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Citations de Raphaël Liogier (34)


Dire spontanément "tu es bon" à un garçon est un compliment. Dire à une fille qu'elle est bonne est une insulte. C'est la réduire à une matière à jouir.
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depuis au moins 300 000 ans, et dans toutes les sociétés, le corps des femmes a été échangé, accumulé, exploité par les hommes comme un capital. Contrairement à ce que laisserait penser la cacophonie ambiante, le mouvement #MeToo ne donne pas dans le déballage vengeur, mais souligne la persistance du statut capitalistique du corps féminin.
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Il ne viendrait pas à l'idée de dire à un garçon de s'abstenir de boire et de sortir à la nuit tombée, afin de ne pas risquer de violer une fille qui se trouverait sur sa route. (P. 72)
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Il est urgent de penser la perméabilité des frontières, et, ainsi, la disparition de la figure de l'Autre radical, l'étranger, le barbare qui se situait jadis au-delà de notre horizon existentiel, séparé de notre espace de vie.
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ette sagesse de la sculpture de soi ressemble à une sorte de bodybuilding psychologique : impératif de croissance progressive, par étapes, par une utilisation optimale de l’énergie, des forces qui sont en soi et dans la Nature.
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Nous évoluons ici, bien entendu, dans une géographie mentale, c’est-à-dire à travers des structures mythiques donatrices de significations. Ceci explique que la circulation de prophéties attribuées à divers êtres divins, boddhisattva cosmiques, tel que Padmasambhava, figure emblématique du panthéon tibétain qui aurait proclamé que lorsque le bouddhisme sera chassé du Tibet il se répandra alors en Occident ; d’autres voient dans le fait que Maitreya, le Bouddha des temps futurs, soit parfois représenté assis sans avoir les jambes croisées, le signe évident du développement du Dharma en terre occidentale.
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La nouvelle productivité sans humain de la révolution postindustrielle nous place devant un nouveau palier. Plus radical encore. Un nouveau palier de l’histoire humaine, de l’histoire des rapports entre les hommes et l’environnement. C’est aussi un nouveau palier de l’histoire du vivant. Mais c’est avant tout une victoire de l’humanité que nous ne savons pas voir et dont nous ne pouvons pas apprécier, par conséquent, la valeur libératrice. Nous sommes paralysés devant cette prouesse humaine, nous refusant à amorcer le grand virage qui nous permettrait d’en récolter les fruits.
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Cet individu insolite est aussi peu attaché à sa fonction de dalaï-lama qu’aux archaïsmes de la tradition tibétaine. Il n’y a rien d’étonnant, lorsqu’on prend le temps de comprendre sa personnalité, à l’entendre dire, avec une certaine ironie, que le prochain Océan de Sagesse pourrait être une femme, ou plus exceptionnel encore, un non-tibétain, quitte à faire frémir sa propre communauté.
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Comment peut-on espérer répondre aux fanatiques de tous bords sans métaphysique ?
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La métaphysique préfère les questions aux réponses.
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Ce manifeste sera composé de blocs de sens (...). Ou au bord du non-sens (...), comme pour sentir le vertige du dépassement qui est le propre de ce que l'on pourrait appeler l'expérience métaphysique.
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▪️ Un populiste n'est alors ni plus ni moins qu'un démagogue ?
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Absolument pas. (…) Le mot 'démagogie' n'est pas synonyme de 'populisme'. La 'démagogie' c'est tenter de séduire le plus possible de gens, cette tentation existant dans tout régime démocratique et visant à caresser les gens dans le sens du poil, à répondre à leur désir : c'est ce que Habermas appelle le 'marketing politique'. Le démagogue ne parle pas forcément au nom du Peuple, il cherche seulement à donner des avantages aux uns et aux autres pour se faire bien voir. Le populiste, lui, s'exprime au nom de l'esprit du Peuple, de la majorité brimée, qui serait réduite au silence, étouffée, dont il se fait le héros (il ose se lever en son nom contre le mal omniprésent, contre la corruption) et le héraut (le porte-parole).
