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Critiques de Simon Lelic (26)
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Rupture

"Ce qu’elle va découvrir est terrifiant."( présentation de l'éditeur)

terrifiant? Non, tristement ordinaire?Harcèlement, méchanceté et bêtise ordinaires.Qui n'aboutissent pas heureusement toujours à de telles actions extrêmes, mais c'est un roman..

Ce roman, repéré grâce à des critiques de presse très élogieuses,n'a rien d'un polar. Il raconte- par le biais de témoignages multiples- comment on peut pousser à bout un individu. Le cadre est double, celui d'un établissement scolaire donc, mais aussi le commissariat dans lequel l'inspectrice chargée de l'enquête, est elle-même harcelée par ses collègues masculins.

Ce sont des thèmes intéressants, le harcèlement , la souffrance immense qui en découle et les conséquences dramatiques assez souvent. Déjà traités, bien sûr, notamment au cinéma, mais en écoutant l'autre jour un ingénieur de France Télécom raconter comment il avait été traité, je me disais que l'on en parlerait jamais assez.Je voudrais aussi signaler un documentaire dont je ne suis pas encore remise,lui vraiment terrifiant, La gueule de l'emploi ( Didier Cros)

Et pourtant.. je suis restée très à côté de ce roman . Impression de déjà vu et déjà lu que ces points de vue qui se succèdent, un peu trop de personnages vraiment méchants mis en parallèle et pas assez d'accent, à mon goût, sur le plus courant, c'est à dire la lâcheté et surtout l'indifférence de la majorité..
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Underlondon, tome 1

Oliver, treize ans, se fait enlever en pleine nuit par des hommes en noir avec sa tutrice Nancy, une commissaire de la police londonienne, qui se fait tuer mais l’enfant arrive à s’échapper de l’entrepôt où ils sont détenus. Quelques années auparavant, ses parents ont déjà été victimes d’un attentat terroriste. Un adolescent lui permet de trouver la sortie de sa prison et l’emmène par les égouts dans la Tanière, une société secrète qui vit dans les sous-sols de la ville. Elle est dirigée par des enfants et des adolescents pour venir en aide à d’autres enfants perdus ou abandonnés. Oliver y vivra des aventures, y connaitra l’amitié, l’amour et la trahison. Des membres importants des différents gangs d’enfants de la ville ont disparu, il faut les retrouver avant que ces organisations ne se déclarent une guerre fratricide.



Un roman jeunesse sympa et bien écrit qui plaira sans aucun doute au public visé, les jeunes de treize ans et plus. Il y a beaucoup de suspense et d’action sans temps morts. Les thèmes chers à ce public comme l’amitié, la fidélité, le début de la vie amoureuse sont traités, mais en particulier l’amitié et la fidélité. La Tanière est une sorte de société idéale, mais elle est aussi fragile et menacée à l’image du bâtiment qui l’abrite. Les ambitions personnelles et le goût du pouvoir de certains ont bien risqué de détruire cette bulle de paix dans une ville sans âme qui ne se soucie guère des plus fragiles.



Les lecteurs adultes auront l’impression que la psychologie des personnages est très succincte et que les problématiques ne sont pas approfondies, mais c’est justement une vision d’adultes qui ne sont pas le public cible du livre. Les jeunes apprécieront ce roman simple et bien écrit où il n’y a pas de place pour les longueurs et l’ennui. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Hachette Romans pour cette agréable découverte.

#UnderlondonTome1 #NetGalleyFrance
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Rupture

Beaucoup de superlatifs ont annoncé la parution de ce roman.

On a dit de « Rupture » ce s’était Exceptionnel... Que ce livre profondément humain et émouvant annonce un nouveau talent éclatant. Et bien après l’avoir lu, je ne peux que confirmer tout cela. Et j’avoue ce roman policier est pour moi un pur et véritable coup de cœur.

Mais alors « Rupture de quoi ça parle :

Après une fusillade sanglante dans une école secondaire britannique, l'inspectrice Lucia May enquête sur le tireur, Samuel Szajkowski. Les témoignages du personnel et des élèves accablent ce professeur polonais mais Lucia découvre une tout autre vérité.

