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Critiques de Sarah Buschmann (88)
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La folie et l'absinthe

Je remercie chaleureusement les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi, en service presse, du recueil de nouvelles La folie et l'absinthe.

Il y a 13 nouvelles, je ne vais pas toutes vous les présenter mais me contenter de vous parler de celles qui m'ont le plus marquées.

Céline Chevet ouvre le bal avec Je plonge, tu plonges, nous plongeons.

Une nouvelle qui nous fait découvrir un effaceur de crimes. J'ai trouvé ça très intéressant, très bien tourné et ce fût une très jolie surprise pour commencer :)

Brune d'Emilie Chevallier Moreux nous présente une jeune femme prénommée Brune. Une nouvelle à la fois sombre et lumineuse, où folie et réalité se côtoient. J'ai été touchée par le personnage de Brune et j'ai apprécie l'écriture de l'auteure.

Les illusions de Cyprien Eisenberg de Geoffrey Legrand met à l'honneur Cyprien.. et ses illusions dues à l'absinthe. Cela m'a beaucoup plu.

La fée du réservoir de Dorian Lake, est une de mes nouvelles préférées. Cette fée est surprenante, attachante. L'absinthe et la folie sont très présentes dans cette nouvelle, que j'ai adoré.

L'absente de Sarah Buschmann traite de façon très surprenante de la folie. C'est à la fois classique et original de part les idées, et c'est très bien écrit. Là encore, j'ai passé un bon moment de lecture :)

Dans Manuel d'anthropologie botanique d'Audrey Salles, l'auteure nous présente... une plante (l'absinthe) qui pousse à l'intérieur d'une femme. J'ai trouvé ça vraiment excellent. Il y a énormément de bonnes idées dans cette nouvelle, qui m'a captivé.

La dernière nouvelle qui m'a beaucoup plu est Elizabeth de Cécile Pommereau. Nous découvrons une fée verte qui en fait voir de toutes les couleurs à Laurent...

La folie et l'absinthe est un très bon recueil de nouvelles avec un thème très original. Cela change des recueils traitant de la mer, de l'été, d'une région en particulier.

J'ai apprécié que la folie et l'absinthe, cette boisson si mystérieuse, soit au cœur des écrits de ces auteurs inconnus mais qui écrivent sacrément bien. Il y a beaucoup de poésie, de folie, de magie aussi dans ce recueil.

Et j'ai eu un coup de cœur pour la couverture, que je trouve magnifique.

Je suis vraiment très contente de ma lecture, et je mets un très joli quatre étoiles et demie à La folie et l'absinthe.
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Sorcière de chair

Il y a deux ans j’ai eu l’immense bonheur de lire une nouvelle (« Tranche d’une nuit ») de Sarah Buschmann, récit qui m’avait alors enchanté par un style d’écriture direct qu’on retrouve de même dans ce premier roman policier de dark urban fantasy.

Je savais donc déjà, ou au moins m’attendais avant de commencer la lecture, que l’auteure ne fait pas dans la dentelle et qu’elle n’épargne pas ses personnages.

Ici le mot « dark » ne résume pas que le genre littéraire ou une histoire très noire relatant une intrigue autour de meurtres violents en rapport avec la sorcellerie (dans une Australie évoquée avec attachement). Sarah B. parle également et même beaucoup de la « darkness » de l’âme... sorcière et humaine.

Colère, rage, haine, douleurs, vengeance, tourments, culpabilité, souffrances... autant de sombres sentiments qui découlent d’une jeunesse bafouée.

On ne peut alors ne ressentir que de l’empathie pour cette personne abominablement violentée ? Eh bien... non. Ballottée comme je l’étais entre sympathie et son contraire pour cette sorcière d’une gent peu ordinaire, j’ai senti mes émotions chavirer.

Et j’aime ça ! Qu’un (bon) livre me bouscule, m’ébranle, me fait réagir « en présence » de ses personnages.



Quand j’ai écrit ci-dessus que l’auteure ne fait pas dans la dentelle, il faut savoir que cela inclut des passages gore (descriptions détaillées des meurtres, p.e.), que cet aspect trash qui peut heurter des lecteurs impressionnables, n’est pas « gratuit » et s’inscrit parfaitement dans les personnalités et les tempéraments des protagonistes.



Plus fréquemment plongée dans les polars, je ne lis pour ainsi dire jamais de la (urban) fantasy. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, je me suis rendue compte que ce genre littéraire ne m’attire pas. Mais ça c’était avant de faire connaissance avec la « Sorcière de chair », une envoûteuse d’une nature unique !

(magnifiquement représentée par le dessin sur la couverture !)
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Noir

Je remercie énormément les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi, en service presse, de leur recueil de nouvelles : Noir.

13 auteurs nous invitent dans leur noirceur, au cœur de leurs mondes imaginaires, sombres reflets de notre univers...

L’humain s’y dévoile sous son jour le plus sordide, pour notre plus cruel plaisir de lecteurs :)

Le résumé de ce recueil me tentait surtout qu'on trouve ici une romancière que j'apprécie tout particulièrement : Louise Le Bars. C'est d'ailleurs elle qui ouvre le bal avec Intime Projection – Scène d'Ouverture un court texte qui m'a captivé. J'aime son écriture, sa façon de décrire les choses et je suis ravie que ce soit elle qui ai commencé ce recueil.

Vient ensuite Cancer Urbain de Morgane Stankiewiez, un texte tout aussi bien écrit et captivant.

J'ai ensuite pris plaisir à découvrir Souvenirs fugitifs de Sarah Buschmann. C'est une excellente nouvelle, le personnage principal est touchant. Et ce fût une belle claque ! J'avais découvert cette autrice avec l'Absinthe, nouvelle présente dans le recueil La folie et l'absinthe ; cela m'a fait très plaisir de la retrouver car je trouve qu'elle a une plume très parlante.

Nous trouvons aussi : Le sang du Cénacle de KeoT ainsi que Pourri de Stéphane Miller. Là encore, des textes forts qui ne laissent pas indifférents. Petite préférence pour Pourri, je dois avouer que j'ai un peu moins apprécié Le sang du Cénacle, mais ceci est très personnel :) Si vous le lisez, vous penserez peut-être différemment.

J'ai beaucoup aimé Licorne de Sarah Delysl. Elle revisite le mythe de la licorne d'une façon très originale, j'ai trouvé ma lecture dépaysante, captivante et j'ai là encore passé un bon moment, très fort car … c'est noir... comme le titre de l'ouvrage l'indique ;)

On trouve aussi Mort de Cyril Fallavollita ; Smoke Gets In Your Eyes d'Alexandra Fiordelli ou encore Bouches (in)utiles de Patrice Quélard. Ce sont des textes pertinents, bien écrits, qui décrivent bien la noirceur de ce monde...

Difficile d'en dire plus, je ne veux pas vous lasser en faisant une chronique hyper longue, et puis nous avons ici des nouvelles. Donc des textes courts, il serait dommage de trop en dévoiler.

Niveau noirceur, Wilfried Renaut n'est pas en reste avec La nuagerie . Je dirais même qu'il excelle dans le genre ! Tout comme Michelle Labeeu avec Un, deux, trois. Je ne risque pas d'oublier ce dernier texte de sitôt.

J'ai un peu moins accroché avec Du jambon pour les cochons de Jordi Vila Cornellas. Par contre, j'ai beaucoup aimé Sur le seuil de Mathilde Chau.

