Serge Fino

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d’éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l’hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C’est dans cette optique que les éditions Soleil ont mis au point par l’intermédiaire de Jean-Luc Istin et Denis Rodier la collection "1800", toujours au point niveaux design et illustrations de couverture, qui revisite les grands classiques du XIXe adaptée dans une perspective résolument dreadful punk, d’où les ressemblances avec la série anglo-américaine "Dracula" ou la série 100% USA "Penny Dreadful", mais comme trop souvent dans les œuvres rétrofuturistes on reste dans la zone de confort du sempiternel « Londres 1880… »





Je reste partagé sur cette série vampirique qui alterne le bien et le moyen…

On part d'une suite à "L'Invité de Dracula" de Bram Stoker avec une introduction en 2 temps pleine de promesses :

- Novembre 1444, dans un beau flashback le plus célèbre des vampires nous raconte la vie de Vlad avant qu'il ne devienne Dracula…

- Juin 1899, retour au présent avec une épidémie de vampirisme frappant la cité des doges… La jeune et talentueuse medium Letizia Giordano fait appel à l'Ordre du Dragon pour combattre une nouvelle fois le Prince des Ténèbres…

D'un côté nous avons un van Helsing version baroudeur badass (oui nous te voyons Hugh Jackman ^^) et une Strong Independant Woman des familles qui partent à la chasse au vampire à Venise (remember le jds "La Fureur de Dracula" ^^), d'un autre côté nous avons Bram Stoker et Lady Darmanson qui consultent Sigmund Freund avant de partir en Turquie débusquer l'horreur qui a transformé Vlad en Dracula (à mi chemin entre les goules de H.P. Lovecraft et les morlocks de H.G. Wells). L'idée de combattre l'homme plutôt que le vampire est bien sentie, mais la partie vénitienne flirte de trop près les stéréotypes des films de la Hammer pour que la magie opère vraiment, sans parler de l'héroïne italienne qui se cruchifise au fur à mesure que le récit avance... Affaire à suivre ?



Par contre les dessins réalistes de l’italien Sergio Fino sont agréables, et le travail du français Oliver Héban sur les couleurs n’est pas en reste !

Si les livres pouvaient exhaler les parfums propres à leurs histoires, cette BD dégagerait sans nul doute l'odeur forte de la sardine.



Car, c'est bien la pêche à la sardine qui se trouve au coeur de

cette épopée des Chasseurs d'écume.

A Douarnenez, en 1901, Jos, fils de pêcheur, veut devenir pêcheur à son tour. Il gagne sa place de mousse auprès de son père, Pierre Gloaguen, et de ses compagnons de pêche, fièrement et sous le regard amoureux de Denise Guilcher, dont la famille est l'ennemie jurée de celle de Jos.

Au beau milieu des rivalités familiales et querelles de pêcheurs, la colère gronde. Les sardiniers, que ce soit les pêcheurs ou leurs femmes à la conserverie, travaillent pour un salaire de misère et comptent bien remédier à cela.



Cette Bd est le tout premier tome d'une série adaptée du roman historique de Jean-Claude Boulard : "L'épopée de la sardine. Un siècle d'histoires de pêches." Ne connaissant pas cet ouvrage, il m'est difficile d'en mesurer la qualité de l'adaptation. Néanmoins, à travers l'histoire de Jos, on suit le quotidien des pêcheurs bretons au début du 20ème siècle avec intérêt. S’immiscent à cela les prémices d'un amour qui n'est pas sans rappeler celui des amoureux de Vérone, ajoutant un peu de sel à ce scénario très bien documenté.

Le graphisme est soigné et reflète parfaitement l'atmosphère liée à l'histoire.



A suivre...

Comme bien souvent, les bandes dessinées ou les romans régionaux, surtout quand ils se découpent en tomes, sont l'occasion de retracer une part du patrimoine de cette région. Parfois on se croirait dans un musée: objets d'une certaine époque, jargon, tenues vestimentaires et milieux sociaux... mais pourquoi pas? C'est bon aussi d'en apprendre davantage sur telle ou telle région.

Ici en l'occurrence, on découvre le milieu de la pêche au début du vingtième siècle en Bretagne: rivalités, dangerosité, pénibilité mais aussi passion et relations familiales... deux familles s'affrontent depuis plusieurs décennies, cachant un secret derrière leur hostilité réciproque. Le jeune Jos Gloaguen en fait les frais. C'est ce qu'il relatera plus tard, déjà âgé et en route pour la capitale, à un parfait étranger rencontré dans le train.

