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Critiques de Roland Michaud (14)
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La dernière caravane : Pamir Afghan (1967-1971)

L’Afghanistan, ce pays qui est à nouveau dans l’actualité grâce aux Américains qui après 20 ans de présence passive laisse le pays aux crocs des talibans. Un pays pauvre et étrange composée d’une multitude de tribus et groupes ethniques disparates, d’une géographie accidentée, qui a longtemps suscité les convoitises de l’Union soviétique, La Chine et les Etats-Unis. Le jeu ambigu du voisin le Pakistan, qui soutient en sous-main les talibans, et les rivalités entre l’Inde et la Chine compliquant encore plus sa situation. Aujourd’hui ce pays livré à un futur incertain, et où malheureusement je ne pourrais probablement jamais voyager, j’ai voulu l’aborder par ce livre d’un photographe français qui y raconte son périple fin des années 60 , alors que le pays est gouverné par un roi, Mohammed Zahir Shah, au pouvoir pendant 39 ans , de novembre 1933 jusqu’à juillet 1974, la seule période où le pays connu la paix et la stabilité.

On partage ici l’expérience de Roland Michaud et de sa femme Sabrina.

Roland part une première fois seul photographier dans la région du Pamir, au nord de l’Afghanistan , dont aujourd’hui une grande partie est le Tdajikistan. Il y retournera avec sa femme pour accompagner une caravane, afin de vivre la légende des caravanes de chameaux qui se déplacent en hiver sur les rivières glacées.

Le second périple l’hiver 1970-1971, se révèle assez périlleux. Nous y serons témoins de l’endurance et de l’obstination des Kirghizes, pareille à leurs yaks, de l’importance d’un briquet qui vaut autant qu’un cheval par des températures de -20-40 degrés, des trois trésors de ce peuple nomade, le thé, le sel et le sucre, et feront connaissance de l’animal prestigieux du Pamir, le chameau de Baktriane. Un animal qui voyage à -20-40 degrés, et qui non seulement transporte trois fois plus qu’un cheval, mais fournit aussi lait, viande et laine. « C’est par l’épreuve que l’homme se révèle à lui-même », sera le bilan qu’en tirera Sabrina Michaud de ce voyage ardu, une réflexion que je rejoins pleinement. Aujourd’hui ces caravanes n’existant plus, ce livre a une dimension historique et symbolique pour le lecteur, voir spirituelle et qui les «  dépasse infiniment » pour le couple. Même si il ne révèle qu’un pan infime de ce pays, creuset de populations et de langues très variés, wakhis, kirghizes, pashtoune, tadjike, ouzbèke, turkmène, hazara, beloutche ....il nous donne largement une idée de la complexité géopolitique et sociale d’une contrée que les Russes et les Américains , sans oublier les Chinois et les Pakistanais en second rôle, ont sacrifiés pour leur propre dessein.



Le corbeau d’habitude je le hais

Mais tout de même ....ce matin

Sur la neige !

(Matsuo Basho)
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La dernière caravane : Pamir Afghan (1967-1971)

Superbe livre dans lequel le lecteur trouve presque tout ce qui concerne le voyage, la montagne, la poésie, la quête mystique, les relations humaines, la vie d'un couple, les rencontres inoubliables, le destin.



Roland et Sabrina Michaud ont laissé passer quarante huit ans avant de "trouver le temps d'écrire" ce récit de leurs deux voyages en Afghanistan, à la recherche des caravanes de chameaux qui empruntaient en hiver le cours des rivières gelées. Ils ont réalisé des milliers de photographies -- il faudrait un album maintenant dans lequel elles pourraient illustrer ce beau texte -- et ont laissé aller le temps pour mûrir ce récit magnifique.



Le premier voyage, de reconnaissance, est réalisé par Roland en septembre et octobre 1967 qui sent que le Pamir l'attend pour une aventure humaine bien plus profonde.



