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Critiques de Revue L`Avant-scène cinéma (15)
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L'avant-scène cinéma, N°30

Alain Leroy est en cure de désintoxication dans une clinique privée. Il est, selon le médecin, complètement guéri. Il revoit une de ses amies, Lydia, et passe la nuit avec. Mais lorsqu'elle lui propose de changer de vie, de partir avec elle à New-York, il refuse. Il a déjà fait souffrir une première femme, Dorothée ; il ne veut pas que cela recommence. Il revient, désabusé, à la clinique. Le docteur lui signifie qu'il ne peut pas le garder ainsi indéfiniment, ce ne serait pas honnête de sa part. On sent alors dans cet homme (Leroy) une tristesse infinie, un dégoût ultime de la vie. Il prépare dès lors son suicide...



Ce film est tiré d'un roman de Pierre Drieu La Rochelle, lui-même inspiré par la vie de Jacques Rigaut, écrivain ayant mis fin à sa vie à l'âge de 31 ans. L'acteur principal, Maurice Ronet, incarne à la perfection cet être torturé. On ne sait pas vraiment ce qui le met dans cet état même si on peut s'imaginer qu'il a sombré dans l'alcool à la suite de son échec avec Dorothée. Ceci dit, le spectateur peut laisser libre cours à son imagination, il y a suffisamment d'éléments noirs pour cela. L'atmosphère est mimétique du tourment du personnage. On ressort de là avec un sentiment de malaise. Du grand art !


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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L'avant-scène cinéma, n°279/280 : GeorgesFranju

Je ne suis pas, habituellement, un véritable amateur de l'Avant-Scène Cinéma.

Je lui préfère, presque toujours, son alter égo consacré au Théâtre.

Non pas que je dédaigne le 7ème art, loin de là, mais le Théâtre, se situant très près de la littérature, ne perd pas, en s'éloignant de la scène pour devenir "Écriture", toute la "moelle" qui le définit.

Lorsqu'il n'est pas improvisation, le Théâtre est d'ailleurs, la plupart du temps, littérature avant sa mise en scène et le redevient sitôt le rideau retombé.

Tandis que la réécriture d'un scénario de cinéma débouche souvent sur un roman assez fade.

Mais pour fêter son vingtième anniversaire, l'Avant Scène Cinéma nous offre, dans un numéro double, une prestigieuse galerie de photos toutes en noir et blanc.

Accrochez-vous !

Georges Franju a sélectionné pour nous une centaine de clichés rarissimes.

Il se livre à une passionnante rétrospective qui remontant le temps, de 1882 à 1939, nous fait redécouvrir quelques unes des plus belles œuvres cinématographiques du passé.

On y retrouve des films de Louis Lumière, de Georges Méliès, de Zecca, de Louis Feuillade, d'Abel Gance, de Julien Duvivier, de Christian-Jaque, de Marcel Carné et de bien d'autres formidables réalisateurs....

On y croise des visages connus, d'autres qui le sont moins....

"Juve contre Fantomas", "le comte de Monte-Cristo", "Rocambole", "les misérables", "les disparus de Saint-Agil", "quai des brumes", "la bête humaine", "le roman d'un tricheur", "les travailleurs de la mer", "la bandera", "Jofroi", "Topaze", "la chute de la maison Usher" sont, entre autres, au programme.

Qui a dit que le bon cinéma était, un tant soit peu, éloigné de la littérature ?

A mon grand plaisir, j'y ai même, page 57, découvert un cliché provenant de "gardiens de phare", le film réalisé, en 1929, par Jean Grémillon d'après la célèbre pièce de théâtre appartenant au répertoire du Grand-Guignol, la scène de toutes les peurs de la belle époque.



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L'avant-scène cinéma, N°72-73

Les enfants du paradis de Marcel Carné

L'idée du film vient de Jean-Louis Barrault qui propose au réalisateur Marcel Carné de faire un film sur un célèbre mime des années 1830, Jean-Gaspard Deburau. Marcel Carné et son scénariste Jacques Prévert, vont y associer Frédérick Lemaître, immense acteur de l'époque et Pierre François Lacenaire, personnage atypique, escroc et assassin célèbre, mais aussi écrivain. A ces trois personnages bien réels, ils vont imaginer d'associer un comte, pour représenter la bourgeoisie de l'époque et surtout le personnage féminin de Garance, joué par Arletty dont s'éprendra chacun des quatre homme.

Le film, réalisé en pleine Occupation (sorti en 1945 à la Libération, mais tourné entre l'été 43 et l'été 45 aux studios de la Victorine à Nice puis à Paris) dure trois heures. C'est un succès immédiat. Un chef d'oeuvre est né : il faut dire qu'entre le réalisateur Carné, le scénariste Prévert, la musique de Cosma, les acteurs Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, tout était réuni pour.