Et pour clore ce recueil noir.. c'est noir ;) je demande... Louise Le Bars avec Intime Projection – Scène de finale pour un final à la hauteur de l'ouvrage :)

Noir est un recueil de nouvelles que je vous recommande sans aucune hésitation.

Il est bien écrit, aucun texte n'est en dessous de l'autre. Après, tout dépend de la sensibilité de chacun, certains vont plairont plus que d'autres. Cela a été mon cas mais aucun auteur ne m'a déçu. J'ai été touché par l'univers de chacun, leur façon de voir les choses et je suis vraiment ravie de ma découverte. De toute façon, il est rare que je sois déçu par les publications de cette maison d'édition, et je les relirais sans aucune hésitation.

Ma note : 4,5 étoiles.
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La folie et l'absinthe

La nouvelle c’est compliqué. Il faut être bref mais pas trop implicite, garder du souffle, et monter, monter en pression jusqu’à la chute. La nouvelle supporte mal le délayage, à mon sens. Et ça marche ici. L’ensemble est d’une grande qualité. Chaque texte aborde de manière très personnelle les deux thèmes de la folie et de l’Absinthe sans que l’on sente un quelconque exercice imposé.



Un coup de foudre et deux coups de cœur pour moi : “Je plonge, tu plonges, nous plongeons” de Céline Chevet qui ouvre la danse. Histoire d’un effaceur de crimes et de tentations délictueuses. Je suis restée absolument scotchée par cette plume sûre et nerveuse, par sa capacité à créer un monde en deux ou trois traits secs et précis, par cette imagination débridée.



“Le monde est noir. Les pieds plantés dans une flaque d’eau trouble, je regarde le souvenirs de l’homme défiler en miroir. J’y vois la prison dans laquelle il a croupi toutes ces années, je sens dans ma gorge les palets lyophilisés qu’il se glissait dans l’œsophage, le craquement de sa mâchoire résonne dans le néant. Une bouche se dessine, mâche, crache ; les dents se tendent vers moi comme des serpents prêts à mordre.”



Et puis aussi “Les diables noirs” de Patrice Quélard, sur un bataillon d’infanterie légère pendant la première guerre mondiale. Et “Manuel d’anthropologie botanique” d’Audrey Salles à propos d’une femme qui abrite un plant d’absinthe dans son ventre. Parce que la guerre tenait toute sa place dans un recueil sur la folie pour le premier et que la narration est impeccable. Et pour la douce et douloureuse fantaisie de la seconde qui croque si justement les aberrations de la nature humaine.



Je ne peux pas parler de tout ici, même si j’en ai vraiment envie. Tout ça est vraiment très réussi ! D’une grande qualité littéraire et qui augure vraiment d’un bel avenir pour cette jeune maison.



Merci aux auteurs, merci à Dorian Lake, auteur de la tout à fait déjantée “Fée du réservoir”, et éditeur de ce recueil, de m’avoir permis d’en parler ici.
Lien : https://chikitalit.com/la-fo..
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Sorcière de chair

Une lecture… marquante. Dérangeante, terrifiante. Réussie, aussi.



7 ans après un massacre de toute une famille… Ca recommence. A Melbourne, cette fois. Des meurtres sordides, qui font penser à la Sorcellerie de chair. Arabella est flic, et va enquêter. Mais c'est étrange, pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme deux gouttes d'eau ?





L’horreur ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais ici, elle est sublimée. Parce qu’il y a dans ce roman une véritable poétique de l’horreur. Souci esthétique d’abord (certaines scènes sont très visuelles, attention c’est difficile par moments, selon votre sensibilité), psychologique ensuite (l’autrice sait de quoi elle parle, et elle nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine comme personne).



Les scènes gore et l’ambiance poisseuse créent un cadre étouffant qui magnifie l’aspect horrifique de cette double enquête. C’est très réussi, immersif, et crée une sensation de malaise recherchée avec le genre horrifique.



J’ai aimé aussi la manière dont l’autrice réutilise les codes de la sorcellerie, et modernise la figure de la sorcière. On est ici dans un roman contemporain, urbain, où le surnaturel côtoie le réel à chaque instant.



Le côté esthétique de l’Horreur est néanmoins secondaire à mon sens, car la véritable question du roman est celle-ci : l’horreur est-elle surnaturelle, est-elle la plus visuelle, la plus évidente… ou bien est-elle sournoise, réelle, vicieuse, dans les traits de votre voisin, dans la rue d’à côté, dans le quotidien d’une vie ponctuée de ses violences insupportables planquées sous le tapis ?



Sorcière de chair est une plongée sans limite et vertigineuse dans les tréfonds des âmes torturées et dans le sombre en chacun de nous. C’est servi par une intrigue trépidante et captivante qui vous happe…

Bienvenue en enfer… !
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Noir

Voilà une anthologie de très bonne facture autour du "NOIR"... la mort, les meurtres, les trahisons, les perversions, les oppressions... voilà ce qui suppure de cet ensemble de textes.



On va de l'hyper-réalisme au dark medfan. Je ne vais pas détailler chaque nouvelle. Ce serait manquer de respect à des auteurs/autrices qui se verraient attribuer une moins bonne note, alors que leur contribution vient à point nommé pour équilibrer le recueil. D'ailleurs, je trouve le tome bien construit. Les nouvelles se suivent et participent chacune à leur tour au thème noir.



Etonnamment, les deux nouvelles des dark medfan (de KeoT et de Jordi Vila Cornellas) m'ont particuilèrement plu. Elles sont bien construites et m'ont diverti, chacune dans leur propre genre.



Quelques nouvelles traitent des implants et de la cybersociété. Ce sont sans doute celles qui m'ont le moins intéressé. Le domaine évolue tellement vite que ces nouvelles vont vite receler des invohérences et des anachronismes.



Par contre, je tire mon chapeau à la maison d'édition (et un grand merci, vu que j'ai reçu ce recueil lors d'une Masse Critique). Noir d'Absinthe produit un travail remarquable. En témoigne ce recueil en tant qu'objet. Couverture noire (comme le Black album de Metallica...), sur laquelle se lit NOIR en gris légèrement plus clair, écrit dans une police sympa. Tranche du livre noire. Petite bordure. Un papier un peu épais, presque rugueux, comme le thème du recueil. Et la qualité de la couverture... touchons-en un mot. Dans pas mal de BD, les fonds noirs attirent les marques de doigt, impossibles à nettoyer, et qui laissent des traces peu amènes. Ici, pas de cela sur la couverture, qui est nickel au bout de plusieurs semaines de lecture, nette comme au premier jour.



Franchement, si je me lance un jour à compiler mes nouvelles et que je me décide à terminer mes romans... je m'adresserai à Noir d'Absinthe. Ils me refuseront, bien sûr, mais je ne vois pas d'autre éditeur qui semble se soucier adéquatement des auteurs.
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Sorcière de chair

Après avoir découvert la plume de Sarah Buschmann dans une nouvelle (La Mort à mes pieds dans Ombres), j’avais très envie de voir dans quel univers elle nous emmènerait dans un roman. Elle a choisi l’Australie et les sorcières et nous entraîne dans une affaire sordide teintée de fantastique. Un premier roman réussi !