Rupture est le premier roman de l'Anglais Simon Lelic. Un vrai coup de gueule, un vrai coup de poing contre le système éducatif britannique. Un excellent roman, un vrai coup de maître. Si vous ne l'avez pas encore lu, découvrez de tout urgence ce roman noir sociétal qui en dit long sur l’état de notre société contemporaine qui au-delà de l’école et de l’éducation délaisse sa jeunesse.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Rupture

Je ne lis que très peu de policier, surement parce que je suis une trouillarde et que j'ai du mal à lire ce genre le soir, car comme beaucoup d'entre vous le savent, mon moment préféré pour lire est en pleine nuit! Mais pour ce livre, la présentation de l'éditeur sur la couverture m'a inspiré. Un sujet dont on parle peu et qui peut facilement faire l'actualité! Cela m'intéresse! Du coup, on remballe la peur et on commence la lecture!



Samuel Szajkowski, que nous appelleront Sam pour éviter d'écrire trop souvent son nom complexe, est professeur d'histoire dans un collège de Londres. Il n'a aucun passé tendancieux et de bonnes références professionnelles. Mais lors d'un après-midi de canicule, Sam tire avec une arme à feu sur des élèves, un professeur, puis se suicide. Comment en est-il arrivé la? C'est la question que se pose Lucia, l'inspecteur chargé de l'enquête. Elle y découvrira avec difficulté une vérité qui semble déplaire mais qu'elle n'hésitera pas à dénoncer!



Le livre de Simon Lelic ne raconte pas vraiment l'histoire de Sam. Je m'attendais à découvrir au final le massacre plus ou moins "en direct" et à comprendre les motifs qui ont poussés ce prof à commettre de tels actes. Au lieu de cela, nous commençons directement avec une déposition de collégien qui nous révèle que les faits sont déjà passés.



Les chapitres s'entremêlent entre les pensées de l'inspecteur Lucia, et les témoignages que celle-ci a récolté le long de son enquête. Au départ, il est difficile de se concentrer car il n'y a pas d'ordre chronologique dans l'avancé du livre. On se retrouve au présent puis d'un seul coup dans le passé pour revenir a un passé moins éloigné ce qui est un peu déroutant. De même les témoignages sont sous forme de monologue, seul le témoin parle et c'est à nous de découvrir qu'elles sont les questions que Lucia pose. C'est un système intéressant pour nous qui nous permet de comprendre comment l'inspecteur voit les choses. On rentre dans la peau du personnage, on réagit même à certains témoignages et on aurait envie de poser certaines questions. Pourquoi es tu si cruel? Pourquoi ne pas avoir réagit? Comment peux-tu être aussi naïf?



Le personnage de Samuel m'a ému. J'étais souvent très triste pour lui, notamment dans la scène du match de foot, car malgré les meurtres qu'il a commis, il est difficile de lui en vouloir. Lucia est du même avis mais est seule dans cette pensée. Elle se retrouve très vite en conflit avec ses collègues et sa hiérarchie qui n'hésitent pas à lui en faire baver pour qu'elle abandonne cette idée. Mais entre les meurtres, les agressions et la passivité de l'autorité, il existe trop de coïncidences pour que ce collège soit clean...et notre Lucie téméraire et prête a tout, prouvera que la vérité est ailleurs!



Rupture est un livre sympa mais je n'ai pas forcement trop accroché. L'histoire est intéressante mais trop plate dans la narration. Pour un policier, je m'attendais à un peu plus d'action et de suspense or je me suis ennuyée à certains passages. La mise en scène était monotone ce qui est dommage pour un sujet avec autant de potentiel. Un petit plus quand même pour une magnifique couverture agréable au visuel comme au toucher.



Je remercie Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat et la découverte de ce livre que je ne regrette pas pour autant d'avoir lu.
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Rupture

Avec Rupture, Simon Lelic nous plonge dans un roman policier anglais pas comme les autres. Le lieu du drame est celui de l'Ecole où un jeune professeur d'histoire, Samuel Szajkowski, tue quatre personnes - trois élèves et une collègue - avant de se donner la mort. L'inspecteur de police Lucia May est chargée d'établir un rapport afin que l'affaire soit classée au plus vite, à savoir que le tueur était un fou, un monstre. Mais au fur et à mesure de son enquête, ce qu'elle découvre est d'une toute autre ampleur et l'affaire ne peut être classée si facilement. Sa découverte dérange sa hiérarchie qui l'écarte alors de l'affaire. Mais l'enquêtrice en fait fi, continue et donne à voir au lecteur une vérité dérangeante.



