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Critiques de Sigridur Hagalin Björnsdottir (103)
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Éruptions, amour et autres cataclysmes



Comparer l'amour à l'imprévisibilité et à la violence d'une éruption aurait pu être une gageure éculée sans la force de l'écriture vraie de Sigrídur Hagalín Björnsdóttir.



Immergé au fil des pages dans la rationalité scientifique des descriptions géologiques, le lecteur perçoit pourtant la tension de cet inéluctable imprévisible, que l'on parle de sa vie familiale ou de cette terre de feu qu'est l'Islande dont la beauté est ici magnifiée par ce fait de naître sans fin des entrailles de la terre, de cette expansion territoriale sans guerre, simplement rendue possible, comme offerte par la Nature, faisant des Islandais les hôtes pacifiques et courageux de l'intérieur terrestre et des siècles.



Ce tribut au peuple, au pays, aux géologues est tressé avec les pensées intimes, les souvenirs, les blessures de notre scientifique, personnage rationnel, mélancolique, solide et vulnérable.



Un beau roman qui retranscrit suavement le temps, l'incertitude et le hasard et laisse comme une faille dans notre écorce.
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Éruptions, amour et autres cataclysmes



Anna fait partie des meilleurs spécialistes des volcans en Islande. Dès l'enfance, grâce à son père, elle a été imprégnée de leur poésie, de leur imprévisibilité aussi. Membre du conseil de sécurité, elle est amenée à prendre des décisions qui doivent à la fois rassurer le public (et les touristes en particulier car le tourisme est l'une des ressources financières de cette île) et préserver la sécurité de tous.

 Une éruption sous-marine ayant eu lieu, il convient de s'assurer que cette activité volcanique ne va pas s'étendre...

La tâche est rude pour notre héroïne car, la rencontre d'un photographe va l’amener à remettre sa vie amoureuse (un peu trop plan plan) en question, au risque de détruire sa famille.

D'emblée le récit nous plonge au cœur du monde des volcans et de la relation si particulière que l'Islande et les Islandais entretiennent avec eux. L'écriture se fait ample, poétique et on ressent parfaitement la passion d'Anna que l'autrice nous fait partager.

Je reste plus mitigée sur la vie privée de la géologue mais la description d'un accouchement et des pensées de la parturiente liées aux forces telluriques est un morceau de bravoure que je n'oublierai pas de sitôt.  En outre, le récit n'épargne pas le lecteur et joue avec ses nerfs dans la dernière partie du roman. Une réussite et l'on tourne avec bonheur les 336 pages de ce texte surprenant à plus d'un titre.

















Éditions Gaïa 2024, traduction d'Eric Boury.
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Éruptions, amour et autres cataclysmes

ruptions Amour et autres cataclysmes de Sigridur Hagalin Björnsdottir

Islande, Anna est géologue. Quand une éruption survient, elle fait partie du groupe de scientifiques consultés pour des décisions politiques ou de sécurité. Elle a la quarantaine, mariée, deux enfants, elle a une vie bien rangée. Mais avec cette éruption c’est aussi son monde qui se met à trembler avec l’amour qu’elle va ressentir avec surprise envers Thomas, un photographe. Elle a beau essayer de réfléchir raisonnablement à la situation, les événements naturels sont à l’image des cataclysmes que provoquent les sentiments qu’elle a pour cet homme.

Un roman, qui nous immerge dans une géographie instable tout en poésie, beau et très troublant.

“Anna, tu n’es pas uniquement une personne raisonnable. Tu écumes et tu crépites de sentiments, ils dorment comme un nuage de vapeur autour de toi, ils éclaboussent tout ce qui t’entoure.”

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Éruptions, amour et autres cataclysmes

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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Si comme moi vous rêvez de vous envoler pour l'Islande pour vous rouler avec un islandais bien bâti au nom imprononçable sur une plage de sable noir, alors il se pourrait bien que ce roman vous plaise.



