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Citations de Samuel P. Huntington (51)


Samuel P. Huntington
"La France, tout particulièrement, a connu un effondrement civilisationnel éclair dont personne, pas même Braudel, mort en 1985, ne semble avoir compris la portée dramatique. Cette nation qui a été pendant mille ans le fer de lance intellectuel de la Civilisation occidentale bascule à la charnière des années 1970-80. En moins de deux générations, on assiste à une explosion de l'illettrisme, de la criminalité de droit commun, de la corruption politique, et à un remaniement à grande échelle de sa population qui la destituent comme nation historique d'Europe occidentale. Les Français, paradoxalement, refusent de considérer objectivement leur situation et semblent vouloir s'installer dans le déni jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'avenir se fera manifestement sans eux." S. Huntington, 1997
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« L’idée selon laquelle la diffusion de la culture de masse et des biens de consommation dans le monde entier représente le triomphe de la civilisation occidentale repose sur une vision affadie de la culture occidentale. L’essence de la civilisation occidentale, c’est le droit, pas le MacDo. Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second n’implique pas qu’ils acceptent le premier.
C’est également sans conséquence directe sur leur attitude à l’égard de l’Occident. Quelque part au Moyen-Orient, une demi-douzaine de jeunes gens peuvent bien porter des jeans, boire du Coca-Cola, écouter du rap et cependant faire sauter un avion de ligne américain. Pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, les Américains ont consommé des millions de voitures, de postes de télévision, d’appareils photo et de gadgets électroniques japonais sans se « japoniser » pour autant. Ils sont même devenus de plus en plus hostiles au Japon. Seule l’arrogance incite les Occidentaux à considérer que les non-Occidentaux « s’occidentaliseront » en consommant plus de produits occidentaux. Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle, des pantalons décolorés et des aliments trop riches, voilà qui est révélateur de ce qu’est l’Occident. »
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Normativement, l'Occident, dans sa prétention à l’universalité, tient pour évident que les peuples du monde entier devraient adhérer aux valeurs, aux institutions et à la culture occidentale parce qu’elles constituent le mode de pensée le plus élaboré, le plus lumineux, le plus libéral, le plus rationnel, le plus moderne. Dans un monde traversé par les conflits ethniques et les chocs entre civilisations, la croyance occidentale dans la vocation universelle de sa culture a trois défauts majeurs : elle est fausse, elle est immorale et elle est dangereuse. [...] L’impérialisme est la conséquence logique de la prétention à l’universalité.
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En Europe occidentale, l'antisémitisme vis-à-vis des Arabes a en grande partie remplacé l'antisémitisme à l'égard des Juifs.
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Les multiculturalistes américains rejettent l'héritage culturel de leur pays. Ils [...] souhaitent créer un pays aux civilisations multiples, c'est à dire un pays n'appartenant à aucune civilisation et dépourvu d'unité culturelle. L'histoire nous apprend qu'aucun État ainsi constitué n'a jamais perduré en tant que société cohérente.
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Pour devenir riche et puissant, il faudrait devenir comme l'Occident.

Aujourd'hui, cependant, cette attitude kémaliste a disparu en
Extrême-Orient. Les Extrême-Orientaux attribuent leur réussite économique non aux emprunts à la culture occidentale mais à leur adhésion à leur propre culture. Ils réussissent, pensent-ils, parce qu'ils sont différents des Occidentaux. De même, lorsque des sociétés non occidentales se sont senties en position de faiblesse vis-à-vis de l'Occident, elles en ont appelé aux valeurs occidentales d'autodétermination, de libéralisme, de démocratie et d'indépendance pour justifier leur opposition à la domination occidentale.
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Pierre a créé un pays déchiré. Au XIXe siècle, les slavophiles aussi bien que les partisans de l'Occident n'ont cessé de déplorer cette situation infortunée sans parvenir à s'entendre sur la question de savoir s'il fallait s'européaniser ou bien au contraire éliminer les influences européennes et revenir au vrai esprit de la Russie. Un pro-occidental comme Chaadayev soutenait que « le soleil est le soleil de l'Occident» et que la Russie devait en user pour rendre ses institutions plus éclairées et les changer.