Pas de répit pour le lecteur, on plonge directement dans le roman avec une scène intense dans laquelle une petite fille assiste à l’assassinat de sa famille. Un prologue intéressant puisqu’il nous montre le pouvoir de la sorcellerie à laquelle nous aurons affaire ici. Nous rencontrons ensuite Arabella, policière, et son coéquipier Nolan alors qu’ils se rendent sur une scène de crime. Arabella suspecte directement la sorcellerie et les cas suivants vont la conforter dans son idée. Seulement, si Arabella connait si bien la sorcellerie, c’est parce qu’elle est elle-même sorcière, sous couverture, car les sorcières sont chassées et emprisonnées en Australie. Les victimes continuent à s’entasser, et toutes ressemblent étrangement à Arabella. Que cache cette étrange série de meurtres et quel lien y a-t-il avec la policière ?



Je vous le dis tout de suite, il faut avoir l’estomac bien accroché pour cette lecture : entre le prologue où on assiste à une série de meurtres horribles et le premier cas de l’enquête qui s’est épluché la peau pendant des heures, les premières pages vous annoncent la couleur (le rouge sang :D ). D’autres scènes sont moins sanglantes, mais psychologiquement assez dures.



Je ne suis pas très policier à la base, et j’avoue que parfois, les moments d’interrogatoire ou les questionnements et réflexions sur l’enquête m’ont parus un peu long. Par contre, j’ai adoré les flash-back de la protagoniste, qui nous font découvrir les pouvoirs des sorcières de chair, mais aussi une magie plus sombre et les rituels qui y sont liés. Je ne veux pas trop en dire, mais elle n’a vraiment pas eu une enfance facile, dans une famille qui n’en avait que faire d’elle. Elle a réussi à s’en sortir en payant le prix fort. J’ai aussi beaucoup aimé tous les lieux liés à la sorcellerie qu’on découvrait, endroits malsains à souhait.



Un autre élément que j’ai adoré dans ce livre est la personnalité des personnages. On est loin du manichéisme habituellement observé. Arabella et son collègue sont censés être les « gentils » de l’histoire, mais leur comportement est parfois violent, manipulateur, voire carrément horrible quand il s’agit de garder un secret. Il en va de même des autres personnages. Jamais l’auteure ne se complaît dans un schéma traditionnel, on ne sait jamais à quoi s’attendre et ça, c’est top !



J’ai apprécié le fait qu’il y ait une carte de l’Australie au début de l’ouvrage. On ne se rend pas toujours bien compte des distances (par exemple, notre protagoniste fait des allers-retours en avion et non en voiture, ce qui pourrait nous paraître exagéré) et cette carte est bien pratique pour se situer dans un pays que je ne connaissais personnellement pas beaucoup. Cela m’a aussi fait plaisir de découvrir un peu ce pays lointain au travers des pages de ce roman.



Un tout petit détail m’a gênée au niveau de la mise en page : les numéros de bas de page étaient collé au bas de la page. En fait, j’ai l’habitude de mettre en évidence au crayon les passages que j’ai particulièrement aimés (pour les citations des chroniques entre autres) et j’entoure toujours le numéro de la page pour retrouver l’extrait plus facilement. Ici, pas facile donc d’entourer mon numéro de page. :p



Sarah Buschmann signe un premier roman intense : une enquête sordide liée à la sorcellerie (magie ici noire et violente), un duo de policiers complices, mais pas trop, une protagoniste déchirée entre deux identités, une incursion dans l’univers de la police et de la sorcellerie. Une investigation prenante et surprenante à ne cependant pas mettre entre toutes les mains.
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Sorcière de chair

Wahou quelle lecture ! Difficile de sortir indemne de cette histoire qui s’est révélée être brutale, froide et surtout très marquante ! Âmes sensibles s’abstenir car le dernier bébé des éditions Noir d’Absinthe est loin d’être une lecture réconfortante et cocooning. On est dans de l’Urban Fantasy, mais surtout dans du violent et du gore !



Le récit, sous forme d’enquête policière, oscille entre le présent et le passé. C’est grâce à ces flashback qu’on en connait plus sur le passé légèrement sanglant de l’héroïne : le lieutenant Arabella. Celle-ci enquête sur une série de meurtre en Australie pas jolis du tout. Les victimes, sous l’influence d’une sorcière, se suicident de manière absolument atroce. La violence de ces crimes fait écho au passé d’Arabella qui voit là un lien entre son passé et son enquête.



Les premiers chapitres ne m’emballaient pas plus que ça car je ne trouvais pas forcément l’histoire très trépignante. Mais vers la moitié… Omagad ! La situation devient de plus en plus glauque, le passé de notre héroïne est de plus en plus limpide et effrayant… L’ambiance de ce roman s’assombrit à chaque chapitre et plonge le lecteur dans un certain malaise. L’autrice joue avec nos nerfs et manipule ses personnages pour faire douter le lecteur. Plusieurs fois je me suis fais avoir, moi qui pensait deviner facilement la fin. J’avais tout faux !



L’écriture est maitrisée et le déroulement de l’enquête parfaitement ficelé. J’ai du mal à croire que c’est le premier roman de l’autrice tellement tout s’imbrique parfaitement. Et quelle imagination ! J’ai adoré cette histoire de sorcières en Australie. Et cette prison du désert où les sorcières sont enfermées m’intrigue énormément et en même temps me donne des frissons !



Le roman se termine en apothéose avec un final à la fois percutant et sadique ! J’aimerais tellement qu’il y ai une suite parce que cette fin c’est juste pas possible haha !



En bref : Coup de cœur pour Sorcière de Chair, un thriller horrifique maitrisé de bout en bout qui arrivera à vous surprendre même si vous pensez connaitre le dénouement ! Une pépite !
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La folie et l'absinthe

J’aime les anthologies parce qu’elles permettent d’explorer une thématique sous plusieurs angles. L’unité de ce recueil vient de la diversité des styles, des plumes, de la taille des textes, et de la manière dont les écrivains se sont emparés du sujet.



Fantastique, réalisme, SF. Interludes et textes plus longs. La variété réside également dans le traitement de l’absinthe. On retrouve son pouvoir addictif, son côté romantique chez les poètes du XIXème siècle; sa personnification en petite fée verte, aussi. Mais j’ai aimé ses diverses représentations : elle n’est pas que boisson, elle est aussi pastille, médicament, pilule, ou encore plante parasite dans son ensemble.



La mise en scène des textes concourt également à unifier le recueil. Chacun est à la bonne place, relié aux autres d’une certaine façon, ce qui permet un dialogue entre les nouvelles. La dernière nouvelle clôt particulièrement bien le recueil, comme la scène finale d’un dernier acte. Les interludes sont comme des entractes, redonnant au lecteur du souffle après les émotions ressenties et s’apprêter à replonger dans la folie verte. Ils entretiennent également l’intérêt et la curiosité.



Mais à mon sens, La folie et l’absinthe manque de force dans certains textes; de folie, même. Plusieurs semaines après la lecture, j’ai déjà oublié quelques textes, pas très marquants dans la durée. Je m’attendais à quelque chose qui perde beaucoup plus les pédales, qui explose davantage, qui s’enfonce plus fortement dans le vice et le non retour possible. Tous les textes n'avaient pas la même force, certains m'ont semblé un peu en-dessous.