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Tant que la reconnaissance pleine et entière de leur souveraineté corporelle ne sera pas acquise, les femmes ne seront pas concrètement les égales de l'homme. p. 104
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Tant que la femme continuera ainsi d'être traitée comme un bien meuble, viscéralement, aucune loi ne réussira à lui conférer des droits réellement égaux à ceux des hommes. p. 58
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Les femmes ne demandent pas à être protégées par les hommes - elles savent assez quelles limitations de leur liberté cela entraîne -, mais à être respectées sans condition. p. 32
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À mesure que je me plongeais dans les témoignages de femmes harcelées, voire violées, qui se sont accumulés depuis octobre 2017, j’éprouvais une sensation de dégoût. Le dégoût s’est progressivement transformé en malaise. Ces hommes sont dégueulasses, certes. Souvent pitoyables. Beaucoup sont des salauds sans vergogne. Mais, surtout, ce sont des hommes tout comme moi. Et c’est aussi en tant que tels que ce sont des salauds. Même si je n’ai pas voulu me l’avouer immédiatement, une partie de mon identité virile m’était renvoyée en plein visage. Il serait hypocrite de le nier. Quand bien même l’on n’aurait pas à se reprocher d’actes de harcèlement caractérisés. Je voyais s’ébaucher, vaguement, à l’arrière-plan de ces peintures de situations accablantes, la façon dont j’avais été, moi aussi, conditionné à voir et à désirer les femmes. Je n’ai pas la prétention de lancer une nouvelle théorie du genre, et encore moins de donner des leçons de féminisme. Au fond, à y bien réfléchir, c’est en priorité aux hommes que je m’adresse. Et c’est d’ailleurs essentiellement aussi sur eux que je vais écrire. Je m’adresse à eux en tant qu’homme, à partir de mon propre trouble. Parce que j’ai la conviction que, au-delà du battage médiatique, les femmes sont aujourd’hui plus claires avec elles-mêmes que «nous». Au moins sur ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent plus. En revanche, derrière une contenance de façade de plus en plus fragile, mes frères les hommes ont du mal à accepter l’écroulement de leur empire viril, dont le succès planétaire de #MeToo est un indéniable signe annonciateur. Ils ont du mal, j’ai du mal, nous avons du mal à redéfinir nos ambitions d’hommes, nos fantasmes d’hommes, nos comportements d’hommes, nos désirs d’hommes. Bref notre place dans le monde. Notre relation aux femmes. Notre identité. Même si la plupart d’entre nous savent pertinemment que nous ne pouvons pas ne pas changer.
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Raphaël Liogier
L'éducation joue un rôle fondamental pour que les futures générations d'hommes sortent de l’exigence de la performance virile et considèrent vraiment les femmes, dans la vie de tous les jours, comme leurs égales, non plus en théorie mais en pratique.
dans "Le Soir" du mercredi 9 mai 2018
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Afin d’être vécu, le mythe doit d’abord être cru. Chacun, dans ce théâtre tragique de l’islamisation – tragique, et non pas seulement dramatique, parce que c’est bien la mort de l’Être européen qui est projetée sur scène – doit pouvoir tenir sérieusement son rôle. Dans le cas contraire, le scénario se dégraderait en simple fiction à laquelle on n’adhère que partiellement, par jeu. Contrairement à la fiction, qui peut ne reposer sur rien de réel et se complaire dans des tribulations oniriques, le mythe doit impérativement s’appuyer sur des faits qui le rendent plausible.
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La figure du musulman n’est pas devenue par hasard l’altérité adverse fondamentale de l’Europe, synthétisant dans sa seule image tentaculaire l’ancienne peur de l’explosion démographique des non-Blancs. On peut résumer, de façon caricaturale mais signifiante, en quatre grandes étapes la mutation du regard européen sur l’islam : le regard fasciné, surtout caractéristique du XIXe siècle, le regard méprisant caractéristique du XXe siècle, puis le regard effrayé à partir des années 1980 et enfin, aujourd’hui, le regard paranoïaque. Dans les trois premières situations, le musulman était un objet de fascination, de mépris et d’effroi parmi d’autres, à côté de l’Arabe, du Noir, de l’Asiatique, de l’étranger, de l’immigré. Au XXIe siècle, le musulman devient – c’est du moins ce que nous voulons faire observer – la figure centrale de l’altérité indésirable, inassimilable, et par surcroît douée du désir d’anéantir l’Europe
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Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ?
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