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Critiques de Revue Pour la Science (10)
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Pour la Science Hors Série n°96: Alexandre le..

Les éditions « Pour la Science » proposent comme lecture d’été un hors-série (nouvelle formule de leurs « dossiers ») : Alexandre le Grand, quand l’archéologie bouscule le mythe.

L’accroche est un peu provocatrice afin d’attirer le chaland. Il faut bien admettre qu’il n’est pas facile pour un magazine de se distinguer au milieu de la masse de titres proposée. En fait de bousculade, je préfère dire que ce dossier apporte des nuances à ce que les historiens nous ont appris. Cela ne réduit nullement son intérêt car je me suis proprement régalé.



Quand je parle de nuances apportées aux historiens, je pense aux historiens antiques avant tout, les Diodore de Sicile, Arrien ou Plutarque. Nous avons beaucoup de chance que ces écrits aient pu traverser le temps pour nous apporter leur éclairage. Malgré tout ce ne sont pas des témoignages car ils ont vécu à des époques plus récentes qu’Alexandre. D’autre part, leur origine grecque ou romaine peut laisser penser qu’ils évoquent l’histoire du point de vue des vainqueurs. Ce dossier apporte des informations venant d’autres sources archéologiques qui, si elles ne révolutionnent rien, apportent un éclairage parfois contrasté.



Ainsi, l’archéologie confirme que l’empire Perse Achéménide qu’Alexandre conquiert était loin d’être en déclin. Sa structure administrative était particulièrement efficace vu la taille du domaine à gérer, et le conquérant et ses successeurs Séleucides s’appuieront largement sur elle par la suite.

On découvre des sources cunéiformes sur les passages d’Alexandre à Babylone. On apprend que Tyr – cité phénicienne dont le conquérant fait le siège – était à l’époque une île, que la conquête a aussi révolutionné l’économie, faisant des alexandres une monnaie de référence pour plusieurs siècles, qu’il existe de nombreuses sources écrites en araméen, langue officielle de l’administration achéménide.

J’ai particulièrement apprécié l’histoire de la guerre des diadoques, ces successeurs d’Alexandre qui n’ont pu s’empêcher de se battre pour emporter le plus gros morceau de l’empire, ainsi que l’opinion de Philippe Charlier – spécialiste en anthropologie médicale – selon laquelle l’alcoolisme et les parasites sont probablement les vrais responsables de la mort d’Alexandre.



Cerise sur le gâteau, je découvre l’existence de deux livres qui m’intéressent fortement : le roman d’Alexandre, recueil de légendes qui fut très populaire au moyen-âge, et le roman de Laurent Gaudé « Pour seul cortège ».

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Pour la Science : Février 2020 - n°508 - Le p..

Un bon petit numéro de Pour la Science guérit de tous les maux (proverbe anonyme).



Un proverbe que je n’applique pas assez, débordé que je suis par d’autres intérêts de lecture. Quatre articles ont retiré mon attention :



* Le premier est du mathématicien Richard Montgomery qui a passé sa vie à traquer des solutions exactes du problème à trois corps. Ce problème consiste à prédire les trajectoires de trois corps massifs qui n’interagissent que via la gravitation. Autant pour deux corps la solution est facile, autant pour trois corps on tombe dans le chaos déterministe (sensibilité aux conditions initiales). Montgomery cherche des solutions de type périodique, une sorte de généralisation des solutions associées aux éclipses de lune et de soleil pour le système Soleil-Terre-Lune.

Il attaque le problème par le biais de la topologie, qui se prête assez bien à la description sous forme de dessins, comme la géométrie. Du coup les explications sont compréhensibles (mais accrochez votre ceinture tout de même). S’il admet n’avoir pas trouvé les réponses à toutes ses questions, il estime que cette nouvelle approche aura défriché un grand pan des mathématiques.



* Le deuxième est un article qui met face à face deux théories antagonistes qui cherchent à répondre à la question : les intelligences artificielles peuvent-elles accéder à la conscience. Une des théories prédit que oui, l’autre affirme que c’est impossible si le hardware ne dispose pas d’une complexité intrinsèque, comme un cerveau. Par exemple, un ordinateur qui fait tourner un programme complexe de deep learning ne peut pas accéder à la conscience car sa structure de microprocesseurs, mémoire et autres résistances est beaucoup trop simple.