L'enquête repose sur les enregistrements des interrogatoires menés. Celui d'enseignants, d'élèves, de parents d'élèves dont l'enfant a été tué dans le carnage, celui du directeur du collège, Mr Travis, et de sa secrétaire. Les pièces à conviction sont alignées au fur et à mesure sous les yeux du lecteur, qui découvre, comme le dit Lucia, que "ce n'est pas toujours celui qui appuie sur la détente qui est responsable".



Dans ce roman policier, Simon Lelic brosse un portrait peu reluisant de la société anglaise contemporaine et en particulier de son système éducatif où règne la loi de l'omerta.

Mr Travis est une caricature : comme le veut le système britannique, il recrute lui-même ses enseignants. Cependant, il n'a pour eux que peu d'estime, comme il a peu d'estime pour les élèves et ses compatriotes en général : "La majeure partie de la population adulte de ce pays sait à peine compter ses orteils, en admettant qu'elle soit capable de regarder plus bas que son ventre pour les localiser. (...) Les enseignants (...) ne se préoccupent que d'eux-mêmes". Pour lui, ce qui compte, ce sont les mathématiques et les chiffres. Et c'est bien là le noeud du problème. Il n'a que peu d'estime pour l'humain, ce qui n'est pas sans conséquence lorsqu'on est chef d'établissement scolaire. Il accorde nettement plus d'importance à l'argent qui rentre et qui sort de son établissement, d'autant plus que son collège est en passe de recevoir des fonds privés. Alors autant que l'affaire soit classée plutôt que d'effrayer les investisseurs. D'autant plus que le collège a déjà des antécédents : Eliott, un élève persécuté par d'autres élèves, a été sauvagement agressé et finit par se suicider. Tout comme Samuel était persécuté par ses élèves qui n'ont pas hésité à lui casser une jambe ou à lui mettre un étron dans sa malette. A cela s'ajoute l'hostilité de son collègue prof de sport, "T.J." pour un motif bien futil : Samuel l'a pris pour un prof de latin, ce qu'il a été vécu comme une insulte! Un type stupide, méchant et aussi immature que les élèves dont il a la charge. Les autres enseignants, témoins des mésaventures à répétition de leur nouveau collègue ne feront rien. Par peur de Mr Travis notamment...



Dans son enquête et son travail en général, Lucia elle aussi est persécutée, victime du machisme de ses collègues, en particulier de Walter qui tente de l'intimider en l'agressant dans un parking, mais aussi de Cole, son boss, plus préoccupé de son herpès et de sa carrière que de faire jaillir la vérité.



Dans ce roman policier, le lecteur ne découvre pas un tueur psychopathe mais terriblement banal, normal, victime d'une surdose d'humiliations, de persécution mais aussi d'indifférence dans un système qui laisse peu de place à l'humain. Un roman effrayant que l'on n'oublie pas une fois refermé. Bien plus qu'un roman policier, c'est certain...



Je pense que l'on entendra reparler de Simon Lelic, dont c'est le premier roman publié en France

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Rupture

Retour dans l'univers du roman noir, du policier sombre, avec ce premier roman de Simon Lelic, ex-journaliste Free-Lance. Un style journalistique qui ressort, qui surgit dans son style, épuré, neutre, sans concession aucune. Mais par la forme aussi, des fragments, parfois, des témoignages, des bouts de récits. Les chapitres sont décousus, la construction oscille entre intériorité, pensées, récits, ... C'est ça la force principale du roman - la forme et le style, une plume aiguisée mariée à la condensation. Toute l'histoire nous est transmise par divers personnages, comme dans un film à la Gus Van Sant, où les travellings interminables nous dépeignent le moindre détail, rien n'échappe, tout est vrai, sans artifice. Les mots, le langage de chacun transparait, et avec lui, les stigmates des personnages ressortent. Leurs manière de s'exprimer, leurs tics de langage, tout est un matériau brut, que le lecteur doit polir. Original, vraiment, comme mise en scène, et surtout pour un roman noir comme celui-là. Son thème s'y prête bien, se dirait-on. Pas de dénonciation, pas de parti pris, que de l'objectivité journalistique face à un meurtre sans nom. Mais pourtant, derrière ce style épuré, se cache une plume révoltée et révoltante, une plume dénonciatrice. Comme derrière le meurtre se cache autre chose, les mots masquent la colère. Plus on avance dans l'enquête, et plus tout se dévoile (logique, non) même si l'on connaît déjà le coupable. Ce qui se dévoile, c'est autre chose : la vraie horreur, les harcèlements, la face sombre de l'homme, qui pousse et détruit, à petit feu, l'autre, son semblable, à coups de mots bien choisis, bien pesés. Simon Lelic met à nu l'humanité sombre et ses affres destructeurs, capables de transformer un homme en déséquilibré. L'horreur pour l'horreur, le massacre pour le massacre. Un roman, un premier roman, qui a tout pour plaire, incisif, engagé, épuré mais subtil à la fois. Mais le roman noir ne m'a jamais touché, ne m'a jamais marqué. Un roman noir me déstabilise, face à des réalités malheureusement dépeintes avec un effroyable réalisme. Réaction de protection incontrôlable, je ne peux rentrer complètement dedans, et je le prends avec mépris. Néanmoins, ce premier roman mérite une attention particulière, de par son thème, de par le traitement de ce thème, de par son habileté et sa profondeur immergée. Un bon roman, somme toute, qui rompt avec l'homme, rompt avec l'empathie des personnages, mais va au profond de la fêlure, là où tout commence - Rupture.
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Rupture

