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Critiques de Rod Valambois (52)
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Mal de mère



Rodéric, petit garçon de 9 ans, vit une enfance paisible, auprès de ses parents, de son frère aîné et de sa petite sœur, dans un pavillon de province. Certes, son père est autoritaire et un brin austère, souvent absent ou occupé par son métier en rapport avec les livres ou par sa fonction de maire. Mais, sa mère, elle, s'occupe à merveille de toute la famille. En plus de son métier d'institutrice en école maternelle, elle gère la maison parfaitement, que ce soit la lessive, le ménage ou encore la cuisine, domaine pour lequel elle consacre beaucoup de temps. Depuis quelque temps, elle s'astreint un régime, ne mangeant plus qu'un yaourt au dîner. Mais, un soir, un simple plat de pâtes posé sur la table attend les enfants et le papa. Claudette, elle, monte se coucher, exténuée. Appelé au domicile, le médecin lui prescrit un appareil qui va enregistrer les battements de son cœur toute une journée. C'est alors que la petite Vanessa fait une remarque qui va bouleverser et frapper Rodéric : Maman est alcoolique. L'air bête, le jeune garçon va découvrir qu'il est le seul à ne pas s'en être rendu compte...



Rodéric Valambois retrace, avec cet album, son enfance au cœur d'une famille dévastée par l'alcoolisme de sa mère. Découpé en séquences quotidiennes, il dépeint, avec réalisme et beaucoup d'émotions, la maladie qui, peu à peu, ronge sa maman. De la découverte des bouteilles cachées ici et là aux multiples chutes de sa maman en passant par les phases de colère ou encore aux tentatives de soin, l'auteur tente de comprendre aussi bien ses réactions, que celles de sa mère ou de son entourage, de ses yeux d'enfant. Un enfant qui ne comprend pas sa maman et qui, aujourd'hui adulte, porte un tout autre regard sur celle qu'il a aimée. Un récit profondément intime, qui ne juge pas et ne verse jamais dans le misérabilisme.

Un témoignage d'une grande justesse, sincère et poignant.
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Mal de mère

La réussite de ce roman graphique sur un sujet souvent tabou l'alcoolisme féminin, vient de la volonté de Roderic Valambois de raconter ce drame journalier à hauteur d'enfant (comme l'a fait si bien Riad Sattouf avec « L'arabe du futur »). Le quotidien qui devient pesant, les disputes, la prise de conscience, le découragement qui prend vite la place d'un semblant d'espoir malgré les tentatives de sevrage. Que les rechutes sont aussi terribles pour l'entourage que pour la malade. Que l'alcoolisme est une maladie, si difficile l’acceptation soit-elle. Scénariste mais aussi dessinateur, Roderic Valambois signe une bande dessinée courageuse aussi touchante que réussit.
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Mal de mère

Mal de mère.

L'habile jeu de mot que voilà pour un bien sombre récit.



Celui du petit Rodéric et de toute sa famille, avec un focus appuyé sur Claudette, la maman, et sa terrible dépendance alcoolique à l'origine de conséquences dévastatrices sur l'ensemble de la maisonnée.



Ni juge, ni moralisateur, Mal de Mère s'égrène au fil des ans qui passent et des bouteilles éclusées qui annihilent toute velléité de bonheur familial.



Rodéric raconte ce qu'il connait bien puisque cette déchéance maternelle, il l'a côtoyée au quotidien.

Ce poison éthylique, ce labyrinthe de souffrances duquel on semble ne pouvoir (ou vouloir) s'échapper et qui voue tous les acteurs présents à un enfer sans nom.



Ce tableau évolue sur près de deux décennies, rythmé par un paternel de plus en plus désabusé, une mère qui n'aura de cesse de s'apitoyer sur son propre sort et des enfants, devenus grands, témoins impuissants d'un naufrage quotidien, d'un long suicide assisté au porto que rien ne saura conjurer.



Le trait, tout comme l'encrage grisé, ne sont pas les principaux attraits de ce récit, on va pas se mentir.