Mais j’ai eu plaisir à retrouver des autrices que j’apprécie beaucoup, notamment Morgane Stankiewiez et Sarah Bushmann. J’ai aussi beaucoup aimé la nouvelle d’Audrey Salles.



Sur le blog, retour en détail sur chacune des nouvelles du recueil.


Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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Noir

Vous appréciez les histoires un peu (beaucoup) sombres ? Les intrigues qui vous retournent la tête ? et les univers angoissants ? Alors le recueil de nouvelles Noir chez Noir asbinthe est fait pour vous ! Il se compose de treize nouvelles écrites par : Louise Le Bars, Morgane Stankiewiez, Sarah Buschmann, KeoT, Stéphane Miller, Sarah Delysle, Cyril Fallavolita, Alexandra Fiordelli, Patrice Quélard, Wielfried Renaut, Michelle Labeeu, Jordi Vila Cornellas et Mathilde Chau.



Pour ma part, j’ai eu un petit coup de cœur de pour cette anthologie. Les nouvelles et moi, ça passe et ou casse… Souvent, j’ai le sentiment d’inachevé en les lisant. Ici, pas de tout ! J’ai savouré chacune d’entre-elles même si certaines m’ont davantage plu que d’autres. Toutes sont très sombres, parfois sanglantes, dérangeantes, et toutes sont superbement menées, souvent surprenantes.



Attention, il faut parfois avoir le cœur bien accroché ! Une scène en particulier m’a bien fait grimacer…



Le recueil mixte les genres pour mon grand plaisir. Si la ligne directrice reste l’enquête policière/le thriller, les auteurs de ce recueil nous proposent des histoires dans des genres variés : contemporain, fantasy, fantastique ou encore science-fiction. Leur style d’écriture est toujours recherché, agréable à lire. De très belles plumes !



Les histoires offrent également beaucoup de variété dans leur univers, leurs personnages, leurs thématiques. Le thème du noir est exploité sous toutes ses formes. On ne se lasse pas du tout !



Mais très clairement le gros point fort pour moi de ce recueil est la manière dont les auteurs ont mené leur histoire. Certaines nouvelles vous retourneront la tête. Toutes ou presque font l’objet de retournements de situation étonnants. J’ai été surprise, manipulée et happée par ces intrigues ! Cela donne envie de lire d’autres histoires de ces auteurs.



Les personnages sont très bien développés dans ces écrits pourtant très courts. Ils sont consistants, complexes, réalistes. Les auteurs réussissent à merveilles à nous transporter auprès d’eux et dans leur tête.

Les nouvelles



De brefs retours sur chaque nouvelles :

[...]
Lien : https://lacossedeceline.word..
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La folie et l'absinthe

Une pépite originale à lire !!!



Je suis tombée sur une pépite, avec ce livre. D'habitude, je ne lis pas de recueils de nouvelles, les romans ayant ma préférence. Je me suis pourtant laissée tenter par le sujet de ce recueil : l'absinthe, breuvage mystérieux qui a la faculté de rendre fou et dont abusaient les artistes du XIXème siècle.



Je n'ai vraiment pas été déçue.



D'abord, les nouvelles sont toutes très bien écrites, et de plus dans un style différent : la facilité de lecture m'a plu et j'ai trouvé ce mixage de styles vraiment original.

Ensuite, les histoires : elles s'inscrivent résolument dans le genre du fantastique. Elles tournent toutes autour de l'âme humaine, qu'elles sondent à la recherche de ses vices. Autant le dire tout de suite, elles se terminent mal !

Bien que j'en eusse aimé certaines plus que d'autres, elles m'ont toutes, sans exception, accrochée dès les premiers paragraphes !



J'ai particulièrement aimée la nouvelle "Juste au cas où ", écrite comme un conte pour enfants, qui raconte, à travers les souvenirs d'enfance d'un grand-père, la recette de fabrication de l'absinthe et l'origine du nom "La fée verte" ; une recette horrible, fruit du ruissellement de la fonte des neiges au travers des cadavres d enfants assassinés.



Le fonds du recueil est bien documenté, les recherches sont sérieuses, et je subodore que l'auteur / certains des auteurs ont dû expérimenter eux-même le breuvage pour sortir des histoires aussi originales !



L'ensemble reste cohérent, vraiment agréable à lire, accrocheur, pertinent et sulfureux à souhait. Un vrai parti-pris qui tient la route ! L'ambition d'une anthologie sur ce thème de l'absinthe est pour moi validée. Ce livre est donc une réussite et mérite d'être connu.



Merci à Noir Absinthe pour ce beau recueil.
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Sorcière de chair

J'ai découvert ce titre lors d’une masse critique babelio. La couverture m’a tapé dans l’œil et pour ceux qui me connaissent vous savez qu’il n'en faut pas plus. Je l’ai donc mis dans la liste de mes choix et c'est pour lui que j’ai été sélectionné. Et je remercie grandement Babelio et la maison d'édition de m'avoir permis de lire ce titre, car je pense que je l'aurai fait mais pas forcément tout de suite et je serai passé à côté de quelque chose.



Après part que ce bouquin allait forcément parler de sorcière je ne savais pas trop dans quoi je me lançais. Dans du digoulasse comme dirait ma comparse de lecture. Oui parce qu’il faut le souligner l’auteure laisse échapper certains détails dont je me serais bien passé. J’ai vite compris que quand elle se mettait à décrire les massacres c'était mieux pour moi de sauter ces fameux passages…



Mais au-delà de ce côté digoulasse, il y a une histoire, une intrigue et des personnes bien torturé (cette phrase prend tout son sens quand on a lu le bouquin). En gros de quoi en faire un bon roman. J’ai vite compris qui était “le méchant” il me manquait le pourquoi et l’auteure va prendre tout son temps pour éclairer notre lanterne. Notre héroïne s’en prend vraiment plein la tronche, on fait plein d’hypothèses, tous les personnages se croient coupable entre eux, un joyeux bordel. Oh oui de quoi faire un bon roman.



Pis voilà le moment où tout part en vrille, où l'auteure décide qu'il est tant pour toi de comprendre et là tu cherche plus, tu deviens spectatrice et tu hallucine. Qu'est-ce qui fait que j’ai adoré ce bouquin et que j’en redemande (oui, on a cherché si il manquait pas des pages quelque part!) parce que cette fin que l’on ne voit absolument pas venir, qui te met à genoux, c'est du grand délire. C'est tellement bien fait, que j'en suis traumatisé. La question était de savoir si l'auteure en rester là et comment vous dire que pour le lecture ça fait mal où si il y a une suite. J'ai un peu discuter avec elle et oui il y a une suite, si vous etes fou, vous etes pas obligé de le lire mais moi je sauterai dessus!



Alors oui, on est maso et on en redemande. Non j’aime toujours pas le gore et je sauterai ces passages dans la suite mais l’auteure a vraiment su faire d’un bon bouquin, une putain de tuerie qui malgré que cela fait plusieurs jours que je l’ai fini, la fin me hante encore. Et non, je ne veux pas en rester là, ce n'est juste pas possible, on ne peut pas rester avec une fin pareille, je veux la suite (en cours d’écriture)
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Zhaodi

“Un père sans fils. Un mari sans travail. Était-il possible de tomber plus bas ?”



wow… Sacrée claque ! Zhaodi est le genre de livre que l'on referme les larmes aux yeux. La première chose que j'ai faite après l'avoir terminé ? Soupirer. Profondément.



