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Critiques de Richard Apté (19)
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Le mégot de Picasso

Et si le mégot d'une cigarette pouvait être le point de départ d'un roman ?



Il n'en a pas fallu plus pour Richard Apté pour nous offrir une histoire où les souvenirs associés à ce mégot vont renaître.



Au travers de ses personnages, on se rend compte de l'influence du maître du cubisme dans leur vie. Miguel, en contant ses souvenirs d'enfance à son ami Blin va revenir notamment sur une époque passée au temps de la dictature de Franco, période où Ignacio, le père de Miguel a quitté précipitamment l'Espagne à la recherche d'une vie meilleure en France.



Étant originaire du Sud de la France, cet ouvrage a trouvé écho en moi, car j'ai eu l'occasion, dans la jeunesse, de pouvoir côtoyer des personnes ayant traversé les Pyrénées pour échapper au régime franquiste.



J'ai trouvé la plume de Richard Apté très poétique même si j'ai eu beaucoup de mal à rester concentré sur la lecture. Malgré un texte assez court, il a fallu plusieurs jours pour la lire. Étant fatiguée actuellement, je pense qu'un lecteur en forme ne rencontrera pas cette difficulté.



Je tiens à remercier les Éditions Murmure des Soirs et Babelio pour ce roman où l'on se rend compte du pouvoir des souvenirs...

"C'est comme ça, sans qu'on aille les chercher, que les êtres qui nous ont traversés continuent de vivre à travers nous, alors même que certains sont morts. Et les morts sont ceux qui luisent le plus, car ils n'ont plus d'autre vie que la nôtre pour exister, or les morts sont comme tout le monde, ils ne veulent pas mourir. Certains luisent tellement qu'ils nous empêchent de dormir, et le pire c'est qu'on se surprendrait presque à vouloir les éteindre pour retrouver le sommeil"...
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Le temps arrêté

Le narrateur est un inconditionnel de Proust et cette passion l'a éloigné de sa mère pendant un temps. Mais là, alors que la maladie s'acharne sur sa mère, la lecture de cet auteur qui joue les prolongations permet au narrateur de faire durer le temps à passer encore avec elle.

De mon côté, j'ai perdu un peu le fil de ce qui les relie chacun à cet auteur, mais j'ai aimé cette idée de vivre ces moments ultimes en lisant un auteur reconnu.



Un auteur prometteur.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Le temps arrêté

"Elle peut en avoir pour quelques jours. Elle ne passera pas la semaine. C'est fini, je suis désolée." A l'annonce de la mort imminente de sa mère dont la maladie aura fini par prendre le dessus, le narrateur décide de satisfaire la dernière volonté de sa mère: lui faire la lecture du chef d’œuvre de Marcel Proust, A la recherche du temps perdu. 9 volumes, quatre mille pages et seulement quelques jours devant eux... Se passe alors un phénomène inattendu: la lecture semble suspendre le temps, jour après jour, semaine après semaine, mère et fils se retrouvent, défiant la mort qui rôde aux alentours.

J'appréhendais la lecture de ce premier roman de Richard Apté, redoutant de devoir affronter mes démons passés lorsque ma mère se trouvait à la place de la mère du narrateur et que j'espérais trouver un moyen d'arrêter le temps, de pouvoir passer encore un peu de temps, juste quelques jours, avec elle. Que n'aurais-je donné alors pour suspendre le temps par quel que moyen que ce soit...

Mais je dois avouer que Le Temps arrêté ne fait pas dans le pathos, au contraire. Il traite avec brio la question de la mort, mêlant littérature, musique, passé, espoir face un avenir incertain, nostalgie face au passé. Le temps d'un roman, le temps s'est arrêté pour moi aussi, comme si une bulle venait de se refermer autour de moi ne me libérant qu'à la dernière page.

Merci aux éditions Baker Street pour avoir édité ce magnifique roman qui fait parti de ces pépites dont on ne parle pas assez en cette rentrée littéraire 2019. Et merci à Richard Apté d'avoir su trouver les mots les plus justes pour décrire ce qu'il est possible de ressentir face à la mort d'un de ces parents.
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Le mégot de Picasso

Je remercie les éditions "Murmure des soirs" de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. 

