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Critiques de Régis de Sa Moreira (210)
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Le Libraire

Drôle de gars, ce libraire...

Il dort dans sa librairie, ouverte 24/24 h.

Il boit une tisane après chaque client, tisane différente par type de client.

Il classe ses livres comme si c’était un zoo.

Il dit « Il y a un tas de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs » quand un client l’ennuie.

Il arrache une feuille d’un bouquin quand il la trouve bien et l’envoie à un de ses multiples frères et sœurs.

....

Ca vous situe le bonhomme ?

....

Ses relations avec ses clients, n’en parlons pas. Il déteste les couples. Il refuse de vendre un livre à quelqu’un.

...

Complètement à l’ouest, n’est-ce pas ?

...

Moi aussi, du coup. Je n’ai trouvé aucun sens, aucun second degré, aucune poésie à ce livre surréaliste.

Peut-être l’eut-il fallu ?

Tant pis pour moi. Tant pis pour ce libraire, qui n’aura pas mon approbation.

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Le Libraire

Poudoupoudoupoudou, faisait le carillon de la librairie du libraire.



Je viens de finir ce livre et vraiment je reste coi. Je serais dans l’incapacité de vous dire si j’ai aimé ou détesté cette histoire. J’ai tourné la dernière page de ce livre et je suis restée là à me demander pourquoi ? pourquoi un tel livre ?



Le truc, et c’est là que Régis De Sà Moreira frappe très fort, est que lorsqu’on commence on ne peut plus s’arrêter de lire ce livre, que j’ai acheté chez mon libraire dans ma librairie dans une ville où il y a beaucoup de librairies et beaucoup de libraires. Et oui c’est exactement le ton du livre. Cette librairie m’a fait penser à une grande église, froide, sombre, poussiéreuse, silencieuse et je sais de quoi je parle !!



Ce roman est bercé par les allés et venues des clients plus loufoques les uns que les autres et par les tisanes arômes laurier, sauge, muguet, que boit sans cesse ce libraire et qui me sont devenues indigestes à la fin du roman.



J’ai trouvé certains passages du livre lourdingues comme :



[…] Il portait cela dit des chaussures, un pantalon, une chemise et une veste, ainsi que pas mal de gens […]



Chouette et alors ?



[…] le libraire possédait aussi un chapeau qui était accroché à un portemanteau près de son bureau et dont il se couvrait de temps en temps […]



Waouh génial !…très excitant !…..mais encore …



[…] Le libraire ne quittait jamais sa librairie parce qu’elle ne fermait jamais, ou bien était-ce la librairie du libraire qui ne fermait jamais parce que le libraire ne la quittait jamais […]



Heu !! Tu peux me la refaire s’il te plait ?



Jusqu’au bout je suis restée dans cette attente qu’il allait se passer quelque chose de merveilleux pour ce libraire. Le Poudoupoudoupoudou ultime qui va enfin égayer le cours de sa vie. Je suis restée à chaque chapitre sur ma faim et fin. J’ai souffert à ses cotés. J’ai eu de l’empathie pour ce libraire dépressif en me disant il y a bien une belle blonde ou un beau brun qui va rentrer dans sa librairie et qu’il va enfin connaître les prémices de l’amour ?

Sa librairie est ouverte 24H/24, vit au rythme des Poudoupoudoupoudous tandis que lui lit et boit des tisanes du matin au soir.



COUCHEZ les livres !!!….ça suffit !!!



Bon un peu de sérieux ! J’aurais apprécié et trouvé intéressant qu’à chaque fois qu’il conseillait un livre, ou qu’il déchirait une page, on ait le titre et le nom l’auteur.

Malgré de beaux passages poétiques et de belles visites dans sa librairie, j’ai trouvé ce libraire frustrant, ennuyeux et triste à mourir. J’étais à deux doigts de foncer dans sa librairie et y mettre un peu de joie, de bonne humeur et de changer son vinyle de Wolfgang Amadeus Mozart que j’adore certes, contre celui de Earth Wind and Fire «September».



