Ce livre a été un super ventes en Espagne avec plus de 20 éditions. Une pièce de théâtre a été montée en 2020.
C’est un livre drôle et assez original, une satire sociale féroce avec une écriture très particulière faite de néologismes à profusion, contrastant avec un vocabulaire exquis (en VO).
Probablement que son métier de maquettiste, donne à Lorenzo le sens aigu de l’observation, aussi un certain perfectionnisme dans ses descriptions. Son texte est une critique ouverte contre le consumérisme à tout va, les mensonges politiques et autres situations en dysfonctionnement (les relations familiales, le manque de travail, l’extravagance des citadins, l’abandon de la campagne, les difficultés de logement, etc).
Le protagoniste est un jeune de 25 ans, Manuel, avec un profil assez bas, c’est un anti-héros. Marcel sera agressé injustement par un policier anti-émeutes et il va se défendre en lui plantant un tourne-vis dans le cou. Il réussira à fuir et contactera son oncle qui est le narrateur de cette histoire rocambolesque.
Ils vont convenir que Manuel va se planquer loin de Madrid un bon moment. Le jeune homme part en voiture et en plein plateau castillan, il va trouver un village abandonné où il va squatter une maison. Il communique avec son oncle avec un vieux téléphone à carte et l’oncle lui fera livrer une fois par semaine de quoi survivre.
Manuel peu à peu va se rendre compte qu’il peut survivre avec très peu; il découvre la campagne environnante, la nature, la faune et la flore locales. Et il va adorer.
Au bout de un an, la maison la plus proche sera louée à des citadins. Après des travaux, ils vont débarquer tous les vendredis, toujours en groupes et avec des enfants. Ils font un boucan du diable et Manuel doit se terrer le WE pour ne pas piquer leur curiosité. Ce sont ces citadins les dégueulasses (asqueroso a moins de connotation mortifère que dégueulasse).
Ces gens sont bruyants, vulgaires, kitsch, apportant des gadgets ridicules comme le chauffe-papier toilette. Ils s’avèrent aussi incapables de bricoler la moindre broutille, ce qui fait que les ouvriers défilent maintenant en semaine.
Manuel arrive à un tel point d’exaspération qu’il va organiser une vengeance machiavélique. Ceci m‘a laissé pantoise et je ne divulgache rien, car c’est le meilleur du livre.
Certes, les dégueulasses sont insupportables, mais ils possèdent encore beaucoup d’humanité (cf la fin du livre).
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