Miguel et Blim sont amis d'enfance et travaillent ensemble. Ils assistent tous les deux à une revendication des saisonniers de l'entreprise d'Ignacio dont Blim est le comptable. le climat est tendu et les deux hommes inquiets par cette situation. C'est ainsi que Blim surprend son ami s'adonner à un étrange rituel. Il ouvre une boite renfermant un mégot de cigarette qu'il hume et met à la bouche sans l'allumer. Il le garde juste entre ses lèvres. Blim est si intrigué par cette attitude énigmatique, qu'il demande des explications à celui qu'il croyait pourtant bien connaître.



Miguel confie à son vieil ami, qu'il lui suffit de porter ce mégot à la bouche pour que jaillissent dans le profond de sa mémoire des souvenirs d'enfance. Blim apprend ainsi le passé d'Ignacio le père de Miguel, immigré espagnol fuyant la dictature de Franco avec l'espoir de trouver en France une vie meilleure. Ce mégot est une sorte de talisman qui symbolise une rencontre particulière entre deux immigrés espagnols. Ignacio était maçon, en raison de son travail il se trouvait dans le parc de la magnifique "villa Californie" à Cannes. Ignacio pensait que les occupants étaient américains, mais quelle surprise lorsqu'il découvre que l'homme qui vient à sa rencontre, en s'excusant d'avoir lancé par mégarde son mégot de cigarette sur lui, parle espagnol. Ignacio n'en croit pas ses yeux parce que cet homme qui semble avoir les mêmes origines que lui n'est autre que Pablo Picasso.



Ces deux hommes dont la vie est complètement opposée ont pourtant un passé commun : leur arrivée en France et leur demande de nationalité française. Si Ignacio l'a obtenue, Picasso lui explique : "Moi, je l'ai demandé mais jamais obtenue. Cinquante ans que je suis dans ce pays, tu te rends compte ! Beaucoup plus que ça ! Mes premières années en France comptent au moins double, vu la vache enragée qu'elles m'ont fait manger ! A vingt ans, quand j'ai franchi la frontière, je n'avais rien, mes poches étaient aussi vides que mon carnet d'adresse, je n'étais personne et personne ne s'intéressait à moi. Ce n'était pas gagné d'avance, tu peux me croire ! Et l'Espagne paraissait si loin ! Un vrai déraciné sans le sou." Extrait page 56



Après cette rencontre incroyable Ignacio, pour se prouver qu'il n'a pas rêvé, a ramassé le mégot de Picasso et l'a conservé religieusement comme une relique dans un ancien boitier de montre de son père. Ce mégot fait partie depuis de l'histoire familiale. Une rencontre peut-elle changer le cours d'une vie ? Celle d'Ignacio l'a été c'est certain.





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Fréquences de nuit : Rêver John Lennon

Romain, douze ans, l'âge où le regard sur les choses change: la transition s'amorce lors d'un grand jeu de Noël. Un événement au travail : le rappel annuel de la force du père de famille sur ses collègues.



Le gain: un ghetto-blaster qui vient chambouler la tranquillité familiale, murmurant des voix inattendues à l'oreille du petit dernier, annonçant l'impensable: l'assassinat de John Lennon.



Sa mort fera écho chez l'adolescent, l'amenant à faire le deuil de son enfance et de sa famille.



Le récit d'une transition universelle, entre rêve et réalité: un texte à découvrir au son d'Instant Karma.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Le temps arrêté

Dès que vous commencez la lecture du roman , vous êtes envahis par des souvenirs , des émotions .

l'écrivain nous a transporté dans le temps passé et futur de chacun . J'ai aimé ses moments de rapprochement littéraire avec sa mère ,son humour ,son amour admiratif .

La présence quotidienne de son fils , sa lecture essayant de la retenir le plus longtemps possible .

très belle écriture , touchante , émouvante , a lire sans modération

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Le mégot de Picasso

Un tête à tête entre deux vieux amis, Miguel, maraîcher et Blin, son comptable.



Lors d'un rendez-vous chez Miguel pour remettre les comptes d'aplomb, Blin y trouve les saisonniers au bord de la révolte. Mais une révolte silencieuse, sans revendication, sans violence. Agglutinés devant la maison, ils ont tout bonnement arrêté de travailler et leur mécontentement est palpable, mais rien de plus.