Et la grande aventure a lieu sur l'hiver 1970-71, Roland est accompagné de son épouse, Sabrina, ils écrivent à deux mains, deux coeurs, leur récit et, si le plus souvent, c'est Roland qui s'exprime, la contribution de Sabrina est de première importance, notamment quand elle raconte ses échanges avec les femmes kirghises et leur vie quotidienne.



Dans ce livre, le lecteur intègre avec eux cette grand caravane de dix-sept chameaux, sur la rivière gelée, à travers la steppe immense. Roland approfondit tout le mystère de la création au cours de ce périple, il est en recherche, d'une foi, d'une vérité et c'est dans le soufisme qu'il la trouvera.

Il rédige de très beaux poèmes au cours du voyage sur la rivière, la glace, le vent, les chameaux qui ajoutent à la dimension mythique et mystique de son récit.



Sa relation avec son guide, Mirza, m'a fait penser à celle de Peter Matthiessen qu'il raconte dans le léopard des neiges, on y trouve la même découverte de l'autre, la confiance qui s'installe, le respect, l'admiration, la difficulté à se séparer au terme du voyage.



L'unique photographie, celle de la première de couverture, est tout simplement parfaite, Roland en explique son tirage, les effets qu'il a voulu saisir, c'est une pure beauté, comme tout le livre.

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Le devisement du monde

Il existe des épopées mythiques faisant partie de la mémoire de l'humanité comme de l'imaginaire collectif, à l'instar de l'Épopée de Gilgamesh, de l'Iliade et de l'Odyssée. Mais le voyage dont il est question dans « le Devisement du monde » est un périple vrai, éprouvé dans la chair d'un homme et vu de ses yeux. Cet homme n'est nul autre que Marco Polo, explorateur et marchand vénitien, qui a parcouru le Proche Orient et l'Asie, vécu à la cour du grand Kūbilaï Khān, contemplé les moeurs et les merveilles de ces contrées éloignées. « Le Devisement du monde », parfois renommé « le Livre des merveilles », a été dicté par Marco Polo à Rustichello de Pise, qui l'a couché sur le papier en langue franco-vénitienne, alors qu'ils étaient tous deux emprisonnés à Gênes. Marco Polo y décrit les Hommes et les bêtes, les mers et les îles, les montagnes et les déserts, les cités et les royaumes, les us et coutumes, les lois et les croyances, les affaires administratives, guerrières et religieuses. C'est une farandole de merveilles qui prennent vie entre ces pages, nourrissant l'imagination de mille voyages, amenant le lecteur à s'interroger tout autant sur la diversité du monde que sur l'émerveillement perpétuel que l'on peut en retirer. Bien sûr, ce n'est que la vision d'un homme, avec toute la subjectivité, les biais culturels et les choix auxquels il a dû se soumettre en restituant ses expériences. Mais c'est un témoignage unique et précieux sur un monde aujourd'hui éteint.



Cette édition prestigieuse du « Devisement du monde », présentée par l'Imprimerie Nationale dans un bel écrin, est augmentée des commentaires et notes de René Kappler, philologue et historien qui a consacré dix années de recherche au « Devisement ». L'ouvrage est aussi agrémenté de cartes retraçant les voyages de Marco Polo, ainsi que de magnifiques photographies prises par Roland et Sabrina Michaud lors de leurs expéditions. Un livre somptueux à offrir en cadeau aux amateurs d'histoire et de voyages…
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Mousson

Je n'ai pas été aussi séduit par ce "beau livre" consacré à la mousson que j'aurais aimé l'être. Le sujet est passionnant et l'intérêt humain de ce qui est montré est indéniable. Il y a ainsi une belle humanité présente à travers ces pages, dans les sourires des enfants indiens par exemple. Le livre est découpé en chapitres chronologiques (avant la pluie, l'arrivée de la pluie etc..) et ponctué de citations en rapport avec le sujet traité (de Queneau ou Le Clezio par exemple)

J'ai été toutefois plutôt déçu par la qualité des reproductions photos, assez inégale dans le livre.