Ici il n'y a que le texte, seul. Et quelle réussite ! Une magnifique histoire d'amour, et un hommage au théâtre, à ses coulisses, au mime (et donc à l'écran, au cinéma muet), à la comédie, au mélodrame, à la tragédie, car il y a tout cela de réuni dans ce texte. Et beaucoup de poésie aussi ! Cette lecture donne envie de revoir le film, un des plus beaux films français.
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Un conte de Noël

Dans la suite de Fanny et Alexandre à la Comédie Française, Julie Deliquet approfondit son rapport avec le cinéma avec l'adaptation du film éponyme d'Arnaud Desplechin Un Conte de Noël.

Les patriarches de la famille Vuillard, Abel et Junon - on voit de suite les références mythologiques chères à Desplechin- décident de regrouper pour les fêtes de Noël toute leur famille, alors que celle ci est plombée par les rancunes et les haines très latentes.



Junon (Marie-Christine Orry, qui reprend de façon totalement différente mais avec beaucoup de finesse le rôle joué par Catherine Deneuve au cinéma) apprend qu'elle est atteinte d’une maladie nécessitant une greffe de moëlle osseuse, elle réunit toute sa petite famille dans le but, déjà, de trouver un donneur compatible, mais aussi de recoller les morceaux qui peuvent l’être entre chacun des membres de la tribu.



La metteuse en scène Julie Deliquet fondatrice du collectif In Vitro, a suivi des etudes de cinema et a même commencé par realisation de courts metrages et l'analyse filmique d'où son intérêt régulier pour des projets en lien avec le grand écran.



Ainsi, après une adaptation du film Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergman, pour la Comédie-Française, elle s’attaque en ce début 2020 au Conte de Noël réalisé en 2008 par un Arnaud Desplechin dont le cinéma sintègre parfaitement au mode théâtral - qui est actuellement en train de mettre en scène "Angels In america" à la comédie française.



Sorti en salles en 2006, cette histoire de famille déstructurée par une narration d'une intelligence rare. et intègre dans son dispositif même un hommage au théâtre.



Un Conte de Noël mélange constamment la comédie et le drame avec une indéniable virtuosité et oscille sans cesse entre la réplique vacharde, la joute oratoire et les rancoeurs qui rejaillissent à la surface



Ce " conte" polyphonique amer et provocateur mélange allègrement références mythologiques, repères autobiographiques, clins d’œil théâtraux, littéraires et cinématographiques; avec les fantômes de Bergman, Lacan et Shakespeare qui rôdent…



La principale difficulté de l’adaptation d’Un Conte de Noël a consisté pour la metteuse en scène en la fusion des 162 séquences du scénario.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un conte de Noël

Ce qui est séduisant dans le film d'Arnaud Desplechin c'est qu'il y a le mot "conte" dans le titre "Un conte de Noël" alors qu'il semble très réaliste. D'ailleurs, le réalisateur indique qu'il s'est amusé à imaginer des personnages et à construire une dramaturgie sous l'apparence du vécu.

C'est donc une pure fiction mais qui touche à l'intime car il montre que la famille est un lieu où tout peut arriver : on peut se détester et se réunir, confronter ses névroses et chercher sa place, donner la vie et veiller les morts.



Cette famille c'est celle des Vuillard. Abel et Junon forment un vieux couple uni et encore amoureux malgré les épreuves de la vie dont la mort de leur fils aîné à l'âge de six ans.

La leucémie c'est maintenant Junon qui en est atteinte. Alors cette année, la famille au complet va se réunir à Roubaix.

C'est tout à fait exceptionnel car Elisabeth a banni son frère Henri depuis plusieurs années. Alors, quand il arrive chez ses parents avec son amie Faunia la veille de Noël, il apporte avec lui tout le poids des tensions, des non-dits et des jalousies larvées.

Ce scénario montre que les relations familiales sont compliquées sans que l'on sache qui a tort ou raison et où est la vérité quand une mère et son fils prétendent ne pas s'aimer.



Tous les personnages sont intéressants dans cette histoire mais j'avoue être choquée par le bannissement car la fratrie est sacrée pour moi. Au-delà de ça, on peut ne pas avoir envie de fréquenter un membre de sa famille mais de là à imposer son point de vue aux autres, c'est terrible.



Arnaud Desplechin sait nous faire réfléchir sur les liens qui nous unissent et j'aime sa façon de faire parler les personnages face caméra en s'adressant au public. Cela donne du recul et justifie le terme de conte.







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L'avant-scène cinéma, n°529 : Taxi driver, un f..