ATTENTION ! Poudoupoudoupoudou Cristina arrive !



J’irai bien refaire un tour du côté de chez manU :D

-Est ce que ce libraire perdu au fin fond de sa librairie a su toucher ton cœur ?

-As-tu trouvé les saveurs de ses tisanes et les Poudoupoudoupous à ton goût ?

J’attends avec impatience ton billet….. ;D



Un hommage à mon libraire dans sa libraire, Claude, qui depuis si longtemps m’accueille toujours avec le sourire et sait me dénicher le livre qui va embellir

ma journée.



C'était l'histoire d'un libraire dans sa librairie, poudoupoudoupoudou.........





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Le Libraire

Texte déroutant. Livre décalé, original. Texte rafraîchissant, déjanté. Univers absurde. J'aurais aimé cependant y détecter des émotions et plus de poésie. J'ai été surprise par ce genre littéraire, mais il manque un élément pour que je tombe totalement sous le charme de ce roman très contemporain de par l'écriture.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Le Libraire

Il arrive qu’une critique détaillée ne me semble pas nécessaire. Ou alors, disons tout simplement que je n’ai pas envie de décortiquer le texte. Le Libraire raconte l’histoire d’un homme, un libraire, qui vit dans sa librairie. Il y reste jour et nuit, au cas où un client viendrait… il ne voudrait pas qu’il se bute à une porte fermée. Le libraire est un homme solitaire, parfois heureux, parfois triste, mais surtout passionné par ses livres. Il a une famille qu’il ne voit jamais mais à qui il envoie des pages de livres. Il avait des amis, mais il n’en a plus. Et il y a les clients, parfois réels, parfois imaginaires. Parfois, il aide ses clients, parfois, il les fuit et même se cache. Parfois, il leur donne de fausses informations, et parfois il refuse de leur répondre. Mais il y a certains clients auxquels il consacre son temps, avec plaisir. Il sélectionne les gens avec qui il va partager sa librairie. Il boit des tisanes après avoir servi un client ou se cache derrière son bureau quand il ne veut pas voir un client.



Le roman est court, l’écriture poétique, onirique… assez singulière. L’auteur joue avec les mots, les sons, les répétitions, la musicalité des phrases. Des petites scènes, des instants, des rencontres… Ce roman est plutôt un conte ou encore une fable – même si ce n’est pas la même chose… On sent que certains passages ne sont qu’un exercice de poésie, de style… qu’un jeu avec les sons et les mots. Peu de descriptions, beaucoup de non-dits, il faut parfois remplir les blancs… on s’imagine alors ce que l’auteur voulait dire ou encore ce qu’on aimerait qu’il ait dit. On peut noter ici et là certaines allusions, certaines allégories sur la mort, Dieu, l’amour, la vieillesse, la solitude, la littérature… le questionnement que nous avons tous sur la vie…



Les livres ont une place centrale dans le roman et dans la vie du libraire. La librairie est un reflet des lectures du libraire et des conseils qu’il fait à ses clients. Il est le passage entre le livre et la lecture. Il semble que l’auteur ait rassemblé dans son livre ses expériences de librairie, de lecteurs… de bouquineurs. Roman sans véritable histoire, il est surtout composé de moments, de livres… et de soupirs.



C’est une librairie impossible qu’on voudrait pouvoir trouver un jour, au détour d’un coin de rue. Entrer dans cette librairie remplie de livres sans classement. Errer dans les rayons à la recherche du livre qui nous bouleversera, et peut-être échanger quelque mots sans sens et irrationnels avec un libraire étrange.



Certains peuvent se lasser du style de l’auteur… mais le roman est si court que je vois mal comment on peut se fatiguer des répétitions et étrangetés du libraire.