Un slavophile comme Danilevski, utilisant des termes qu'on a entendus aussi pendant les années quatre-vingt-dix, voyait dans les tentatives d'européanisation une façon de «subvertir la vie des gens et d'en remplacer les formes par des formes autres, étrangères», d' « emprunter des institutions étrangères pour les transplanter sur le sol russe» et de « considérer les relations intérieures et extérieures, et les questions liées à la
vie des Russes d'un point de vue étranger, européen, c'est-à-dire à travers un prisme conçu pour regarder le monde selon un angle européen.
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L’Occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais.
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Les Français sont toutefois plus attachés à leur culture que racistes à proprement parler.
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Selon Quigley, les civilisations passent par sept étapes: le mélange, la gestation, l'expansion, l'âge du conflit, la domination universelle, le déclin et l'invasion.

Pour Melko, le modèle du changement est le suivant : on passe
d'un système féodal cristallisé à un système féodal évoluant vers un
système étatique cristallisé pour en venir à un système étatique évoluant
vers un système impérial cristallisé.

Selon Toynbee, une civilisation s'épanouit en répondant à des défis et entre dans une période de croissance qui implique un contrôle accru sur son environnement de la part d'une minorité créative; vient ensuite une époque de troubles qui fait émerger un État universel, puis c'est la désintégration.

Malgré des différences importantes, toutes ces théories stipulent que les civilisations évoluent en passant d'une période de troubles ou de conflits
à l'installation d'un État universel, avant de connaître le déclin et la
désintégration.
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Les grandes idéologies politiques du XXe siècle sont le libéralisme, le socialisme, l’anarchisme, le corporatisme, le marxisme, le communisme, la social-démocratie, le conservatisme, le nationalisme, le fascisme et la démocratie chrétienne. Elles ont toutes un point commun : elles sont le produit de la civilisation occidentale. Aucune autre civilisation n'a engendré d'idéologie politique importante. L'Occident, en contrepartie, n'a jamais suscité de grande religion. Les grandes religions du monde sont toutes le produit des civilisations non occidentales et, dans la plupart des cas, sont antérieures à la civilisation occidentale. L'Occident perdant de son influence, les idéologies qui symbolisent la civilisation occidentale passée déclinent, et leur place est prise par les religions et d'autres formes d'identité et d'engagement reposant sur des bases culturelles.
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La résurgence religieuse à travers le monde est une réaction à la laïcisation, au relativisme moral et à la tolérance individuelle, et une réaffirmation des valeurs d'ordre, de discipline, de travail, d'entraide et de solidarité humaine.
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un grand livre qui restera comme une référence dans le monde de la science politique et de la géo-politique.
Son concept de l'affrontement de certaines civilisations est tout à fait pertinent même si évidemment l'avenir reste à écrire et que cet affrontement puisse prendre de multiples formes.
Je n'ai jamais compris pourquoi depuis une bonne dizaine d'années cet ouvrage et son auteur seraient classés à "l'extrême-droite" ..il est vrai que l'utilisation de ce terme est maintenant devenue un réflexe pavlovien chez certains.
Dans ce livre , tout n'est pas indiscutable bien sûr, loin de là mais il reste comme l'une des analyses les plus brillantes du monde de la fin du XXe siècle.
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Pendant la guerre froide, l'adversaire de l'occident, c'était "le communisme sans Dieu"; au cours du conflit des civilisations d'après la guerre froide, pour les musulmans, c'est désormais "l'Occident sans Dieu".
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Le présupposé occidental selon lequel des gouvernements élus démocratiquement seront coopératifs et pro-occidentaux pourrait bien se révéler faux dans les sociétés non occidentales où la compétition électorale peut porter au pouvoir des nationalistes et des fondamentalistes anti-occidentaux.
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Les États-nations restent les principaux acteurs sur la scène internationale.
Comme par le passé, leur comportement est déterminé par
la quête de la puissance et de la richesse. Mais il dépend aussi de préférences, de liens communautaires et de différences culturelles. Les principaux groupes d'États ne sont plus les trois blocs de la guerre froide; ce sont plutôt les sept ou huit civilisations majeures dans le monde. La richesse économique, la puissance économique et l'influence politique des sociétés non occidentales s'accroissent, en particulier en Extrême-Orient. Plus leur pouvoir et leur confiance en elles augmentent, plus elles affirment leurs valeurs culturelles et rejettent
celles que l'Occident leur a « imposées ». « Le système international du XXe siècle, notait Henry Kissinger, comportera au moins six grandes puissances -les États-Unis, l'Europe, la Chine, le Japon, la Russie et probablement l'Inde -, plus un grand nombre de pays moyens et petits. » Les six grandes puissances selon Henry Kissinger appartiennent en fait à cinq civilisations très différentes. De plus, la situation stratégique, la démographie et/ou les ressources pétrolières de certains
États musulmans importants rendent ces derniers très influents. Dans le monde nouveau qui est désormais le nôtre, la politique locale est ethnique et la politique globale est civilisationnelle. La rivalité entre grandes puissances est remplacée par le choc des civilisations.

