Il regardait toujours loin devant, il avait ce genre de regard qui voit l'horizon partout. (p.208)
Années, mois, semaines et dimanches, les enfants écoutent des milliers d'imprécation psalmodiées par des prêtres habités. Ils vivent avec l'espoir du Paradis et la crainte de l'Enfer. Des milliers de fois, Xavier pousse les lourdes portes d'églises choisies par sa mère, sa grand-mère. Il baisse la tête devant des hommes officiant en soutane noire au milieu de dorures sombres. Il respire l'odeur de l'encens jusqu'à l'étourdissement. Il entend l'écho des crissements de bois sur les pierres froides et séculaires, les murmures qui s'élèvent en direction des ogives et plus haut : « Le Seigneur vous observe et vous entend ! Ne croyez pas qu'il vous ignore. »
« Je ne dois pas commencer avec les regrets. Ce serait un poison désagréable. »
Douter ne veut pas dire ignorer le respect ou la volonté d'autrui, mais cela pousse à questionner les idées reçues et les valeurs sans fondement. Pensez par vous-mêmes. Il faut jouer avec la société et garder votre liberté, ne pas vous laisser faire par une morale (mal) fabriquée par d'autres. La morale est relative, mille textes et mille cultures nous le disent, créez votre propre monde! (p.193)
"C'est drôle, mon fils aussi s'appelle Élias. Tu es scénariste ? Alors prends ma carte et viens travailler avec moi ! On peut se tutoyer, non ? Tu sais d'où ça vient, le mot auteur ? Je vais te le dire, auteur ça vient du latin auctor, qui veut dire "agent", "instigateur" ou "conseiller". Mais on a pu aussi l'utiliser pour désigner Dieu. Tu imagines ça. Élias ? Tu imagines ? C'est sans doute pour ça que vous êtes si pénibles avec vos créations !"