Non, l'intérêt réside en cet interminable déclin familial et l'interaction verbale et physique qui en découle.



Bukowski, qui ne tétait pas que des glaçons, faisait pourtant preuve d'une étonnante lucidité à son propos : « C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose. « 



Mal de Mère, triste et glaçant, avec ou sans glaçons...
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Mal de mère

L'alcoolique est une personne malade, comme le dépressif. Il ressent un mal-être diffus, une tristesse, une saloperie qui le bouffe de l'intérieur, lui fait mal. Une douleur à anesthésier, vite, n'importe comment.

Le dépressif qui demande de l'aide peut avaler des petits cachets tout propres, à heures fixes, il y a des gentils docteurs qui font tout pour, et aux frais de la princesse Sécu, en plus.

Pour l'alcoolique, c'est plus compliqué, surtout si on est mère de famille, si on a une image à entretenir - institutrice, épouse du maire. Il faut ruser pour acheter de l'alcool, le planquer



L'auteur raconte ici sa jeunesse aux côtés d'une mère alcoolique. Son regard est celui d'un enfant qui souffre de la situation : - en gros, un environnement traumatisant et toxique.

Regard a posteriori d'un homme qui a souffert, qui souffre encore et qui condamne, parce qu'un enfant croit qu'une mère peut choisir quelle genre de maman elle est, fée ou sorcière.



L'album est d'autant plus triste qu'on est partagé, en le lisant, entre la souffrance de la mère - cette femme émeut autant qu'elle agace - et celle de l'enfant ; chacun est dans son monde, aucun ne peut soulager l'autre. Le fils qui condamne le comportement maternel, même devenu adulte, la mère qui n'a pas la force de s'occuper des autres, ni même de leur montrer de l'amour, c'est déjà trop dur pour elle de tenir, de rester en vie jour après jour ; l'alcool aide, mais mal, il détruit autant qu'il colmate les brèches...

Après ces mots : « Ma mère est morte, je n'ai jamais su pourquoi elle buvait. » (et elle ne le savait pas plus que lui, tout le drame est là), un soulagement en rabat de 4e de couverture avec ces paroles de pardon : « Je me suis longtemps demandé comment ma mère avait pu imposer cela à ses enfants. C'est quand je suis devenu papa à mon tour que j'ai réalisé que je m'étais trompé. Elle n'était pas seulement ma mère, elle était aussi une femme, une épouse, une institutrice. Je ne l'avais jugée que comme mère, alors que c'est d'abord à elle-même qu'elle avait infligé tout cela. Même si je ne sais toujours pas exactement pourquoi elle a lentement mis fin à ses jours, certains événements me sont apparus sous un autre angle. Car à mon tour je ne suis plus seulement un fils, mais aussi un homme et un père. »



Poignant.
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Mal de mère

Mal de mère…



Ce mal de mer... Vous savez, lorsque le comportement du bateau vous semble illisible, ce qui a pour effet de ne pas contrôler les sensations reçus... Sensations qui vous donne le vertige et la nausée. (Nausée venant du mot "Naus" en grec ancien signifie navire)

De plus, la maison d'édition Quandrants dispose d'une jolie petite boussole incrustée dans son nom.



Ce roman graphique est pour moi comme une chavirement qui me ramène avec turbulences sur les côtes du passé. Cette tristesse, incompréhension et solitude qui ronge lentement et qui vous fait devenir adulte un peu plus vite, un peu plus fort.



Ici, nous sommes embarqués sur un navire qui donne le mal de mère.



Nous suivons ce jeune garçon de neuf ans, Rodéric, ainsi que sa famille.

Famille ou règne le désamour et dans lequel il n'est pas du tout armé pour ce monde qui s'effondre.



La mer est toujours calme avant la tempête...



Des enfants embarqués sur un bateau devant affronter les bourrasques avec le vent de face.

Et lorsque le vent se lève, il faut bien se tenir... garder fermement les mains sur le gouvernail pour ne pas vriller.