Voilà un roman qui peut faire peur. À cause de sa couverture et de son résumé notamment, qui peuvent faire croire que l’on va se trouver face à une sorte de resucée du trop bien nommé Carnages, de Maxime Chattam. Mais, passé ce difficile seuil psychologique, on se trouve face à un roman autrement plus subtil et engagé. Ouf.



Le point de départ de cette histoire est donc un massacre dans un collège public londonien. Samuel Szajkowski, professeur d’histoire, a déboulé dans une réunion et abattu trois élèves et une enseignante avant de se suicider. L’inspecteur Lucia May, chargée de l’affaire, pourrait donc boucler rapidement l’enquête. Sauf que, si le coupable est identifié clairement, ce qu’elle découvre à propos de ce qu’ont vécu cet enseignant et certains élèves dans cet établissement scolaire la pousse, malgré sa hiérarchie qui voudrait classer l’affaire au plus vite, à trouver qui sont les responsables.



Malgré donc les apparences, nous sommes bien loin du thriller. Ce que nous donne à voir Simon Lelic se sont les mécanismes du harcèlement et leurs conséquences. Si Szajkowski est le fil conducteur, on découvre vite d’autres victimes : le jeune Elliott, et même Lucia May. Chacun y réagira ou y aura réagi d’une manière différente.

La structure du roman, qui alterne les témoignages bruts, à la première personne, des collègues et élèves de Szajkowski, et l’enquête, à la troisième personne, de Lucia, permet de dévoiler peu à peu la mise en place de ce mécanisme pernicieux qui existe autant par l’autoculpabilisation de la victime que par sa mise à l’écart par ses collègues ou camarades qui, par crainte d’être touchés par ricochet, par pudeur, par mépris pour la faiblesse ou par croyance en un certain ordre naturel des choses où les plus gros mangent les plus petits, se refusent à intervenir.



Ce qui se révèle à nous tout au long de ce roman, c’est aussi l’évolution de notre société où l’individualisme forcené vient s’appuyer sur le désir de maintenir un certain ordre de façade, amenant ceux qui pourraient régler les problèmes à les ignorer délibérément pour ne pas ternir l’image d’une entreprise ou d’une institution. Cette culture où chacun doit être un winner, quitte à écraser les autres ou à les regarder se faire écraser, et où l’incompétence, pour peu qu’elle soit recouverte d’un mince verni d’allégeance aux convenances, est récompensée. Le personnage de T.J., le professeur de sport méprisé autant des élèves que des enseignants mais qui s’impose par une apparence de force et sa capacité à enfoncer les plus faibles, en est l’exemple-type. Plus encore que celui de Travis, le directeur du collège qui tente d’étouffer tout ce qui pourrait nuire à son établissement et se montre prompt à faire endosser aux victimes la responsabilité de leurs propres malheurs.



Voici donc un premier roman bien mené, fin là où le discours lénifiant pourrait être plus facile, et qui va vous faire passer un moment plutôt désagréable. Parce que la littérature, ça n’est pas que l’évasion.


