Tout est prétexte à réjouissances, même la neige qui, durant l'hiver 1956, recouvre la promenade des Anglais.
Nous, les obèses, savons que nous sommes mortels.
Pendant des années, je ne suis pas allé au cimetière, pas même le 1er novembre, par révolte contre cette célébration du néant.
Elles étaient déjà des centaines à frotter, à essorer, à étendre, toutes à genoux, leur panier à côté d'elles. De cette foule de femmes s'élevaient des brusques assauts de vie sauvage, sous le fichu jaune ou rouge. Leurs jupons, étalés à perte de vue, formaient une immense corolle mouvante. Les " bugadières
Quelle douceur dans son sourire! Et la lueur de velours dans ses yeux rendait,encore plus profonde sa chevelure noire traversé de reflets roux. Pourquoi l'avait-elle regardé, pourquoi avait-elle croisé regard, lui, si gauche, si laid, si petit, si ridicule?
Une photo me bouleverse, celle de la vieille paysanne, de la jeune fille, du chien et du muguet devant la porte d'une église, le 1er mai 1936, bientôt le front populaire, tout le mouvement social de la modernité, la vieille paysanne et la jeune fille aux fleurs appartiennent à un autre univers.
Août 1944, libération de NIce, le soleil, la liesse, la poussière, les jeunes filles embrassant les libérateurs, leur robe légère flottant au vent, les soldats ont le visage brûlé par par le soleil, les traits fatigués.
Avec la fin des années 40, le début des années 50, Nice entre dans un autre âge, on inaugure une ligne aérienne directe avec New-York et aux batailles de Carnaval les confettis remplacent le plâtre!
J’écris, donc je deviens.
A la libération, succède la liberté des moeurs. Les étudiants descendent dans la rue mais nous sommes en 1953, il s'agit d'un gentil monôme.