Un livre qui séduira donc les amoureux de l'Inde en partculier, mais pourra laisser sur leur faim les amoureux de livres d'art...
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Le devisement du monde

Ce livre est un récit de voyage rédigé par le célèbre marchand vénitien Marco Polo.

Ce dernier participe à la seconde expédition de son père Nicolo, et de son oncle, Mafeo, sur les routes de l’Asie qui les mèneront jusqu’à la cour de l’empereur mongol Kubilai Khan.



Son long séjour auprès du grand Khan lui permettra d’effectuer grand nombre de voyages, au cours desquels il découvrira différents peuples régis par des cultures et codes différents.

Ce livre narre une grande partie de ses voyages, rédigé initialement par Marco Polo sur la base de ses souvenirs alors qu’il était captif dans l’une des prisons de Gênes.



Le récit est entrecoupé de courts chapitres faisant chacun référence à un peuple rencontré, ou un fait – anecdote – vécu par le marchand vénitien.



Cette lecture a été pour moi longue et ponctuellement difficile du fait de certains points :

- beaucoup de noms de royaumes ont changé ou ont tout simplement disparu, et pour lesquels il m’a été fastidieux de visualiser l’emplacement des territoires à cette époque,

- le mode de narration particulier,

- la quantité pharaonique d’informations à intégrer, ce qui constitue également une force pour ce livre qui peut servir de base historique pour cette période même si certaines incohérences ont par la suite été détectées et mises en évidence dans les notes du livre.

Cependant, malgré la distance temporelle qui nous sépare de l’époque du récit, on s’imagine facilement au côté de Marco Polo, découvrant avec lui au fil de son avancée, ces territoires inconnus du monde occidental, ces cultures et ces modes de vie. Ceci ajoutant à la lecture un sentiment d’aventure au fil des pages.



La fonction première de ce livre lors de sa parution était de rendre une description plus ou moins complète du monde asiatique et de ses modes de cultures aux peuples européens.

Aucun autre récit de ce type n’est paru avant celui-ci, Marco Polo est le premier à rédiger des écrits concernant ces civilisations. Impossible donc de vérifier la véracité ou non des anecdotes et faits évoqués par l’auteur à l’époque de la première parution de l’ouvrage (même si une grande partie a pu être confirmé par la suite).

Par conséquent, et comme nous l’indiquent certaines notes ajoutées, la description rendue par Marco Polo nous apparaît logiquement subjective, certains passages pouvant être enjolivés, imaginés ou améliorés par M. Polo.



Compte tenu de l’époque, l’aspect religieux dans le récit occupe une place importante, et fait notamment ressortir les clivages entre les religions (catholicisme, islam, et les formes de bouddhisme de l’époque notamment). Et au cours de chaque description de nouveaux territoires, il est fait référence à la vie religieuse menée par le peuple rencontré.

Outre la description des territoires et de leur mode de vie, ce livre nous permet également d’en apprendre plus sur les luttes de pouvoir entre peuples de l’époque, ainsi que les nombreuses batailles dont les issues ont orienté les règnes des différents rois et la structure des territoires de l’empire des Khans.



En plus de l’invitation au voyage que m’a inspiré le récit de Marco Polo, lire ce livre au cours du XXIème siècle permet à chacun de se rendre compte de l’évolution de la pensée commune du monde occidentale entre cette époque et la nôtre. A travers l’un des premiers témoignages de voyages dans cette partie du monde rendu publique à l’Europe tout entière, et qui a notamment expliqué en partie les nombreuses expéditions qui en ont découlé.

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La Dernière Fée du pays d'Arvor, tome 1 : Folia..

