Citations de Shea Ernshaw (133)
Nous sommes des Walker. Et nos ancêtres habitaient ces bois bien avant que les premiers chercheurs d'or ne campent le long de la Black River. Nous sommes issues de cette forêt. Nées des racines, de la saumure et des pierres lissées par le vent.
Nous sommes filles de la forêt.
Impossible de vivre l'une sans l'autre.
Et ce n'est pas comme la fois où nous nous sommes embrassés pour nous assurer que nous étions réels. Cette fois, c'est un baiser pour prouver que nous ne le sommes pas.
" La magie ne prend pas toujours la forme de mots, de chaudrons brassant des épices ou de chats noirs arpentant de sombres ruelles. Certaines malédictions prennent leur source dans le désir ou l'injustice. "
L'amour est une enchanteresse - sauvage et sournoise. Elle se glisse derrière vous, douce, tendre et tranquille, juste avant de vous trancher la gorge.
L'air est envahit de fumée et du doux parfum des pommes qui ne mûriront jamais (...).
Peut-être que je l’aime.
Et ça a fait basculer mon univers. Les bouts effilochés de ma vie commencent à se défaire. Aimer, c’est dangereux. Aimer, c’est avoir quelque chose à perdre.
J’ai l’impression qu’il est… tout ce qui reste. Autour de moi, le monde a été réduit en miettes. Mais ça, oui, ça pourrait suffire à lisser les angles cassants de mon cœur qui s’est arrêté de battre il y a longtemps.
Il a des choses que je devrais lui dire – des aveux enfouis en moi. La façon dont mon cœur largue les amarres quand je suis avec lui. La tête envahie de pensées que je ne peux expliquer. Je devrais m’excuser. Je devrais descendre sous la pluie et taper à sa porte. Je devrais toucher sa peau du bout de mes doigts et lui dire ce dont j’ai envie, ce que je désire. Mais comment se dévoiler à quelqu’un, quand on sait que seule notre armure nous protège ?
Alors je ne dis rien. Je garde mon cœur caché dans ma poitrine au plus profond, au plus sombre de moi-même.
Le ciel de suie nocturne étincelle et frissonne : le brasier infernal que nous avons créé sur terre éclipse ses étoiles.
D'abord, c'est un faible fredonnement qui suit le mouvement des vagues, un bruit si ténu qu'on pourrait croire qu'il ne s'agit que du vent soufflant à travers les volets de bois, à travers les hublots des bateaux de pêche à quai, dans les étroites interstices le long des embrasures de portes vermoulues. Mais après la première nuit, on ne peut plus ignorer l'harmonie des voix. Un hymne envoûtant qui vogue a la surface de l'eau, frais, doux et séduisant.
Les Swan Sisters se sont réveillées.
Ils les conduisirent dans une petite pièce à l'écart, où cinq femmes leurs arrachèrent leurs habits, vérifièrent les marques que l'on avait évoquées contre elles, avant de les vêtir de robes blanches pour purifier leur âme et s'assurer de leur mort éternelle et absolue.
Mais absolue, leur mort ne le fut pas.
Il y a des choses que j'aime chez lui_non, ce n'est pas ça. Ça ne vient pas vraiment de lui. C'est moi. J'aime ce que je ressens auprès de lui. Le fait d'être soulagée par sa présence. Avec lui, le bourdonnement constant qui accompagne mes pensées, la douleur dans ma poitrine, s'atténuent...
Il y a des lieux qui sont sous l'emprise de la magie. Pris dans ses filets.
La ville de Sparrow renfermait peut-être des fragments de magie bien avant que les sœurs n'arrivent, en 1822. A mois que les sœurs ne les aient apportés avec elles en traversant le Pacifique. Personne ne le saura jamais. Leur beauté et leur malheur étaient peut-être un sortilège en soi, tissé dans un endroit sauvage comme Sparrow dans l'Oregon, un endroit où l'eau déversait l'or des montagnes et où la mer faisait sombrer les navires quand la lune était pleine et la marée d'humeur vengeresse.
La magie est une chose compliquée, retorse parfois. Et elle n'est pas facile à mesurer, à quantifier, à peser.