N°1767– Août 2023



Taxi driver – un film de Martin Scorcsese (1976)



Vu et surtout revu hier soir sur Arte ce film emblématique de Martin Scorsese, plusieurs fois primé (notamment Palme d’or à Cannes en 1976) et qui met en scène des acteurs jeunes qui deviendront célèbres, Robert de Niro (Travis Bickle) n’a que 32 ans lors du tournage, Jodie Foster (Iris) n’en a que 14 , Harvey Keitel (Mathew) 36 ans, Cybil Sheperd (Betsy) que 25 ans. Martin Scorsese lui-même n’en est qu’à ses débuts. Il apparaîtra dans ce film en tant que figurant, un peu à la façon Hitchcock. Le scénario de Paul Schrader est considéré comme un classique du cinéma américain et un des chefs-d’œuvres de Scorsese .



Travis Bickle est un ancien marine, reconverti comme chauffeur de taxi de nuit à New-York. C’est un jeune homme solitaire et insomniaque qui vit dans une sorte de bouge et qui affronte la violence et les vices de cette ville dans ces quartiers chauds. Il y côtoie la prostitution, la violence, la drogue, l’alcool, le racisme, les trafics en tous genres, les armes… Un peu par hasard, il croise Betsy, une des assistantes du sénateur Charles Palantine, candidat à la présidence des États-Unis et en tombe éperdument amoureux. Il n’appartient pas à son milieu social, n’a aucun de ses goûts de sorte que, dans son entreprise de séduction de la jeune femme, il multiplie les gaffes, en l’invitant notamment à la projection d’un film pornographique. Ses nombreux envois de fleurs n’y feront rien. Le résultat est évidemment désastreux et Betsy le repousse, le renvoyant à sa condition.

Toujours par hasard il croise Iris, une jeune prostituée qu’il se met en tête de sauver, un peu en réaction à sa déception amoureuse. Pour cela, après avoir tenté vainement d’abattre le sénateur Palantine, sans doute parce qu’il incarne pour lui le type même du politique opportuniste, et sans doute corrompu, il tue le proxénète d’Iris, un de ses clients ainsi que le tenancier de l’hôtel de passe où elle officie, comme il tuera un braqueur noir qui veut dévaliser une épicerie de nuit. Lors de son intervention punitive pour libérer la jeune prostituée il est grièvement blessé mais survit, ce qui fait de lui un héro célébré par la presse. Iris reprend une vie normale auprès de ses parents qui remercient le jeune homme dans une lettre émouvante mais lui revient à son existence hasardeuse et orpheline. Il prend même un soir dans son taxi Betsy qui lui parle de sa nouvelle notoriété mais il la raccompagne gratuitement chez elle sans même pousser son avantage. Elle est définitivement perdue pour lui. II ne sera jamais heureux.

Travis est le type de jeune homme paumé, mal dans sa peau, dépressif, revenu, traumatisé par la guerre du Viet-Nam, abandonné par un pays qu’il a pourtant servi et qui se cherche une nouvelle raison de vivre. Sa croisade contre les pires vices de New-York sera certes saluée par la presse mais cela ne changera rien ni pour lui, ni pour l’ambiance délétère de cette métropole. Il retournera à sa vie anonyme et minable qui lui colle à la peau et dont il ne sortira à l’évidence jamais, ce qui fait de ce film un miroir de cette société américaine, loin des clichés et de l’image idyllique de cette ville « qui ne dort jamais ». Lui-même est amoureux d’une femme inaccessible et qui ne sera jamais à lui. Il accepte cela comme une fatalité, comme son destin solitaire et définitif d’amoureux délaissé.

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L'avant-scène cinéma, n°208



N°562 – Mars 2012



LE CRABE-TAMBOUR – Un film de Pierre Shoendoerffer [1977]



Le 14 mars 2012, Pierre Shoendoerffer nous quittait à l'âge de 83 ans. La République et l'armée ont rendu un hommage solennel aux Invalides, en présence du Premier ministre et du ministre de la culture à celui qui s'était engagé dans le service cinématographique des armées en Indochine jusqu'à la défaite de Diên Biên Phu. Il avait continué sa vie en tant que photographe de presse, cinéaste et romancier, se situant dans la lignée prestigieuse des écrivains de marine.

C'est l'occasion d'évoquer non pas son oeuvre toute entière, d'autres le feront mieux que moi, mais un film en particulier, considéré comme son chef-d'oeuvre. J'en avais gardé, lors de sa sortie, un souvenir précis non seulement parce qu'il était servi par des acteurs prestigieux (Jean Rochefort – César 1978 du meilleur acteur, Jacques Dufilho – César 1978 du meilleur second rôle) mais aussi à cause des somptueuses prises de vue en mer (César 1978 de la meilleure photographie), le vieux navire qui geint de toutes ses membrures, les vagues qui se brisent sur la coque, l'étrave qui fend la tempête dans le brouillard et la haute mer...