Apparemment il existe des méthodes pour tester les deux théories. Résultats à venir, j’espère.



* Le troisième est plutôt un dossier de géopolitique concernant la fonte des glaces en Arctique qui fait frissonner d’envie les états riverains Russie, Danemark, États-Unis et Canada, et même la Chine. Intérêts économiques et stratégiques peuvent mener au conflit mais aussi à une collaboration internationale. Les auteurs des articles sont plus ou moins pessimistes.



* Le dernière article s’interroge sur l’importance que représentait le phénomène de la douleur pour les médecins du 16eme-18eme siècle. On pourrait penser qu’ils n’en avaient rien à faire, mais on penserait mal. Même si la douleur ne représentait pas un sujet à part entière, son interprétation pour le diagnostic et son atténuation étaient des sujets d’importance. Ambroise Paré et René Descartes s’y sont intéressés.



Science, diversité, clarté des exposés, ce magasine vaut le détour.

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Pour la Science n°457 numéro spécial - Einstein..

Joyeux Anniversaire, Joyeux anniversaiiiiiirrreee !



Eh oui, la Relativité Générale a 100 ans et elle n’a pas blanchi d’un cheveu. C’est en effet en novembre 1915 qu’Einstein applique la touche mathématique finale à sa théorie de la gravitation. Pour l’occasion, le magazine « Pour la Science » a l’excellente idée de nous offrir un numéro spécial jouissif qui rend un bel hommage au demi-dieu de la science et à cette théorie toujours aussi fascinante aujourd’hui.



En une série d’articles, le magazine éclaire la relativité générale sous divers angles en utilisant une lumière douce parfaitement compréhensible au profane ; un tour d’horizon moderne qui m’a permis de mettre au propre ma connaissance du sujet et d’apprendre pas mal de choses.



J’ai adoré le récit des dernières semaines de la mise au point des équations mathématiques de la théorie, véritable suspense haletant généré par la compétition « amicale » entre Einstein et le grand mathématicien David Hilbert. J’ai été surpris d’apprendre que certaines solutions des équations autorisaient le voyage dans le passé en parcourant une courbe spatio-temporelle fermée. J’ai salivé à l’explication des expériences contemporaines en cours d’élaboration pour tester la relativité générale dans de forts champs de gravité ou prouver directement l’existence des ondes gravitationnelles.



Et bien sûr, l’homme fasciné par la puissance des mathématiques que je suis ne peut qu’être estomaqué par la puissance de la théorie dont tant de prédictions ont été confirmées, et par la poésie que porte cette explication géométrique de l’Univers, dans laquelle une force primordiale de la nature est expliquée par des déformations de l’espace-temps.



C’est de l’art, tout simplement.

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Pour la Science - H.S. n°107: La nouvelle r..

Dernier rattrapage de billet de lectures de vacances : un magazine sur la nouvelle révolution quantique.



La physique quantique m’a toujours fasciné. Elle révèle un univers tellement étranger à notre « bon sens » qu’il en dépasse de cent coudées les récits de SF les plus fous. Mais jusqu’ici cela restait du domaine de la vulgarisation pour moi. A présent les recherches sur les ordinateurs quantiques pourraient bien influer sur mon travail avant la retraite, donc une mise à jour s’imposait.

Bon j’ai trainé. J’ai acheté ce magazine en 2020 et je ne le lis que maintenant… Il n’est peut-être plus « up to date ».



Pas question pour moi d’essayer de vous vulgariser les informations de ce Pour la Science. Déjà c’est plutôt compliqué et je ne pense pas avoir acquis plus qu’un entendement de surface. Mais je veux insister sur le fait que les chercheurs ont sacrément progressé ces trente dernières années.

D’abord ils ont fait un sort au fameux paradoxe EPR (E pour Einstein, et deux autres gars) qui voulait montrer que l’incertitude, le flou régnant aux petites échelles du monde, voulait dire qu’on n’avait pas atteint la théorie ultime. Les inégalités de Bell ont fait mal à ce paradoxe et des vérifications expérimentales ont bien confirmés que la réalité à petite échelle est « bizarre » : superposition d’état (chat quantique à la fois vivant et mort) et intrication (pas le courage d’essayer d’expliquer, lol).