J’ai lu le livre rapidement… et voyant les pages défilées, j’ai voulu ralentir pour ne pas finir trop rapidement… mais les poudoupoudoupoudou demandent une lecture rapide et rythmée. Et j’ai voulu le relire… facile, il est si court… et j’ai encore aimé. Et il m’a ensuite rappelé d’autres lectures… et des visites à des librairies…



J’ai beaucoup aimé le libraire – Le Libraire – même si lorsque j’ai refermé le livre, j’étais mélancolique et triste.
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La Vie

Un petit roman très rafraîchissant, l’idée est originale.



Toute l’histoire est basée sur une chaîne de pensées, une chaîne établie entre des personnes qui se sont aimées, croisées ou juste aperçues, une interaction forte ou légère a eu lieu entre elles.



Ces pensées s’avèrent être par moments frivoles, sans grandes importances ou tout au contraire, vitales, existentielles…



On ne sait rien de plus des personnages qui interviennent sauf le rapport profond ou anodin qu’ils avaient avec le précédent. Ce la m’a fait penser aux moments ou je pense à un sujet et là je me dis: « Comment en suis-je arrivée à penser à cela? » et de là je remonte le fil de mes pensées pour en arriver jusqu’à celle du départ. Ou alors à la comptine que me disait ma maman: » Marabout, bout d’ficelle… »



Des petits bouts de vie qui s’amoncèlent, un roman court mais qui interpelle par son originalité. L’auteur nous offre ici quelque chose d’intéressant car n’ayant pas un sujet bien précis, mais vaste.
Lien : http://livresque78.wordpress..
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Le Libraire

Régis de Sà Moreira dresse le portrait d'un libraire pour le moins insolite.



En effet, ses journées sont rythmées par son « Poudoupoudoupoudou » à chaque fois qu’un client entre dans la librairie. Fantasque, il ouvre sa boutique 24h/24. Face à la diversité de ses clients – la fleuriste, le témoin de Jéhovah qui veut le convertir à la joie et à la beauté de la vie, le Dalaï Lama à la recherche du Grand Livre de la vie, des enfants, la mort avec sa faux, la question, une femme nue, la baronne, le voyageur, la plus belle femme du monde, …- il sait répondre à toutes les demandes, même s’il ne vend que les livres qu’il aime. Sa seule obsession, lorsqu’il voit entrer un couple dans sa boutique, affolé, - se réfugier, sous son bureau afin que celui-ci sorte aussi vite de la boutique qu’il y était entré.



Entre chaque client il se nourrit de livres et boit des tisanes à la rose, au thym, au tilleul-romarin,…



190 pages dans lesquelles, au fil de ses rencontres, le libraire nous confie ses joies, ses peines, ses amours, ses relations avec ses 10 frères et sœurs, - perdus de vue, mais avec qui il entretient encore une relation épistolaire en leur envoyant des pages arrachées à des livres.



190 pages qui nous donnent à voir un libraire qui ne vit qu’au travers des livres. Livres qui se révèlent être pour lui un refuge, une muraille contre les blessures de l’existence. Un petit roman qui nous révèle un homme profondément seul et vit par procuration dans sa librairie peuplée de livres qu’il aime. « Dès qu'il ouvrait un livre, le libraire était heureux. Ou du moins, il se sentait bien. C'était presque une joie d'enfant. C'était aussi une faiblesse. Il avait l'impression que l'on s'occupait de lui, qu'on prenait soin de lui. Pour tout dire, lorsque le libraire lisait un livre, il avait le sentiment d'être aimé. "



Au final, un livre loufoque et original.

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La Vie

« Trois p'tits chats, chats, chats, Trois p'tits chats, chats, chats,

Chapeau d' paille, chapeau d' paille, chapeau d' paille, paille, paille,

Paillasson, son, son, Paillasson, son, son,

Somnambule, somnambule, somnambule, bule, bule… »



Qui n’a pas fredonné dans son enfance cette plaisante petite comptine où la fin d’un mot commençait le début d’un autre ?

