L'écrivain, journaliste et traducteur Pierre Lepori, en dialogue avec Christian Ciocca. Ouvrage cité durant l'entretien:
«Poesie / Poèmes» Sandro Penna, traduit de l'italien par Pierre Lepori
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Flammes du cimetière, ne me dites pas
que le soir d’été n’est pas beau.
Et beaux sont les buveurs
au loin dans les auberges.
Ils vont comme des frises
antiques sous le ciel
renouvelés d’étoiles.
Flammes du cimetière, calmes doigts qui
comptent les lents soirs. Ne me dites pas
que la nuit d’été n’est pas belle.
Je suis né à Pérouse le 12 juin 1906. Je ne peux pas parler de mes “œuvres les plus significatives” puisque mon unique œuvre est représentée par un groupe (ou grappe) de poèmes qui pendant ma vie ont spontanément (presque par leur propre force) fleuris.
...Il comprit que la fièvre peut, après tout, être utile pour faire de la poésie.
Que la nuit et la douceur du vent me cachent.
Chassé de chez moi et venu à toi
lent fleuve mon romantique ami.
Je regarde le ciel et les nuages et les lumières
des hommes là-bas toujours de moi
plus éloignés. Et je ne sais qui je veux
aimer encore sinon ma souffrance.
La lune se cache puis reparaît
- lente manœuvre inutile
sur ma tête fatiguée de regarder.
p. 19
Donna in tram
Vuoi baciare il tuo bimbo che non vuole:
ama guardare la vita, di fuori.
Tu sei delusa allora, ma sorridi:
non è l'angoscia della gelosia
anche se già somiglia egli all'altro uomo
che per "guardare la vita, di fuori"
ti ha lasciata cosi'.
Femme dans le tram
Tu veux embrasser ton enfant qui ne veut pas:
il aime regarder la vie, dehors.
Alors, tu es déçue, mais tu souris:
ce n'est pas l'angoisse de la jalousie
même si déjà il ressemble à l'autre homme
qui pour "regarder la vie, dehors"
t'a laissée ainsi...
Io vivere vorrei addormentato
entro il dolce rumore della vita.
Vivre je voudrais endormi
dans la douce rumeur de la vie
L’automne me parle déjà. À la fenêtre
sombre j’écoute dans le silence mes pensées
fléchir sous le vent d’ouest
qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres
noires présences seules vivantes dans la nuit.
Puis je m’enferme dans mon lit. Salué
par le chant d’un garçon que la nuit,
violente, amplifie : la vie ne change pas.
p. 29
Poèmes, Poésie, 1927-1957
NUIT : RÊVE DE FENÊTRES…
Nuit : rêve de fenêtres
éparses illuminées.
entendre la voix claire
venue de la mer. D’un livre
aimé voir des mots
disparaître… ‒ Oh étoiles en fuite
l’amour de la vie !
Come è bello seguirti
o giovine che ondeggi
calmo nella città notturna.
Se ti fermi in un angolo, lontano
io restero', lontano
dalla tua pace, - o ardente
solitudine mia.
Qu'il est beau de te suivre
ô jeune homme qui ondoies
sans hâte dans la ville nocturne.
Si tu t'arrêtes au coin d'une rue,
je resterai, loin
de ta paix - ô mon ardente solitude.
Le notti vuote, piene di tamburi
che passano d’un tratto. Ma la luna
accorda ogni vagito nel silenzio.
Les nuits vides, pleines de tambours
qui passent tout à coup. Mais la lune
accorde tous les vagissements dans le silence.