Parce que les vagues font tanguer le navire, comme l'alcool fait lui aussi tanguer. On s'accroche comme on peut.



Ces enfants encaissent tous. Certains jettent une bouteille à la mer (mère) sans être entendu ni écouté.



Pendant que la mère boit la tasse et s’épuise, ce sont les proches qui trinquent et qui manquent d'air.



Avoir une mère alcoolique, c'est avoir peur au quotidien. Cette boisson qui pour certains aide à faire la fête et qui pour d'autres, aide à s'enterrer dans un gouffre un peu plus chaque jour.



La majorité du temps, la personne alcoolique est aidée, mais les enfants et conjoints ne sont pas toujours entendu car maintenu la tête sous l'eau.



Parce que oui, ma mère buvait pendant que c’était moi qui guidais le navire familial du haut de mes 8 ans. Seule avec un petit frère de 5 ans.



En tant qu'enfant, avoir un parent alcoolique, c'est comme avoir la nausée en permanence causée par le mal de ‘mère’...



Parce que le pire, n’étant pas tant les effets de l’alcool produit sur le parent, mais les gestes, comportements et paroles qui en découlent. Cette culpabilité qui nous fait ressentir que c'est de notre faute.



À travers cette bande dessinée, on s'aperçoit que nous sommes beaucoup à avoir traversé à plusieurs reprises ce genre de tempête.



Aujourd'hui, j'ai amarré le navire pour descendre sur la terre ferme en prenant la décision de continuer d'avancer plutôt que d'y rester noyé. La tempête est finie, le mal de ‘mère’ a réussi a se dissiper en laissant place à un ciel bleu et une mer calme.



Cette critique est intime et sincère. Je me le permets, parce que je sais qu’ici, nous sommes bien entourés sans aucun jugement.



J’espère avoir mis en avant la force de cet auteur. Un courage d’avoir mis sur papier ce sujet tabou.



Un sujet pour lequel je n’hésite plus à parler ouvertement. Parce que en parler permet de faire écho chez d’autres personnes concernées. Ce sentiment de savoir que d’autres vous comprennent peut réchauffer un cœur.



Grâce à ce livre, j’ai également appris et compris quelque chose de très important au sujet de la famille qui sait, mais qui ne fait rien.



Alors, sincèrement, un ÉNORME merci à l'auteur, Rodéric Valambois, que j’applaudis fortement d'avoir retranscrit son histoire. Un témoignage de ce mal de mère qui m'émeut et me touche intimement en plein cœur et qui a réussi à le rendre plus léger.
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Mal de mère

Mal de mère est une BD en noir et blanc très émouvante sur le thème de l'alcoolisme. Ce sujet est toujours dur car l'on sait combien cette maladie est difficile à combattre . Elle est dur pour celui qui en est atteint mais aussi pour l'entourage qui vit et subit la destruction de l'être aimé.

Ici Rodéric Valambois nous livre une partie de ce que lui-même en temps qu'enfant a vécu auprès de sa mère devenue au cours du temps alcoolique.

Cette BD est très émouvante car l'on voit la destruction de sa mère mais aussi de la famille. A travers les yeux de Rodéric enfant, on perçoit toute l'ambiguïté mais aussi et surtout l'impuissance devant cette maladie. Comment faire pour aider mais aussi pour comprendre ?

On est pris dans un tourbillon d'émotions. Rodéric Vallambois arrive à transmettre ce qu'il a pu endurer , son sentiments de culpabilité, son incompréhension, sa honte mais aussi sa colère, parfois enfouie en lui, envers les commerçants vendant de l'alcool mais aussi envers sa mère. Il n'y a pas de fioritures, il nous livre son vécu quotidien ainsi que celui de ses frères et soeur, de son père et de sa mère, le ton est juste, sincère ce qui rend la lecture d'autant plus poignante.

Par de petites phrases comme, "je suis désolée... je ne peux plus... je n'y arrive plus..." l'auteur nous évite d'être trop dans le jugement, il nous montre ainsi la souffrance de sa mère , même si l'on ressent de son côté une certaine forme d'agacement.