Construite sur le système du « jeu de kyrielles », « Maraboutdeficelle » enchaînait les mots en reprenant la dernière syllabe du couplet précédent, déroulant ainsi une longue suite d’expressions reliées entre elles par des vocables communs.



Imaginez maintenant un jeu de « Maraboutdeficelle » avec, non plus un enchaînement de mots, mais avec une succession infinie de personnages !

Un jeu de kyrielles comme dans la célèbre chansonnette, mais qui, au lien d’unir les mots par leur résonnance syllabique, relierait les gens entre eux par le fil d’une pensée, d’un sourire, d’un regard, d’une rencontre fortuite dans la rue, d’un évènement, d’un lien familial, amical ou amoureux… Les personnages se répondant comme en écho, se relayant à tour de rôle pour constituer la longue chaîne humaine de la vie.



C’est ce qu’a imaginé Régis de Sà Moreira dans ce roman choral qui offre la parole à une multitude d’individus, du garagiste au psychanalyste, de la caissière à la célébrité, et même de l’animal domestique à la personne décédée, passant de l’un à l’autre avec l’originalité, la tendresse et l’humour qu’il avait déjà manifesté dans « Le libraire » ou « Mari et femme ».

Une idée diablement originale, certainement rarement abordée en littérature, que Régis De Sà Moreira développe avec malice et délicatesse pour déployer sur la croûte terrestre cette longue étole de vie qui saura émouvoir, intéresser ou faire sourire, avec simplicité et tonicité.



Livre du changement constant, la vie passe d’un individu à l’autre, tel un fluide spirituel ou sensoriel, générateur de mouvement perpétuel, serpentant comme un long fleuve, une personne en mentionnant une autre qui en mentionne une autre, et ainsi de suite, à l’infini, jusqu’au bout de la vie et même au-delà…

Ce bref ouvrage au concept insolite attrayant ressemble à une gigantesque ronde humaine ou à un immense jeu de domino zigzagant sur toute la surface du globe.



Dans « Mari et femme », son précédent roman, l’emploi d’une narration originale à la 2ème personne du singulier et l’utilisation de la transmutation des corps comme support à l’exploration de la géographie d’un couple, montraient une belle liberté d’imagination de la part de l’auteur d’origine brésilienne, qui témoignait déjà d’un esprit riche et fantaisiste.

Il récidive ici avec la même indépendance d’esprit et la même inventivité en cumulant les tranches de vies ; instantanées passagers et éphémères où chacun prend la parole à la première personne, se révélant en quelques phrases rapides (4, 5 lignes) avant de passer le relai à son prochain.

De ces échantillons d’individualités qui s’alignent en une procession ondoyante sur quelques 120 pages lues dans un souffle, le lecteur acceptera de ne pouvoir s’attacher à aucun, la fugacité des apparitions imposant de les abandonner aussitôt rencontrer. C’est le jeu ; un jeu de kyrielles auquel l’auteur joue de manière expérimentale, en faisant valoir un joli don d’observation et l’intelligence de ne pas appesantir la démonstration plus que nécessaire.

« La vie », en refusant toute hiérarchie des personnages et en déplaçant continuellement le centre de nos existences de l’un à l’autre, montre surtout que nos histoires individuelles ne sont pas bien différentes les unes des autres et qu’elles peuvent toutes être reliées ensemble par le fil invisible d’une connaissance commune, d’un sentiment, d’un partage…



Exercice de style divertissant et sans prétention, le roman de Régis de Sa Moreira ne bouleversera certes pas la littérature, loin de là, mais son concept insolite et son traitement original en font un petit bouquin estival sympathique, dont nous remercions Babelio et les éditions d’au Diable Vauvert de nous avoir offert la lecture en échange de ces quelques notes…

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Le Libraire

A vous qui aimez les livres,



Poésie et tendresse,



Plaisir,



A ne pas lire trop vite,



A lire,



A relire,



A re re re re lire......