L'histoire tout d'abord. Elle est suggérée par un roman éponyme de Shoendoerffer paru chez Grasset (Grand prix du roman De l'Académie Française), inspiré par la vie du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume. Il retrace la dernière mission d'un capitaine de vaisseau, homme austère, dévoré par un cancer, (Jean Rochefort dit « le vieux ») qui reprend un commandement à la mer sur l'escorteur d'escadre « Jauréguiberry » dont c'est le dernier voyage avant sa réforme définitive. Il s'agit d'assurer une mission de surveillance et d'assistance aux chalutiers français pêchant sur les bancs de Terre-Neuve.

Pourtant c'est un peu plus que cela, c'est un retour dans le passé puisque « le vieux » veut revoir une dernière fois son ami et compagnon d'armes, l'ancien lieutenant de vaisseau Willsdorff, dit « le crabe-tambour » (Jacques Perrin) devenu capitaine de chalutier dans ce Grand Nord désolé, fuyant ainsi l'espère humaine avec, comme toujours, un chat noir sur l'épaule. C'est Pierre (Claude Rich), le médecin du bord, qui en a parlé le premier sur la passerelle « Vous connaissez Willsdorff ?». Lui était son ami en Indochine et souhaite le revoir une dernière fois. C'est la vraie raison de son rengagement et de sa présence à bord. Après la défaite française, il est resté là-bas pour soigner ses anciens ennemis. Il a pourtant été expulsé du Viet-Nam. le commandant, habile manoeuvrier, confie au médecin son corps meurtri par la maladie mais aussi son âme tourmentée d'homme « déjà mort » en l'invitant chaque jour à sa table. Il est évidemment question de Willsdorff, ce mythique soldat perdu qu'ils ont connu séparément. Pourtant, cette rencontre n'aura lieu qu'en filigrane, avec une grande économie de mots, comme si, malgré son ultime démarche, le commandant ne pouvait plus parler à cet ami, comme si c'était trop tard, comme s'il n'avait plus rien de commun avec lui, comme s'ils n'étaient plus l'un pour l'autre que deux fantômes. Cette idée est suggérée dans la scène du transfert du courrier où les deux bâtiments se côtoient, une trace sur l'écran radar, la radio qui grésille, rien que quelques mots convenus trop lourds de passé, un salut de sirène, une page qui se tourne, définitivement ! « Adieu » ne cesse de répéter Willsdorff, « Aperçu » fait simplement répondre le commandant par le timonier. Seul Pierre échangera quelques mots amicaux et complices avec Willsdorff et le chalutier s'éloignera.



Cette quête est alimentée en flash-back par des évocations de gens qui l'ont également connu, le commandant puis Pierre, le narrateur de ce récit, mais aussi le chef mécanicien, dit « le chef », alcoolique et catholique pratiquant (Jacques Dufilho) et ses histoires loufoques du pays bigouden, chacun apportant témoignages et souvenirs de cet homme hors du commun ayant combattu en Indochine. Ils évoquent, chacun à leur manière et avec des anecdotes, le parcours militaire de cet officier fidèle à son engagement et à lui-même, à son sens de l'honneur, qui est exclu de l'armée, jugé pour désobéissance et rébellion. (« une histoire de mer et de discipline poussée jusqu'à l'absurde ») Cela sonne comme un hommage, comme un remerciement à quelqu'un qui a refusé la compromission face à un choix.



Dans ce film il y aussi un questionnement chrétien et même profondément humain qui m'interpelle, même s'il passe quelque peu au second plan. C'est celui qui est évoqué par « La parabole des talents », texte de l'Évangile qui invite chaque homme à s'interroger sur le sens de son passage sur terre et sur l'usage qu'il a fait des facultés qu'il a reçues à sa naissance, sur la fidélité aussi. « Qu'as-tu fait de ton talent ? », « Celui qui ne fait pas fructifier ce qu'il a reçu du Seigneur sera jeté dans les ténèbres extérieurs », rappelle « le chef ». C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'asséner des aphorismes : « Qui êtes-vous pour le juger ? » de rappeler que le choix de l'homme « n'est pas forcément entre le bien et le mal, mais entre un bien et un autre bien ».