Blin se réfugie dans la maison et y trouve Miguel bien démuni face à la situation. A bout, n'y tenant plus, il sort alors de son bureau un vieil étui de montre, dans lequel repose un mégot. Après l'avoir reniflé, il ne l'allume pas, mais le met entre ses lèvres et tire une longue bouffée imaginaire. Sous le regard ébahi de Blin, Miguel soliloque un instant devant la baie vitrée s'ouvrant sur ses plantations, il tire encore quelques bouffées sur le mégot, et c'est l'épiphanie : les arbres n'ont pas été élagués depuis des années, coupant le vent et rendant le travail intolérable pour les saisonniers !



Blin est abasourdi, il ne comprend rien. Mais Miguel déjà part retrouver les élagueurs. En partant, il l'invite à repasser le lendemain, en lui promettant que demain, il lui expliquera tout....



"Tout", c'est bien sûr l'histoire du mégot : la rencontre entre Ignacio, le père de Miguel, réfugié en France suite au bombardement de sa ville natale, et Picasso, qu'il vénère comme un dieu.

Cette rencontre et ce mégot auront de nombreuses conséquences sur la vie d'Ignacio, de Miguel mais aussi de Blin.





Tout en poésie, et en cubisme, j'ai été happée par l'histoire de ce mégot, d'Ignacio, de Picasso, de Miguel, de Blin... Un peu une histoire "poupées russes". Les personnages sont touchants et bruts. Bien qu'il soit court (153 pages) j'ai trouvé parfois quelques longueurs, notamment dans les nombreuses énumérations et références aux œuvres du maître Picasso. Je connais ses plus grandes œuvres mais ne suis pas une inconditionnelle, et tout cet étalage de titres de tableaux m'a bien souvent paru fastidieux.

Je tiens à remercier les éditions Murmure des Soirs et l'opération Masse Critique pour cette découverte. Un très bon moment de lecture !
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Le temps arrêté

Une femme vit ses derniers moments selon les médecins, une semaine tout au plus .

Son fils qui vient voir se mère luis demande de lui faire la lecture et pas n'importe quelles lecture/PROUST , à la recherche du temps perdu ...

cette lecture ne sera jamais finie en 1 semaine .

C'est cette relation fils-mère que nous retrouvons , cette échéance qui peut changer à tout moment , le fait de se raccrocher à quelque chose pour vivre. Ces moments heureux , de se dire que c'est peut-être le dernier .

Un beau roman sur l'amour enfant -parent , sur la fin de vie .



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Le temps arrêté

N’ayant pas la magie du verbe et des mots, je préfère vous partager ce lien qui résume bien tout ce que j’ai ressenti en lisant ce premier roman. Merci June d’avoir traduit en mots ces émotions. La lecture de ce livre donne envie de découvrir ou se replonger dans l’univers de Proust, ce qui peut être un beau défi de lecture pour 2020.
Lien : https://juneandcie.com/
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Le temps arrêté

Cet ouvrage est une belle parenthèse pleine de douceur qui ramènera le lecteur à ses propres expériences. En abordant le thème des derniers moments de vie d'un proche, l'auteur aurait rapidement pu tomber dans le sentimentalisme, mais il l'évite avec subtilité. La lecture n'est jamais lassante alors que les journées se répètent au rythme d'une inquiétude omniprésente et de l'attente.



Le diagnostic des médecins est sans appel, mais pourtant les nombreuses pages de 'La recherche du temps perdu' semblent reporter l'inéluctable. Au fil de la lecture, les échanges entre mère et fils restent naturels, parfois maladroits ou pudiques, et pourtant de part et d'autre, remplis d'amour.



Tout comme le fils qui voudrait repousser chaque jour la lecture des dernières pages de Proust, le lecteur sait inexorablement vers quel dénouement il se dirige. Le besoin de gagner du temps quand la fin est pressentie rappelle la nécessité de prendre le temps, tant qu'on en a.



A conseiller à tous les lecteurs sensibles au pouvoir des mots et aux liens qu'ils peuvent nouer.



Je remercie les Editions Baker Street & Babelio de m'avoir adressé ce roman dans le cadre de la Masse critique Littératures.
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Le temps arrêté

Alors qu'une femme hospitalisée est à bout de souffle et n'a qu'une semaine à vivre, elle demande à son fils de lui lire l'œuvre de Proust "A la recherche du temps perdu". Se déroule alors un défi avec le temps passé et celui qui nous échappe encore aujourd'hui...