Voici la 4ème de couverture :

- Vous l'avez lu ?

- Oui, dit le libraire,

-Moi aussi, répondit le jeune homme.

Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance :

-Mais je l'ai offert à quelqu'un ... à qui je n'aurais pas dû l'offrir.

-C'est difficile d'être sûr de ces choses là, répondit le libraire.

- Oui, dit le jeune homme.

-Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement ...
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Le Libraire

Excellemment loufoque. Ce roman c'est la vie d'un libraire un peu bizarre, énigmatique. Du coup, le roman est bizarre aussi. Il vend des livres, dans sa librairie ouverte 24/7. Un seul panneau ouvert, pas de panneau fermé. On voudrait y aller dans cette librairie juste pour voir. Je ne sais pas si on attend un effet en particulier, quand en réalité il s'en passe mille. Sinon ? Le libraire, il lit. Il lit. Il lit. Et notre auteur nous conte quelques unes de ces rencontres avec ses clients. Sont-ce eux qui sont étranges, ou bien ce libraire ? En tout cas, souvent ils le dérangent dans ses lectures. Certains clients portent avec eux l'habit d'autres romans (je ne sais pas si c'est chaque fois le cas, mais je n'en ai trouvé que quelques uns - ce roman mériterait une analyse poussée).
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Le Libraire

Après avoir arpenté les allées des bibliothèques, je m'attaque à l'homme... Celui qui te dégote des merveilles, des petites perles de lectures, des bouffées d'oxygènes culturelles...

Le libraire personne essentielle du chemin littéraire de chacun... Il m'en reste dans ce livre l'idée d'une personne seule, qui protège son art et se cache derrière eux. Eux ce sont les livres... LES livres encore et toujours... Compagnons d'instants, de recherches, de solutions à nos questions... Et derrière l'homme il y a la librairie lieu de passage des perdus, grotte ou caverne habitée par le savoir ou quelques bijoux s'éparpillent... Je définis maintenant l'endroit le lieu... toujours riche...

Me reste aussi l'idée que la librairie est un lieu ou chacun peut se reconnaitre et trouver ce qu'il cherche...
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La Vie

Avec ce petit livre sans prétention, Régis de Sá Moreira déroule le fil de la vie, jouant à saute-mouton, d'idée en idée, de personnage en personnage, pour nous parler simplement de la vie, de l'amour, de la mort, de tout et de rien.

Tantôt cocasse, tantôt inattendu, une lecture comme une petite pause entre deux romans plus consistants.

Un exercice de style qui peut paraître un peu vain, tant il est impossible (du fait de son concept même) de s'attacher à une quelconque histoire ou à un quelconque personnage.

Ça ne gâche cependant pas le coté agréable de cette lecture, qui nous rappelle simplement et joliment que nous sommes tous liés les uns aux autres.
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Mari et femme

Il est un écrivain qui n’arrive plus à écrire, s’occupe de la maison en attendant l’inspiration, se laisse complètement aller, mange des chips et boit de la bière ; un esprit mou dans un corps mou.

Elle est une pétulante agent littéraire, est la seule à subvenir financièrement aux besoins du foyer ; féminine jusqu’au bout des ongles, active, énergique, elle prend soin de son corps qu’elle rationne de tofu et de thé vert.

Ils sont mari et femme, leur couple est au point mort, ils ont décidé de se séparer.

Mais en ouvrant les yeux ce matin-là, chacun va faire une découverte pour le moins inattendue, totalement déconcertante, angoissante, surréaliste.

Il se réveille dans son corps à elle.

Elle se réveille dans son corps à lui.

Incompréhension absolue...ils crient...chacun dans le corps de l’autre.

Il est elle et elle est lui.

« Pour une séparation, c’est raté ».