Les chapitres sont courts, la plume incisive et froide, le récit va droit au but. Pas De fioritures. Pas De lumière. Tout est noir. Les autrices nous plongent de suite dans le vif du sujet, dans une ambiance poisseuse qui nous colle et nous pousse à tourner les pages avec comme une envie malsaine d'en savoir toujours plus, ou l'espoir de s'en sortir. le lecteur se surprend à tourner les pages avec frénésie.



Il y rencontrera des personnages brisés, détruits par la vie. Celui de Cheng m'a particulièrement touchée. Quand la protagoniste Zhaodi, victime de la politique de l'enfant unique, dont le prénom signifie “Apporte-nous un petit frère”, est pleine d'une haine et d'une colère froides, son père, lui, se noie dans sa déchéance, son déshonneur, sa solitude et l'alcool. Véritable déchet, débris humain, qui n'a pas su être un bon mari, un bon père, être l'homme capable de faire vivre sa famille, Cheng est étouffé par sa lâcheté, sa faiblesse et le poids d'une vie malheureuse. Il avance avec la conviction terrible de ne pas être un homme, la société dans laquelle il évolue ne cessant de le lui rappeler. Témoin de sa propre chute, il a assisté et assiste encore, impuissant malgré lui, à la destruction de sa famille, de sa raison d'être, de son rôle en tant qu'homme, père et mari, pris au piège d'un cercle vicieux à l'instant même où la fille qu'il n'aurait jamais dû avoir a poussé son premier cri. Dès lors, Cheng se retrouve coincé entre les choix que la société et/ou la secte lui imposent, et ceux que sa nature lui commande. Il avance d'échec en échec, lui dont le prénom signifie “réussite”, cristallisant tous les espoirs que ses parents ont placés en lui et qui n'est devenu au fil des années qu'une blague sinistre. Lui qui était le fils, lui dont de la réussite dépendait l'honneur d'un nom, l'honneur d'une famille. Ce personnage dont le monde s'est effondré m'a bouleversée et brisé le coeur. Seul et habité d'une souffrance indicible, il est rongé par la culpabilité de choix cornéliens, véritables dilemmes entre sentiments et devoir. Malheureusement, les conséquences de ses décisions ne lui permettront jamais de se rendre compte de leur bien-fondé. Aucune justice ne viendra jamais le bercer d'une douce chaleur, d'une sensation de soulagement d'avoir fait le bon choix. Sauver sa fille, à sa naissance, au sein de la secte, puis à d'autres occasions tragiques, le mènera à un état de non-existence. Cheng n'est pas un couard, c'est même tout l'inverse, mais la vie et ses rencontres ne lui permettront jamais de s'en rendre compte. Il a au contraire eu la force de faire les choix justes et bons, quand c'était l'environnement qui était totalement toxique.



Impossible de parler de ce roman sans mettre en garde contre les nombreux TW : viol (sur mineur), suicide, suicide collectif, secte, embrigadement, manipulation, meurtre, prostitution, misères sociale et intellectuelle, pauvreté extrême, alcool, violence (physique, psychologique, sexuelle, sociétale, parentale…) et dérives de la politique de l'enfant unique, comme l'avortement et la stérilisation forcés. C'est dur, mais ce qui rend cette histoire encore plus horrible, c'est son réalisme. Bien sûr, c'est romancé pour les besoins de l'intrigue, mais c'est une réalité, et ça l'est malheureusement encore pour beaucoup. Zhaodi montre sans détour l'horreur des sectes, qui détruisent des vies sur des générations. Ces organisations tentaculaires ne brisent pas que les adeptes, mais impactent beaucoup plus largement, laissant des traces indélébiles même après des années et une prise de conscience, influençant ainsi toujours malgré elles les comportements et les pensées des victimes.



Ce thriller dont l'action se déroule en Chine entre les années 80 et 2015 met en scène la déchéance d'une famille. Les rebondissements sont incroyables et écoeurants, allant toujours plus loin dans l'horreur. C'est fort, touchant, poignant, effrayant de réalisme (sûrement sa plus grande force et ce qui fait le plus peur). J'ai lu la fin en apnée, moi aussi totalement anesthésiée par ce récit noir et révoltant jusqu'à sa dernière ligne. Ce texte est incroyable, presque plus roman social que thriller, fiction réaliste à ne pas mettre en toutes les mains.



Merci beaucoup aux Éditions Noir d'Absinthe pour cette lecture dont je me souviendrai.



“Le vide en elle continue de grossir, de s'étendre. Chaque jour, elle s'attend à ce qu'il devienne trop grand pour elle, qu'il la consomme tout entière. Pourtant, il y a toujours de la place pour la souffrance et la peine.”
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Noir

NOIR de Noir d'Absinthe anthologie dirigée par Emilie Chevalier Moreux (aka ACM) pour une plongée dans le roman noir et dans les horreurs de l’homme. Il faut dire que je l’attendais avec une impatience non maîtrisée ce petit bébé. Pour parler un peu de ma vie, j’avais vu passer l’appel à texte qui donnait grandement envie mais qui soulevait aussi et surtout une belle question : qu’est-ce que le roman noir ? Au détour de 13 nouvelles, on appréhende toutes les facettes de ce genre si particulier, aussi fascinant que provocateur ! Le roman, en lui-même, est de toute beauté. Noir d’absinthe nous habitue à des merveilles et ne déroge pas à la règle. Vous n’arrivez pas à lire le titre sur la photo ? C’est normal, moi non plus. Il faut dire que du noir sur du noir, c’est loin d’être évident ! Un beau mat et une belle présence dans l’étagère, où ses pages n’ont pas fini de nous inviter entre leurs lignes. J’aime beaucoup les anthologies, qui permettent de s’offrir une lecture chaque soir en pénétrant dans un nouvel univers. J’ai donc largement pris mon temps avec ce petit bébé, me délectant à chaque fois des horreurs qui pouvaient s’y cacher. Prêt à me suivre ? C’est parti !





« Intime Projection » de Louise le Bars : retrouver la plume de Louise, avec tout le bonheur que ça sous entends, fut un véritable plaisir. Je pense vraiment être passée à côté de beaucoup de subtilité du texte mais j’ai été happée par les personnages et par ce cinéma, si emblématique de l’époque du noir. Est-ce que vous aussi vous avez craqué et lu le début et la fin avant de lire le reste ?





« Cancer Urban » de Morgane Stankiewiez : nul besoin de m’épancher de la sorte sur une nouvelle que j’avais déjà lu. L’humour de Morgane ajouté à cet archétype de personnage qu’elle maîtrise si bien rends le tout réellement plaisant. J’ai toujours autant adoré la fameuse phrase sur le défaut un brin nazi, qui, même si je m’y attendait, m’a encore fait rire. Aurais-je vu une légère bouffée de Kult là dedans ? Non.... pas toujours quand même Morgane ?



« Souvenirs Fugitifs » de Sarah Buschmann : J'ai été tellement touchée par le personnage principal. Partir dans les maisons de retraite, avec tout ce que ça sous entends fut vraiment intense. On retrouve bien le métier de Sarah, si fidèle à une psychologie parfaitement interprétée. J'ai eu réellement de la peine pour le héro et, à travers lui, toutes les personnes âgées dans le même état. Puis la fin... mais la fin quoi ! Tout ce que j'aime dans une nouvelle, avec une fin plus que touchante et surtout dont on se rappelle !