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Rupture

Rupture est le premier roman de Simon Lelic et pour moi une réussite. Ce livre sur une violence qui devient ordinaire mais aussi sur le harcèlement moral sur la persécution est.... captivant et réaliste. Je cherche mes mots, je suis touchée, et pas assez de recul pour parler de cette histoire. Lucia, inspecteur, elle même harcelée par ses collègues, enquête et fait ressortir la lâcheté des uns, le silence des autres, et même la complicité des collègues de Samuel.... Comment transformer un être différent par son vécu et son enfance, mais placide, en monstre sanguinaire. Comment démontrer la responsabilité des directeurs et autres employeurs...Ce livre restera dans ma mémoire comme une sorte de témoignage sur une violence urbaine et sociale que l'on peut vivre dans le mileu professionnel. Les mots sont justes et percutants. Comment vous dire ? si j'ai trouvé il faut le lire à tout prix !




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Rupture

Voilà un roman glacial. Glacial parce qu’il pourrait s’inscrire sans problème dans notre quotidien, nous atteindre de plein fouet sans que l’on puisse un instant dérouter le cours des choses. Ici point de courses poursuite, de tueurs en série, de sectes sataniques et autres criminels sanguinaires qui pullulent dans nos polars contemporains.



Au début du roman, le drame s’est déjà produit, il n’y a plus de tueur à retrouver et à neutraliser, celui-ci s’est suicidé.



Il n’y a plus qu’un collège, un collège comme il en existe tant d’autres en banlieue londonienne et ailleurs, et qui vient de connaître l’horreur d’une effroyable tuerie en son sein.



Mais cette fois, ce n’est pas un élève en mal de publicité ou révolté contre le monde qui a fait feu sur ses camarades, mais un professeur d’histoire, Samuel Szajkowski. D’origine polonaise, il y enseignait seulement depuis quelques mois. Geste d’un fou, forcément schizophrène, forcément psychopathe. Ce qui rajoute à l’horreur du drame. L’affaire est donc entendue.



Sauf qu’une inspectrice, qui dans un premier temps rencontre différents témoins pour la forme, commence à s’intéresser à ce professeur assassin. Elle remonte progressivement le fil des évènements, la vie de ce Samuel que tout le monde présente comme quelqu’un à part, de différent, et donc dérangeant. A la lueur des différents témoignages elle démontera la mécanique d’une redoutable machine à broyer et esquissera progressivement une vérité qui fait froid dans le dos, bien loin de celle établie avec empressement par les autorités et l’administration du collège.



Ce roman est le 1er écrit par Simon Lelic. C’est avant tout un roman d’atmosphère, forcément pesante, pénétrante, qui emmène le lecteur sur un chemin froid et sombre. Un chemin miroir qui renvoie à la figure du lecteur l’image d’une société (la notre ?), qui, sous le vernis de la civilisation cache une barbarie jamais disparue, où règne la loi de la meute, la loi du plus fort et qui stigmatise toujours les plus faibles.



Tout le talent de Lelic réside dans sa réussite à retranscrire cette atmosphère, à travers un style épuré et une approche du dialogue original. Tout au long du livre les témoins répondent aux questions que l’on n’entend (lit) pas. Le lecteur est juste une oreille, il serait en quelque sorte à la place du magnétophone qui enregistre les réponses des personnes auditionnées. Ce procédé renforce le poids des témoignages, il renforce la perspective entre les propos d’une banalité badine avec l’horreur du drame qui s’est joué, et c’est ce qui en fait au final une histoire effrayante.
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Rupture

J'ai beau lire des romans policier depuis longtemps, je n'ai vraiment pas adhéré à celui-ci. Impossible de trouver le fils conducteur de ce livre. Il se laisse lire facilement, mais sans jamais que l'intrigue soit suffisament intéressante pour avoir envie de ne pas le fermer et d'abondonner là sa lecture. Mais j'ai tenu bon jusqu'au bout. La conclusion de cette lecture, est que j'ai l'impression d'avoir lu une histoire sans intérêt. Le livre est écrit sans les bons ingrédients, je pense, du coup le plat est resté très fade en bouche, s'il fallait le comparer à un plat. Il manque d'action, mais aussi de quelque chose de plus vif, et surtout trop peu de suspence. Dommage.
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Rupture

Quand une enquêtrice cherche à savoir pourquoi un professeur tire sur des élèves avant de se suicider. Un livre très sombre qui alterne témoignages recueillis pour l'enquête et la vie plutôt tourmentée de la policière. Une ambiance lourde qui maintient le suspense jusqu'à la toute dernière page.
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Rupture

Ce roman est une franche réussite. Le personnage de Lucia May est extrêmement bien décrit. Cette jeune personne d’une trentaine d’année, qui sort d’une rupture amoureuse, laisse parler son cœur plutôt que son instinct professionnel. Devant les faits froids, marquants et dramatiques, elle y voit l’occasion de se remettre en cause, et par là même de remettre en cause le système, autant judiciaire que scolaire. Car toute la question du livre qui nous tient en haleine est simple : nous connaissons le coupable, mais qui est responsable ?