On dit que vivre en Islande, c’est vivre sur un volcan. Heureusement pour les Islandais, Anna est une des meilleures géologues du pays. Et lorsque la terre se met à trembler, elle rejoint le groupe d’experts chargé d’évaluer les risques pour la population. Si tout lui sourit sur le plan professionnel, sa vie personnelle manque un peu de piment. Anna s’emmerde profondément entre un mari trop prévenant et sa belle maison à la décoration couleur crème. Elle tombe amoureuse d’un photographe avec qui elle vit une passion brûlante, sans doute magnifiée par l’activité géologique du moment, annonciatrice d’une catastrophe que tout le monde préfère ignorer...



Ce roman ne fera sans doute pas l’unanimité si vous n’avez aucune accointance particulière pour les volcans. Voici pourtant 3 raisons qui le rendent indispensable à votre PAL :

- Nuée ardente, éruptions effusives, magma, géologie de l'Islande, vous ressortez de ce roman plus cultivé, c'est garanti !

- C'est tellement rare d'avoir pour héroïne une femme scientifique reconnue par ses pairs qu'il faut en profiter et savourer !

- C’est aussi une critique cynique de la gestion de la catastrophe par les autorités (faut-il évacuer la population ? Oui mais être alarmiste fera chuter le tourisme, manne financière inestimable. Et si on construisait plutôt des points d’observation à deux pas des fissures pour régaler les curieux ? Allez, vendu !)



Bref, j’ai beaucoup aimé. Espérons juste que ce roman ne soit pas prophétique…


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Éruptions, amour et autres cataclysmes

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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Anna est une volcanologue de renom. Comme son père avant elle, elle a tout le respect de ses pairs. Alors, lorsque des tremblements de terre secouent la péninsule de Reykjanes et y réveillent des volcans endormis, il est normal qu'elle fasse partie des experts. Là, elle se heurte à la bêtise politico-économique, au cirque médiatique et à une déflagration impossible à anticiper, la passion pour le photographe Tómas Adler.

Dans ce récit grinçant, Sigrídur Hagalín Björnsdóttir arrive à nous fasciner avec un suspense scientifique de grande qualité. Elle dresse aussi le portrait d'une femme qui, en interrogeant son rapport aux autres, nous oblige à (re)penser notre place dans la société et nos priorités. "Éruptions, amour et autres cataclysmes" est un roman déconcertant et quotidien qui donnerait presque envie d'apprendre l'islandais et de devenir volcanologue (moi, j'ai la flemme, je vais juste aller écouter Sólstafir).
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Éruptions, amour et autres cataclysmes



Dès le début on est plongé au coeur d'une éruption sous-marine, en Islande, au large du cap de Reykjanes. L'activité s'arrête à l'aéroport international de Keflavik. Les habitants des villages les plus proches de l'éruption sont évacués. Une pluie de cendres noires s'abat sur Reykjavik. C'est l'Islande. Vivre au rythme des éruptions. Est-ce une grande éruption comme le Katla en 1918 ou l'Hekla en 1947? Est-ce un évènement unique et isolé, ou est-ce le prélude à une nouvelle période d'activité volcanique ininterrompue? Anna, volcanologue, est sur le pied de guerre.

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C'est alors que le roman aborde un sujet passionnant : la manipulation des scientifiques par les politiques et les bureaucrates! Le Conseil scientifique d'Islande sur les catastrophes naturelles est vite remanié : réduire le nombre de scientifiques, mais y inclure le chef de la police, un représentant des professions du tourisme et un fonctionnaire de la Justice. Anna - qui fait partie de ce Conseil - s'insurge, elle comprend vite qu'il s'agit de contrebalancer le poids des décisions prises par des scientifiques - comme un ordre d'évacuation - par des intérêts purement économiques - comme la préservation du tourisme. En un mot : faire éventuellement prendre des risques à la population et aux touristes pour pouvoir faire de l'argent! Sujet brûlant s'il en est, après la manipulation reconnue de nombreux scientifiques lors de la crise du Covid par Big Pharma et les politiques pour, entre autres choses, gagner des milliards.