Le nom même de Pierre Shoendoerffer évoque des films devenus mythiques qu'il a réalisés « La 317° section » (1964), « L'honneur d'un capitaine » (1982) qui s'interrogent tous sur les guerres coloniales françaises, sur les militaires eux-mêmes Plus que « Ramutcho »(1958) et « Pêcheurs d'Islande »(1959) qui sont des adaptations des romans de Pierre Loti et qui ne rencontrèrent guère le succès, Pierre Shoendoerffer s'attacha toujours à évoquer l'aventure humaine, témoin « La passe du diable » (1956) qui est une adaptation du roman de son ami Joseph Kessel mais aussi la dure réalité de la guerre, sur les questions qu'elles posent, les personnalités qu'elles révèlent [ « Diên Biên Phu »(1992)]. C'est que les personnages de ces films s'inspirent tous d'hommes ayant réellement existé, témoignent de leur parcours personnel, de leurs questionnements intimes sur leur mission, sur leur vie. Chacun à sa manière, ils ont nourri l'oeuvre de Shoendoerffer.



C'est pour moi un film émouvant. Il ne s' agit pas ici de polémiquer sur la guerre mais de porter un regard, mais pas un jugement, sur les hommes de tout grade qui l'ont faite, de l'engagement de ces soldats perdus, de leur courage, de leur abnégation, de leur obligation d'obéir aux ordres face à leur conscience, valeurs aujourd'hui contestées, et même regardées comme désuètes dans une société sans boussole. L'auteur porte témoignage de ces conflits décriés, volontairement oubliés et parfois même injustement rejetés par la communauté nationale, de ces soldats oubliés.
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L'avant-scène cinéma, n°1678

N°1678 – Octobre 2022



Le sixième enfant – Un film de Léopold Legrand.



Pour une femme dont l’instinct maternel est fort, ne pas pouvoir enfanter est un drame et quand la médecine s’est révélée impuissante et que le droit multiplie les conditions de l’adoption au point de la rendre impossible, faire appel à son imagination, même si elle contrevient à la loi, est tentant. C’est le thème de ce film qui met en scène un couple d’avocats dont l’épouse, Anna (Sara Giraudeau), a fait plusieurs fausses couches et dont Julien (Benjamin Lavernhe), commis d’office dans une procédure, rencontre Franck (Damien Bonnard), un délinquant marginal gitan qui, au terme de l’instance, lui offre un marché. Son épouse, Meriem (Judith Chemla) enceinte de son sixième enfant est déterminée, avec l’accord de son époux, à ne pas le garder parce qu’ils ne pourront pas l’élever, pour des raisons financières. Une transaction est donc mise sur pied, l’enfant à naître sera « vendu ». Cette offre est simple et Anna et Julien ne peuvent ignorer que la loi qualifie un tel acte de trafic d’êtres humains et évidemment le condamne mais, après pas mal d’hésitations, surtout de la part du mari, et qui mettent à mal l’équilibre du couple, ils prennent quand même la décision d’accepter.

C’est une intrigue déjà présente dans la littérature, notamment chez Maupassant et c’est aussi, de nos jours une chanson de Viktor Lazlo, Mais ce film est une adaptation du roman d’Alain Jaspard (« Pleurez des rivières » aux Éditions Héloïse d’Ormesson) où les personnages et les situations ne sont pas tout à fait les mêmes, les événements plus ramassés, mais le sujet est parfaitement identique, celui d’un drame sur fond de choc des cultures, celui d’une rencontre de deux couples qui n’avaient aucune chance de se croiser, l’un, bourgeois parisien qui vit dans les beaux quartiers et l’autre qui survit en banlieue sur une aire réservée aux gens du voyage, une famille jeune mais triste, sans enfant et une autre plus âgée, joyeuse et pleine de gamins, mais tellement pauvre qu’elle ne pourra même pas faire face à la venue d’une autre bouche à nourrir. Il y a cependant dans cette opposition une note de liberté que la précarité ne gomme pas.



On pouvait se douter de l’épilogue, même si une décision contraire de dernière minute de la part de Meriem pouvait encore intervenir et empêcher la réalisation du projet. En outre, lors des préparatifs de l’accouchement et au cours de celui-ci, Meriem, plus âgée, est présentée comme une primo parturiente, mensonge qui ne pouvait échapper au médecin et à la sage-femme qui en ont d’ailleurs fait le signalement. D’autre part, je comprends parfaitement la réaction du fils aîné du couple qui analyse simplement la situation de la famille et l’accepte. Être l’aîné dans un contexte familial difficile mûrit plus vite un enfant et lui fait prendre conscience des réalités en hypothéquant son enfance. Catholique fervente, Meriem ne peut accepter l’avortement, en revanche, j’ai un peu de mal à concevoir que les gens du voyage, très croyants et également très attachés à leurs enfants se résolvent à vendre l’un d’eux. La complicité de ces deux couples, et spécialement des femmes que tout oppose, est bouleversante. Il faut cependant espérer pour Anna, qui prend sur elle toute la responsabilité de cette terrible histoire, que, même s’il s’agit d’une fiction, le jury des Assises soit majoritairement composé de femmes qui, mieux que des hommes comprendront ce problème.