« Le sang du Cénacle » de KeoT. Bon, j'ai déjà bien assez faite ma fangirl auprès de l'auteur mais je suis tombée amoureuse de sa plume à l'histoire parfaitement menée et de l'intrigue réellement prenante. J'adore la fantasy et là, plus que tout, j'avais réellement l'impression de retrouver dans un jeu vidéo, dans une quête très obscure de Skyrim ou dans certaine quêtes de l'extension Blood and Wine de The Witcher. Mention toute particulière à la goule, best personnage ever. KeoT est clairement un auteur à suivre et j'ai hâte qu'il sorte d'autre petit chef d'oeuvre ;)





« Pourri » de Stephane Miller. En tant que propriétaire de rat, j'ai désapprouvé ! Et j'en dirais pas plus pour pas vous spoiler mais je me suis retrouvée à insulter l'anthologie comme une idiote à trois heures du matin. Une réaction comme ça, ça ne peut prouver qu'une chose : le texte est génial, réaliste et les personnages tellement pourris. J'ai même lâché un NIARK à la fin, tellement j'étais contente de la manière dont ça se termine.





« Licorne » de Sarah Delysl : malheureusement, si j'ai trouvé la plume superbe, je n'ai vraiment pas compris du tout le texte. C'est noir, c'est agréable mais pas de petits frissons de mon côté.





« Mort » de Cyril Fallavollita : Un personnage non nommé, une fliquette désabusée et une offre des plus incongrus. Ce texte m'a réellement surprise et je l'ai trouvé très cynique mais très parlant. Le monde dans lequel on vit en sort, cinglant. Et la chute de fin m'a fait de la peine pour l'héroïne. Une fin très douce amère, ce qui n'était pas pour me déplaire tant j'adore ça.





« Smoke Gets In Your Eyes » d'Alexandra Fiordelli : Le seul texte qui m'a vraiment laissé sur ma faim. J'étais ultra impliquée, je tournais chaque page fébrilement. J'ai sursauté avec le personnage principal et clairement j'ai même retrouvé la goutte de frisson éprouvée plus jeune en lisant un roman dont je ne me souviendrais jamais du nom. Mais je n'ai pas compris la fin, et j'en étais vraiment désolée. Pour le coup, je pense que ça se joue à peu de chose et qu'il plaira grandement à d'autre. Je n'ai juste pas réussi à vraiment comprendre.





« Bouche (in)utiles » de Patrice Quélard : Ce texte fut difficile au début pour moi. Je ne comprenais pas le vocabulaire et j'étais largée. L'univers me parlait, avec une touche de mad max rigolote (dis-je alors que je n'ai jamais vu un seul film) mais j'avais énormément de mal à me laisser happer par la plume. J'ai forcé un peu, car je sentais un énorme potentiel. Et lorsque l'histoire c'est terminé j'ai réellement lâché un : quoi, déjà ? La chute est extra et j'avais envie de tout brûler après. Une belle ode à la rébellion !





« La nuagerie » de Wilfried Renaut. Cette plongée dans le noir ne m'a clairement pas laissée indemne. J'ai adoré suivre les aventures d'un personnage aveugle, chose trop peu vu en littérature. L’ambiance nous transporte tout de suite. La plume m'a rappelé le bonheur que j'avais en lisant du Pierre Bottero plus jeune et c'est un véritable compliment tant j'aime cet auteur. L'héroïne est intéressante et le dénouement très doux amère. Quoi de mieux ?





« Un, Deux, Trois » de Michelle Labeeu : j'ai pleuré. Voilà, je n'aurais pas d'autre chose à dire. Je ne m'y attendais pas, j'ai été engloutie par le récit et j'ai pleuré très fort à la fin. C'est tragiquement beau et surtout tellement réaliste... L'histoire arrache le cœur, mais c'est si bon !





« Du jambon pour les cochons » de Jordi Vila Cornellas. Mention spéciale pour placer ce texte juste après Un, Deux, Trois. Parce qu'un peu de douceur fait vraiment vraiment du bien. J'ai ris en compagnie de ce merveilleux loser qu'est le héro et j'attendais vraiment de voir la suite pour découvrir quel nouveau malheur allait lui tomber sur la tête. J'ai toute fois une remarque : quand aurait nous une suite se passant dans cet univers beaucoup trop cool ! Je veux plus d'elfe, toujours plus d'elfe !





« Sur le seuil » de Mathilde Chau. Un texte qui donne envie de hurler, de se rebeller et d'en vouloir à la Terre entière. Ici, encore, on plonge dans le noir, le véritable Noir. Celui qui pue et effraye mais qui est pourtant si proche de ce que l'univers pourrait un jour devenir. J'ai adoré ce texte et j'avais un énorme sentiment de malaise à la lecture. Tout est très bien mené pour nous porter jusqu'à la chute, tant du personnage que la nôtre.





Enfin, vous l'aurez compris mais j'ai réellement adoré cette anthologie. Voir autant de très bon texte réuni tous ensemble est un vrai bonheur. Si certain texte m'ont moins plus que les autres, ils n'en restent pas moins véritablement bon et un énorme bravo à tous les auteurs pour porter de telles plumes. Maintenant, j'ai hâte de voir ce que nous réserve le nouvel appel à texte de Noir d'Absinthe et quelles horribles monstresses ils vont nous sortir du placard:)
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Noir

Noir est une anthologie qui porte très bien son nom. On enchaîne les histoires toutes plus sombres que les autres dans des atmosphères pesantes et parfois stressantes. Je suis vraiment admirative face à la diversité des styles et des talents. Bien sûr, il y a des nouvelles qui nous touchent plus que les autres, mais j’ai vraiment trouvé une anthologie de qualité.



Chaque texte nous surprend à sa manière et les fins sont juste grandioses. J’ai toujours admiré les personnes capables d’écrire des textes aussi courts tout en arrivant à nous surprendre. Parce qu’il faut poser une ambiance, décrire des passages, tout cela dans un laps de temps très court et proposer une fin surprenante, ce n’est vraiment pas quelque chose d’évident. Et dans cette anthologie, chaque texte y arrive. Il y a une ambiance particulière, des enjeux spécifiques, parfois même des personnages qui nous touchent et qu’on cherche à comprendre.



Il y a vraiment des passages et des fins où on se sent comme trahis. Pas dans le mauvais sens, mais plutôt pour dire “wouah, l’auteur / l’autrice a réussi à nous faire croire ça, mais en fait c’est génial !” C’est toujours difficile pour moi de parler d’une anthologie, il y a tellement de diversités et j’espère vraiment réussir à vous faire comprendre combien j’ai apprécié découvrir celle-ci.



Et le plus étonnant, c’est qu’en plus de nous surprendre, certains arrivent à nous parler de sujets importants et très actuels. Bien sûr, ils ne s’inscrivent pas tous dans une réalité, mais ceux qui le font dégagent un sentiment comme quoi cela pourrait être possible. Et ça c’est beau. Il n’y a rien de forcé, rien de trop. C’est parfaitement rythmé et vraiment très équilibré.



Vous savez que je suis une âme sensible, une trouillarde et une petite nature, et pourtant, j’ai dévoré cette anthologie. Pourquoi ? Parce que malgré son côté très sombre, il y avait une vraie beauté dans les styles des auteurs et pour certains, une petite touche de poésie très appréciable. Avec des mots bien tournés et des idées originales, chaque auteur a réussi à me conquérir.



