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Citations de Samuel P. Huntington (51)


L'islam, du VIIIe au XIIe siècle, et Byzance, du VIIIe au XIe siècle, surpassaient de loin l'Europe en richesse, en extension géographique, en puissance militaire, en production artistique, littéraire et scientifique. Entre le XIe et le XIIIe siècle, la culture européenne a commencé a se développer, sous l'effet de l'emprunt systématique à la culture musulmane et byzantine, et de l'adaptation de cet héritage au contexte particulier et aux besoins de l'Occident.
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Fondamentalement, le monde est en train de devenir plus moderne et moins occidental.
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L'Asie est le chaudron des civilisations. Rien qu’en Extrême-Orient, on trouve des sociétés qui appartiennent à six civilisations - japonaise, chinoise, orthodoxe, bouddhiste, musulmane et occidentale -, plus l’Hindouisme en Asie du Sud. Les Etats phares de quatre civilisations, le Japon, la Chine, la Russie et les Etats-Unis, sont des acteurs de poids en Extrême-Orient ; l’Inde joue également un rôle majeur en Asie du Sud, tandis que l’Indonésie, pays musulman, monte de plus en plus en puissance.
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Le problème central pour l'Occident n'est pas le fondamentalisme islamique. C'est l'islam, civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l'infériorité de leur puissance.
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[L’]Ukraine pourrait se diviser le long de la ligne de partage qui sépare les deux entités la composant, l’Est se fondant avec la Russie. Le problème de la sécession s’est posé pour la première fois à propos de la Crimée. Le public de Crimée qui est russe à 70 %, a soutenu l’indépendance de l’Ukraine au référendum de décembre 1991. En mai 1992, le parlement de Crimée a aussi voté une déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine et, sous la pression ukrainienne, est revenu sur ce vote. Le parlement russe, cependant a voté l’annulation de la cession de la Crimée à l’Ukraine en 1994. En janvier 1994, les Criméens ont élu un Président qui avait fait campagne en faveur de « l’unité avec la Russie ». [...]
Cette élection pourrait cependant conduire l’ouest à faire sécession vis-à-vis d’une Ukraine de plus en plus proche de la Russie. Certains Russes y seraient favorables. Comme le disait un général russe, « dans cinq, dix ou quinze ans, l’Ukraine, ou plutôt l’est de l’Ukraine reviendra vers nous. L’Ouest n’a qu’à aller se faire voir ! ». Une Ukraine uniate et pro-occidentale ne serait pourtant viable qu’avec un fort soutien de l’Occident. Cela ne serait possible que si les relations de l’Occident avec la Russie se détérioraient gravement pour ressembler à ce qu’elles étaient à l’époque de la guerre froide.
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Durant la majeure partie de l'histoire de l'humanité, les contacts
entre civilisations, quand il y en avait, sont restés intermittents. Puis,
au début de l'ère moderne, aux environs de 1500 ap. J.-C., la politique
internationale a suivi deux axes. Pendant plus de quatre cents ans, les
États-nations occidentaux - Grande-Bretagne, France, Espagne,
Autriche, Prusse, Allemagne et États-Unis notamment - ont constitué
un système international multipolaire au sein même de la civilisation
occidentale et ont interagi ensemble et combattu les uns contre les
autres. Dans le même temps, les nations occidentales se sont étendues,
elles ont conquis, colonisé et influencé chacune des autres civilisations. Pendant la guerre froide, la politique internationale est
devenue bipolaire, et le monde s'est scindé en trois pans. Les sociétés
démocratiques les plus riches, conduites par les États-Unis, se sont
engagées dans une compétition idéologique, politique, économique et
même parfois militaire avec les sociétés communistes, plus pauvres,
rassemblées et conduites par l'Union soviétique. Ce conflit a surtout
fait rage à l'écart de ces deux camps, dans le Tiers-Monde, composé de
pays souvent pauvres, instables politiquement, indépendants depuis
peu de temps et qui se déclaraient non alignés.