La narration est un peu surfaite, pas vraiment naturelle, et les illustrations manquent d'originalité... mais comme je le disais, l'intrigue est suffisamment bien ficelée pour donner envie de découvrir cette époque et ce milieu.

Si je tombe sur la suite, je la lirai sans doute, ne serait-ce que par curiosité...

1901. Premières sardines pour le petit Jos Glouaguen et le début de la pénurie pour la sardine de Douarnenez.



Jusqu'au début du XXème siècle, ce petit poisson bleu argenté a fait vivre des familles de pêcheurs et d'ouvrières dans les conserveries de Douarnenez, premier port de pêche mondial de la sardine. Sa disparition a sans doute été due à la surpêche, laissant exsangue dans les années suivantes l'économie de toute une région tournée vers la mer.



L'adaptation du roman "L'épopée de la sardine" de Jean Claude Boulard (paru en 1994) est un vrai projet pédagogique et historique, grâce aux talents de scénariste de Debois et au graphisme de Finot.



Ce premier tome ouvre la saga bretonne des Glouaguen, par l'apprentissage du jeune fils au métier de pêcheur, dans des conditions de travail et de vie souvent dramatiques. Querelles de famille, inquiétude et misère lors des saisons de pêche sans l'arrivée attendue des bancs de poissons, courage sans faille des hommes en mer et des femmes sur les tables de triage, premiers conflits sociaux des conserveries.



Un ton romanesque, un graphisme naturaliste ressuscitant une Bretagne encore présente dans l'imaginaire collectif, des couleurs aux tons aquarellés que la région offre encore et toujours, une documentation précise du quotidien des bretons de l'Armor.



Mon cœur de Bretonne adhère!

1909: Pantalons et képis rouges de la troupe contre les tuniques bleu-gris des sardiniers dans le port de Douarnenez. L'escadre de la Royale va même jusqu'à pointer ses canons sur la ville...



L'heure est aux confrontations entre les conserveries, les métiers de la mise en boites et les pêcheurs: machines-outils pour remplacer les hommes, chutes des cours du poisson quand il y a surpêche et quand la sardine a la bonne idée d'être de retour, batailles rangées avec les commises à la solde des patrons pour faire baisser les prix. On entend l'Internationale dans les rangs. Les revendications se politisent.



Ma Doué beniguet! Quelle affaire!

La colère gronde, les manifestations s'organisent. Le jeune Jos, au tempérament de meneur, fait le coup de poing et prend tous les risques, motivé par son amour pour sa belle Bretonne, son désir d'épousailles et de réussite comme futur patron de pêche.



Un tome un peu plus romanesque qu'historique mais la lecture reste très agréable et le sort de Jos prend une direction dramatique...

À suivre...

Enfin un ouvrage ne parlant pas avant tout d’un amour romantique contrarié, d’abus sexuels, de misère ou de souffrance au travail, rien que cela est magnifique par rapport à la production récente de littérature dite « blanche » !

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Ici nous sommes en Bretagne en 1901 et cet ouvrage, le premier d’une série, nous relate l’aventure d’une famille de pêcheurs bretons de Douarnenez. Jos, le héros, a ici 12 ans et apprend le métier dans la chaloupe sardinière de son père. Il découvre aussi les premiers émois avec Denise, fille appartenant à une famille rivale. L’univers entier de chacun tourne autour de la sardine, seule apte à offrir une vie meilleure ou, en cas d’absence, à mener à la famine.

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La reconstitution de la vie de ces familles semble très rigoureuse, entre les rivalités de pêches, les conflits avec les plus riches, qui contrôlent les conserveries et les femmes qui se chargent de préparer les poissons pendant que leurs maris risquent leurs vies dans de frêles embarcations. Les luttes sociales seront nombreuses. Ce roman graphique tiré de « L’épopée de la sardine. Un siècle d’histoires de pêches » est illustré de façon plaisante, avec des dessins peut être un peu froids et "tristes" mais précis et des visages expressifs. Le récit est clair et bien construit.

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Pour autant, si ce tome, comme les suivants, est bien réalisé je trouve qu’il manque un difficilement définissable « quelque chose » pour que le lecteur soit emporté. J’ai ressenti une distance avec les héros et l’impression de lire plus un documentaire bien construit qu’une épopée aventureuse. L’émotion était assez absente si l’intérêt était réel. Le récit me semble aussi très chronologique et linéaire. Je suppose que cela aurait été différent si j’avais été breton et en quête d’historicité.

