C’est quand même bien un truc de mecs de vouloir à tout prix faire la chasse aux fantasmes. Si encore il n’était question que de lieux insolites, un petit coup au ciné, une petite pipe au volant... Mais non… il y a des hommes pour qui ça ne suffit pas. Déjà, il faut souligner que les hommes, prévisibles, ont à peu
près tous le même fantasme. Le premier d’entre eux : faire l’amour à trois.
À trois, oui, mais pas avec n’importe qui.
À trois dont… deux nanas.
Surtout pas d’homme. Là, ça ne le ferait pas.
« Non, mais chérie, quand c’est avec une autre fille, je ne suis pas jaloux. Et puis, ça sera pour tous les deux. »
Une seule fenêtre pour éclairer la pièce à vivre. Des carreaux épais, opaques, qui sont comme les douaniers du jour, arrêtant et fouillant la lumière pour lui vider les poches.
Prologue
L'azur propage sa douce chaleur diurne dans la ville de Lisbonne. Le ciel est clair, juste quelques nuages. Le soleil au zénith darde ses rayons sur les visages réjouis des enfants du quartier de l'Alfama dont les petits pas à la fois légers et lourds résonnent sur les ruelles pavées. Leurs cris aigus, sauvages, d'enfants des rues se mêlent aux pépiements des oiseaux qui chantent sur les toitures, au milieu des girouettes en fer forgé.
Sur ce plan-là, lui, n’a besoin d’aucun effort, en toutes circonstances il est sûr de lui. Il est le plus beau, le plus intelligent, le meilleur, the « best one », le boss. Si, si, c’est écrit en toutes lettres, ses potes lui en ont fait un T-shirt, qu’il porte le soir. Celui qui s’aime avec assez d’intensité transforme tout ce qu’il a autour de lui en richesse. Aime-toi, le ciel t’aidera !
— C’est une demande en mariage que tu me fais là ?
Il bredouille. Me tend l’écrin. Les petits diamants brillent, mais je ne suis pas dupe. C’est la pomme de Blanche-Neige ! Une femme avertie en vaut deux : il y a quelque temps, Ève a essuyé les plâtres. À présent, on sait ce qu’il en est !
— Je t’aime, me dit-il dans un dernier élan désespéré. Je t’aime et je veux que tu vives avec moi. On sera bien tous les deux. Tu emménageras chez moi. On transformera la
chambre d’amis en salle de cinéma…
Ah, ah, ça y est, je le tiens ! En plus, il a tout décidé. Juste un détail, mec.
Hey, oh, je suis là !
Alors ils marchent, randonnent main dans la main au milieu des ruines. La pierre leur parle. Elle susurre la vie passée, la vie qui les a précédés de plusieurs siècles, elle raconte les mœurs et les rites ancestraux qui ont gravé leur passage dans ces vestiges mêlés à la nature luxuriante, ces merveilles archéologiques dont on ne voit que des traces mais dont on devine la grandeur. Le vent porte ces messages mystérieux que leur imagination change en voyage à travers le temps.
Si vous chargez votre sac poubelle parce que vous avez la flemme de l’extraire de la poubelle, quand finalement, vous le sortez, il craque, et il faut aller chercher un autre sac pour le renforcer, ou y déverser le surplus, alors qu’il aurait été bien plus simple de le sortir et de le changer tout de suite. On est tous comme ça ! Sébastien remplit ma poubelle émotionnelle. Ça va péter, va bientôt falloir changer le sac.
Je signe mon contrat de Pacs, c'est comme signer un chèque en blanc.
Comme toujours, ma vie suit tranquillement son cours et moi, je suis juste dedans, je suis le courant. J'ai parfois cette sensation étrange d'être comme un personnage ajouté dans un decor, un pantin articulé marchant au milieu d'une carte postale, spectateur d'un monde qui le dépasse. Mon corps est là, mais pas ma tête. Mon esprit vaque et divague.
« Dans la vie, on fait des choix. On emprunte des chemins, on n’y revient pas. On marche sur une route qui disparaît derrière soi. »
Gloria n'a pas pris le temps de s'habiller. Elle a juste enfiler des baskets, y a glissé ses pieds nus, sans chaussette, comme ça. Elle court, en pyjama, sans manteau, sous le regard étonné de l'hiver. Le ciel retient ses larmes pour la laisser passer. Le vent a cessé de respirer. Autour d'elle, le temps semble suspendu.