Ce n'est pas la première fois que je lis ce genre d'histoire. Le scénario est plutôt convenu. Le ton de cette série est plutôt léger avec un esprit aventuresque de bon aloi. Cela ne va pas plus loin question "profondeur" des personnages.



Beaucoup de finesse se dégage du coup de crayon de l'auteur. Il en résulte un dessin plutôt convenable. Et quelques surprises dans le détail du dessin: voir page 9 du premier tome où le flanc de montagne est également la tête d'un homme...peut-être celle de l'auteur comme pour marquer une signature?



Pour conclure, je dirai que cette série n'est peut-être pas indispensable mais elle saura vous ravir par sa lecture plaisante.
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Voyage en quête de lumière

Ce livre particulier et fabuleux retrace presque 70 ans de pérégrinations et de passion orientale. Le reflet de beaux aspects d'une vie, mais également l'histoire d'un couple uni par la passion du voyage et de la photographie.
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Voyage en quête de lumière

"Sabrina et Roland aux pays des merveilles"

Depuis cinquante ans vous me faites rêver, grâce à vous j'ai très modestement voyagé. Vos souvenirs sont somptueux.

Ce livre est somptueux, les textes, ce qui n'est pas toujours le cas pour les livres de voyages sont de qualités et parfois érudits.

Nous vivons un grand périple grâce à vos souvenirs en cette période de confinement.

Très beau travail de mise en page.
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Caravanes de Tartarie au coeur de l'Asie

Les territoires dont je rêvais en lisant Kipling ou Kessel , le couple Michaud y est allé et en a rapporté cette moisson d’images propres à nourrir l’imaginaire . De plus , pour les avoir rencontré , j’atteste que ce sont des gens délicieux.
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Voir sans frontière

Nous avons rencontré Jean-Marc Duray lors d’un festival de la photo à Montélimar et nous avons conversé avec lui puis admiré les photos exposées, traces de ses voyages . Bien sûr , il y a la couleur , le dépaysement , le talent du cadrage , mais loin de céder à un exotisme facile le voyageur artiste met l’accent sur notre commune origine , notre fraternité , notre partage d’une même planète . Ce photographe est un humaniste et aussi un témoin car que reste-t-il aujourd’hui de certains des lieux qu’il a photographié avec amour ? (Je pense à des photos du Yémen)
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L'Inde dans un miroir

Vraiment une bonne idée ce livre qui est en fait un jeu de miroir entre la page de gauche qui représente une miniature, une gravure ancienne et la page de droite qui y associe une photographie prise à notre époque. À découvrir.
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La Dernière Fée du pays d'Arvor, tome 1 : Folia..

Cette série en 3 tomes nous emmène dans le monde de la féérie. Donc le monde des fées et des sorciers. Le scénario de ce premier tome a piqué ma curiosité.



Même si les réponses à pas mal de questions se dévoilent au fur et à mesure des pages, je trouve que l'histoire n'est pas si intéressante que cela. Pourquoi un personnage par album ? L'attrait du scénario disparait peu à peu pour faire place à l'incompréhension et à l'intérêt de l'histoire. Le dernier album donne plus l'impression à une fin en queue de poisson.

Ce n'est pas le dessin de Jean Marie Michaud qui est à remettre en cause mais bien le scénario d'Arnoux. Est ce voulu ?



Mais ce qu'il y a d'inhabituel c'est la fin en demi teinte : ni heureuse ni triste. Juste prévisible.
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Mémoire de l'Afghanistan

Hommage à un pays dont le nom est ,hélas, devenu synonyme de guerre , de fanatisme de mort et de sang .Les images du couple Michaud nous en montre la face sereine , la beauté des paysages et des visages. Qu’en Reste-t-il ?
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L'Orient dans un miroir

Belle idée de confronter les œuvres d’art anciennes (miniatures persanes et turques du XV ème au XVIIIème ) avec des clichés réalisées par le couple Michaud au cours de leurs voyages. Splendeur des formes et de couleurs.
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