Nous possédons plusieurs centaines de têtes et missiles nucléaires et nous pouvons les lancer dans toutes les directions, peut-être même sur Rome. La plupart des capitales européennes sont les cibles de notre force aérienne. […] Nous avons la capacité d’entraîner le monde dans notre chute. Et je peux vous assurer que cela arrivera avant qu’Israël ne tombe.
Or à tous égards, Trevor-Roper est bien la dernière personne que l’on imaginerait cédant au charme romantico-gothique d’un tyran défunt. C’est l’incarnation même du doute élégant. Qu’il s’agisse de son aspect sévère et hautain (maigre comme un fil dans son costume d’Oxbridge, le regard dyspeptiquement sceptique sous sa crinière d’un blanc neigeux), de l’ironie froide, sèche, mordante, de ses propos, ou de la pointe de cynisme désabusé qui lui vient peut-être de son séjour dans le contre-espionnage britannique pendant la guerre, il ne semble pas du genre à se laisser envoûter.