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Et puis tout d'un coup, nous voici confrontés à une interrogation existentielle : vit-on plus heureux dans une maison qui vous ressemble ou dans une maison de revue de décoration? Après une rencontre avec une architecte d'intérieur, Anna se sent soudain comme une invitée dans sa propre maison, il n'y a que dans son bureau - où sont amassés des souvenirs - qu'elle se sent bien. C'est alors que survient… le coup de foudre d'Anna pour un photographe, sans prévenir, immédiat comme une éruption. D'abord, Anna fuit ce coup de foudre, comme devant une lave en fusion. Mais une nouvelle éruption se prépare, c'est plus une intuition d'Anna que les instruments de mesure qui le disent. Est-ce que nos connaissances scientifiques sont assez avancées pour pouvoir prévoir tous - absolument tous - les phénomènes éruptifs? et les tremblements de terre? Le suspens monte et devient vite insoutenable. L'éruption à venir - peut-être plus dangereuse que la première - d'une part, et les conséquences du coup de foudre, d'autre part. Anna confrontée aux limites de la science et aux soubresauts de son coeur. C'est fort. C'est original. C'est instructif. C'est émouvant. Grand roman.



PS : Ah, j'oubliais. La comparaison d'une éruption volcanique - où l'écorce terrestre s'ouvre pour créer de nouvelles terres - à la naissance d'un enfant - où dans la douleur, le corps s'ouvre pour expulser le nouveau-né, est une image qui m'a totalement subjugué. Dans les deux cas, c'est la création et c'est la vie.
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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Je découvre enfin cette auteure islandaise, épouse du grand écrivain Jon Kalman Stefansson, dont la plume n'a cependant rien à lui envier. Une écriture magistrale, une construction parfaite. Un roman qui vous emporte au cœur même des volcans, de la cendre, de la lave et du magma, et vous apporte un tas d'informations riches et passionnantes à leur sujet. Et cette idée de comparer leurs éruptions soudaines, incontrôlables, belles et destructrices à la fois, à la passion amoureuse elle aussi incontrôlable, belle ... et souvent destructrice. Un moment magique auquel le titre en français ne rend pas assez hommage selon moi. Le titre anglais - Fires - est bien plus court, percutant et universel .
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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Ce roman raconte l'histoire d'Anna, volcanologue de renom (pour tout dire la meilleure d'Islande) et de sa vie qui va se voir bousculer aussi soudainement et brusquement que lors d'une éruption volcanique. On perçoit assez rapidement le parallèle que fait l'auteur entre l'éruption en gestation et la vie d'Anna et c'est très bien fait. Je trouve que ça rend le récit très poétique mais aussi très brutal. Le final (que je ne dévoilerais pas) est magnifique. C'est une vie de femme, de mère, d'épouse qui nous est contée là avec tout ce qu'elle peut renfermer de violence, de force, de lutte, de doute. c'est un très beau récit.
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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Cette journaliste et écrivaine islandaise de 50 ans s'est faite prophétesse dans son dernier roman en relatant la colère d'un volcan avant qu'il ne se réveille. Mais ce n'est pas là le seul de ses talents.
Lien : https://www.la-croix.com/cul..
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Éruptions, amour et autres cataclysmes



Deux raisons m’ont poussé à lire Éruptions, amour et autres cataclysmes : d’abord parce que dès que j’ai connaissance d’un roman islandais, j’essaie de me le procurer, ensuite parce que j’ai beaucoup aimé La lectrice disparue lu en poche et grâce auquel j’ai connu cette écrivaine.



Éruptions, amour et autres cataclysmes : au début presque zéro sur l’échelle de Richter

A celles et ceux qui ouvriraient ce roman et qui n’accrocheraient pas au début voire qui ressentiraient un certain ennui, je voudrais dire « je vous ai compris ! » mais surtout ne lâchez pas le livre pour autant (même si en général au bout de 50 pages, si je ne suis pas dedans, je le repose sans culpabilité).



Anna, le personnage principal d‘Eruptions, amour et autres cataclysmes, est une volcanologue réputée et le roman nous plonge dans son travail avec des explications assez détaillées et techniques sur les volcans et l’histoire géologique de l’Islande. J’avais du mal avec la géologie à l’école (et soyons clair avec toutes les sciences dures) alors j’ai trouvé le début assez aride pour moi (même si on sent le travail journalistique de l’écrivaine et que le but est que cela soit compréhensible même pour un néophyte). Le roman a commencé à m’intéresser réellement quand Sigríður Hagalín Björnsdóttir aborde des facettes plus intimes du personnage d’Anna : les relations avec son père et sa mère, comment elle a rencontré son mari et là pour la première fois, je me suis dit que j’allais lire le livre jusqu’au bout et que savoir ce qu’allait devenir Anna m’intéressait vraiment.