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Je conseille donc cette lecture à qui veut en savoir plus sur la vie des pêcheurs bretons au XXe siècle car c’est alors une lecture plaisante et instructive. En revanche je serais moins enclin à proposer cette lecture à quelqu’un avide d’aventures.

Extrait d'un article de "La Bretagne" du 18/09/2015: ...on a retrouvé une " boîte à crâne" en Bretagne, pour une femme décédée en 1942... Quand les cimetières étaient engorgés, les bretons pouvaient conserver le crâne d'un parent dans ces boîtes, en bois, surmontées d'une croix... Année 1934: lors d'une sortie scolaire, Fanch et ses camarades découvrent un crâne dans le sable. Leur maître d'école va le garder, et faire son enquête. ( Jadis, quand le corps d'un noyé était dans un état avancé de décomposition , on ne pouvait que l'enterrer dans le sable, hors d'atteinte du flot...Toujours à cause de l'exiguïté des cimetières, qui étaient réservés aux habitants du canton). Les enfants croient que c'était un pirate et qu'il y a un trésor à découvrir. Fanch va récupérer le crâne et dès lors, va faire d'horribles cauchemars. On assassine son père devant lui, on le kidnappe, on le frappe...Il aperçoit même des êtres décharnés au fond de la cale du sloop de son père, et un visage sombre dans l'eau noire. Quelle est cette malédiction ? A Douarnenez, on ne parle pas que de la légende de la ville d'Ys, mais aussi de l'Anaon, le peuple des morts. Une fille étrange et un géant surveillent Fanch, qui devra pénétrer dans la forêt maudite, pour espérer en finir avec ses cauchemars. A qui appartient ce crâne? A un noyé qui n'a pas eu de sépulture décente ? Un pirate? Un damné ?

Second opus de cette étonnante série de bande dessinée scénarisée par le réalisateur de la série sous le soleil et Adeline Blondieau avec un changement de dessinateur. Nous en apprenons un peu plus ici sur le passé de Juliet Nash, la détective, tueuse à gage d’hommes volages, de l’agence Angeline, alors qu’elle essaie de s’extirper de ce qui ressemble fort à un piège. Mais, le temps passe, les ennuis se cumulent, arrivera-t-elle à temps pour récupérer sa fille dont elle a gagné la garde ?

Mers-el-Kebir en juillet 1940, "opération Catapult"...

Fanch, le fils de Jos le pêcheur, est dans la rade la plus belle et la plus sûre de l'Algérie. Les navires de guerre français y sont désarmés dans le cadre de l'armistice.

Les anglais demandent à l'amiral Marcel Gensoul de rallier leur flotte. Mais, le haut gradé tergiverse... Alors, la marine britannique attaque et cause la perte de 1380 marins français, de peur que ces bâtiments de guerre ne soient réarmés par les allemands...



Fanch sombre, avec son navire. Couler au fond de la baie, ou griller dans le mazout en flammes, pas de choix possible! Une voix l'exhorte à se battre, à nager, à vivre...



Et cette voix est celle de Marie, sa promise, par delà des milliers de kilomètres... Car à Douarnenez, par temps calme, on peut entendre les cloches d'Ys, la cité engloutie, à travers le Temps et l'espace...



Marie qui risque sa vie, pour un pilote anglais, abattu du côté de Pont Croix. Mais, sous la férule du colonel S.S Otzen, les interrogatoires et les tortures débutent...



Fanch va-t-il prendre les armes, ou simplement aller pêcher la sardine?

C'est à Douarnenez, à la saint michel de 1901, que Jos Gloaguen devient mousse sur la chaloupe de son père. Il a douze ans et il va apprendre le rude métier de pécheur de sardine.



Avec ce premier tome de Chasseur d'Ecume nous rentrons dans une saga autant familiale que bretonne.

Effectivement le premier cycle paru va s'intéresser à notre petit mousse Jos qui a déjà un fort caractère. Tout de suite on nous met dans l'ambiance de la rivalité familiale entre les Gloaguen et les Guilcher. Et bien sur il y aura une histoire d'amour interdite entre les deux familles.

Le contexte est très bien traité aussi. La sardine, en ce début du XXe siècle fait vivre tout le monde. Les hommes à la pèche et les femmes dans les conserveries. C'est une véritable économie et les bretons ne vivent qu'autour d'elle.



Le dessin a une ligne claire et fine. Efficace et simple sans pour autant être extraordinaire. Il sert bien l'histoire.