La structure et le style aident beaucoup à dévorer ce roman, tant tout est fait pour jouer sur les sentiments. Outre ceux de Lucia, Simon Lelic incorpore dans son récit les témoignages des gens interrogés, du directeur aux collègues de Samuel, des enfants à la sœur de Samuel. Ces chapitres sont très bien faits, sans qu’il y ait les questions de l’inspectrice, ce qui ne gène en rien la compréhension, mais rajoute une note dans la véracité du passage.



Il y a les personnages secondaires, très bien faits, bien vivants, qui ont tous une part importante dans le déroulement de l’intrigue, en particulier Walter le collègue de Lucia qui la harcèle sexuellement au bureau et qui la place dans la même situation que Samuel ou son ami avocat Philip qui lui rappelle de ne pas mettre d’émotion dans son travail, de se contenter d’analyser et reporter les faits.



Et puis, c’est une charge en règle contre l’éducation britannique (seulement ?) qui considère qu’un professeur a forcément l’autorité nécessaire face à ses élèves, et donc qu’il n’a pas besoin d’être conforté dans cette position; il y a les discours affligeants (c’est mon avis) du directeur qui avoue qu’il ne sert à rien de chercher à comprendre un élève perturbateur, qu’il faut lui laisser terminer sa scolarité et qu’ensuite il ira toucher ses indemnités de chômage; Il y a tous ces professeurs censés donner l’exemple, être ouverts, accueillants envers les autres, qui rejettent et martyrisent l’un des leurs parce qu’il est étranger, différent, froid, renfermé, solitaire, introverti, ces professeurs qui sont plus puérils et gamins que leurs propres élèves, jusqu’à en être des monstres responsables; il y a ce système que tout le monde est prêt à laisser mourir, au nom de l'opportunisme personnel.



Et derrière tout cela, il y a un homme et un drame. Cet homme dont on ne connaît ses émotions que par la façon dont les autres le voient, que par l’image dont Lucia s’en fait. Jamais il n’intervient autrement que par le discours d’un autre, mais on arrive à se brosser un portrait de cet homme tellement fier d’inculquer l’histoire à des élèves, qui avait le défaut de ne pas rentrer dans le format standard d’un professeur britannique.



Rupture est le premier roman de Simon Lelic. Cela en devient d'autant plus impressionnant. Vous l’aurez compris, Rupture de Simon Lelic est un livre tout en finesse et en subtilité à lire. Urgemment.
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Rupture

Depuis peu, Samuel Szajkowski est professeur d'histoire dans un collège. Élèves difficiles, collègues peu amènes, personne vers qui se tourner : difficile pour lui de trouver sa place. Par une chaude journée d'été, il arrive armé à une réunion d'établissement et ouvre le feu. Il tue trois élèves et une professeur avant de se donner la mort.

Pour la police, nul besoin d'enquêter : les témoins ne manquent pas et le coupable est mort. Mais tout le monde n'est pas du même avis. La jeune inspectrice Lucia May est bien décidée à comprendre comment cet homme apparemment sans histoire a-t-il pu en arriver à commettre l'irréparable. Que cela plaise à sa hiérarchie ou non...



La construction de ce premier roman de Simon Lelic est originale et brillante. Certains chapitres donnent à voir les policiers en action de manière assez classique (à la troisième personne). Dans les autres, les différents acteurs de l'histoire, en interrogatoire, racontent à Lucia ce qu'ils savent et ce qu'ils ont sur le cœur. Il s'agit de monologues puisque les questions de l'inspectrice – que l'on peut souvent deviner – ne sont jamais données à lire. Adolescents, professeurs, parents d'élèves : les personnages se livrent tour à tour devant le lecteur, et lorsqu'ils interpellent Lucia, tout est fait pour qu'on puisse penser qu'ils s'adressent à lui. Simon Lelic exploite au mieux le procédé, faisant s'exprimer chacun avec son vocabulaire, son caractère, ses tics de langage...