C’est un très beau film, tout en nuances et en finesse, d’ailleurs couronné de nombreux prix (Prix du Public, d’interprétation féminine, de la meilleure musique et du meilleur scénario), servi par des acteurs talentueux et authentiques qui interprètent magistralement et dans le ton juste cette partition difficile. Une façon aussi de nous faire réfléchir sur la famille, la destiné des nantis par rapport aux plus pauvres qui sont aussi des êtres humains.
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L'avant-scène cinéma, n°225 : India Song

Le numéro 225 de l’avant-scène cinéma d’avril 1979 propose 2 textes de Marguerite Duras mais une seule histoire, celle du souvenir de l’amour, de la passion, et de l’impossibilité de la vivre.



« India song » se déroule dans les années 30 aux Indes et c’est une histoire où la musique à une grande importance d’où son merveilleux titre : on retrouve la musique du piano de l’ambassade, la musique des mots de la passion, la musique des mots de l’horreur, de la famine et de la lèpre, au bord du Gange.



« Son nom de Venise » reprend le texte de la « voix off » utilisé pour la bande-son d' « India song », mais sur d'autres images, celles des ruines du Palais Rotschild à Boulogne. Dans ce deuxième film expérimental, il n’y a pas d'acteurs, simplement des plans obsédants des façades, du parc, de pièces vides et délabrées, des caves... Dans cet univers abandonné des voix tentent de se souvenir d'une histoire : le vice consul de Lahore, homme détesté, dit son amour impossible à Anne-Marie Stretter, femme adorée, en créant un scandale lors d'une soirée à l'Ambassade de France à Calcutta...



Ce qui m’a fait frémir dans ces deux textes, c’est le fait que cette passion improbable baigne dans une ambiance de lèpre lancinante et que seule la musique redonne un peu de vie aux souvenirs d'une passion sans issue.



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L'avant-scène cinéma, N°102

N°689– Octobre 2013.

LA STRADA – Un film de Federico Fellini.

(Mardi 28 octobre 2013 – 20H50 – Arte)



Je n'ai vraiment aucun mérite à vanter ce film devenu célèbre dès sa sortie en 1954 et qui l'est encore aujourd'hui, même dans sa version noir et blanc, mais quand tout s'effondre dans notre pauvre pays, quand, au sommet de l’État on sent plus qu'un flottement et que l'économie, l'emploi, la paix sociale et donc la démocratie sont durablement ébranlés, il est plus que réconfortant d'oublier un moment ces tristes réalités avec un roman ou un film de qualité.



Ce film donc met en scène dans une Italie d'après-guerre un minable petit cirque forain qui circule au hasard des villes et des campagnes en présentant devant de rares spectateurs un unique numéro de force. Il est composé au départ d'un homme costaud, ivrogne et rustre, Zampano (Anthony Quinn), qui, pour quelques sous achète à sa mère trop pauvre, une jeune fille un peu attardée, Gelsomina (Giuiletta Masina, épouse de Fellini) qu'il intègre à son « spectacle ». Elle est naïve et innocente et son regard seul porte toute la détresse du monde. Elle incarne la sensibilité, l'humanité [scène de l'enfant malade mais aussi la faculté qu'elle a de s'émerveille d'un simple caillou] mais tout cela fait d'elle une proie facile. Elle aime cette vie d'artiste et cherche à lui plaire avec obstination mais lui la traite comme une bonne sans lui accorder la moindre attention. Elle n'est ni belle ni vraiment drôle dans le numéro de clown, mais s'attache à cette vie qui la fait voyager et peut-être sortir peu ou prou de la misère. Elle tentera de partir, envisagera de répondre aux sollicitations de la jeune religieuse ou du cirque ambulant mais finalement choisira l'errance et le voyage avec ce compagnon d'infortune. Lassé d'elle, il finira par l'abandonner au bord d'une route et quelques années plus tard ce ne seront que les quelques notes langoureuses qu'elle réussissait à sortir d'une pauvre trompette qui lui rappelleront qu'elle a existé mais qu'elle est morte.