Il va donc falloir supporter ce qu’il arrive et apprendre à vivre avec le corps de l’autre, un conjoint que l’on ne pouvait même plus voir en peinture !

Chacun va donc expérimenter ce qu’il n’envisageait même pas chez son partenaire : travail, regard des autres, sexualité, rapport au corps, souffrance, douleur, érotisme, désir, maternité, paternité…

Une expérience qui leur permettra de mieux se comprendre l’un l’autre et peut-être recoller les morceaux d’un mariage qui partait à vau l’eau…



Découvert avec « Le libraire » et « Zéro tués », le jeune auteur d’origine brésilienne Régis de Sà Moreira s’attelle avec « Mari et femme » à une exploration du couple, fantaisiste et délurée.

Fantaisiste en premier lieu par l’extravagant moyen employé pour mettre en œuvre cette expérimentation : la transmutation des corps qui permet à chacun des protagonistes de ressentir au plus près, charnellement, viscéralement, tous les troubles, émotions, perceptions et autres sensations, liés au corps de son conjoint.

Fantaisiste également par la narration même du roman où l’emploi de la deuxième personne du singulier, bien que déconcertant au départ, n’en est pas moins très ingénieux pour faire participer le lecteur, un « Tu » qui l’implique facilement dans une histoire cocasse, étayée par de nombreuses situations comiques.

Les personnages du mari et de la femme, volontairement caricaturaux, aux caractères très opposés, aux divergences très prononcées, permettent à l’histoire de fonctionner habilement tout en évitant cependant l’écueil de la parodie.

Rondement mené, avec un sens du rythme endiablé que renforce l’utilisation des phrases courtes, des paragraphes brefs et des nombreux retours à la ligne comme dans un poème en prose, le récit surréaliste de Régis de Sà Moreira aborde les problèmes de couple et dévoile les incompréhensions et les difficultés qui régissent les relations homme-femme avec une belle dose d’humour, de tendresse et d’espoir en l’amour renaissant.

Fable loufoque, « Mari et femme » est un roman tout à fait divertissant, ludique et sans prétention, que l’on prendra plaisir à découvrir dans les moments où une lecture légère et décomplexée s’impose pour décompresser.

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Le Libraire

Des années que j'ai envie de lire ce livre et voilà, c'est chose faite.

Envie à cause du titre bien sûr.

A cause aussi de la couverture, cette tasse aux multiples infusions.

Je l'ai lu donc et me voilà perplexe et désorientée.

Ai-je aimé ou pas ?

Je ne sais pas.

C'est surréaliste.

Ce libraire pas comme les autres, qui ouvre 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Qui passe sa vie à lire, à voir entrer et sortir d'improbables clients.

Il y a tout un symbolisme là dedans.

Peut-être aussi l'auteur a-t-il pas mal fumé en l'écrivant.

Est-ce que ce libraire m'a été sympathique ?

Oui, sans doute

Est-ce que j'aurais envie de le rencontrer ?

Je ne sais pas.

On peut retenir que c'est un livre original, qui peut plaire beaucoup, mais qui moi m'a laissée interrogative.
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La Vie

Moi qui suis plus habitué aux comics et à la fantasy, même si je ne refuse aucun genre, je cherchais un roman contemporain simple et rapide ; un spécialiste m’a conseillé (et prêté, merci !) cette Vie de Régis de Sa Moreira (qui semblait au demeurant charmant quand je l’ai croisé au Salon de la 25e Heure du Livre du Mans 2012) et c’est une lecture que j’ai franchement appréciée !