Le personnage de Lucia est très intéressant. D'un naturel pugnace, elle n'a de cesse de réclamer à son supérieur davantage de temps pour pouvoir faire toute la lumière sur l'affaire. Ce dernier est bien en peine de lui laisser les coudées franches, puisqu'il doit lui aussi rendre des comptes et qu'on lui impose de tenir un certain rendement. Face à un tel drame, chacun aimerait comprendre, et devant Lucia, chacun s'interroge, raconte sa vie, son deuil... Dans ces passages parfois poignants, les regrets sont souvent au rendez-vous : « si j'avais su, j'aurais peut-être pu empêcher ça ? ».

Avec cette histoire qui semble tout droit sortie d'un sinistre fait divers, Simon Lelic met le doigt sur de nombreux sujets délicats comme la souffrance au travail, la violence à l'école, le racisme ordinaire... Comme Lucia, il essaie de comprendre comment les auteurs de ces tueries peuvent en arriver à cette extrémité. À défaut de proposer de réelles manières de les prévenir (mais est-ce possible ?), il propose à travers cette fiction des pistes – convaincantes – permettant tout au moins de les expliquer.



Premier roman, premier coup de maître. Avec Rupture, roman noir polyphonique aussi ambitieux que réussi, l'Anglais Simon Lelic place la barre très haut. S'agit-il là du premier livre d'un futur grand du polar ? Début de réponse bientôt, avec la sortie imminente de son second roman The Facility au Royaume-Uni.
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Rupture

Ce livre est un polar : il y a l'inspectrice Lucia May, les circonstances du drame qui génèrent une enquête, mais c'est plus qu'un simple polar, c'est aussi un véritable constat de l'état de délabrement de l'enseignement en Grande-Bretagne, du racisme, de l'individualisme de la société anglaise et du harcèlement dont les plus faibles sont les victimes : "Rupture est un cri de révolte qui dénonce avec originalité une crise de société tristement contemporaine" (4ème de couverture)



Très habilement écrit, les chapitres alternent entre ceux qui mettent en avant les doutes, les interrogations et les décisions de Lucia May, elle-même en proie au harcèlement d'un collègue particulièrement odieux, et ceux qui relatent les dépositions des témoins. Ces chapitres rapportent les dires des témoins, bruts, sans interruption ; petit à petit, le lecteur comprend l'espèce de machination ou de silence énorme et assourdissant qui règne sur le collège et sur la société londonienne qui préfère cacher ce qui ne va pas plutôt que de le montrer...
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Rupture

Comme son nom ne l'indique pas, Simon Lelic est un jeune auteur anglais dont Rupture est le premier roman paru en 2010. Un fait divers sanglant endeuille un établissement scolaire, lorsque Samuel, professeur d'histoire, prend pour cible ses collègues et élèves avant de retourner l'arme contre lui. Bien que tragique, cet événement ne devrait pas entraîner une enquête longue puisque l'assassin est identifié par des dizaines de témoins et que l'action de la justice s'éteint avec son suicide.





Pourtant Lucia May, inspectrice, dont on découvre rapidement qu'elle est en proie au harcèlement de ses collègues-flics masculins, souhaite rendre un rapport approfondi sur cette affaire, et c'est contre l'avis de sa hiérarchie, contre l'avis du directeur de l'école, qu'elle recueille des témoignages auprès de professeurs, élèves et parents d'élèves. Qui était Samuel ? Comment en est-il arrivé à une telle extrémité ? Etait-il un monstre ou comment l'est-il devenu ? Sans jamais vouloir excuser ses actes, Lucia veut néanmoins comprendre le processus qui les a générés. Peu à peu, émerge le portrait nuancé d'un jeune homme timide, introverti, évitant, intolérant aux frustrations, recruté parce que l'Histoire est inscrite dans les programmes scolaires alors que cette matière apparaît inutile au directeur de l'école. Samuel devient rapidement l'objet de railleries, de harcèlements de la part d'apprentis tortionnaires, enfants de milieux aisés.





Simon Lelic décortique avec talent les mécanismes du harcèlement ; il montre comment des racketteurs, des persécuteurs peuvent sévir au sein d'institutions (police, écoles, entreprises), avec une indulgence coupable. En l'occurrence dans Rupture, le directeur de l'école, bien que parfaitement informé des comportements déviants à l'oeuvre dans son établissement, préfère les ignorer, craignant que les subsides privés alimentant son fonctionnement se tarissent, sous l'effet d'une mauvaise publicité.