Les dessins sont tout autant émouvants, la colère est très bien rendue, on voit à plusieurs reprises Rodéric criant, laissant échapper sa rage, sa douleur.

C'est une BD bouleversante .

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Mal de mère

Si l'alcoolodépendance est désormais bel et bien reconnue comme une maladie à part entière, pour les familles qui voient l'un de leur membre sombrer dans la dépendance, l'acceptation n'est pas toujours évidente. Avec « Mal de mère » Rodéric Valambois nous livre un témoignage bouleversant de sa propre enfance, marquée par l'alcoolisme de sa mère. L'auteur revient sur cette période douloureuse en tentant de ne rien occulter ou édulcorer : il dépeint les membres de sa famille sans complaisance, parfois même avec une certaine dureté, et ne cherche pas à s'épargner lui-même. Loin de tenter de se présenter sous un jour favorable, il s'attarde au contraire sur tous les moments où son égoïsme et sa colère ont pris le dessus et ont pu retarder sa prise de conscience de la gravité de la situation. Sa petite sœur lui apprenant que leur mère est alcoolique et que tout le monde est au courant depuis longtemps ; son refus d'aller la voir à l’hôpital même lorsqu'elle est au plus mal, les mots très durs qu'il a pu avoir à son propos ou à celui de son père... : les scènes de ce type ne manquent pas et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur ne se montre pas particulièrement tendre avec le petit garçon puis le jeune adulte qu'il était au moment des faits.



Cette rancœur, cette souffrante émanant de l'auteur et de son histoire, le lecteur ne peut qu'en être bouleversé et, quand bien même le comportement des membres de la famille se fait à tour de rôle plus ou moins discutable, on s'attache à chacun d'entre eux avec autant d'affection. On comprend bien la solitude et la fatigue de la mère qui doit tout assumer toute seule sans recevoir la moindre aide ou le moindre remerciement de son mari ou de ses enfants. Difficile également d'en vouloir à ces derniers, blessés par le comportement ou les remarques culpabilisantes de leur mère. Lorsqu'il devient évident pour le petit Rodéric que celle-ci a définitivement lâché prise, la rupture entre la mère et le fils est consommée : ils ne se parleront plus que pour se faire des reproches, parfois avec une violence presque insoutenable, et n'auront pas l'occasion de se dire au revoir. La rancœur de l'auteur n'est toutefois pas tournée que vers sa mère et on comprend vite que lui et sa famille ont beaucoup souffert d'un véritable manque de soutien, tant de la part de leur famille que des personnels soignants : le soin accordé aux patients atteints d'alcoolodépendance s'est certes amélioré depuis plusieurs années, mais les familles des malades, qui s'en occupe vraiment ?



Rodéric Valambois signe avec « Mal de mère » un roman graphique bouleversant dans lequel on passe par toute une palette de sentiments : incompréhension, espoir, peur, honte, culpabilité, colère... La descente aux enfers de cette mère aimante mais désespérément seule laisse au final l'impression d'un immense gâchis et c'est non sans tristesse que le lecteur referme cet ouvrage coup-de-poing. A lire !
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Mal de mère

Dans cette BD autobiographique, l’auteur raconte la lente descente aux enfers de sa mère alcoolique : chute, rechutes, cure(s) de désintoxication, hospitalisations...

Rodéric Valambois dépeint de sobre manière, soulignée en cela par des dessins en noir et gris, comment l’alcoolisme de sa mère a affecté et empoisonné sa jeunesse, ainsi que la vie de son frère, sa sœur et de son père (qui avait une santé fragile). Bien que discret, on ressent très bien sa souffrance et on comprend tout aussi bien ses vives réactions vis-à-vis de sa mère.

Sur un des rabats de la BD, l’auteur a écrit : « Même si je ne sais toujours pas exactement pourquoi elle a lentement mis fin à ses jours [...] »... c’est pourtant facile à percevoir quand on lit entre les lignes de ce récit.