C’est à ce moment là que j’ai lu ces phrases prononcées par Tomas :



Sans la poésie, nous ne sommes que des animaux privés de raison sur une terre tremblante. C’est elle qui fait de nous des hommes, qui nous offre la transcendance. Elle nous offre la beauté du monde et nous permet de la consigner.



Tomas est le photographe qu’Anna rencontre lors d’une sortie d’observation en hélicoptère, celui qui l’exaspère et qui l’attire en même temps, celui qu’elle essaie par tous les moyens d’éloigner d’elle jusqu’à ce que :



J’avance la main, je lui touche le visage, il ferme les yeux, love sa joue au creux de ma paume, nous tremblons tous les deux, comme heurtés par le même onde de choc. Il rouvre les yeux, ses pupilles sont ardentes, le rire les a désertées, il attrape ma main et m’attire vers lui comme pour danser. Nos corps se touchent, nos joues, nos épaules, nos poitrines, nos ventres, nos cuisses, nous nous étreignons, nous nous enveloppons mutuellement pendant une fraction de seconde – l’éternité. Nos respirations s’accordent, nos coeurs battent au même rythme, une fois, deux fois, trois fois, puis je me détache de lui, je cours vers l’entrée où je trébuche sur les paires de chaussures, je tombe à genoux; […] Mon coeur bat la chamade, je suffoque, j’ai les joues inondées de larmes, je ne sais si je pleure de tristesse, de joie ou de terreur mais cela n’a aucune importance.



éruptions amour et autres cataclysmes,

Éruptions, amour et autres cataclysmes : l’onde de choc

Cela dit, Anna avait quand même tendance à m’agacer, en particulier face à son fils aîné. Elle croit savoir ce qui est vraiment bon pour lui, se moquant de ses projets professionnels qu’elle juge trop fantaisistes. Et puis Anna, moins rationnelle, émerge peu à peu (scène de la décoratrice d’intérieur très réussie !), elle perd le contrôle :



J’essaie de maîtriser la joie brûlante et angoissée qui se propage à l’ensemble de mon corps tels un virus. Elle sonne à toute volée dans ma tête, elle fourmille sur mes lèvres, elle me chauffe les joues à blanc et me martèle le coeur, une vague de chaleur m’envahit les doigts et le ventre.



Anna est amoureuse (pour la première fois ?) et c’est un véritable cataclysme dans sa vie :



Aimer signifie vivre dans une peur permanente.



Elle s’accroche à l’idée que tout est scientifique (elle a vécu son accouchement en puisant l’énergie de la terre), y compris son attirance pour Tomas (qu’elle tente de résumer à une histoire d’hormones ! tristesse !) mais les secousses dans sa vie ont commencé.



Elles résonnent avec la terre qui tremble de plus en plus en Islande, écroulements intimes et géologiques se font écho avec brio.



Pourquoi j’ai tremblé en lisant Éruptions, amour et autres cataclysmes

Je ne dévoilerai rien mais il est impossible de lâcher les 30 dernières pages du roman et la fin m’a scotché.

Le roman montre avec finesse les intérêts contradictoires des politiques et des scientifiques, l’incompatibilité entre intérêts économiques (et touristique) et principe de précaution.



L’intrigue dit l’arrogance des hommes qui pensent contrôler la nature grâce à leurs connaissances et leur intelligence.

Anna, cette femme admirée parce que rien ne semble l’ébranler, s’est protégée toute sa vie pour ne plus souffrir et on assiste à la naissance d’une autre femme qui accepte d’enlever son armure …elle en est d’autant plus attachante !



Au passage j’ai regardé à quoi ressemblent des scories (lave refroidie), des lapellis (petites pierres poreuses projetées par les volcans en éruption), les caldeiras et les gabbro (mais je suis quasi certaine que je ne saurais pas les reconnaitre).