Jos a grandi mais son coeur de marin chavire toujours pour Denise Guilcher. Malheureusement les deux jeunes gens appartiennent à des familles rivales qui se vouent une haine ancestrale, pas question d'accepter un mariage entre eux. Jos espère que l'argent fera changer d'avis la mère de Denise et pour cela il économise et travaille dur sur la chaloupe sardinière de feu son père.



Chasseur d'écume confirme être une saga familiale assez classique mais qui nous entraine dans les dessous des marins pécheur bretons. Des déboires amoureux, aux techniques de pèches en passant par les révolutions sociales, cette série de bande dessinée est un tableau bien documenté de l'époque.

Voici une série qui ne m’intéressait pas spécialement mais que j’ai eu l’opportunité de lire un peu par hasard et je ne regrette pas cette découverte. En tout cas, ce premier tome est très prometteur et j’ai hâte de connaître la suite de l’histoire de Jos Gloaguen. Le principe de narration exploité ici est un classique : le héros, plus âgé, raconte sa vie à un inconnu dont on se doute qu’on le reverra (mais qui sait ?). Je dois dire que j’ignorais tout de la pêche à la sardine en Bretagne (mon histoire perso fait que je suis plus informée sur la pêche à la crevette à cheval d’Oostduinkerke) et c’est vraiment avec intérêt que j’ai découvert cet univers particulier où le travail des hommes et celui des femmes est parfaitement régulé et, ici, très bien documenté et narré.

Le dessin n’est pas vraiment ma tasse de thé mais ça soutient très bien l’histoire et ça fait le job.

Très bon premier tome, donc, dont je me réjouis de connaître la suite.

Dans le port de Douarnenez, le thon monte (pardon, le ton), le ton monte entre Jos et René, son rival, pour les beaux yeux de Denise. René, surnommé "oeil de machine" et qui regarde la jeune fille, avec des yeux de merlan frit, car il est presque borgne...





Le ton monte entre les grévistes et la troupe chargée de mater la révolte. Jos, dénoncé par René, pour échapper à la garde, saute dans l'eau glaciale. Heurté par une barque, il coule, assommé, il va se noy...





Cela va se finir en ...queue de poisson ?

C'est dans cette contrée que naquit la légende de Tristan et Iseult, vous l'aviez oublié ?

La légende dit que, par beau temps, on entend les cloches d'Ys, la ville engloutie, au large de Douarnenez.





Venez plus près, les auteurs, de cette BD, vous racontent " L'épopée de la sardine. Un siècle d'histoire de pêche", à travers le destin de Jos, 12 ans.



La première lutte ouvrière pour ces femmes qui préparaient les sardines, et qui réclamaient l'instauration du paiement à l'heure ( contre le paiement au mille) .





La pauvreté et la misère des pêcheurs et la lutte acharnée pour être le premier à ramener leur butin. Et, une amourette naissante entre Jos et Denise, avec pour toile de fond, la mer et les mouettes.



(Souvenez vous de l'histoire de Tristan et Iseult.) Il y a 8 tomes, pour les veillées au coin du feu...

Dessins et couleurs beaux et réalistes, aussi bien ceux sur terre que sur mer. Deux voyageurs d'un train entament une discussion. le vieux monsieur remonte à ses 12 ans et son attrait pour l'océan. Normal quand on est fils de pêcheur et que toute la famille, plus ou moins, travaille dans la sardine de Douarnenez. le début est prometteur. A voir pour la suite avec les 3 autres BD.

En octobre 2012, Antoine Saturnin fait sa cueillette de champignons sur une colline provençale, dans les bois du Baou du Némétou. C’est alors qu’il trouve, parmi les safranés, une vieille pièce d’argent. De retour au village, il s’empresse de la montrer à Monsieur Gassmann qui a choisi de s’établir dans le Verdon alors qu’il n’y était venu que dans le cadre d’une fouille archéologique. C’est lui qui lui apprend que la pièce grecque est beaucoup plus vieille que ce qu’il ne le pense et qu’elle a probablement été frappée bien avant Jésus Christ. Il n’en faut pas plus à Antoine pour envisager qu’il puisse s’agit d’une monnaie préhistorique. Commence alors une enquête sur le passé de la Provence, une visite guidée offerte par Monsieur Gassmann à son voisin Antoine…

