Sjraar Heugten

La correspondance de Van Gogh nous transmet sa passion pour l'art et la littérature. Tout au long de son parcours, nous suivons ses goûts depuis ses observations de jeunesse, alors qu'il travaille chez Goupil une galerie d'art, ensuite lorsqu'il atteint les sommets dans son oeuvre, jusqu'à l'exaltation des derniers mois.

Dans ce livre, de superbes reproductions nous montrent les oeuvres que l'artiste a croisées, vues et décrites. Ainsi nous retrouvons les qualités que Van Gogh cherchait dans l'art des peintres contemporains et de ceux du passé et quels étaient les critères qu'il utilisait pour juger, admirer ou condamner les oeuvres d'art.

Un très beau livre pour ceux qui veulent comprendre les sources d'inspiration artistique de Vincent Van Gogh.


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Le crépuscule, les couleurs de la nuit, ont toujours inspiré l'imagination de Vincent van Gogh. A travers nombre d'oeuvres de l'artiste et d'autres peintres qui l'ont inspiré, le van Gogh Museum présente dans ce livre un témoignage de sa perception et de sa manière de relever le défit artistique qui s'offrait à lui.



Beaucoup de chefs-d'oeuvre de Vincent van Gogh sont le fruit de sa fascination pour le monde de la nuit.

— le premier de ces chefs-d'oeuvre, datant de ses années en Hollande, est incontestablement « Les mangeurs de pomme de terre » : d'humbles paysans mangent avec leurs mains leurs pommes de terre à la maigre lueur de leur lampe à pétrole.

— Plus tard, durant sa période provençale à Arles, il peint plusieurs tableaux des cafés qu'il fréquentait : « Terrasse de café le soir » ; « le café de nuit ». Un soir, il plante son chevalet au bord du Rhône et peint « Nuit étoilée sur le Rhône »

— A Saint-Rémy, interné à sa demande, il peint la célèbre « Nuit étoilée » admirée mondialement aujourd'hui : toute l'attention de Vincent est concentrée sur un paysage nocturne imaginaire impressionnant au-dessus d'une ville en miniature, le tout seulement éclairé par les étoiles et la lune.

— À Auvers-sur-Oise, le soleil se couchait, un « Paysage au crépuscule » l'inspire : deux poiriers tout noirs contre un ciel jaunissant, avec des blés et, dans le fond violet le château encaissé dans la verdure sombre ».

—J'aime le beau « Portrait d'Eugène Boch », peint à Arles qui présente une vision lyrique de l'obscurité. Vincent écrit à son frère le 18 août 1888 : « je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense, que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tête blonde éclairée sur ce fond, obtient un effet mystérieux comme l'étoile dans l'azur profond »



Dans ses nombreuses lettres à Théo et à ses amis, van gogh évoquent constamment ses sujets de préoccupations de peintures de scènes de nuit :



Lettre à sa soeur Willemien – vers le 14 septembre 1888 :

« Je veux maintenant absolument peindre un ciel étoilé. Souvent il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour, coloré des violets, des bleus et des verts les plus intenses. Lorsque tu y feras attention tu verras que de certaines étoiles sont citronnées, d'autres ont des feux roses, verts, bleus, myosotis. Et sans insister davantage il est évident que pour peindre un ciel étoilé il ne suffise point du tout de mettre des points blancs sur du noir bleu. »

(…)

« Je viens de terminer une toile qui représente un intérieur de café la nuit éclairé par des lampes. Quelques pauvres rôdeurs de nuit dorment dans un coin. La salle est peinte en rouge et là-dedans, sous le gaz, le billard vert qui projette une immense ombre sur le plancher. Dans cette toile il y a 6 ou 7 rouges différents, depuis le rouge sang jusqu'au rose tendre, faisant opposition à autant de verts pâles ou foncés. » (Le café de nuit)

(…)

« J'ai été interrompu justement par le travail que m'a donné de ces jours ci un nouveau tableau représentant l'extérieur d'un café le soir. Sur la terrasse il y a de petites figurines de buveurs. Une immense lanterne jaune éclaire la terrasse, la devanture, le trottoir, et projette même une lumière sur les pavés de la rue qui prennent une teinte de violet rose. Les pignons des maisons, d'une rue qui file sous le ciel bleu constellé d'étoiles, sont bleus foncés ou violets avec un arbre vert. Voila un tableau de nuit sans noir, rien qu'avec du beau bleu et du violet et du vert, et dans cet entourage la place illuminée se colore de souffre pâle, de citron vert. » (Terrasse de café le soir)



Lettre à Théo – vers le 30 septembre 1888

« Ci inclus petit croquis d'une toile de 30 carrée, enfin le ciel étoilé peint la nuit même sous un bec de gaz. le ciel est bleu vert, l'eau est bleue de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu'au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz. Deux figurines colorées d'amoureux à l'avant plan. » (Nuit étoilée sur le Rhône)





J'ai beaucoup apprécié ce très beau livre superbement illustré d'oeuvres de l'artiste. Les admirateurs de Vincent van Gogh s'en réjouiront.




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Ce recueil est à la fois le catalogue de l'exposition qui s'est tenue au BAM sur le passage de Vincent Van Gogh au Borinage, et une collection d'essai sur l'artiste, son oeuvre et leurs liens avec son époque et le Borinage, la mine, les démunis de son temps...



Les chapitres de contenu, les essais, fournissent dès lors des reproductions d'oeuvre qui ne sont pas exposées au BAM. Au premier abord, c'est perturbant. Mais la structure très claire permet de s'y faire très vite. Par ailleurs, ces chapitres sont entrecoupés de portions du catalogue, qui viennent en contrepoint des réflexions. C'est très intelligent.



A noter que l'on remonte l'exposition dans ce recueil, terminant avec les lettres de Vincent à son frère Théo, alors que l'exposition s'ouvrait sur ces lettres. Les deux approches ont leurs avantages et leurs inconvénients. Mais personnellement je préfère la vision du recueil. Aborder les lettres à la fin du survol, c'est apporter un éclairage neuf et personnel sur l'oeuvre.



Rappelons que c'est dans le Borinage que naît l'artiste Van Gogh. A travers ses esquisses, ses premiers dessins, ses copies d'oeuvre de Millet par exemple, on perçoit bien l'endurance, l'abnégation, la force de caractère d'un pur autodidacte.



Le recueil et l'exposition retrace également bien son ancrage dans son temps, avec Meunier ou Boch, Gauguin ou Breton.



L'idée d'une thématique, très spécifique, en choisissant de se concentrer sur quelques années de la vie de Van Gogh, sur son devenir, sur ses premiers pas, pouvait choquer ou étonner au départ, mais le pari est gagné.

Pour le centenaire de la mort de Vincent Van Gogh, les Pays-Bas ont organisé une grande rétrospective de l'oeuvre du peintre néerlandais. Les peintures étaient exposées à Amsterdam, et les dessins à Otterloo. Deux gros livres reprennent toutes les oeuvres exposées, une biographie de l'artiste, ainsi que des commentaires sur l'évolution du style suivant les époques : période hollandaise, belge, française (Paris, Arles et Auvers-sur-Oise).