C'est un roman grave, précieux qui gravite autour de la séparation, l'ultime départ. Dans ce lit d'hôpital, tout dit la déchéance, l'urgence d'étreindre et de vivre ses derniers instants.



On est touché ici par la pudeur des sentiments qui ne se disent pas avec leurs mots, mais par des stratagèmes, des artifices consentis. Proust devient pour cette mère et son enfant, le point d'accroche, le rendez-vous qui se joue et s'étire subrepticement.



La lecture instaure un rythme, une présence, une continuité qui ferait défaut en son absence. Leurs bribes à eux, leurs dialogues diffusent l'affection, l'inquiétude, la tendresse. On évoque à travers un rituel sacré le sens, la globalité, la vie, la mort, la spiritualité.



L'écriture est vertueuse, appliquée. On s'y attache et on s'y retient. On traverse ses pages sur le coup de l'émotion, fébriles, sur un fil. Nous voudrions nous aussi suspendre le temps dans sa course folle, prolonger une communion qui s'installe. Proust nous enchante par sa mémoire, sa poésie. Et on se laisse glisser invariablement...



Un récit puissant, intime qui dit le combat autant que le déni. Une expression fine et déliée pour ce premier roman aux parfums aussi subtils qu'indescriptibles !
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Le temps arrêté

Très beau livre , une histoire touchante et sincère , une écriture fluide et précise . Cette histoire nous concerne tous et vous emporte émotionnellement jusqu'au mot fin .
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Le temps arrêté

Très beau roman sur ce qui peux s'apaiser, se relier, se relire, entre une mère et son fils dans les derniers jours d'une vie. Livre spirituel, très bien écrit, avec légereté tout en étant profond. Écrit par un connaisseur et amateur de Proust, qui prend vie comme un personnage principal du roman.
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Le mégot de Picasso

J'ai beaucoup apprécié cette histoire d'amitié forte sur fond de guerre civile espagnole et de création contemporaine. Tous les éléments du récit se combinent et se répondent, entrent en résonnance. La magie du mégot de Picasso, même éteint, c'est d'enflammer l'imagination d'Ignacio, de le pousser à prendre non le pinceau mais la truelle pour concrétiser son propre rêve. C'est d'enflammer celle de son fils, Miguel, pour lui inspirer ce "traquenard angélique" où va tomber le narrateur, son ami Blin, cet homme perdu, plongé dans une tristesse infinie. C'est d'enflammer enfin ma propre imagination de lecteur tenu en haleine par une intrigue à la limite parfois du fantastique et du polar. Avec ce roman original, 2024 commence bien.
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Fréquences de nuit : Rêver John Lennon

Le commentaire de Lynda :

8 décembre 1980, pour plusieurs d’entre nous, cette date nous rappellera quelque chose. Effectivement, c’est la date où John Lennon a été assassiné.

Mais ce roman ne parle pas que de ça.

En fait, tout tourne autour d'un ghetto-blaster, cette grosse radio portative, mais quand même énorme.

Un jeune garçon, un peu maniaque de la musique, mais surtout de la radio, se retrouve avec ce ghetto-blaster en main. C’est d’ailleurs par le biais de cette radio qu’il apprendra comme des millions de personnes à travers le monde, la mort tragique de John Lennon.

C’est l’histoire de cet adolescent que nous allons suivre, Romain, qui côtoie également la mort avec le décès d’un cousin, et puis maintenant de John Lennon. C’est l’histoire d’une famille, qui à première vue, semble parfaite, la famille modèle quoi ! Mais non, ça ne l’est pas, mensonges, secrets, problèmes relationnels, et Romain qui a ses propres problèmes, parce que oui, même adolescents, nous pouvons avoir des problèmes.

La radio clandestine, qu’il écoute presque en boucle, délaissant tout le reste, même la musique qu’il jouait pour n’écouter que cette radio.

Ce que la mort de John Lennon a fait dans la vie de ce garçon, ce que la propagande via la radio peut faire aux gens qui ne vivent qu’en fonction de celle-ci.

En bref, une lecture intéressante, bien que j’aie eu un peu de difficulté à m’accrocher aux personnages et à l’histoire. Il me semblait qu’il me manquait des éléments.