Ensuite on nous présente certaines théories qui essaient d’expliquer, par exemple, pourquoi cette « réalité bizarre » à petite échelle fait place à la nôtre à plus grande échelle. Comment notre monde mesurable émerge-t-il de cet océan probabiliste quantique. Autre exemple : comment intégrer la gravité au monde quantique, mais sans la quantifier elle-même. C’est nouveau pour moi. Ou encore : quantifier en quelque sorte l’espace-temps (quand je vous disais qu’on baigne dans la SF).



Et puis il y a la partie qui m’intéressait le plus : les ordinateurs quantiques. J’avais espéré comprendre comment ces machins étaient susceptibles de fonctionner. Mais les articles qui se succèdent supposent une connaissance de base et ne m’apportaient pas la réponse. Le dernier cependant : un entretien avec Pascale Senellart-Mardon, directrice au CNRS, s’est révélé plutôt éclairant. Je crois avoir saisi ce qui induit ce gain d’efficacité annoncé.



Bref un bon numéro, bien riche, même si je n’ai pas eu toutes mes réponses.

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Dossier Pour la Science n°82 - L'Evolution ..

J'ai été un peu ambitieux en me précipitant dans une maison de presse pour acheter ce magazine sur l'évolution des langues dès informé de sa sortie. Je m'attendais (je fais souvent cette erreur) à ce que la connaissance coule fluide depuis les phrases imprimées dans mes petits neurones de moins en moins efficaces.



Mais on a affaire à "Pour la Science", qui ne cherche pas à pré-digérer un savoir abscons et à le régurgiter sous forme d'un sirop sucré à l'adresse d'un public vulgaire et néophyte. Il vaut mieux avoir des notions du sujet quand on ouvre ce magazine. Ce n'est pas mon cas en linguistique; mon niveau de grammaire a même régressé depuis le collège. J'en ai donc plutôt bavé, c'était souvent fastidieux, mais j'ai tenu (yesss!).



On nous présente l'état d'avancement des recherches sur la façon dont les langues du monde naissent, s'épanouissent et meurent, et les nouvelles techniques d'analyse du sujet, par exemple la très visuelle théorie des réseaux qui montre que toute langue amène naturellement à la polysémie (l'existence de mots ayant plusieurs sens) ou la génétique. La plupart font largement débat dans la communauté scientifique et celui qui vient ici chercher des certitudes s'est trompé de chemin (je fais souvent cette erreur).



Mine de rien on apprend beaucoup quand on est néophyte: par exemple la facilité avec laquelle les langues des signes peuvent naître, les langues indo-européennes arrivées en Europe il y a 8000 ans avec l'agriculture (et non pas à coups d'épée), la quantité d'information transportée par une langue indépendante de son débit, le nombre faramineux de langues existantes (6000!), l'existence des langues sifflées, des langues à clic, des langues tambourinées, des langues SMS, etc.



La partie qui ne m'a pas convaincu concerne l'insistance avec laquelle les linguistes insistent sur le drame de la disparition de plus en plus rapide des langues, considérée comme une perte irrécupérable de la culture humaine. Je n'ai pas d'empathie envers l'idée de devoir tout tenter pour sauvegarder les langues vu, comme on nous l'explique, la facilité avec laquelle de nouvelles naissent. Mais j'ai aussi conscience que mon argument est fallacieux. Après tout je suis sensible au souhait de conservation du patrimoine architectural mondial, mais pas de son patrimoine linguistique. Pourquoi? Bonne question. Faut que j'y réfléchisse.
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Les mathematiciens

Sous le titre, un choix partiellement subjectif organise 15 chapitres autour d'une mathématicienne (Sophie Germain) et de quatorze mathématiciens.

Associés à ces portraits trois points de vue de mathématiciens contemporains sont relatés ainsi qu'une petite histoire de Nicolas Bourbaki à travers la stature de Jean Dieudonné. Il s'y ajoute l'histoire de la démonstration du dernier théorème de Fermat qui, à l'époque de la sortie de l'ouvrage, était de l'actualité la plus brûlante.

A l'instar de cet encadré, les biographes structurent leur notice en deux pans: l'un sur le personnage, l'autre sur son héritage (jusqu'au début des années 1990). Le livre sera dès lors un peu daté pour les mathématiciens en herbe mais gardera de son intérêt pour celles et ceux qui souhaiteraient se faire une idée de l'histoire personnifiée des mathématiques.