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Un héritage historique de violence peut être exploité et utilisé par ceux qui y trouvent leur compte. Dans ces rapports entre peuples, l'histoire n'est jamais en sommeil. Au contraire, elle est toujours active et meurtrière.
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En 1991, par exemple, Barry Buzan écrivait qu'une guerre froide sociétale s'installait "entre l'Occident et l'islam, dont l'Europe pourrait être le théâtre".
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Le monde d’après la guerre froide comporte sept ou huit grandes civilisations.
Les affinités et les différences culturelles déterminent les intérêts, les antagonismes et les associations entre Etats.

Les pays les plus importants dans le monde sont surtout issus de civilisations différentes.
Les conflits locaux qui ont le plus de chance de provoquer des guerres élargies ont lieu entre groupes et Etats issus de différentes civilisations.
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Pour préserver la civilisation occidentale, en dépit du déclin de la puissance de l’Occident, il est de l’intérêt des États-Unis et des pays européens :
[…]
—de considérer la Russie comme l’État phare du monde orthodoxe et comme une puissance régionale essentielle […]
[...]
—et, enfin et surtout, d’admettre que toute intervention de l’Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d’instabilité et de conflit généralisé dans un monde de civilisations multiples.
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Ce livre n'a pas été conçu comme un ouvrage de sciences sociales.
C'est plutôt une interprétation de l'évolution de la politique globale
après la guerre froide. Il entend présenter une grille de lecture, un
paradigme de la politique globale qui puisse être utile aux chercheurs
et aux hommes politiques. Pour tester sa signification et son opérativité,
on ne doit pas se demander s'il rend compte de tout ce qui se
produit en politique internationale. Ce n'est certainement pas le cas.
On doit plutôt se demander s'il fournit une lentille plus signifiante et
plus utile que tout autre paradigme pour considérer les évolutions
internationales. J'ajouterai qu'aucun paradigme n'est valide éternellement.
L'approche civilisationnelle peut aider à comprendre la politique
globale à la fin du XXe siècle et au début du XXIe. Pour autant, cela ne
veut pas dire que cette grille de lecture est pertinente pour le milieu
du XXe ni qu'elle le sera pour le milieu du XXIe siècle.
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L'essence de la civilisation occidentale, c'est le droit, pas le Macdo. Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second n'implique pas qu'ils acceptent le premier.
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Tous ceux qui sont en quête d'identité et d'unité ethnique ont besoin d'ennemis.
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Si on excepte la Russie, l’ex-république soviétique la plus peuplée et la plus importante est l’Ukraine. À des périodes diverses dans l’histoire, elle a été indépendante. Cependant, durant la majeure partie de l’ère moderne, elle a fait partie d’une entité politique gouvernée par Moscou. L’événement décisif s’est produit en 1654 lorsque Bogdan Khmelnitski, chef cosaque d’un soulèvement contre la domination polonaise, a fait allégeance au tsar en échange d’aide contre les Polonais. De cette date à 1991, sauf pendant le bref intermède où une république indépendante a été établie entre 1917 et 1920, ce qui est aujourd’hui l’Ukraine a été contrôlé par Moscou. Cependant, c’est un pays déchiré par deux cultures distinctes. La frontière civilisationnelle entre l’Occident et l’orthodoxie passe en plein cœur de l’Ukraine et ce depuis des siècles. Pendant certaines périodes, dans le passé, l’ouest de l’Ukraine a fait partie de la Pologne, de la Lituanie et de l’empire austro-hongrois. Une grande part de sa population a adhéré à l’Église uniate, qui pratique le rituel orthodoxe mais reconnaît l’autorité du pape. Historiquement, les Ukrainiens de l’Ouest parlaient l’ukrainien et étaient très nationalistes. Les habitants de l’est du pays, au contraire, étaient surtout orthodoxes et parlaient en majorité le russe. Au début des années quatre-vingt-dix, 31 % de la population totale était russophones. Une majorité d’élèves de l’école élémentaire et du secondaire suivent des cours en russe. La Crimée est majoritairement russe et a appartenu à la Fédération russe jusqu’en 1954, date à laquelle Khrouchtchev l’a transférée à l’Ukraine en reconnaissance officielle de la décision prise par Khmelnitski trois cents ans plus tôt.