Mais j’ai quand même aimer l’époque, qui m'a rappellé tant de choses!
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Le temps arrêté

Cet ouvrage est une belle parenthèse livresque, remplie de douceur, qui nous permet de nous mettre en rétrospection. L'auteur aborde un thème fort, le thème des derniers instants de la vie d'un proche. Je vous rassure tout de suite, on ne tombe pas dans le patho, l'auteur a bien mené sa barque. Les journées se suivent et se ressemblent mais avec une petite boule au ventre parce que ça peut basculer d'un jour à l'autre... On le sait, on le sent mais nous ne sommes pas pressé(e)s...







Il ne reste qu'une semaine à vivre à cette jeune femme hospitalisée. Elle demande à son fils de lui lire l'oeuvre de Proust, "A la recherche du temps perdu". C'est ainsi que débute notre roman, où l'on ne voit pas le temps, cette chose invisible qui nous échappe encore et toujours...







Ce roman n'est pas drôle mais il est beau. Ce roman est grave mais intense. Ce roman nous parle de la mort et de la séparation définitive avec un être cher à son cœur. Dans ce lit d'hôpital, on va vivre avec nos personnages l'urgence de vivre les derniers instants à fond, de profiter de chaque seconde qui s'écoule avant que le dernier moment n'arrive...







Ce roman est pudique et touchant à la fois. Proust devient un personnage à part entière qui va renforcer le lien qu'il y a entre cette mère et son enfant. Cette lecture quotidienne donne un rythme au récit qui s'entremêle avec les dialogues sourds mais tellement pleins de douceurs et de tendresses que l'on arrive à percevoir à travers les mots de l'auteur.







La plume de Richard Apté est belle, juste, tendre, affectueuse, touchante et attachante. Les amoureux des mots, vous ne pouvez qu'aimer ce livre riche et dense à la fois. Les pages défilent et les émotions sont palpables à mesure que l'on avance dans la lecture.







Tout ça pour vous dire que ce roman est d'une force et d'une puissance inouïe. Richard Apté nous livre un beau message que je vous laisse le soin de découvrir... Le temps est un luxe, prenez soin de vous, prenez soin des vôtres, prenez le temps de prendre le temps...
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Le temps arrêté

Touchant et profond portrait d'une relation mère/fils, Le temps arrêté est un roman surprenant à mi-chemin entre l'hommage littéraire et l'explication de texte déguisée. Qu'on aime ou non Proust, qu'on ait ou non lu "La recherche", sa "présence" n'est jamais gratuite (à part peut-être l'espace d'un chapitre, mais nous y reviendrons plus tard) et se justifie sans faire de l'ombre aux personnages de R.Apté. Le lien entre ces deux protagonistes, on le devine très vite conflictuel, tendu. L'auteur a l'excellente idée de ne pas trop en dire, de resté flou même lorsqu'il donne des indices sur leur passé commun, pour que le lecteur puisse imaginer, y placer, ce qu'il souhaite et ainsi faciliter l'identification. Parce que la fin de cette mère malade est proche, on pourrait imaginer que leur différent ne trouvera jamais vraiment d'issue, mais c'est sans compter l'intervention de Proust, par l'intermédiaire de la lecture de La recherche, qui vient faire tiers dans leur relation.



Ce tiers est sujet à confronter des regards, matière à crever des abcès. Après avoir repris son fils sur sa prononciation et ses défauts de lecture, sur sa forme à lui, on rentre progressivement dans la forme de "La recherche", et dans le fond, surtout. Dès lors, l’œuvre de Proust vient poser un éclairage nouveau sur ce duo mère/fils, sur leurs valeurs communes, les nuances ou même les différences qui vont les rapprocher, à la façon d'un filtre révélateur. A travers la lecture qui semble maintenir cette femme en vie, l'auteur aborde en filigrane le pouvoir presque magique de la littérature, voire ses vertus soignantes (à moins que ce ne soit le féru de bibliothérapie que je suis qui aime y voir cette interprétation). Qu'il s'agisse de Proust ou d'un autre auteur, on peut tous se reconnaître à travers le propos du narrateur dans l'impact qu'une lecture a pu avoir dans notre vie.