De l’humour bien dosé, un principe très bien mené et une attention portée sur un trait particulier de chaque personnage. Véritablement, c’est le défi, la contrainte, le concept envisagé par l’auteur, qui porte l’essence de cet ouvrage. C’est à la fois ce qui fait de ce livre une attraction, une narration plaisante, mais également un opus d’une longueur limité et d’un intérêt lui-même raccourci. C’est bien dommage car cette idée astucieuse de passer de personnages en personnages m’intéresse au plus haut point, mais ici tout va très vite (la lecture elle-même se fait à une vitesse folle, même si on cherche à repérer précieusement chaque lien qui sert de passage entre deux paragraphes) ; du coup, on s’attache à rien ni personne, il faut bien l’avouer, excepté au concept lui-même, ce qui est déjà pas mal mine de rien. Je me demande quand même pourquoi faire cesser le roman d’une manière aussi abrupte, mais également pourquoi ne pas faire revenir quelques personnages car rien n’empêche que certains personnages se croisent ou se reconnaissent plus ou moins : « le monde est petit » finalement ! Pourtant, incorporer certains vedettes du cinéma, certains faits historiques particuliers, certains morts, certains bébés pas encore nés, tout cela participe du caractère original de ces petites tranches de La Vie, passionnante au demeurant mais trop limitée : c’est proverbial.



Un court roman très intéressant mais trop vite avalé du fait-même de son principal concept puisque choisir de passer aussi rapidement de vies en vies frustre davantage que ça ne peut passionner. La tentation est grande de dire : « De qualité, mais à développer »...



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Le Libraire

Livre délicieux à lire, poétique, onirique et généreux. Tout un art de vivre, oui, oui, un art de vivre qui distancie avec respect et douceur. C'est un homme isolé et ouvert, qui accepte sa douleur et son mal de vivre, qui trouve des solutions respectueuses de l'autre même quand l'autre envahit son territoire, son domaine.

Et puis les livres, ils sont cocon, il sont sujets mais si rarement objet dans ses yeux et dans son âme.



Hasard des lectures je viens de commencer "La vie nouvelle", roman dans lequel un seul et unique livre oriente à jamais la vie d'un homme, et le jette...dans la fureur du monde.

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La Vie

« La vie » le nouveau roman de Régis de Sa Moreira part d’une idée à la fois originale et amusante. Des micros monologues intérieurs qui s’enchainent de personnages en personnages telle une gigantesque chaine humaine. Le ton est résolument léger, drôle, cynique, cocasse, tendre ou désabusé. Ici ou là, le lecteur se retrouve dans certaines pensées et le jeune auteur brésilien réussit le pari de nous amuser jusqu’au bout.

Mais, c’est aussi par cette construction novatrice que le récit arrive très vite à ses limites, impossible de s’attacher aux protagonistes. (Et pour cause). Néanmoins, un roman atypique qui se déguste le sourire aux lèvres. Ne boudons pas notre plaisir.

Pour finir, je remercie Babelio et les éditions du Diable Vauvert de m’avoir permis de découvrir le roman de Sa Moreira.



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Zéro tués

"_T'as trouvé qu'elle allait bien?

_Autant que possible, répondit Françoise.

_C'est-à-dire?

_C'est-à-dire qu'on vit dans un monde pourri, dégueulasse, que tout...presque tout, pour peu qu'on le regarde de près, est à gerber, mais qu'elle doit bien s'en accommoder

_La routine, quoi.

_La routine."



Ce sont ces quelques phrases que l'on retrouve en quatrième de couverture qui, en plus de la couverture, on ne peut plus accrocheuse avec cette lune et ce bleu que j'ai trouvé splendide, qui m'ont poussé à emprunter cet ouvrage à la médiathèque. Je me suis dit que l'auteur devait sans doute posséder un certain humour noir que j'allais probablement apprécier, correspondant à mon état actuel d'esprit. Cependant, au final, je me suis retrouvée assez déçue...L'histoire de quatre personnages, dont deux principaux, Joseph et Clara ainsi que la sœur de ce dernier et son mari. L'histoire de ces quatre protagonistes, qui bien, qu'ayant tous un chapitre qui leur soit consacré, revient sans cesse à une seule histoire : celle de Joseph, qui, même mort, continue cependant à exister. De quelle manière ? Tout d'abord à travers ses conversations avec "Dieu" mais aussi à travers les souvenirs que Clara nous fait partager, à nous, lecteurs.



