse, par exemple en se recréant un ersatz de cellule familiale.



Rachel Kushner dépeint cet univers carcéral sans angélisme mais avec humanité, nous attachant à ses héroïnes cabossées. La structure de son récit, en multipliant les fils conducteurs, peut dérouter, mais elle a l'avantage de donner de l'amplitude à son intrigue.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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