Je ne suis pas Claudette, mais comme elle et beaucoup d’autres femmes, ma vie a ressemblé à celle de la mère de l’auteur : un travail, trois enfants, un mari malade, courses, lessives, repas à préparer... etc. Et si dans la monotonie de cette vie occupée qui ne permet guère des loisirs ni sorties, on n’est plus capable de voir la petite lumière sur l’horizon, il est facile de se laisser aller avec un petit verre pour la détente... voir deux... trois... et de sombrer.

Cet autobiographie, aussi forte que dure, qui rend parfaitement compte du mal que cette mère a fait subir à son proche entourage, m’a touchée !
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Mal de mère

Un témoignage poignant.

Le dessin est en noir et blanc, en lavis, l'ensemble est assez gris, parfois monotone. C'est un choix totalement justifié, c'est un témoignage tout en pudeur et en courage, triste, mais tellement fort. Rod nous raconte sa vie de famille, avec un père narcissique, autoritaire, manipulateur, et une mère soumise qui sombre dans l'alcoolisme. C'est l'histoire d'une déchéance, d'un abandon de soi-même, d'une famille où l'on ne sait pas s'aimer, d'une famille perdue. C'est raconté du point de vue de l'enfant de neuf ans, témoin, complice malgré lui, parfois lâche, parfois révolté, surtout impuissant devant le désastre. Ça m'a remué.

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Mal de mère

C'est une BD éminemment courageuse parce qu'elle aborde sans détour les tous petits détails du quotidien qui construisent patiemment la destruction massive d'une femme et sa famille.Eminemment courageuse parce que c'est son histoire que dévoile Rodéric Valambois. Mais peut-être que cette BD est également salvatrice,car mettre dehors, aux yeux de tous ce qui a gangréné une enfance par la part de silence et de honte qu'elle impose , est certainement libérateur. Alors oui, bien sûr, l'alcoolisme est une maladie terrifiante et peut-être plus encore au niveau social pour une femme, une mère, une fille, et le jugement moral n'est qu'une condamnation supplémentaire...Pourtant l'incompréhension qu'elle génére,les comportements qui en découlent tant chez l'alcoolique que ses proches, cette propension du malade à projeter sur autrui,y compris sur les êtres les plus aimés sa culpabilité, sont de l'ordre de l'insoutenable.Alors j'avoue que ma compassion a été toute entière pour ce petit garçon...
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Mal de mère

Témoignage de Rodéric de l’âge de neuf à 20 ans, vivant dans le quotidien d’une mère alcoolique. Le ton est juste, émouvant, tout en sincérité. Il y a d’abord le dénie, puis les disputes des parents, les hospitalisations, le manque de dialogue, puis le rejet de cette femme alors qu’il se pense adulte et enfin le père qui n’a pas été mis dans la bonne case. L’histoire est tellement prenante qu’on en oublie que c’est une BD (dessins en noir et blanc) ou parce qu'ils vont si bien ensemble ? Les deux dernières pages et le 3ème de couverture sont poignantes. Une belle réussite au titre si bien choisi !



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Mal de mère

Dimanche après midi a regarder tomber la neige, et après deux BD qui ne m'ont pas enthousiasmer, je me lance dans une troisième : un pavé. Pas tout à fait pris au hasard : elle était dans la sélection Cezam il y a deux ans, donc ça doit être bien. Je ne sais pas de quoi ça parle, je verrai bien à la lecture.

On commence par la présentation d'une famille, ce qui a de plus normal. Page 25, la mère est fatiguée, j'imagine alors plein de maladies pour la suite de l'histoire. Page 32, la maladie est nommée : alcoolique. Je m'attendais pas du tout à ça, et surtout, ce n'est pas une maladie particulièrement présente dans toute la littérature que je lis.... Est ce parce qu'en France, notre culture vinicole nous empêche d'intégrer la gravité de cette maladie ??