Un roman, noir comme je l'ai dit en vous donnant le ton de cette lecture en vous présentant la quatrième de couverture, mais dans lequel on y trouve par moments, de très belles phrases concernant la beauté de la vie. Rempli de philosophie également, il avait tout pour me plaire mais je dois avouer que je n'ai pas accroché, ce qui ne sera peut-être pas votre cas ! Une lecture que je vous recommande car il s'agit d'une lecture-détente, malgré la gravités des thèmes qui y sont abordés, avec des chapitres courts et une écriture fluide ! A découvrir pour les plus curieux !
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Mari et femme

Dans "Mari et femme", c'est une réflexion loufoque que Régis de Sa Moreira nous offre sur la féminité et la masculinité. Derrière un ton léger et drôle se cache en fait une recherche sur l'altérité et sur les rapports de genre.



A partir d'une intrigue extrêmement étrange, celle d'un couple au bord de la séparation dont les deux membres se retrouvent soudain habiter le corps de l'autre, Régis de Sa Moreira adopte, derrière un style apparemment décontracté, une attitude critique vis-à-vis des préjugés de genre. C'est donc non seulement la question de la féminité et de la masculinité qui se pose mais aussi celle de l'inné et de l'acquis, doublée d'une réflexion sur le corps comme miroir ou non de l'âme. Où se trouve l'essence d'une personne? C'est cette question qui semble guider l'auteur.



Le style - roman écrit à la deuxième personne (tu), phrases courtes, voire lapidaires, paragraphes extrêmement concis - ne permet pas de rentrer tout de suite dans le roman, qui devient cependant jubilatoire pour le lecteur quand les événements commencent à se précipiter, alors que l'un(e) prend la place de l'autre.



En somme, si le contenu psychologique ou sociologique ne saute pas aux yeux à la lecture, ce livre constitue un bon divertissement qui donne à réfléchir après coup. C'est là à mon avis tout le talent de l'auteur, qui propose un récit très léger, rapidement lu, mais qui, une fois le livre refermé, donne à penser sur ce que nous sommes et ce que nous faisons jour après jour.
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La Vie

C’est ça la vie, des bribes d’existence, des rencontres, des conversations, des échanges, des questions avec ou sans réponse. Voilà ce que nous livre délicieusement Régis de Sa Moreira. En commençant la lecture de ce recueil, je me suis dit « ha ! D’accord ! en percevant de suite le style de littérature et la structure de l’écrit. Ensuite je me suis demandée si ce livre pouvait être un de ces roman qui traite de l’effet papillon, ça aurait pu ! Avançant dans la lecture j’ai arrêté de me poser des questions et j’ai poursuivi, tantôt amusée, tantôt captivée et en attente de ce que livrera le personnage suivant.

Un livre divertissant, original dans lequel chacun se retrouvera.



Je remercie Babélio et les éditions Au Diable Vauvert pour ce partenariat.
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Le Libraire

Ayant moi-même été libraire et étant tombée éperdument amoureuse des livres et de la lecture, je ne pouvais qu'aimer ce petit livre (...d'autant plus que je l'ai lu en avant première puisque j'ai eu droit à un service de presse avant sa parution, il y a donc plusieurs années de cela. Livre simple avec des chapitres courts mais surtout avec cette passion qu'éprouve le personnage principal et que nous éprouvons tous puisque nous sommes inscrits sur ce site, à savoir l'amour des livres. Le protagoniste est un homme solitaire un peu replié sur lui-même mais dès qu'il rentre dans sa librairie et qu'il discute avec ses clients, il n'est plus le même.

L'histoire du personnage peut parfois nous paraître ennuyeuse, voire même étrange par moments mais nous avons tous un point commun avec lui : nous partageons la même passion. A découvrir !
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