Mon avis : Provence oblige puisque c’est la région dans laquelle je vis, cet ouvrage fait partie de la sélection de livres à chroniquer qui m’a été attribuée au hasard pour mon prochain comité lecture jeunesse. Se présentant sous la forme d’une bande dessinée, en l’occurrence le premier volume d’une série qui en compte dix, il nous permet de découvrir l’histoire de la Provence d’il y a environ deux million d’années à l’arrivée des Etrusques en méditerranée. Je sais (et je déplore) tant d’enfants réfractaires aux documentaires, à plus forte raison ceux se rapportant à l’histoire et à la géographie, que je ne peux que trouver l’idée de départ très honorable et même judicieuse. Mais, car il y a un mais, si l’on ne peut contester l’aspect très bien documenté de l’ouvrage et l’anecdote les amenant habilement choisie, il n’en reste pas moins qu’il me semble que l’auteur est resté beaucoup trop scolaire pour fidéliser son jeune lecteur, quelque soit la qualité des données historiques. Peut-être aurait-il mieux valu choisir une période moins longue à couvrir de façon à pouvoir revenir plus souvent sur le présent et rendre le livre plus vivant… avoir plus de bulles réparties dans le très grand nombre de zones de texte, plus de dialogues, plus d’échanges… Les illustrations sont assez classiques, plusieurs petites vignettes par page, sombres pour certaines (scènes intérieures, en particulier pour les grottes, lumineuses pour d’autres (scènes extérieures), les paysages sont très réalistes, pas de doute, ils font partie de mon quotidien. Une petite déception donc, même si je pense malgré tout acquérir ce titre et les suivants pour la médiathèque de mon village provençal… il me semble cependant que cet ouvrage aura plus de chance d’être emprunté si je le classe dans les rayonnages des documentaires. Dans les bacs de bandes dessinées, et malgré l’attrait qu’exerce la première de couverture, j’ai bien peur qu’il ne recueille que trop peu de suffrages…

Public : à partir de neuf – dix ans.

Une génération chasse l'autre et le personnage principal est maintenant Fanch qui, jeune adulte, découvre de nouveaux sentiments mais est aussi appellable sous les drapeaux et nous sommes en 1939.

Il part donc loin des côtes bretonnes et se retrouve à Mers el-Kébir en ce dramatique mois de juillet 1940.

De retour chez lui, ses actions continuent, surtout que l'élue de son coeur est impliquées dans certains mouvements clandestins.

Cette série connait des hauts et des bas et ce tome, dans une période historique inévitable et riche, n'est pas parmi les meilleurs.

Le rythme est assez médiocre et mal référencé. 5 années passent sans balise alors que les petites histoires se succèdent comme si il ne s'agissait que de quelques semaines.

Les personnages sont peu exploités et mal approfondis.

Certains sujets historiques spécifiques sont justes évoqués alors qu'ils auraient pu être le lieu d'une histoire intéressante...

Bref, au tome suivant...

A nouveau, j'ai eu du mal à entrer dans ce tome qui s'attarde essentiellement sur des aspects très techniques de la pêche à la sardine à Douarnenez, notamment sur le passage d'une pêche traditionnelle à une pêche plus productiviste grâce à l'utilisation de bolinches et sur affrontements entre les partisans et les opposants de cette nouvelle technique.

Cette B.D. se focalise tellement sur la vie professionnelle des personnages qu'on découvre presque par hasard des pans entiers de leur vie personnelle : Fanch qui vit désormais avec Marie, Jos, le père de Fanch, vieillissant et malade...

Jos grandit et les équipages de pêcheurs de sardines sont aux prises avec de nouvelles difficultés liées aux usines de conservation. Outre ces soucis, Denise est maintenant promise à un autre. Balancés entre ces deux histoires, Jos va faire de nouveaux apprentissages et va se révéler être un meneur d’hommes.

C’est toujours très intéressant même si j’ai trouvé que la trama narrative était un peu moyenne. Entre le début du tome, le long flash-back et la fin du tome, je n’ai pas trouvé ça ni des plus clairs ni des lus judicieux. Côté dessin, ce n’est meilleur ni moins bon que le tome précédent.

Fanch est patron de pêche et les conditions sont difficiles pour les pêcheurs de Douarnenez. Pour plus de rentabilité, les techniques de pêche évoluent.



Dans son épisode on sent le tournant de la pêche. Les jeunes patrons s'opposent aux patrons plus âgés, et la Bolinche, un filet tournant qui permet de remonter plus d'une tonne de sardines.

Nous avons une fois de plus un tableau vivant de Douarnenez qui vit de la pêche.