Et pendant environ 200 pages ensuite, sous forme de petites histoires, on découvre la vie de cette famille si normale. Prise une à une, ces petites histoires pourraient presque être humoristiques tellement cela semble absurde. Mais j'ai ris jaune.

C'est très émouvant, et ça soulève beaucoup de questions.
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Mal de mère

Tangage et avis de tempêtes familiales. De l’extérieur, on ne remarque presque rien. Et pourtant, s’il l’on observe bien, on devine que Claudette, la mère, finit toutes les coupes de champ’ aux repas de fêtes, des cadavres de bouteilles cachés un peu partout dans la maisonnée, et puis ces cris, ces querelles pour tout, pour rien. Plus tard, des séjours à l’hôpital. Quand les parents boivent, les enfants trinquent. De cette maxime, Rodéric Valambos en fait un roman graphique où il raconte avec le ton juste la descente aux enfers de sa mère et ses répercussions au sein de la tribu. Nier, s’opposer, aider ou se protéger. Chacun réagit comme il le peut.

Un dessin noir et blanc sobre, des dialogues bien sentis arrivent à dire les choses sans glisser dans le pathos, ni tomber dans le pathos ou la caricature. Valambos trouve la bonne distance pour affronter une réalité, sans renier ses propres faiblesses et son amour pour sa mère. Chapeau bas.

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Mal de mère

Il est des sujets que, personnellement, je n’ai pas beaucoup rencontrés en bandes dessinées. Des sujets sérieux, et un peu tabou. L’alcoolisme en fait partie. Alors forcément, quand j’ai trouvé cette bande dessinée dans les rayonnages de la librairie, elle a attiré mon regard. J’ai beau savoir que la bande dessinée est aussi un bon moyen de traiter de sujets graves, c’est toujours un peu surprenant de voir un tel sujet associé à des illustrations pas forcément aussi graves que le texte en lui-même.



Mal de mère, ici, c’est l’histoire de Rodéric, un petit garçon qui grandit, dans sa famille, avec un papa, une maman, son grand frère et sa petite sœur. Une famille en apparence normale, sauf que rapidement, la maman sombre dans l’alcoolisme. Et on assiste à sa déchéance. On voit la situation empirer de pages en pages. On ne peut qu’être médusé devant la conduite de cette maman, d’autant qu’on ne comprend pas vraiment comment et pourquoi elle en est arrivée là. On peut même être choqué en voyant qu’en fait, elle n’essaie pas vraiment de s’en sortir. Et on ne peut que compatir à ce que vit le petit Rodéric. Parce que ça ne doit pas être évident quand même.



Niveau illustration, rien à redire. C’est sobre. Le noir et blanc apporte une certaine gravité qui colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire. Ce n’est certes pas du dessin hyper réaliste, mais ça passe. Ca permet d’aborder le sujet qui est déjà assez lourd sans qu’on ait trop l’impression d’avoir une chape de plomb au-dessus de la tête.



En résumé, c’est une bonne bande dessinée, que j’ai beaucoup appréciée et que je conseillerai sans problème à ceux qui veulent lire des choses sur l’alcoolisme.

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Mal de mère

Plus je lis de roman graphique, -depuis le début de cette année seulement- plus je suis admirative du talent de leurs auteurs.



RODERIC VALAMBOIS, avec "mal de mère", un titre que je trouve magnifique, un habile jeu de mot qui m'a touché, ne fait pas exception.



Son histoire, l'histoire de cet enfant de 9 ans qui subit avec son père, son frère et sa soeur l'alcoolisme de sa mère.



L'auteur y décrit très bien la destruction physique et psychologique de sa mère et l'impuissance du reste de la famille.



Les dessins en noir et gris soulignent les moments difficiles, la honte, la rancoeur, l'amertume, la tristesse mais aussi la colère.

Je pense qu'il a fallu beaucoup de courage -et certainement beaucoup de temps- pour relater cette addiction insidieuse vécue au sein de son foyer.



tout est tellement vrai ! tellement sincère ! cette BD m'a bouleversée au plus profond de mon être.



