Citations de Salomé Berlioux (35)
Encourager la mobilité géographique et sociale, donner aux jeunes des clés pour s'orienter, c'est défendre la liberté des individus, c'est permettre à chacun d'avoir la liberté de construire son destin.
La mobilité est un puissant levier pour combattre les inégalités.
Lorsque les moyens du foyer sont réduits, l'accès à l'éducation et à l'orientation n'est pas le même. L'accès à la culture, aux loisirs et aux vacances non plus. Les perspectives d'avenir, elles aussi, sont différentes.
Depuis des mois, je croyais que c'était la procréation médicalement assistée qui était difficile. Renoncer à l'arrivée naturelle d'un bébé. Accepter les étapes médicales. Mettre mon corps à l'épreuve. Le voir changer. Adapter notre couple aux difficultés. Connaître des échecs. Se jouer des pressions sociales. Nous plier à un calendrier plus long, plus douloureux que prévu. Un an. Deux ans. Trois. Autant de dimensions de la PMA découverts pas à pas et que nous nous sommes appropriés, Aurélien et moi. Chaque défi avait ses contours, ses pistes de solutions. Je m'aperçois à présent que la difficulté n'est pas la PMA elle-même. La PMA agit comme un leurre. La vraie douleur, c'est l'absence, sans cesse renouvelée, d'enfant. Et quand on découvre que cette absence pourrait durer toute la vie. Le problème n'est pas la procréation médicalement assistée, mais ses échecs. Jusqu'au dernier.
Un candidat qui n'est pas seulement allé en cours mais a aussi développé des compétences à travers le sport, l'art ou la vie associative rassure. Sa capacité à mener plusieurs activités de front est un gage de curiosité, d'adaptabilité et d'énergie.
Je me dis que si on demandait à cent personnes d'indiquer la partie du corps où elles aimeraient le moins être piquées par cette seringue qu'est en train de remplir le professeur Lange, je suis prête à parier que 98 % d'entre elles indiqueraient : l'intérieur de leur sexe. Les deux derniers pour cent étant sans doute ceux et celles qui n'auraient même pas envisagé cette option.
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La jeunesse de la France périphérique est tentée de ne plus croire en son avenir, de ne plus croire en ses élites, ses partis. Demain, elle pourrait ne plus croire en son pays. Le danger est renforcé par les tensions qui existent autour du sujet de l’immigration. Tensions elles-mêmes intensifiées par le sentiment d’abandon ou de relégation des jeunes et de leurs familles. Il est si facile d’opposer des populations entre elles. Si commode de dénoncer les efforts budgétaires en faveur des banlieues pour mieux souligner l’absence de moyens spécifiques dévolus aux jeunes de la France périphérique. Si aisé de diviser pour mieux gagner une élection.
Certes, l'État ne peut pas tout. Mais il peut beaucoup.
Les informations doivent tout d'abord intervenir à temps. Les inégalités se construisent tout au long du parcours scolaire. Il importe d'être présent aux côtés des jeunes au moment où les premiers choix d'orientation sont faits.
L'autocensure, l'isolement géographique, le manque de mobilité, la fracture numérique, le manque de réseau ou encore les difficultés d'accès à l'information appellent des réponses spécifiques et des solutions durables. Le cumul des obstacles à lever impose des solutions plurielles et coordonnées.
L'éloignement des ressources pédagogiques et culturelles, des lieux de pratiques sportives, artistiques ou d'apprentissage des langues accentue les différences entre jeunes des grandes métropoles et ceux de la France périphérique.
La campagne enseigne une patience et un rapport au temps qui changent aussi le rapport au monde. Elle développe la sensibilité en même temps qu'un sentiment de résistance.
Cette jeunesse n'attire pas l'attention parce qu'elle a quelque chose d'indéfinissable, que seules les photographies de Raymond Depardon parviennent à capter.
La priorité est donc la construction patiente, au plus près des territoires, d’écosystèmes, pour rétablir l’égalité des chances entre les collégiens et lycéens de la France périphérique et leurs camarades des grandes métropoles.
L'attachement originel de la République à l'égalité des chances est pourtant inscrit dans notre Constitution.
Sans outil, ni méthode, l'accès à Internet ne change rien aux résultats scolaires.
Alors qu'elle devrait être envisagée comme facteur d'épanouissement, l'ambition est souvent perçue comme une distorsion. Elle est caricaturée.
Les jeunes de la France périphérique subissent cette situation économique et sociale dégradée.
Mais à l'évidence la voiture est de loin le mode de déplacement le plus utilisé en milieu rural.
Pour les jeunes de la France périphérique, accéder aux structures éducatives et aux activités extrascolaires est un défi. L'isolement de ces jeunes se traduit par une offre très limitée en matière de services. La distance pour y accéder réduit leurs possibilités.