Citations de Robin Bielman (26)
Bref, j'étais là, à déambuler dans la boutique, quand je me retrouve à longer une allée dans laquelle rien ne m'intéresse. Je ne sais absolument pas pourquoi je suis dans cette allée mais en plein milieu, sur le côté gauche, à hauteur de regard, se trouvent des balles de ping-pong par paquets de six. Il y en a des blanches, des jaunes... et des roses.
Immédiatement, mes pensées volent vers Teague. Le rose semble être sa couleur. Il faut que je les lui achète et que je les lui apporte. Parce que je dois jouer au ping-pong avec elle. Aujourd'hui même.
C'est pourquoi je me trouve en cet instant sur son seuil un vendredi soir, avec l'espoir qu'elle ait envie de jouer. Avec mes boules, pardon, mes balles – quoique je n'aie rien contre la première option.
Elle dit que les cœurs se brisent mais qu’ils finissent par guérir. Alors comment est-ce possible que je n’arrive pas à oublier la vision du corps sans vie de Joe ? Ses lèvres bleuies ? L’odeur de son savon mêlée à celle de la tequila et du chlore, et l’atroce supplice de le tenir dans mes bras, écrasée d’impuissance et de culpabilité ? Jamais je n’aurais dû l’emmener près de la piscine cette nuit-là. Si nous étions allés n’importe où ailleurs, il serait encore en vie.
– Sérieusement, depuis quand on peut se permettre de parler de « baise » à la radio ? s'étonne Harper à voix basse.
Elle est appuyée au comptoir du fond, les bras croisés sous sa poitrine, si bien que celle-ci remonte encore plus qu'à l'accoutumée.
– Depuis que ça sonne bien mieux avec l'accent anglais ? repartis-je.
J’ai une idée précise de mon avenir, et il n’inclut pas une relation. Je compte tracer mon propre chemin, jouer selon mes propres règles, et avoir un énorme succès par mes propres mérites.
Je ne crois pas au coup de foudre, mais toutes ces autres émotions qui vont de pair avec ? Je les ai toutes éprouvées cette nuit-là. C’est pourquoi je l’ai repoussé dès le lendemain matin. Je pourrais tomber folle amoureuse de ce type, et c’est la dernière chose que je veux.
Quelle importance, que je t’apprécie ou pas ? Parce que nous avons couché ensemble ? J’ai un scoop pour toi : il n’est pas nécessaire d’apprécier quelqu’un pour coucher avec !
La friction n’est pas qu’hostilité, cependant. Il y a un courant sous-jacent de tension sexuelle, ce qui rend ces étranges rapports que nous entretenons désormais encore plus frustrants. Je n’aspire à aucun engagement de sa part, juste un peu de plaisir – chose qui manque cruellement à ma vie ces temps-ci.
L’attirance, ça se présente sous différentes formes, dimensions et manières. Ça me va. J’ai une mère et quatre sœurs aînées, et elles m’ont appris à regarder au-delà des apparences en ce qui concerne les femmes. Soyons honnêtes, cependant : quand un type n’a pas pris son pied depuis longtemps, il ne cherchera guère plus loin que sa première impression.
Mieux vaut cela qu’attirer une attention importune sur mes émotions. Je sais que cette histoire de robe n’est qu’un détail dans le grand ordre de l’univers mais, parfois, ce sont ces détails qui nous marquent le plus.
Je suis du genre à faire des vagues, pas des affaires. J’ai besoin d’air frais, de soleil et de chlore pour respirer. Lui croit que j’ai besoin de lui, ce qui est complètement faux, mais quand bien même, il s’impatiente. J’adore mon père mais, si nous devions avoir une relation professionnelle, je finirais par le détester.
Flirter ressemble beaucoup au sport. Il y a une phase d’apprentissage, de la compétition, des victoires et des défaites, beaucoup de boulot et du désir. Plus important, il est essentiel de connaître ses limites. Vous pensez ne pas savoir vous y prendre ? Observez et apprenez. Vous vous sentez à côté de la plaque ou complètement hors jeu ? Tout ça, c’est des conneries !
Mais voilà : allumez un type avec un langage corporel qui hurle que vous voulez baiser tout de suite, et c’est probablement tout ce que vous ferez. Ne vous méprenez pas : flirter, c’est sexy, mais est-ce réellement vous qui le branchez ? Non. L’unique chose qui le branche, c’est d’introduire sa branche à lui dans votre nid douillet.
Je sais comment satisfaire une femme, et rien ne me rend plus heureux que d’offrir des orgasmes multiples. Je me suis beaucoup entraîné depuis que mon cœur s’est brisé en éclats il y a dix-huit mois. La première avec qui j’ai passé la nuit après que mon ex m’a plaqué pouvait à peine marcher le lendemain !
Dire que j’en étais fier serait un euphémisme. Je me donnais l’impression d’être Superman. Et ce matin-là, j’ai pris la décision de passer la décennie de mes vingt ans sans aucune attache.
Les discrètes ont besoin de savoir qu’elles peuvent, si elles le souhaitent, contrôler la situation.
Son amie lui dit quelque chose et, de nouveau, elle détourne les yeux.
Je devrais l’imiter mais je n’y arrive pas. Elle est telle une bouffée d’air frais alors que je n’ai fait que respirer des femmes marinées au parfum.
Nous, les hommes, sommes des créatures simples, mais les femmes adorent créer des complications là où il n’y en a pas.
Je ne saurais dire si c’est l’alcool ou son regard qui me fait frissonner, alors je détourne le mien avant de lui donner la satisfaction de déduire que c’est lui.
Même si j’ai accepté de travailler pour une femme que je ne suis pas sûre d’apprécier, j’en suis tout excitée. Mes amies et moi nous sommes plus d’une fois fait passer pour des mariées en grandissant, et je me suis déguisée en promise deux Halloween d’affilée. Je suis fascinée par les mariages et tout ce qui s’y rapporte.
À ma décharge, ce type était si canon que j’ai failli avoir un orgasme rien qu’à le regarder !
Ce n’est pas que je ne veux pas sortir, mais c’est hors de ma zone de confort. Je ne cesse de me répéter qu’être dans un nouvel endroit où personne ne connaît mon nom implique que je peux m’affranchir des contraintes que je m’impose et cesser de m’inquiéter de ce que pensent les autres, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Mon inexpérience a le don de se manifester quand je le souhaite le moins.
En quittant la maison, je me suis juré que dorénavant, je me débrouillerais seule. Fini le filet de sécurité. Fini de se laisser dorloter, nourrir, loger et blanchir. Fini de courir se réfugier dans les jupes de maman à la moindre difficulté.