Dans ce monde nouveau, les conflits les plus étendus, les plus
importants et les plus dangereux n'auront pas lieu entre classes
sociales, entre riches et pauvres, entre groupes définis selon des critères économiques, mais entre peuples appartenant à différentes entités culturelles. Les guerres tribales et les conflits ethniques feront rage à l'intérieur même de ces civilisations. Cependant, la violence entre les États et les groupes appartenant à différentes civilisations comporte un risque d'escalade si d'autres États ou groupes appartenant
à ces civilisations se mettent à soutenir leurs « frères ».
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« Dans ce monde nouveau, les conflits les plus étendus, les plus importants et les plus dangereux n’auront pas lieu entre classes sociales, entre riches et pauvres, entre groupes définis selon des critères économiques, mais entre peuple appartenant à différentes entités culturelles. Les guerres tribales et les conflits ethniques feront rage à l’intérieur même de ces civilisations. Cependant, la violence entre les Etats et les groupes appartenants à différentes civilisations comporte un risque d’escalade si d’autres Etats ou groupes appartenant à différentes civilisations se mettent à soutenir leurs “frères”. »
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« Ce livre […] est une interprétation de l’évolution de la politique globale après la guerre froide. Il entend présenter une grille de lecture, un paradigme de la politique globale qui puisse être utile aux chercheurs et aux hommes politiques. Pour tester sa signification et son opérativité, on ne doit pas se demander s’il rend compte de tout ce qui se produit en politique internationale. Ce n’est certainement pas le cas. On doit plutôt se demander s’il fournit une lentille plus signifiante et plus utile que tout autre paradigme pour considérer les évolutions internationale. J’ajouterai qu’aucun paradigme n’est valide éternellement. L’approche civilisationnelle peut aider à comprendre la politique globale à la fin du XXe siècle et au début du XXIe. Pour autant, cela ne veut pas dire que cette grille de lecture est pertinente pour le milieu du XXe ni qu’elle le sera pour le milieu du XXIe. »
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« Il est […] de la responsabilité des dirigeants occidentaux non de tenter de façonner d’autres civilisations à l’image de l’Occident, ce qui est au-delà de leurs possibilités en raison du déclin de leur puissance, mais de préserver, de protéger et de revigorer les qualités uniques de la civilisation occidentale. Parce qu’il s’agit du plus puissant des Etats, cette responsabilité écrasante incombe d’abord aux Etats-Unis d’Amérique. Pour préserver la civilisation occidentale […] il est de l’intérêt des Etats-Unis et des pays européens : — […] d’encourager l’« occidentalisation » de l’Amérique latine — et, enfin et surtout, d’admettre que toute intervention de l’Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d’instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples. »
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Le christianisme d’Occident, tout d’abord sous la forme du catholicisme seul, puis du catholicisme et du protestantisme, est historiquement la caractéristique la plus importante de la civilisation occidentale
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