Seikô Itô

J'ai plané en haut d'un cyprès en écoutant un homme, un être, quelqu'un, quelque chose chercher quelqu'un, quelqu'une, une femme, un enfant, des auditeurs. Du haut de ce cyprès-studio, en écoutant son âme-voix, son émotion-micro, il bien fallu lâcher la réalité et se laisser porter par les ondes de Radiooo Iiimagination!

Parfois le monde des vivants est difficile à lâcher pour les morts, je crois que c'est ce qu'Seikô Itô a partagé avec nous, je ne m'attendais pas à le ressentir et pourtant, j'ai du mal à lâcher à mon tour Radio Imagination, comme si une dernière attache m'y reliait, des voix, quelques sons, les dernières notes de Song Redemption de Bob Marley peut-être?

Un livre de photographies tout en contraste: des blancs lumineux, des noirs profonds, des contrastes de lumières et d'ombres, mais aussi dans les sujets des photo: contraste entre nature et architecture traditionnelle et modernité.

A la fin du livre il y a un récapitulatif des photo sous forme de petites vignettes à côté desquelles sont écrits les noms des lieux photographiés.

Un roman à la fois original et bouleversant qui nous apporte d’autres témoignages et une autre approche du séisme et du tsunami qui ont détruit une partie de la côte Pacifique du Tôhoku. Un texte puissant porté par des personnages qui tentent de comprendre ce qui vient de se passer et qui ouvrent une réflexion particulièrement intéressante sur le rapport que l’on entretient avec les personnes décédées des suites d’une catastrophe de ce genre. À lire.
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Itô, Seikö (2016 (2013). Radio imagination. Paris : Éditions Actes Sud.



Note du lecteur

Récit fantastique dans lequel Ark, animateur d’une radio diffusé dans l’imaginaire du narrateur et du lecteur, lit et relie. Perché au faîte d’un cyprès, il évoque des personnages avec qui il entre en dialogue : messages, dialogues, courtes histoires, souvenirs, etc. Ici, de façon explicite, les insertions de dialogue donnent un mouvement au récit, accentue l’urgence du discours. L’auteur pense avec intelligence le rapport à la mort et aux catastrophe humaines. À travers le récit de ses souvenirs, les confidences, Ark fait vivre l’imagination animée de ceux qui l’entendent. La fantaisie, l’imaginaire, la symbolique, l’insolite; les éléments du récit conduisent le lecteur à sa propre imagination. Œuvre inusitée, imagination fertile, audace imaginative. À lire d’un trait afin d’apprécier le mouvement du récit.