J’ai aussi appris que le mot « oyat » désigne ces herbes qu’on trouve naturellement dans les dunes et que je dessine assez souvent (on parle d’espace psammophile, à savoir « qui aime le sable », ce mot non plus je ne le connaissais pas !). Saviez vous que les termes varech et goémon désignent la même chose, un ensemble d’algues rejetées par la mer ? On emploie le mot varech en Normandie et goémon en Bretagne. Cela m’a même amené à me renseigner sur ses différents usages à travers l’histoire (combustible, engrais, alimentation animale, gélifiant alimentaire) et comment il a inspiré les artistes (peinture et chanson, merci Wikipédia).



J’ai alors pensé au formidable travail de traduction d’Eric Boury qui a du s’amuser (ou pas) à plonger dans l’univers de la géologie et de la volcanologie pour ce roman que je pensais abandonner et que j’ai fini les larmes aux yeux.
Lien : https://www.chocoladdict.fr/..
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Éruptions, amour et autres cataclysmes

Je m'y connais peu en volcans. Pourtant j'ai tout de suite était happé par sa vulgarisation romanesque du sujet, car le livre est truffé de traité de vulcanologie, jamais lourd, car son style nous embarque dans sa passion. Il y a certes quelques répétions et c'est pour cela que je ne lui met pas la note maxi. Puis débarque dans sa vie l'amour et je recommande la lecture du chapitre où, pragmatique à mort, elle décrit l'attirance de deux êtres. C'est la plus étonnante et originale description du phénomène amoureux que j'ai lu. Puis tout ça est emporté dans un maelstrom d'émotions vers un final grandiose. Bravo !
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L'île

Après avoir lu et adoré "éruptions, amours et autres cataclysmes", j'ai eu envie de lire ce livre.



Néanmoins, j'ai été déçue. Les problématiques ne m'ont pas du tout captivée et j'ai trouvé les personnages assez fades, pas attachants. Je l'ai terminé en sautant quelques phrases et paragraphes. Dommage!
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L'île

J’ai l’impression que je suis souvent allé en Islande dans mes lectures ces derniers temps. Et là, c’est avec L’île de Sigríður Hagalín Björnsdóttir. Un roman Post A. Un roman post A? Pas certain. Difficile de définir précisément ce roman. Dommage, car j’aime bien les anticipations.



Sigríður Hagalín Björnsdóttir, journaliste de premier plan dans son pays, se lance dans l’exploration d’un éventuel isolement soudain de son île. Soit. Le postulat de départ a de quoi séduire. Il est de plus très original (je crois), mais…



J’ai pas aimé. Et c’est principalement pour 2 raisons bien précises. Politique et journalisme. En soi, j’aime pas les 2. Les premiers s’accaparent la parole publique et les autres leur laissent. Mais dans L’île, c’est le fait que les 2 activités perdurent durant ce chaos naissant. Pas crédible sous la forme dont en parle Sigríður Hagalín Björnsdóttir. Si vous souhaitez, je vous explique en commentaire pourquoi je ne crois à la thèse de l’autrice. Pas crédible comme beaucoup de situations de ce roman.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/l-ile-s..
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L'île

Du jour au lendemain, l’Islande est coupée du reste du monde. Plus aucune communication, plus de transport, aucune explication. Le monde a-t-il disparu ? en attendant, il faut s’organiser en autarcie. Mais rapidement les problèmes émergent. Comment l’Islande pourra-t-elle nourrir une population bien plus nombreuse qu’autrefois sans le commerce extérieur ?



Les histoires d’îles en autarcie, de survie, de plus ou moins apocalyptique, c’est quelque chose qui me parle, je n’ai donc pas hésiter à lire ce livre. On est assez loin du style scénario catastrophe comme dans les films américains, ce qui a ses avantages, ses défauts aussi. Le style est assez soigné, jouant avec nous pour remettre les éléments dans l’ordre et nous proposant des extraits de journaux. L’histoire se divise en effet en deux parties mêlées : le côté politique et le côté survie. L’inconvénient, c’est qu’on se perd parfois un peu entre les personnages ou la temporalité et que ça manque un peu de rythme. Sans vraiment m’ennuyer, c’est loin d’être un page turner.