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C'est une période de grande dépression économique, de chute du niveau de vie, de guerres civiles entre différents groupes d'intérêts et d'augmentation de l'analphabétisme. La société s'affaiblit de plus en plus.
Pour arrêter ce gâchis, on légifère en vain. Mais le déclin se poursuit. La désaffection des populations, au niveau religieux, intellectuel, social et politique s"amplifie.
De nouveaux mouvements religieux apparaissent. Les populations rechignent à se battre pour leur propre société et à acquitter leur impôts.
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Une civilisation est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces.

Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’auto-identification.
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Les problèmes internationaux les plus importants tiennent aux différences entre civilisations.
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La civilisation russe s'est développée comme un dérivé de la civilisation byzantine et, pendant deux cents ans, du milieu du XIIIe siècle au milieu du XVe, la Russie a été dominée par les Mongols. Elle n'a presque pas été exposée aux phénomènes historiques qui ont défini la civilisation occidentale : le catholicisme romain, la féodalité, la Renaissance, la Réforme, l'expansion maritime et le colonialisme, les Lumières et l'émergence de l'État-nation. [...] La seule exception possible est l'héritage classique, qui est cependant passé en Russie par Byzance et a donc été très différent de celui qui est venu en Occident par Rome. La civilisation russe est un produit de ses propres racines, en Russie de Kiev et en Moscovie, de l'influence byzantine et de la longue domination mongole. Ces influences ont formé une société et une culture qui ne ressemblent guère à celles qui se sont développées en Europe occidentale sous l'influence de forces très différentes.
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Avec la chute du communisme, toutefois, il est devenu nécessaire de répondre à la question de savoir ce qu'est l'Europe. Ses frontières au nord, à l'ouest et au sud sont délimitées par des mers, la Méditerranée au sud coïncidant avec des différences culturelles certaines. Mais où se trouve donc la frontière à l'est? Qui peut être considéré comme européen et donc comme un membre potentiel de l'Union européenne, de l'OTAN et d'autres organisations comparables?
La grande frontière historique qui a existé pendant des siècles entre peuples chrétiens d'Occident et peuples musulmans et orthodoxes fournit la réponse la plus convaincante. Elle remonte à la division de l'Empire romain au IV siècle et à la création du Saint-Empire romain au Xe siècle. Elle est restée à peu près stable pendant au moins cinq cents ans. En partant du nord, elle passe par les frontières actuelles entre la Finlande et la Russie, entre les États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et la Russie, pour traverser l'ouest de la Biélorussie, puis l'Ukraine, séparant ainsi les uniates à l'ouest et les orthodoxes à l'est, puis la Roumanie, faisant le partage entre la Transylvanie et sa population hongroise catholique d'un côté et le reste du pays de l'autre, et enfin l'ex-Yougoslavie, le long de la frontière qui sépare la Slovénie et la Croatie des autres républiques. Dans les Balkans, bien sûr, cette frontière coïncide avec la division historique entre les empires austro-hongrois et ottoman. C'est la frontière culturelle de l'Europe, et dans le monde d'après la guerre froide, c'est aussi la limite politique et économique de l'Europe et de l'Occident. Le paradigme civilisationnel permet donc de répondre de façon nette et convaincante à la question de savoir où finit l'Europe. Elle se termine là où finit la chrétienté occidentale et où commencent l'islam et l'orthodoxie.
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Le conflit entre la démocratie libérale et le marxisme-léninisme opposait deux idéologies qui, malgré leurs importantes différences, étaient toutes les deux modernes et laïques, et se donnaient pour finalité la liberté, l'égalité et le bien-être matériel. Un démocrate occidental pouvait débattre avec un marxiste soviétique. Ce serait impossible avec un nationaliste orthodoxe russe.
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