La description physique de Gandalf, dès le début du Hobbit, ne laisse aucun doute quant aux concordances avec le personnage d'Odinn dans les sagas noroises, [...]. Et en effet, c'est de manière tout à fait similaire qu'est aussi décrit Odinn dans les sagas, particulièrement dans la Völsunga saga, que Tolkien connaissait si bien : "Alors que la bataille durait depuis un certain temps, un homme apparut dans la mêlée, portant un chapeau tombant sur son visage et un manteau à capuchon noir. Il n'avait qu'un oeil et une lance dans la main. [...]"
Les noms de localités à consonance anglo-saxonne sont habituellement attribués aux Hobbits et aux Ents, ceux à consonance kymrique aux Elfes, ceux à consonance sémitique aux Nains (qui, paradoxalement, portent des noms tirés du norrois !), tandis que les noms à consonance norroise sont répartis de manière inégale, et une grande partie des noms en vieil anglais reviennent aux Rohirrim qui, justement, portent un certain nombre de caractéristiques suggérant une société d'éleveurs de bétail dans la Scandinavie de l'Âge de fer.
Tolkien connaissait tout autant la conception de Snorri que les interprétations allant dans le sens opposé, comme avec le terme anglais aelfsciene ("beau comme un elfe"), ou la signification clairement positive de noms vieil-anglais tels que Aelfbeorth ("elfe étincelant") ou Aelfred ("elfe avisé"). Il a pris les alfes/elfes dans le même sens que certains chants eddiques, c'est-à-dire dans un rôle qui semble correspondre à celui des dieux, ou du moins comme une race mythologique d'un grand âge, digne d'être vénérée.
On rapporte qu'à l'âge de 16 ans, Tolkien se préoccupait déjà de langue et de littérature norroises, à l'exemple de la Völsunga saga.