Dehors, la nuit avançait calmement dans les rues désertes. Personne ne veille sur la nuit à Alger. Ici, la nuit est assez grande pour veiller sur elle même, la nuit est adulte.
P.21
Au moment où on repartait à travers les petites ruelles, après avoir laissé Ezzahi seul, une pluie fine s'est mise à tomber, il a fait tout à coup encore plus sombre, on aurait dit que quelqu'un avait emprunté le soleil pour une autre galaxie.
p.27
Le nez est gardien du jardin du visage, dit un vieux poème.
p.140
Vendredi et son ennui. Le calme funèbre de la ville, les rues vides et les haut-parleurs des mosquées comme des mouches géantes à l'horizon. Vendredi, tous les magasins sont fermés avant la prière, et après. Vendredi, les bus et les trains arrivent en retard.
p.69
Ce que la mer emporte est ramené par la vague.
P.15
Il sent que l'histoire commence à lasser le jeune homme, ça se passe toujours ainsi quand il se lance dans des explications sur les mots ou les évènements, il perd le fil, ça crée des trous dans ses histoires, et des souvenirs se mettent à couler de ces trous, des souvenirs compacts et denses, qui charrient un trop-plein de choses, comme l'eau des caniveaux, alors il se noie entre la mémoire et le récit.
p.103