C’est le premier ouvrage que je lis de chez Noir d’Absinthe, j’ai toujours voulu découvrir ce qu’ils proposaient, surtout après leur campagne Ulule (tellement hâte de lire le roman qui va sortir). Et maintenant que c’est chose faite, je ne suis pas déçue. Et j’ai hâte d’en lire d’autres ! J’ai vraiment adoré la façon dont ils travaillent et la manière dont ils gèrent leur maison d’édition. C’est, pour moi, un véritable modèle dans le milieu. Alors si en plus tous leurs textes sont fabuleux, je ne peux qu’applaudir.
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La folie et l'absinthe

Ce recueil de 13 nouvelles entraînera le lecteur dans une folie parfaitement maîtrisée. La fée verte, surnom qui sera donné à cet Absinthe si particulier, sera l'élément central de nos courtes histoires.



Nous allons y découvrir des hommes et des femmes prêts à tout pour goûter à cette fée verte, volontairement ou non, elle attire et attise un feu ardent dans les entrailles de ses proies.



Accrochez-vous bien, car une fois plongé dans ce recueil, vous n'en sortirez pas indemne ! Chaque histoire nous entraîne dans un lieu et un monde différent, peuplée de personnages que la folie guette depuis un coin sombre de leur esprit. Depuis bien longtemps, l'absinthe est réputée pour rendre folle, utilisée par de nombreux artistes au fil des années, l'absinthe est devenue source de curiosité. Entre mythes et réalités, il n'y a qu'un pas à franchir.



Nous aurons la surprise d'y découvrir tout un panel de caractère et de personnages très variés, qui, séduite par cette délicieuse et attrayante fée verte, seront prêt à commettre tout et n'importe quoi du moment qu'ils peuvent ne serait-ce que l'effleurer un bref instant.



Ce recueil de nouvelles joue sur le mythe de la folie lié à l'Absinthe, par différents moyens et différentes formes, nous plongeons dans l'univers torturé de plusieurs protagonistes qui nous livrerons progressivement le commencement de leur folie .. son développement .. et enfin sa fin, si toutefois, il devait y en avoir une .

Le travail dont on fait les auteurs sur la psychologie des personnages est tout simplement fantastique, rien n'est survolé, tout est disséqué pour nous montrer les différents types de folie dans laquelle l'être humain peut plonger.



De mon côté, je n'ai pas aimé toutes les histoires, une question de goût tout simplement, mais il est clairement évident que certaines histoires séduiront ou non le lecteur. Après tout, nous sommes nous aussi capable d'effleurer cette folie, et nous y réagiront chacun à notre façon, alors, comment pensez-vous réagir ? La fée verte saura t'elle vous séduire ?
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Ombres

C’est le premier livre publié par cette maison d’édition et l’objet-livre est juste magnifique : la couverture est un miroir flouté qui rappelle bien le thème « ombres » du recueil et le papier des pages est assez épais, ce qui est très agréable à la lecture.



Je vais maintenant parler un peu de chaque nouvelle (mais pas trop quand même parce qu’il y en a quand même 19 et que certaines sont très très courtes). J’ai beaucoup aimé qu’au début de chacune d’elle, l’auteur nous dise dans quel cadre il l’a écrite (d’ailleurs, beaucoup sont tirées d’appels à thèmes de L’écritoire des Ombres) et comment il en est arrivé à ce récit. Une biographie de chaque auteur est aussi proposée à la fin du recueil. La préface était très agréable à lire et donne le ton du livre : « Il suffit d’un rien pour que les masques de la réalité se fissurent et transforment les existences, montrant le vrai visage de l’humanité. (…) Attendez-vous à tout ! » Effectivement, les thèmes, les longueurs de textes et les genres littéraires sont très variés ce qui est d’une grande richesse ! La plupart m’ont d’ailleurs fait penser aux Contes de la Crypte : des situations banales qui tombent dans le fantastique ou l’horreur.



Monstres & Cie – Silence



Le recueil commence fort avec une courte nouvelle sur les monstres et leur commerce, dans laquelle on se rend vite compte que le véritable monstre, c’est l’homme.



Sept heures a disparu – Catherine Robert



Le temps qui passe est le thème de cette nouvelle, dans laquelle le personnage se rend compte que des minutes, voire des heures disparaissent de sa journée sans qu’il s’en aperçoive. Un récit oppressant et une fin horrible (dans le sens qu’elle est vraiment flippante :p ).



Aquariophilie – Lester L. Gore



Le protagoniste découvre la passion un peu particulière et envahissante d’un collègue pour la vie aquatique, qui va prendre un tournant étonnant quand un mystérieux livre fait son apparition. D’inspiration lovecraftienne, le récit est prenant, et la fin ironique !



Claustrophobia – Zaroff



À ne pas lire si vous êtes claustrophobique ! Une femme raconte comment son mari a perdu la raison en imaginant que leur chambre devenait de plus en plus petite et se resserrait autour de lui. Une vision extérieure de la folie, qui ne restera pas sans conséquence.



Tuer la mère – Marie Latour



Un amour et une présence maternels pesants desquels le protagoniste tente de se débarrasser en passant un pacte avec le Diable. On ne se défait cependant pas si facilement de sa mère. Un texte bien sanglant !



Corpus Christi – Philippe Blähm



Ma nouvelle préférée du recueil, dans laquelle deux enfants découvrent ce qu’est « le Corps du Christ ». Une histoire fantastique au final surprenant !



Les Masques de Carmina – Henri Bé



Le masque est une entité à capturer qui offre de multiples avantages à son porteur. Grâce à lui, le protagoniste monte rapidement l’échelle sociale. Mais où s’arrête la symbiose avec cet être étrange? Un récit intrigant qui questionne les limites de l’ambition.



Vo(i)lages – Françoise Grenier-Droesch



On assiste à un effeuillage durant lequel nous sommes voyeurs. Un texte sensuel dans lequel la victime n’est pas celle que l’on croit.



Piratages – Cancereugène



Un hacker se fait attaquer par un ninja et une médium. Comme la victime est muette (littéralement), le duo d’assaillants va tenter une autre approche : ils vont « hacker » son cerveau pour trouver les informations nécessaires. J’ai beaucoup aimé cette part de magie qui révèle des souvenirs enfuis chez chacun. La peur sert de déclencheur, mais la faiblesse y deviendra une force insoupçonnée.



Alice est morte – Murphy Myers



Alice visite une part de son passé. Ceci est l’histoire d’un traumatisme qui appelle la vengeance, par tous les moyens. C’est le récit de la mort de l’innocence.



Who owns the night – Dola Rosselet



On suit un enquêteur de l’occulte qui ne parvient pas à résoudre une série de meurtres obscurs et sanglants. J’ai beaucoup aimé le personnage à la calèche, sorte d’esprit de la ville personnifié. Jusqu’où est prêt à aller l’enquêteur pour résoudre son mystère?



L’Arachnide de Tixchihuetzotl – Addirittura Khelgacbo



Un archéologue ramène une étrange plante d’expédition, les comportements de celle-ci évoluent de façon inquiétante. À ne pas lire à côté de votre plante d’appartement ! 😀



La Mort à mes pieds – Sarah Buschmann



Mon autre nouvelle préférée ! Un récit qui commence tout en tendresse, avec un jeune homme qui vient parler à sa mère sur sa tombe alors qu’il vient d’apprendre qu’il a un cancer. À chaque visite, il se montre un peu plus dépressif et aigri de la vie. Le final est juste magistral, âme sensible s’abstenir !