Il s'agit d'un roman dont la forme se rapproche d'une enquête journalistique, pas ou peu de fioritures ou d'effets romanesques, une progression glaciale à mesure que sont recueillis par Lucia, sous forme d'enregistrements, les témoignages de ceux et celles qui ont connu Samuel. Une lecture salutaire, nécessaire, même si elle dresse le constat effrayant d'une société déréglée, la notre.
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Underlondon, tome 1

Oliver voit sa vie basculer quand il est enlevé et sa tutrice tuée. Il est sauvé par un autre ado qui le ramène dans un bâtiment secret appelée la Tanière où des orphelins apprennent à survivre. Oliver va devoir choisir: se venger ou d’aider la Tanière à déjouer le plan machiavélique d’une psychopathe. Ce livre est le début d’une série sympathique mais sans plus car l’intrigue est prévisible et les personnages pas très attachants.
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Underlondon, tome 1

Attaqué alors qu'il rentrait chez lui, témoin du meurtre de sa tutrice protectrice et policière, emmené dans un endroit peu accueillant et enfermé, Eliot, en quelques heures voit sa vie basculer. Que s'est-il passé ? Pourquoi ces gens ont-ils tué froidement Nancy sa tutrice ?



Prend son courage à deux mains, Eliot réussit à se sauver. Il rencontre alors un adolescent comme lui, prêt à l'aider et membre d'une étrange et secrète organisation.



Trépidant, l'histoire ne laisse que peu de place à l'inaction. le livre se lit d'une traite, assez facilement et les personnages nous embarquent dans un Londres de gangs et d'après terrorisme. L'auteur imprègne son récit d'une atmosphère insécurisante, imaginant l'horreur au-delà de ce qui a déjà été vécu. Heureusement que l'humour, parfois caustique, des adolescents bien en peine de comprendre qui se cache derrière les enlèvements d'enfants, élève le roman à des instants plus frais et insouciants !



#UnderlondonTome1 #NetGalleyFrance
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Underlondon, tome 1

Oliver, déjà orphelin, se retrouve tout-à-coup privée de sa tutrice, qui se fait kidnapper et tuer car policière. Il est recueilli par un groupe d'enfants et ado, regroupés dans la Tanière, à Londres. Ceux-ci souhaitent aider les enfants des rues, mais une menace semble peser sur tous les groupes, ou les gangs d'enfants de rue.

Une histoire prenante dès le début, de l'action ... un bon roman jeunesse qui se lit très bien
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Rupture

Un beau jour, Samuel, professeur d'histoire d'un collège londonien réputé, entre en salle de réunion et se met à tirer avant de se suicider. Résultat : cinq morts. Qu'est-ce qui a pu pousser ce jeune homme de vingt-sept ans à commettre un tel acte ? Ce n'est pas vraiment ce que l'on demande à la détective Lucia May. Sa hiérarchie est claire : en cette année d'élections, elle ne doit pas faire de vague et le rapport qu'elle doit fournir doit se contenter de peindre le portrait de Samuel comme le psychopathe que tout le monde s'attend à ce qu'il soit.Pourtant, au fil des interrogatoires réalisés et retranscrits dans le roman, elle se rend compte que loin d'être un monstre, Samuel était un jeune homme qui a été poussé à bout. Des mois d'humiliations, de brimades, une hiérarchie qui, même informée, ne fait rien, des adolescents insolents et mauvais qui vont jusqu'à briser la jambe du professeur et des adultes qui ferment les yeux parce que c'est plus simple ainsi. Ce roman m'a beaucoup surpris parce qu'il pose la question de la responsabilité. Est-ce que cet homme qui a abattu des collègues et des enfants est vraiment entièrement responsable de leurs morts ? Et que dire de la direction du collège qui n'a rien fait pendant tous ces mois ? Cette direction qui avait conscience de ce qu'il se passait entre les murs de son établissement mais qui, pour préserver son image et ses subventions a fermé les yeux et rabaissé encore plus ce jeune homme jusqu'à ce qu'à bout de forces, complètement désespéré, il ait atteint son point de rupture et a ouvert le feu sur ses tourmenteurs.C'était un livre très touchant où le tueur est la principale victime. Un polar qui change, où la violence est présente partout, acceptée comme une norme et qui pose la question de la responsabilité des témoins. A force de fermer les yeux, ne sont-ils pas plus coupables que l'homme qui, isolé, désespéré, fini par craquer ?
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Rupture

En tant qu'enseignante en zone difficile j'ai trouvé cette lecture très vraie, sans tomber dans les clichés. Une enquête bien écrite et des critiques de fond cruellement justes.
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