Rencontre avec Roland Michaud.
Escales le mois du Voyage chez Gibert Joseph.
Roland Michaud I Voyage en quête de lumière, Éd. La Martinière
Cette monographie de Roland & Sabrina Michaud retrace 70 ans de pérégrinations et de passion orientale. L'histoire d'une vie, mais également l'histoire d'un couple uni par l'amour du voyage et de la photographie.
Roland MichaudRoland Michaud est né en 1930 à Clermont-Ferrand. En 1950, il part 85 jours en bicyclette, son périple le mènera jusqu'en Laponie. En 1955, c'est lors d'un périple en Perse avec son frère que Roland Michaud prend ses premières photos couleur. En 1956, au Maroc, il rencontre Sabrina qui deviendra sa femme deux ans plus tard. Suivront de nombreux voyages, d'abord en Afrique mais principalement en Orient. C'est durant l'hiver 1970-1971 qu'ils réalisent leur plus importante expédition dans le Pamir afghan. Suivra l'ouvrage Caravanes de Tartarie qui marquera plusieurs générations de voyageurs. Depuis, ils ont publié plus d'une vingtaine d'ouvrages, dont L'Orient dans un miroir, Afghanistan, Faïences d'azur, La Danse cosmique de l'Inde, etc.
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/roland-et...
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Sache que le monde tout entier est un
Dans chaque atome se trouvent
cent soleils flamboyants
Si tu fends le cœur d’une seule goutte d’eau,
Il en émerge cent purs océans.
Si tu examines chaque grain de poussière
Mille Adams peuvent être découverts…
Un univers est caché dans une graine de millet ;
Tout est rassemblé dans le point du présent.....
Roseraie des mystères (Mahmoud Shabestari XIIIe siècle )
Lorsque le cinéma fit pour la première fois son apparition à Kaboul dans les années 1950, les mollahs furent tellement inquiets, effrayés et choqués par les changements de valeurs que cette innovation allait apporter, qu’ils l’interdirent aussitôt.
Quelques années plus tard, une seconde tentative rencontra un meilleur accueil.
Hommes et femmes, installés sous un même auvent, avaient été séparés en deux groupes, les femmes à l’avant de l’écran et les hommes à l’arrière. À l’extinction des lumières, les femmes relevèrent leur tchadri afin de mieux respirer et mieux voir. Voyant soudain apparaître un homme sur l’écran, surprises et embarrassées, elles rabattirent aussitôt leur tchadri sur le visage. Pendant tout le film, elles se contentèrent de scruter l’écran à travers le grillage de leur voile plissé.
Réflexion
Comme pincée de sel
Sur tranche de meulon
Procure saveur nouvelle
Ou goutte de citron
Au fond de la prunelle
Embellit la vision
Légère couleur de gel
Sur les vals et les monts
Rend couleurs bien plus belles
A l'automne 1956, étudiant sursitaire, j'effectue mon service militaire dans l'Armée de l'air au Maroc. Je tombe amoureux d'une jeune fille marocaine de dix-huit ans, orpheline d'origine juive, élevée par une soeur aînée. J'ai vingt-six ans et termine une licence de lettres en langue anglaise. Passionné de voyages et animé d'une grande curiosité, je désire découvrir le monde et souhaite partager mes découvertes avec Sabrina.
A lui seul, un mot arabe -- salam (paix) -- semble symboliser l'Islam, cette tranquillité intérieure qui apaise l'homme et lui permet de s'épanouir. La formule sacramentelle -- le salut musulman As salam aleykoum (la paix sur vous), à laquelle on répond en miroir Aleykoum as salam (sur vous la paix) -- s'adresse à la fois au fidèle et à ses anges, gardiens invisibles à l'oeil nu mais bien présents. Elle est normalement réservée aux seuls croyants, mais à notre époque de grande confusion, elle s'applique à tout un chacun dans le cadre du "Dar al Islam" -- la Maison de la Paix -- qui regroupe l'ensemble des pays musulmans.
Les chiens aboient, la caravane passe
Les monts hier vêtus de vent
Ont endossé un manteau blanc
Le ciel est vierge de nuages
Un vent âpre râpe le visage
Les rivières bleuissent de froid
Au campement les chiens aboient
Car les loups chassés par la faim
Fondent sur les troupeaux d'ovins.
Le coeur est lourd, loin est la yourte
Long le chemin et la vie courte.
Le yak fournit le principal combustible. Sa bouse est précieusement ramassée chaque jour par les enfants. Sèche, elle est empilée en tas circulaires de deux mètres de haut, en prévision de l'hiver. Elle constitue un indispensable combustible qui brûle lentement, sans beaucoup chauffer, mais atténue les rigueurs du froid pamirien.
La caravane disparue, les caravaniers à leur tour disparaissent. Pas avant cependant de remercier le Ciel. Merci au maître de nos destinées. A lui qui est plus grand que tout, nous adressons notre gratitude pour sa générosité et sa miséricorde. A lui vont nos louanges.
Dans l'éblouissante multiplicité de l'Inde, passé et présent se confondent en laissant deviner la trame de la loi du dharma, la "loi qui perdure?" chère au cœur des hindous.
Puis reviennent, avec le beau temps, les inoubliables nuits constellées d'étoiles éblouissantes, qui nous font oublier l'épreuve des toilettes à l'auberge de la lune.