Cette biographie sans filtre est une réelle réussite. Merci à RODERIC VALAMBOIS pour son courage et merci aux lecteurs de Babelio de me l'avoir fait découvrir.



Si vous avez d'autres romans graphiques à me conseiller, je suis preneuse. Merci
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Mal de mère

Rodéric a neuf ans. Auprès d’un père happé par son travail, dur et peu disponible pour sa famille, une petite sœur qui cherche sa place, un grand frère en pleine crise d’adolescence, la mère semble être une figure centrale, le repère et pilier du foyer où elle gère les enfants et passe sa journée à faire le ménage.





Mais Rodéric grandit et se rend compte que sa mère est alcoolique. De la stupeur de la découverte à l’évidence, puis à la culpabilité, Rodéric passe par tous les sentiments, et décrit dans cette bande dessinée volumineuse, au dessin sombre et au texte dense, la descente aux enfers d’une femme et de sa famille.



Petit à petit l’image de normalité se fissure. La douleur des proches, des enfants, est palpable, la honte, la culpabilité. Les détails s’enchaînent et montre la terrible réalité de cette maladie.



Cette histoire réellement poignante, c’est celle de l’auteur, qui signe ici une sorte d’autobiographie, après des oeuvres de fiction.



Un livre sombre et beau, cruel et très dur mais réussi. Une lecture que je recommande, même si elle est difficile.
Lien : https://familytripandplay.wo..
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Les enquêtes d'Andrew Barrymore, tome 1 : Old..

Je ne serai pas le plus fervent supporter de cette bd qui se situe tout juste dans la moyenne. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'attrait aussi bien dans le dessin trop classique que dans le scénario à rebondissement. Il faut dire que je ne suis déjà pas adepte des bd moisies: celle-ci n'avait pourtant aucune raison de l'être au vu de l'année récente de parution. C'est franchement un peu gentillet et trop conventionnel. Cela pourra plaire à un jeune lectorat.



Pour autant, je dois dire que la solution au meurtre du second tome paraissait évidente pour peu que l'on regarde bien tous les détails. J'aime également le cadre du western pour mener des enquêtes policières. C'est dommage de ne pas avoir suffisamment dosé l'intrigue qui part dans tous les sens en multipliant les fausses pistes. Et enfin, c'est sans comparaison avec l'excellent Lincoln que l'on préfèrera très nettement.
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Mal de mère

Récit autobiographique de l'enfance de l'auteur.



Comment on réagi quand on a 10 ans et que l'on réalise que l'un de ses parents est alcoolique? L'auteur exprime très clairement tous les sentiments par lesquels sa famille est passée, parfois contradictoires, sans pudeur. Il ne nous épargne rien, tout comme la vie ne lui a rien épargné.



Les dessins en noir et blanc renforcent le sentiment de malaise et de colère, et soulignent parfaitement le propos tellement difficile et encore tabou de l'alcoolisme, notamment l'alcoolisme féminin.







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Mal de mère

"Mal de mère" est une BD que j'ai piochée au hasard dans un bac "coup de coeur" de ma bibliothèque.

N'ayant pas lu le résumé avant, ce fut une découverte. Certes, le titre me parlait un peu, j'imaginais bien que l'histoire n'allait pas être réjouissante mais voilà pas plus.

Les dessins sont ronds, simples, et crayonnés sur tons de gris.

Le sujet est difficile mais j'ai aimé cette BD.



Il s'agit donc d'une histoire douloureuse, une histoire vraie, celle de l'auteur, d'où une empathie de ma part assez rapide.

Il nous raconte son quotidien et celui de sa famille lorsqu'il avait neuf ans. Un quotidien plutôt difficile puisque sa mère est alcoolique.