Un autre personnage est également attachant, celui du funambule, « le fou », joué par Richard Basehart qui importune constamment Zampano. Dans cet univers tragique il incarne la bonne humeur, le sourire, l'avenir, un rayon de soleil dans ce tableau déprimant et peut-être l'amour qu'il éprouve pour la jeune fille qu'il est le seul à vraiment comprendre. Sa mort sous les les coups de Zampano, annoncée par le bris de sa montre, anticipe celle de Gelsomina qui elle est seulement évoquée à travers les mots d'une femme qui étend son linge ; elles soulignent la solitude de Zampano. Si on le souhaite, on peut voir dans la dernière image du film où Zampano qui se sait coupable du meurtre du « fou » regarde désespérément le ciel après l'annonce de la mort de Gelsomina, une sorte de contrition ce qui donnerait à ce film une dimension chrétienne tout comme le funambule, personnage aérien, est figuré avec des ailes d'ange. Zampano lui pourrait incarner tout ce que l'humanité porte en elle de mauvais face à l’innocence, à la candeur des deux autres personnages ! Pourquoi pas ?



Jusque là, Anthony Quinn n'avait eu que des rôles secondaires. En lui offrant d'interpréter le personnage principal, certes antipathique et violent de ce chef-d’œuvre, Fellini a fait de lui un acteur majeur qu'on retrouvera souvent au cinéma notamment dans « Zorba le Grec » mais aussi dans « Viva Zapata ! » ou dans « La vie passionnée de Vincent Van Gogh ». Le personnage qu'il campe est révoltant mais tranche sur les deux autres qui ne peuvent pas ne pas bouleverser le spectateur par leur authenticité et par leur mort. En tout cas aucun d'eux ne laisse indifférent.



Fellini a puisé dans sa vie les thèmes de ses films. Il y a dans certains d'entre eux (Amarcord, Fellini Roma, Huit et demi...) des connotations nettement autobiographiques. « La Strada » incarne sans doute son enfance en Émilie-Romagne où de petits cirques parcouraient cette province. C'était une des rares distractions de cette époque. Avec la symbolique de la route (La strada) qu'on retrouve notamment chez Kérouac (La Feuille Volante n° 579) c'est la liberté que Fellini choisit de privilégier. Liberté dans sa vie peut-être mais surtout dans sa créativité cinématographique qui était foisonnante puisque l'une de va pas sans l'autre et que son génie débordant se conjuguait mal avec avec les entraves.



A ce scénario néoréaliste sur le vide de l'existence s'attache évidemment une musique inédite. Elle est signée Nino Rota et reste présente dans nos mémoires. Cette mélodie simple, populaire et réellement intemporelle ne peut qu'émouvoir celui qui l'entend. Ce compositeur est demeuré fidèle à Fellini, composant notamment pour la « Dolce Vita », « Huit et demi » ou « Amarcord », s'adaptant à chaque fois à l'univers très particulier de Fellini[1920-1993] fait de foisonnement des thèmes, de fantasmes, de rêve mêlé à la réalité mais aussi de personnages souvent difformes ou contrefaits, aux visages parfois tourmentés, des femmes aux corps plantureux, le tout contribuant à une écriture cinématographique étonnamment originale.



Pour cela, Fellini, authentique fabriquant de rêve, imaginatif plein de sensibilité tient définitivement une place à part dans l'histoire du 7° art.









© Hervé GAUTIER - Octobre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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L'avant-scène cinéma, n°696

N°1691 – Novembre 2022



La conspiration du Caire – Un film de Tarik Saleh.

(Prix du scénario – Festival de Cannes 2022)



Adam, le fils d'un pêcheur pauvre et modeste pêcheur lui-même, est choisi pour aller étudier la théologie à la prestigieuse mosquée Al-Azhar du Caire, haut-lieu de l'Islam sunnite. Il a même obtenu une bourse pour cela; son avenir s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Il craint que son père, veuf, ne s'oppose à ce départ, mais, à sa grande surprise l'homme l'accepte puisqu'il y voit la volonté de Dieu. Au moment où il fait sa rentrée, le grand Imam qui la dirige meurt subitement. Son influence est respectée, ses fatwas sont redoutées jusque dans le mode politique, et se pose alors la question de son remplacement. Or, dans le même temps, cet établissement est l'objet d'infiltrations des radicaux "frères musulmans" qui veulent imposer leur candidat. Si un tel événement arrivait ce serait la fin du rayonnement millénaire de cet éminent centre d’études de l'Islam qui est l'enjeu d'influences entre les pouvoirs temporel et spirituel qui dans ce pays sont intimement liés. Adam est un jeune homme naïf à la foi sincère qui est un peu perdu dans cette grande ville qu'il ne connaît pas et dans cette mosquée qui lui est étrangère, mais qui entend bien mener ses études sérieusement et dans le respect des préceptes de la religion. Il se lie d'amitié avec un autre étudiant qui est tué sous ses yeux dans l'enceinte de la mosquée dans le cadre de cette lutte pour le pouvoir et une enquête est ouverte par la "Sûreté de l’État". Parce qu'il vient de la campagne et qu'il n'a pas d'attache au Caire, un officier chargé de l'enquête le recrute et lui fait comprendre qu'il n'a pas le choix, son ami assassiné était un de ses informateurs. Il se retrouve donc malgré lui au centre de cette lutte pour le pouvoir et la police politique le charge d'infiltrer "Les frères musulmans" et de faire échouer leurs manœuvres. Il ne peut évidemment pas s'opposer au recrutement dont il fait l'objet. Il devient donc un espion, un simple pion dans des luttes politiques qui le dépassent et où il a beaucoup de mal à se positionner. Dans un univers qu'il découvre chaque jour, et à cent lieues de ce à quoi il s'attendait, il tente de survivre, écartelé qu'il est entre les différents courants de l'Islam, le respect des dogmes religieux, l’obéissance aux ordres, le devoir de survie, la volonté de revoir sa famille, le sacrifice de sa propre vie au service d'une cause dans laquelle il n'est rien.