30 centimes – Steve Martins



Un homme achète son paquet de cigarettes à son endroit habituel et il lui manque 30 cents. Le guichetier accepte de lui prêter la somme, mais il demande des intérêts. Croyant à une blague, le protagoniste accepte… sans se douter qu’il vient de s’empêtrer dans un cercle sans fin. L’argent et les dettes sont au centre de cette nouvelle, ainsi que les habitudes qui ont la vie dure.



L’écrivain – Ky’



Un poète souffre mille tortures car il ne parvient pas à écrire un poème pour Lilith. Une ode à la page blanche, tout en poésie et en calvaire.



Trou de ver – Renaud Bernard



On est dans un récit de science-fiction : les hommes vivent sur un vaisseau vivant qui doit les emmener à une destination précise. Étant donné que le voyage s’étend sur plusieurs générations, les us et coutumes de la société ont bien évolué. J’ai trouvé très intéressant de connaître ces nouveaux modes de vie, surtout développé par l’auteur au niveau de la place de la sexualité. Celle-ci prend une importance particulière lorsque le vaisseau sera en danger.



Le Corbillard rose – Jean-Marc Mouiller



La perte d’un enfant est le thème central de la nouvelle. Le père découvre un livre de Oui-Oui étrange, qui ressemble à une parodie noire du vrai et dont tous les précédents acquéreurs (tous des enfants) sont morts de maladie. Alors, véritable malédiction ou folie d’un père rongé par le désespoir?



Tranches de vie – Edith Perro



Une dystopie dans laquelle il est possible de vendre ses organes contre de l’argent. Le père du protagoniste n’hésite pas à le faire pour offrir une vie meilleure à ses enfants. Mais à quoi s’est-il engagé réellement? Un récit alarmant sur les dérives de la société.



Le Vieux Roger – Florence Barrier



Un vieux monsieur râleur inspecte son immeuble pour voir si ces voisins n’ont pas commis d’infractions au règlement d’ordre intérieur. Une routine drôle à suivre, on s’attacherait presque à ce personnage si antipathique et le final est juste parfait !



Un excellent premier recueil, qui regroupe 19 auteurs aux univers et styles variés pour 19 textes courts (voire très courts) de qualité. Chaque nouvelle montre une vision du reflet, de l’ombre qui se tapit en chacun de nous et ce fut un plaisir que de toutes les parcourir ! Attention, la plupart des nouvelles sont destinées à un public averti.
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Nos plus beaux effets gore

Il s’agit d’un recueil de nouvelles parfois très gores. Je ne suis pas franchement sensible et plutôt adepte du genre « horreur » et « trash » mais ce qui m’a gêné c’est que parfois les nouvelles étaient trop courtes pour être vraiment construites mais quand même très crues … âmes sensibles s’abstenir
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Zhaodi

Une sacrée surprise !



Au début je pensais tomber sur un roman jeunesse... Que nini. Me voilà transporté dans un monde dur, acerbe, violent...



Un polar qui commence comme une réunion de famille sur fond de secrets bien gardés. J'ai apprécié les flash back qui permettent de comprendre l'histoire au fur et à mesure.



j'ai été totalement happée par le personnage de Zhaodi, jeune femme victime de la politique de l'enfant unique et qui va grandir dans un milieu malsain. Elle est ambiguë, forte et fragile, froide et touchante et son histoire retourne les trippes. Cheng est quant à lui largué et c'est bien là tout le drame de sa vie...



La fin est bouleversante tout en étant parfaitement cohérente. Elle clos avec succès ce roman haletant qui est difficile à lâcher une fois commencé.



Seul bémol, quelques longueurs par moment, mais rien qui n'ai gâché ma lecture !



En bref, un roman percutant, presque sortie de nul part qui prends au trippes et nous dresses le portrait presque banal d'une famille hors du commun.



Belles lectures à tous.
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Sorcière de chair

Sorcière de Chair, c’est avant tout une plume sûre qui sait où elle va, et qui n’a pas peur de dire ce qu’elle veut dire.

Les différentes enquêtes s’entrecroisent et les personnages perdent eux-mêmes parfois le fil. C’est la vie, la vraie.

Certains auteurs oublient que le monde ne s’arrête pas de tourner afin que leurs protagonistes fassent avancer le scénario, ce n’est pas le cas ici. Les personnages sont rattrapés par la vie, mis face à leurs contradictions, et je n’ai que rarement ressenti une aussi bonne image des conflits qui nous habitent.

Tous. Tout le temps.

Par exemple, est-il important pour l’auteur de suivre un plan précis  ? En lisant Sorcière de Chair, on devine certains écueils cent fois utilisés par d’autres, mais détournés par Sarah. Un moment capital de l’investigation, de ceux qui peuvent révéler beaucoup - aussi bien pour celui qui lit que pour le protagoniste -, peut se trouver gâché par la fierté mal placée de l’enquêteur, son épuisement physique et mental.

En termes de scénario, ce moment dessert l’enquête en cours, mais constitue une pâtisserie de jour de fête pour le lecteur avide.

Quel plaisir de suivre des personnages possédant autant de substance (je ne parle pas uniquement des litres d’hémoglobines qui vont venir maculer la rétine de votre œil intérieur).

Ils se trompent, se mentent, s’accordent le temps d’une nuit et se fuient au petit matin. Suspicion et colère. Complexité des sentiments. Se résoudre au pire pour éviter la douleur à l’autre. Chacun arpente sa propre route serpentant entre la recherche du bonheur et l’expiation de ses fautes. Chacun possède ses petits démons internes, et aime franchir la limite entre les tenir en laisse et les laisser s’ébattre de temps en temps. Et tant pis pour le reste du monde.

Dans la vie, rien n’est simple. Dans Sorcière de Chair non plus.

On aime ceux qui nous blessent, car ce sont les seuls à pouvoir le faire réellement. On est trahis que par ses proches. Avec l’âge, on enlève ses œillères concernant ses propres faiblesses, ses propres comportements impulsifs, et l'on se doit d’accepter de n’être qu’humains. Faits de fluides, d’os mille fois cassés - neuf cent quatre-vingt-dix-neuf fois ressoudés -, et de rancœurs jamais aussi acides qu’envers nous-mêmes.

Je suis amateur d’histoires de vengeances. Rétribution, revanche, extermination. Pas facile d’accorder son amour, mais tellement simple de se laisser aller à la haine.

Et tellement bon.

Sans cautionner, l’auteure nous dépeint des natures complexes, humaines et je garde de ce roman une impression de maturité, comme si Sarah Buschmann levait un peu le voile sur ce que nous sommes réellement. Sans détour, sans jugement. Un polar noir qui appuie là où ça fait mal.

Littéralement.

Une inclusion bien maline de la magie dans un monde qui en est dépourvu. Un voyage sensible en terre Australienne. Une fin qui vous emporte loin des clichés, et qui laisse un goût cuivré dans la bouche. Et surtout des personnages aux réactions tout à tour logiques, calculées ou sanguines. Des êtres multiples, en somme. Comme chaque personnage jamais écrit devrait l’être.

Merci
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