Rod Valambois nous explique avec ses yeux d'enfant la dure réalité, la déchéance de sa maman qu'il aime, qui selon lui a tout pour être heureuse et qui ne saisit pas les raisons de son alcoolisme. Il ne comprend pas, sa famille n'a pas le profil :  une maman institutrice qui assure aussi à la maison, un père prof d'histoire et romancier, un frère ado, une soeur timide, enfin une famille assez banale, "bien" sous tout rapport, sans problème apparent et qui par conséquent ne  présage nullement  l'arrivée de cette maladie. Car oui l'alcoolisme est une maladie, un mal qui ronge la personne concernée mais également son entourage ; une pathologie qui n'a pas besoin de profil particulier pour déverser son venin.



J'ai souvent été tiraillée entre la mère et le reste de la famille. J'avoue, j'ai parfois été agacée par le comportement de la mère. Et en réfléchissant à ce sentiment coupable, je me suis dit pourquoi choisir un camp ? La maladie est la seule coupable. Le déchirement de la famille, le mal-être de cette femme, tout ceci est tellement triste et douloureux.

En tout cas, ce jeune garçon m'a beaucoup émue.

Il est assez rare de voir des histoires d'alcoolisme féminin et encore plus lorsqu'elles sont racontées du côté enfant. Celle-ci est très bien relatée et je vous encourage à la découvrir.

Le bac "coup de coeur" de ma bibliothèque de quartier portait bien son nom.



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Mal de mère

L'alcoolisme est un mal dont on entend beaucoup parler, que tout le monde "connaît" sans pour autant le connaître réellement. Il y a un univers entre ce que l'on imagine et ce qu'il se passe réellement dans un foyer qui souffre de l'alcoolisme de l'un de ses membres.

Et il fallait au moins l'avoir vécu pour le raconter et l'illustrer avec autant de justesse que le fait Rodéric Valambois.

Il nous livre un roman graphique sans concessions pour parler de l'alcoolisme de sa mère et de l'impact de ce dernier sur sa famille : son père, fragile et accaparé par ses obligations, son frère et sa petite sœur. Avec ses yeux d'enfant, puis de jeune adulte, il revient sur les moments marquants de cette enfance en partie gâchée.

Le narrateur porte un regard très dur sur sa mère, mais aussi sur son père, sur ses proches, sur le système médical, sur lui-même. Il n'essaye pas de se présenter comme une victime innocente ; il montre aussi ses failles, ses moments de colère ou de faiblesse, les paroles blessantes qu'il a pu avoir envers sa mère, ,... etc. On le trouve dur, peut être injuste, voire ingrat,... et pourtant on le comprend ! On déteste un peu cette mère qui semble ne pas avoir la volonté de s'en sortir, ne serait-ce que pour ses enfants.

Et pour autant, ce livre n'est pas la lapidation de la mère non plus. Quelque part on la connaît tous, cette Claudette, cette femme épuisée par son travail, ses enfants, son mari absent mais dirigiste, son manque d'indépendance, son besoin de reconnaissance... On la comprend, elle aussi, de vouloir une échappatoire à ce quotidien consacré exclusivement aux autres et si peu à elle-même. Quand, encore aujourd'hui, les femmes reçoivent l'injonction d'exceller, qu'il est encore si peu concevable qu'elles puissent échouer dans leur rôle de mère, on ne peut qu'imaginer la détresse de cette femme de se voir sombrer petit à petit aux dépends de ses obligations, de son entourage et d'elle-même.

Rodéric Valmbois, dans cette BD, parvient parfaitement à exprimer cette ambiance complexe que crée l'alcoolisme d'un proche : l'incompréhension de chacune des parties, la colère, la honte, la pitié, le mépris,... Lorsque l'on a côtoyé ce mal de près, même si la situation est différente, et que l'on retrouve ce panel de sentiments que l'on a nous aussi ressentis, exprimés de façon si brute, mais tellement juste, on ne peut qu'être touché !





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Au Louvre

Dans quel roman d'Émile Zola peut-on lire une scène dans laquelle se déroule une visite du Louvre le jour du mariage de Gervaise et de Coupeau?

Au bonheur des Dames
L'Assommoir
Nana

8 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : louvre , musée d'art moderne de new york , Paris (France) , culture générale , littérature , peinture , peintre , cinema , adaptation , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

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