Citations de Salvatore Basile (43)
Pense seulement que la vie est toujours un risque, pour tout le monde. Si tu fais attention et que tu utilises ton cerveau, c'est un risque contrôlé. À n'importe quel moment tu peux t'arrêter et revenir en arrière... à moins que tu sois mort. C'est tout. Or tu ne me sembles pas mort.
La vie c'est aujourd'hui, non ? Hier est déjà passé et demain n'existe pas encore. Un jour demain deviendra hier, et ainsi de suite.
Il céda en espérant qu’Elena s’en aille le plus vite possible. Avant qu’il puisse commencer à espérer qu’elle revienne. Parce que personne ne revient, même s’il l’a promis. Surtout s’il l’a promis.
La femme saisit sa valise et son profil se dessine, encore une fois, devant les yeux de l’enfant. Son nez fin, légèrement retroussé, ses yeux comme deux puits de pétrole, les vagues de ses cheveux châtains, l’essence cerise de ses lèvres : tout plonge dans la pénombre des stores baissés, tandis qu’elle se dirige vers la sortie.
Michele est habitué à ce son rythmé et métallique, à ce vent chaud soudain qui, poussé par la locomotive en plein freinage, envahit les pièces quand les fenêtres sont ouvertes, à l’étrange sensation que le train peut entrer dans la cuisine et s’arrêter dans le couloir.
En servant son cafe au deuxieme client qui attendait, Elena sourit. Pout-être que la source de son amour pour Michele venair de là : deux douleurs qui se rencontrent, se reconnaissent et cherchent, ensemble, à devenir un même espoir. Un vol vers le ciel de deux moineaux aux ales brisées. Alors, quelle importance si les gens la trouvaient « un peu timbrée »?
Ne pas pouvoir pleurer ça fait mal, tu sais? Parce que la douleur ne sait plus par où sortir et elle te reste à l'intérieur, enchaînée, elle marche dans ton sang, comme une bête en cage qui fait les cent pas, toute la journée et le lendemain et le lendemain... Et toi tu voudrais la faire sortir, tu voudrais t'en libérer, mais tu ne sais plus comment faire.
Tout le monde croit que ceux qui essaient d'être heureux sont fous.
Le chambres d'hôtel ont quelque chose de commun avec les wagons des trains: ce sont des parenthèses de la vie accordées en prêt, des lieux de transit pour des identités différentes et inconnues qui se relaient entre un départ et un retour, jour après jour, dans l'attente d'un réveil ou d'une arrivée. Ils appartiennent à tout le monde et à personne, comme le hasard ou le destin.
Michele repensa à la mémoire du membre fantôme, à ces doigts qui faisaient sentir leur présence. Il comprit que, au fond, cela fonctionne de même avec les personnes. Elles disparaissent, elles meurent ou simplement elles s'en vont. Pourtant souvent la mémoire les rend encore présentes, comme des fantômes.
Les habitudes figent le monde et la vie.
(...) le ciel encore sombre constellé d'étoiles. Un ciel qui, peu à peu, avala l'obscurité pour se teinter lentement de rouge. Un rouge veiné de bleu et de blanc, qui se répandit dans l'air comme un liquide impalpable.
Il regarda le plateau de la table où se reflétait la vitre d'une des fenêtres du train, dans laquelle on voyait la lune qui, à son tour, se découpa sur le meuble comme un napperon rond et lumineux.
Il avait remonté les montres, se laissant draper par le tic-tac rythmé qui lui rappelait le bruit de la pluie sur les voies, quand il attendait le train les soirs d'hiver, debout sur le quai.
vieillir est un privilège
Peut-être, une fois à Ferrosino, pourrait-il attendre l'après-midi pour monter dans le train du retour et rentrer chez lui, à sa vie tranquille, à ses sécurités. Néanmoins, quelque chose à l'intérieur de lui le poussait à ne pas renoncer : c'était l'étrange ébriété qu'il avait ressenti au moment où l'élastique s'était brisé. Se sentir en danger et, en même temps, libre. Comme si liberté et péril coïncidaient, pour une raison qui lui était encore obscure.
La vie ne finit jamais de faire des cadeaux, dit-elle d'une voix pétrie de tranquillité et de vieillesse. Parfois elle nous a apporté des douleurs dont nous nous serions passés. D'autres elle nous a fait goûter de grands moments de bonheur.
Les chambres d'hôtel ont quelque chose de commun avec les wagons de trains; ce sont des parenthèses de la vie accordées en prêt, des lieux de transit pour des identités différentes et inconnues qui se relaient entre un départ et un retour, jour après jour, dans l'attente d'un réveil ou d'une arrivée. Ils appartiennent à tout le monde et à personne, comme le hasard. Ou le destin."
-Tu sais ce que c'est la timidité ?J'ai lu dans une revue que ce n'est pas la peur de faire mauvaise figure , c'est à dire en fait ce n'est pas la peur de perdre . Tu ne vas pas y croire mais il y avait écrit que la timidité est la peur de gagner .
Peut être que la source de son amour pour Michele venait de là: deux douleurs qui se rencontrent, se reconnaissent et cherchent, ensemble, à devenir un même espoir.