Proust n'est pas qu'un élément de l'histoire ; il semble avoir aussi influencé l'écriture de Richard Apté, qui lui emprunte son style minutieux pour capturer avec émotion et détails parfois des instants aussi courts qu'intenses : l'angoisse aseptisée des hôpitaux, un geste bref mais tendre de salut sur un pas de porte... Peut-être moins fortes, cependant, sont les évocations du passé, parfois trop concrètes pour émouvoir vraiment (là où un autre écrivain très Proustien, André Aciman, excelle littéralement, par exemple). Au fil de son roman et avec celui de Proust en miroir, R.Apté distille sa propre réflexion sur le temps qui passe et sur sa notion subjective, presque fantastique.



Il n'y a que lorsque "La recherche" prend trop le dessus sur l'histoire, lors d'un chapitre qui survient au deux tiers du livre, que le lecteur non proustien peut malheureusement perdre un peu le fil : le narrateur, dans la stricte analyse de texte, tourne en rond sur l'écriture de "La recherche du temps perdu", alors que la vraie richesse du roman dans le roman, c'est dans ce qu'elle apporte de plus-value à cette relation mère/fils! Malgré cette petite inégalité, Le temps arrêté reste un premier roman très marquant par son audace et l'émotion qu'il dégage. Les dernières lignes, comme une métaphore du titre, viennent boucler la boucle entamée au début de la lecture, faisant de ce temps un cercle sans fin...



En bref : Un roman touchant qui utilise à bon escient l’œuvre de Proust comme révélateur des aspérités d'une relation mère/fils forte en émotions. Le temps arrêté, à la fois réflexion sur le temps qui file et sur la force de la littérature, pourra plaire qu'on soit ou non un lecteur du grand Marcel...
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Le temps arrêté

Ce récit de l'amour absolu d'un fils pour sa mère, au point de vouloir prolonger sa vie grâce à la lecture, m'a bouleversée. Un défi acharné contre l'inéluctable, porté par le chef d’œuvre de Proust, et que j'ai lu d'une traite. Je voulais savoir.

Cette mère et son enfant avaient vécus seuls dans une relation fusionnelle. Elle avait tout planifié pour lui -une carrière d'avocat, le piano, le mariage- et lui, suivait depuis toujours la voie qui lui était tracée. Jusqu'à la découverte de ce livre qui va balayer tous les projets, toutes les espérances. Dans les dernières heures de sa vie, condamnée par les médecins, elle cherche à comprendre ce que contient ce roman qui les a séparés douze ans plus tôt et lui demande de lui lire. Un livre impossible à lire en si peu de jours. Mais l'impensable se produit, de jour en jour la lecture recule l'échéance, entre le fils et le temps s'engage une course aux limites de l'épuisement et de la folie. Un seul mot d'ordre : prolonger cette lecture par tous les moyens. Une expérience qui va ébranler toutes leurs certitudes, et les faire se retrouver après les avoir séparés.

Je relirai le roman de Richard Apté pour en savourer l'écriture poétique, les passages piquants et pleins de tendresse. Le propos est grave, les questions essentielles, mais le ton, très juste, n'en est pas moins empreint d'humour. Un questionnement sans fard, une quête de sens à travers une épreuve que beaucoup d'entre nous ont déjà connue. Un texte poignant sur la puissance des mots, qui donne envie de lire Proust.

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Le temps arrêté

"Elle n'en a plus que pour une semaine".



La sentence du médecin tombe comme un couperet. Afin de réaliser la dernière volonté de sa mère, le narrateur de l’histoire met sa vie en suspens pour venir, chaque jour, voir sa mère et lui faire la lecture de ce monument de la Littérature Française qu’est La Recherche du Temps Perdu de Marcel Proust. Une semaine pour lire plus de 4200 pages ? Il est prêt à le faire pour sa maman qu’il aime tellement.



Les heures et les jours passent, les pages se tournent, les tomes se referment, et sa maman est toujours là. Comment est-ce possible ? Par quelle magie La Recherche réussit-elle à maintenir sa mère en vie ? Fasciné, heureux, et en même temps, angoissé, appréhendant le jour où il devra mettre un point final à sa lecture à voix haute – chaque nouvelle page lue étant comme une unité de temps perdue -, le narrateur parvient à trouver un stratagème pour obtenir quelques « bonus » de vie…



Je vous laisserais le découvrir en vous emparant de ce roman plein d’émotions, plein de l’amour infini d’un fils pour sa mère, portée par une écriture singulière, musicale, qui ne tombe jamais dans l’odieux écueil du pathos.
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