L’histoire est donc intéressante, les théories élaborées sur ce qui se passerait dans cette situation assez réalistes, il manque cependant une réelle conclusion au roman et un peu plus de dynamisme ne ferait pas de mal !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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L'île

Gros coup de coeur pour ce premier roman. L'Islande coupée du reste du monde, avec la moitié du gouvernement resté à l'étranger. Si au début, on s'interroge sur la raison qui a causé cet isolement, la romancière s'intéresse elle à la manière dont le gouvernement peut gérer une telle situation et à quels problèmes la population va être confrontée.

Hyper réaliste, glaçant, et je n'espère pas prémonitoire, L'île est troublant de vérité. Une réussite.
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L'île

Nous lisons pour voyager dans le temps et dans l'espace.

Ici le temps se révèle être un futur noir, et l'espace : l'Islande bien loin des brochures touristiques.



En effet du jour au lendemain l'Islande devient un île déserte, au sens figuré, coupée du monde telle que l'île déserte apparaît comme le modèle de ce que l’on appelle, dans la philosophie politique des XVIIe et XVIIIe, "état de nature", à savoir l’état d’un être humain en dehors de toute société, dépouillé donc de tout ce que la vie en société nous apporte et nous impose, de tout ce qui est acquis et intégré par nous lorsque nous vivons en groupes : c’est l’idée d’un homme qui n’aurait, en termes de désirs, de règles de conduites et de capacités que ce que sa nature originelle lui procure, sans ajout, sans éducation et sans rien qui supposerait l’interaction avec les autres.

Dans ce livre c'est un état entier qui se retrouve face à lui même.



ET SI un un pays se trouvait coupé du monde extérieur, que se passerait-il ?

"Et si", nous pousse à placer ce texte dans la catégorie des dystopies, mais est-ce le cas ?

Peut-être car elles sont là pour nous rappeler que rien n'est indestructible, que tout système peut changer, que la volonté de puissance fait partie de la nature humaine et que l'enfer est pavé de bonnes intentions...



Afin d'éviter le chaos, les politiciens, menés par le Premier ministre, commencent à introduire des restrictions, à rationner la nourriture et les carburants, et à chercher des solutions alternatives à la crise à venir, notamment en termes de nutrition. Cela conduit à des distorsions et à une propagande médiatique, les rôles sociaux sont inversés, les anciens exclus sont désormais des exclus, les mécanismes de formation des nationalismes et des fascismes sont visibles, et l'aversion pour "l'autre".

Ce qu’il y a de passionnant dans cette phase du texte est l’analyse journalistique presque froide, neutre, d’un processus terrible, celui du basculement d’une démocratie vers le fascisme, sous la pression de certains facteurs et évènements externes, et des liens entre médias et pouvoir.



Très vite ce sont des problèmes bien concrets qui apparaissent, nourrir toute la population, générer du travail, atteindre l’autosuffisance, maintenir le moral de la population pour empêcher troubles et émeutes, que faire des touristes présents sur l'île, quels choix faire.

De prime abord les intentions sont louables, la principale tactique étant de se raccrocher à l’identité islandaise, ses pratiques ancestrales, son histoire qui peuvent servir d'exemple.

On assiste à la mise en place d’une politique nationaliste, véhiculant ardemment un sentiment d’appartenance à un peuple fier et indépendant, qui ne doit son salut qu’à lui-même :

"Nous n’avons pas peur.

Nous n’avons rien à craindre.

Nous vivons sur cette île depuis presque mille deux cents ans et nous nous sommes toujours suffi à nous-mêmes. Nous avons connu des périodes difficiles, il nous est arrivé de souffrir du froid, mais nous avons survécu. Et nous sommes encore ici, avec notre belle langue ancienne, nos sagas et nos poèmes, nos vertes campagnes, notre océan qui regorge de poissons et nos rivières puissantes. Nous avons les hommes les plus forts et les femmes les plus belles, elles mettent au monde les enfants les plus solides de la terre. Nous avons l’espérance de vie la plus longue au monde, hommes et femmes confondus. Nous nous serrons les coudes, nous nous acquittons des tâches nécessaires, nous faisons ce qu’il faut faire. Allez, l’Islande !

Allez, l’Islande ! La foule pousse des cris de joie tandis que le jeune homme va et vient sur la scène, le poing brandi."