Si l'on reste dans une histoire occidentale des mathématiques (Srinivasa Ramanujan était de culture mathématique occidentale), l'incursion vers d'autres horizons mathématiques et de leur actualité est abordée par les étonnants parcours intellectuels des mathématiciens Takebe Takahiro (Japon, 18ème siècle) et Li Shanlan (Chine, 19ème siècle). Le premier a su développer des mathématiques très abstraites quand le second a préféré s'appuyer sur les mathématiques chinoises pour ses travaux que sur les mathématiques occidentales qu'il connaissait pourtant très bien.

J'ai regretté l'absence de notice biographique sur au moins un mathématicien arabe et une rédaction confiée par moment à des mathématiciens plutôt qu'à des historiens des mathématiques.
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Les Progrès des mathématiques

Recueil d'articles de vulgarisation, mais pas forcément de lecture facile. Topologie, probabilités, informatique théorique : une bonne ouverture sur ces domaines pour curieux non-spécialistes.

Bien sûr certains sujets ont un peu vieilli, les modes passent et la diffusion des mathématiques progresse.

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Pour la Science, n°510 : Une crise cosmique

Nouveau numéro mensuel de Pour la Science !



Tout d'abord, j'ai été interloqué du choix des articles en avant car ces thèmes avaient déjà fait l'objet d'un hors-série en entier. Les différents auteurs reprennent le problème de la constante de Hubble, sans vraiment apporter de choses nouvelles comparé aux autres articles (si le lecteur les a bien sûr déjà lu). Sinon, très belle mise en perspective



J'ai beaucoup aimé l'article sur la valeur-p qui a été mis parfois à mauvais escient en avant dans les articles scientifiques pour énoncer quel tel traitement est efficace ou non. J'en ai aussi plus appris sur la pollution lumineuse et le problème d'halo qui en découle ; un vrai problème de société ! Quant au canular de Benjamin Franklin sur un décalage de l'heure d'été, qu'est-ce qu'il doit rire en voyant les assemblés pour savoir si on doit le garder ou non !
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Pour la Science, n°509 : Quelle réalité cache l..

Je tente de rattraper mon retard des numéros mensuels de Pour la Science, revue dont je me suis abonné en début d'année 2020



Ce numéro parle de mécanique quantique (encore la physique !) ; une définition et une explication plus claire aurait peut-être été nécessaire pour bien saisir les nuances apportées à ce concept (qui pointe surtout le niveau atomique et l'influence de l'observateur). J'ai beaucoup apprécié l'article sur la chlordécone ; les auteurs ne font pas de l'écologisme idéologique, mais ils utilisent les connaissances scientifiques actuelles pour tenter de limiter l'impact de ce polluant. L'article sur le renoncement des lois de Mendel m'a paru très osé et bizarre, mais je respecte son opinion sur cette voie qui a encore été peu explorée. Enfin, les tornades de feu, comme pressenti, sont encore pire que les tornades tout court... ça sent le roussi !



Toujours un bon numéro mensuel pour rafraîchir mes connaissances scientifiques, mais aussi en acquérir de nouvelles
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Pour la science - H.S. n°106 : Enquête sur l'..

Premier hors-série de Pour la Science que je lis, la maquette et le sujet ne m'attiraient pas du tout : en cause, la physique... En fermant les yeux, des souvenirs terribles (mais pas si lointain) me faisaient trembler. Ah la physique ! Et, qui plus est, l'astrophysique ! Kepler, Einstein et cie me reviennent par bribes. La plongée dans ce magasine fut un peu rude, mais je m'y pris avec intérêt pour comprendre mieux l'immensité au-dessus de nos têtes. Les auteurs font l'effort de vulgariser au mieux les différents articles, mais un minimum de bagages scientifiques est, je pense, requis pour comprendre l'ensemble. Heureusement, aucune série d'exercices ou un examen n'allaient me sanctionner ; je pouvais ainsi prendre du plaisir lors de cette lecture, même si je n'ai pas tout compris, et encore moins retenu ! Le meilleur article fut celui où une journaliste scientifique explique les coulisses d'une conférence sur la constante de Hubble ; même les scientifiques les plus pointus n'étaient pas d'accord ! En clair, un bon numéro même si le sujet n'est pas ma tasse de thé
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