Avec ce film, Tarik Saleh, réalisateur suédois d'origine égyptienne, signe une œuvre politico-religieuse haletante ou de suspense est entretenu jusqu'à la fin. Un film dur mais aussi un grand film, servi par des comédiens de talent (Fares Fares, Tawfeek Barhom) où ce cinéaste prend des risques en s'attaquant ainsi à un sujet sensible et actuel qui a pour centre l'Islam et le pouvoir politique égyptien. Ce film s'inscrit dans la démarche de Tarik Saleh (né en 1972) qui n’hésite pas à interroger notre société en général sur ce qui peut la déranger. Déjà, en 2017,avec "Le Caire confidentiel", film interdit en Égypte basé sur une histoire vraie, il avait dénoncé la corruption à la fois de la police mais aussi de la société égyptienne ce qui lui a valu une interdiction de séjour dans ce pays au point qu'il a dû tourner " la conspiration du Caire" à Istanbul.

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L'avant-scène cinéma, N°610

Excellent numéro de la revue L'avant scène cinéma qui propose pour ce mois de février un dossier de qualité sur La belle et la Bête de Jean Cocteau. D'entretiens avec le réalisateur, rétrospectives des différentes version du mythe, secrets de tournages, symbolisme du film, critiques de la presse de l'époque, jusqu'au découpage du scénario intégral : tout y est (et brillamment traité).

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L'avant-scène cinéma, n°660 : Les affameurs

Voilà le script du film d'Anthony Mann.Deux hommes au passé trouble, Glyn McLyntock et son ami Emerson Cole, escortent la longue marche d'un convoi de pionniers. Arrivés à Portland, les fermiers achètent des vivres et du bétail que Hendricks, un négociant de la ville, promet d'envoyer avant l'automne. Les mois passent et la livraison se fait attendre. McLyntock alors retourne à Portland avec Baile, le chef du convoi. Ils découvrent une ville en proie à la fièvre de l'or. Hendricks, qui prospère en spéculant sur ce qu'il vend aux prospecteurs, refuse de livrer la marchandise. Cole et McLyntock s'en emparent de force. Mais les vivres suscitent la convoitise de tous...
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L'avant-scène cinéma, n°641 : La guerre du feu

Les films de Jean-Jacques Annaud sont des voyages initiatiques qui confrontent leurs protagonistes à la nature sauvage, et emmènent leurs spectateurs à la découverte de terres lointaines et de cultures ancestrales. Le cinéaste montre la part animale de l’être humain et porte sur les bêtes un regard plein d’empathie, propice à leur humanisation. L’homme et l’animal se font face, s’opposent puis reconnaissent leur origine commune. Films après films, Annaud questionne la nature humaine et la valeur de la civilisation. Bonne analyse de ce premier film à gros budget de JJ Annaud, juste après le drame 'Coup de tête" avec P. Dewaere !
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L'avant-scène cinéma, n°529 : Taxi driver, un f..

Un numéro de "L'avant-scène cinéma" dédié au film "Taxi driver" de Martin Scorsese.



La partie initiale du fascicule est dévolue à des analyses des thèmes récurrents dans l'oeuvre de Scorsese (la rédemption, la culpabilité, la solitude du personnage principal, le héros scorsesien à travers l'analyse comparée d'autres films tels que "Raging bull", "La dernière tentation du Christ" ou "Les nerfs à vif").

On y trouve aussi des extraits d'interviews du scénariste Paul Schrader et de Scorsese ; une compilation d'extraits de critiques parues dans un choix de journaux et revues d'époque.



La seconde partie détaille l'intégralité du scénario en français (pour fans hardcores !).

Le débutant ne commencera pas son immersion dans l'oeuvre de Scorsese via cet opuscule, qui suppose déjà une certaine familiarité avec son univers.
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