Puis interviennent les membres du comité de pilotage qui convoquent l'histoire avec un grand H  :



" L’année 1177 avant Jésus-Christ a vu l’effondrement de la civilisa­tion mondiale. Les grands royaumes de l’âge du bronze ont disparu, de la Mésopotamie à la Grèce. Les grandes villes ­grouillantes de vie, centres commerciaux et culturels ont brûlé ou bien ont été recouverts par le sable des déserts. Leurs habitants jadis vêtus de pourpre et d’or, et qui exerçaient des professions spécialisées comme celles de comptable, d’orfèvre ou de scribe ont fui vers les campagnes où ils se sont habillés de vêtements de grosse toile ou bien de peaux de bête pour devenir ­paysans, ­chasseurs et pêcheurs. Les anciennes langues écrites des Égyptiens, des Sumériens et des Crétois ont été oubliées et effacées sauf dans les tombeaux et les bâtiments où étaient entreposées des tablettes d’argile qui, pour quelques-unes, ont été miraculeusement cuites et durcies par les incendies, ce qui a permis de conserver les caractères. Les peuples fiers de l’Antiquité se sont transformés en une cohorte de paysans illettrés, les armées de chars des généraux et des pharaons ont été remplacées par des hordes de bandits et de pillards qui s’en prenaient à la population. C’était l’avènement des siècles ­obscurs. Cette nuit ne s’est dissipée qu’au VIIIe siècle avant Jésus-­Christ, lorsque les Grecs ont repris le flambeau de la civilisation pour le faire rayonner sur leurs cités. Cette flamme a ensuite engendré ce qui deviendrait le ­puissant Empire romain qui a lui-même jeté les bases de la civilisation mondiale à laquelle nous appartenons. Notre petite nation tout au nord de l’Atlantique est peut-être le dernier vestige de la culture occidentale. Évidemment, nous ne pouvons pas l’affirmer avec certitude, mais nous avons toutes les raisons de le supposer. Et tant que nous ne pouvons pas entrer en contact avec d’autres sociétés, leur existence ne saurait nous être utile"



Et les scientifiques de poursuivre :



"De nombreux scientifiques considèrent que les sociétés et les cultures ne se développent que pour ensuite décliner, de la même manière que l’être humain naît pour mourir. ­L’histoire de ­l’humanité regorge d’exemples de ce type : les Mayas en Amérique centrale, la civilisation de l’Indus, la dynastie des Han en Chine, mais en général, on observe que les univers ­culturels fusionnent ou entrent en sommeil puis se réveillent sous une nouvelle forme, comme l’a fait l’Occident après les siècles sombres du Moyen Âge. Notre société est le fruit des Lumières et de la Renaissance, plonge ses racines à travers le Moyen Âge jusqu’à la Rome antique puis jusqu’à la Grèce des philosophes, de la tragédie, de la ­République et de Pythagore. Notre culture a connu des périodes de déclin et des regains, elle est entrée en sommeil et s’est ­réveillée, régénérée et renforcée. Nous lui avons constamment ouvert de nouvelles voies, nous avons exploré de nouvelles formes d’expression par le biais des œuvres d’art, des écoles, des livres, de l’Église, des parlements, des navires, des armes, des vaisseaux spatiaux et des centrales nucléaires. Il n’est pas impossible qu’une de ces voies ait fini par lui être fatale - mais notre rôle n’est pas d’apporter une réponse. La seule chose qui importe, c’est que la nation islandaise est encore là et que nous sommes en mesure de réfléchir à toutes ces questions.



Puis ce sera au tour de la culture de faire les frais, les départements inutiles des universités seront fermés. Les jeunes livrés à eux-mêmes. La descente est inexorable.



Les intentions louables cèdent la place aux chiffres, aux courbes mathématiques, aux analyses chiffrées, bref au cynisme :



"Comment se décide le destin d’une nation ? Suffit-il de quelques âmes bienveillantes qui proposent un nouveau contrat social, qui déterminent ce qu’on doit produire et comment on doit s’y prendre, qui installent les gens dans les campagnes, envoient les banquiers et les designers en mer et les compositeurs faire les foins ? En a-t-on le droit ? Hjalti ne fait que poser les questions. Elín répond, calme et ­pondérée : Nous faisons ce qu’il faut faire. La nation est avec nous. C’est en son nom que nous travaillons."



Heureusement à côté de cette froideur il y a la chaleur des personnages qui jalonnent le roman.

Hjalti, un journaliste proche des sphères du pouvoir, mais ...

son ex-compagne Maria, d'origine espagnole, violoniste, qui tente de survivre avec ses deux enfants...

Svangi, un ermite vivant avec son troupeau dans un fjord sauvage, plein de nostalgique pour les gens et l'ordre ancien, mais sans tendresse ni sentimentalité, ni peur d'être ici et maintenant.



À ce cynisme l'auteure convoque en nous-même de l'empathie pour ces personnages qui tentent de mener une "vie normale" dans un monde qui ne l’est plus, qui ne savent pas quoi faire d’autre ou comment faire autrement, qui assistent impuissant à l'effondrement de leurs idéaux, et nous lecteurs en sommes spectateurs.



Voilà un livre qui marque, qui laisse une trace, et qui pose énormément de questions, en ces temps actuels, sur la condition humaine, les mécanismes sociaux, l'éthique voire l'absence d'éthique dans les relations avec les autres êtres humains, que signifie cette métaphore de l’isolement ?

La fiction analyse-t-elle la société, la réinvente-t-elle, ou lui impose-t-elle une forme?
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L'île

Scénario intéressant mais qui aurait pu être mieux exploité. L’Islande est subitement coupée du reste du monde : plus de téléphone, plus d’internet, les cables sous-marins n’amènent plus rien… On croit d’abord à une gigantesque panne technologique quelque part dans le monde, mais non, cela dure, les avions et bateaux envoyés en reconnaissance ne reviennent plus. Voilà, le décor est planté et l’autrice ne reviendra pas sur les causes de cet « incident »

Les Islandais vont donc devoir apprendre à vivre d’une toute autre façon. Tous les citadins, les intellectuels, sont poussés par le gouvernement à s’exiler à la campagne pour devenir de bons fermiers qui subviendront aux besoins de la population. Les autorités lancent régulièrement des messages annonçant que tout est sous contrôle, que l’Islande va redevenir le pays des ancêtres, vivant heureux proches de la nature, loin des soucis du monde du XXIème siècle.

Mais on est loin du compte. Il manque de nourriture, et la faim n’engendre-t-elle pas les pires comportements ? Pas question de solidarité, au contraire l’égoïsme se généralise, on voit apparaître des bandes de voyous, des sectes, le racisme se développe car tous ces touristes bloqués dans le pays ne mangent-ils pas le pain des Islandais ? Les autorités virent de plus en plus vers un véritable fascisme : elles sont bien sûr, elles, à l’abri des besoins.

Oui, il y avait là matière à approfondir davantage, d’autant que Björnsdottir a découpé son roman en de nombreux courts chapitres, centrés à tour de rôle sur l’un ou l’autre des principaux personnages, ce qui donne l’impression qu’elle survole son sujet. Et son style direct, banal et impersonnel, n’apporte rien à son récit

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L'île

Coupés du monde, lorsqu'il se réveille ce matin-là et apprend la nouvelle, cela semble aberrant : l'Islande est coupée du monde, impossible de communiquer avec l'étranger, ni Internet, ni téléphone, ni radio. Les avions et les bateaux n'arrivent plus ni ne peuvent quitter le pays... Un attentat ? Un coup monté par les pays voisins ? La fin du monde ?

Dans ce roman très perturbant, l'auteur nous raconte l'histoire d'un pays qui se replie sur lui-même dans une terrible situation de crise. Jusqu'où iront les dirigeants pour tenter de maîtriser une situation qui leur échappe ? Mourront-ils tous de fin dans un pays privé de son commerce extérieur ? Autant de questions qui trouveront, ou non, des réponses au fil de pages.

Ce livre m'a quelque peu glacé le sang car la vision du monde et des humains est plutôt terrible. Le suspens m'a tenue en halène de bout en bout et j'aurais vraiment aimé en savoir plus lorsque j'au lu la dernière page !

En bref : impressionnant !
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