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Critiques de Soffia Bjarnadottir (32)
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur débarque sur l’île de Flatey pour l’enterrement de sa mère Siggy. Une mère fantasque qui a laissé des souvenirs invraisemblables à sa fille. Durant les quelques jours hors du temps qu’Hildur passe dans la maison jaune dont elle a hérité, elle se remémore son enfance et les personnages qui ont traversé sa vie : sa mère, son frère aîné, sa grand-mère et le voisin surnommé Kafka.



Un récit tout en mélancolie qui nous entraîne au cœur d’une relation mère-fille assez particulière. Soffia Bjarnadottir crée une atmosphère très poétique, prenant racine dans les paysages magiques de l’Islande et dans les souvenirs à la fois tendres et extraordinaires d’Hildur au sujet de sa mère.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

J’ai toujours ton cœur avec moi est une histoire de deuil, de maternité, d’héritage. Une histoire d’enfance brisée, de mouches mortes, de lombrics et d’île lointaine.



Critique complète à lire sur le webzine.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur qui n'a pas vu sa mère depuis de nombreuses années, apprend que celle-ci vient encore de mourir mais cette fois pour de bon. Elle se rend donc à ses obsèques et alors qu'elle est en route, le passé s'abat sur elle comme "un tas d'ordures sur un royaume de ruines fumantes ". Son esprit dérive, elle se souvient de Siggý , cette femme qui l'a mise au monde mais dont la santé mentale défaillante l'a empêchée d'être un mère aimante. Un trouble émotionnel important ravive chez Hildur des plaies profondes et mal cicatrisées. La douleur qu'elle en ressent provoque une reviviscence de ses propres troubles névrotiques qui ne lui ont pas permis à elle non plus d'être une mère comme les autres.

Le roman de Soffía Bjarnadóttir est tout simplement envoûtant. L'errance d'Hildur à l'ouest de la réalité au gré du souvenir , de l'imagination et du rêve est à l'image de l'Islande, pays isolé à la beauté sauvage, pétri de contes et de surnaturel depuis la nuit des temps.



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J'ai toujours ton coeur avec moi

Et si la mort d’une mère pouvait signer une seconde naissance?



Siggy est morte et Hildur ressent comme un trou dans son cœur à l’annonce de ce décès. Pourtant elle ne l’a plus vue depuis si longtemps.

Entre elles, ça n’a jamais été l’amour fou ni l’amour fusionnel. À seize ans, Hildur quitte le domicile conjugal, comme son frère quelques années auparavant. Pourquoi?

Parce que la vie avec Siggy était impossible. Emprise avec un mal qu’on pourrait qualifier de bipolaire, cette mère n’avait aucune conscience de ce qu’elle pouvait faire endurer à ses enfants. Hildur étouffait, devait se protéger pour survivre à la cohabitation avec cette mère insaisissable.

Hildur se réfugie chez sa grand-mère qui lui offre une vie aux allures à peu près normale. Mais elle ne peut rester plus longtemps, elle a besoin de s’éloigner encore plus. Elle parcourt le monde et devient archéologue. Et puis cet appel téléphonique d’Islande la chamboule, elle doit assister à l’enterrement et surtout revenir sur les traces de sa mère.



Une fois sur l’île, elle retourne dans la maison léguée par la défunte, que va-t-elle pouvoir trouver? Comment sa mère va-t-elle encore la surprendre? Deux hommes changeront ce voyage. Il s’agit de Kafka, surnom pour l’amant sa mère et David, un homme aux yeux vairons qui l’émeut et l’obsède.



Elle repense à sa vie, sur cette relation étrange, sur les mécanismes de défense qu’elle a dû inventer contre sa mère, comme de s’imaginer insecte, s’imaginer au-dessus de cette mère et filtrer la réalité.

Je pourrais continuer à écrire les citations qui m’ont troublée tout au long de l’histoire, mais je crains de ne recopier tout le livre. Ce petit bijou d’une petite centaine de pages est une réelle surprise.

Le livre flotte entre le réel et l’imaginaire. Hildur utilise des métaphores pour expliquer ses remparts contre sa mère et le réel nous ramène douloureusement à la mort. Comme un poème, il nous transporte parmi les beaux paysages de l’Islande, j’y ai vu la brume qui s’élève, les phoques et les elfes secourant les âmes perdues.

Il faut accepter de se laisser prendre par la main et de se laisser guider par Hildur. J’ai lu quelques avis négatifs par ici qui reprochent à ce livre de ne pas être « clair », de jouer sur les sous-entendus… Ce procédé me parle beaucoup plus que si tout était écrit noir sur blanc.

La mort est tristement présente et pourtant, je n’ai pas ressenti de lourdeurs. Les chapitres sont courts et permettent de souffler, d’observer la vie de Siggy et de s’interroger sur ses intentions envers ses enfants. J’ai aimé voir l’évolution d’Hildur, qui a hérité, malheureusement, du caractère dépressif de sa mère mais qui tout doucement, retourne à la lumière et puise dans ses forces pour s’extraire de ce destin. Comme le souligne une autre blogueuse "Beaucoup de ténèbres, certes, mais aussi une belle lumière."
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Une femme va enterrer sa mère au nord de l'Islande et va prendre possession de sa maison perdue sur une petite île. Lui remonte alors les souvenirs douloureux de sa relation tourmentée avec sa mère.



Dit comme ça, cela pourrait donner l'impression d'un roman un peu triste. Et bien non ! Car nous sommes au coeur de l'Islande sauvage et que Soffia Bjarnadottir réussi à nous faire ressentir les forces invisibles de la nature et la poésie tellement particulière à ce pays. Mais la lumière vient aussi du fait que l'auteur nous parle de résilience et de comment aller de l'avant, même quand la vie n'est pas tendre...



Un très beau premier roman !

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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur, la narratrice, vient de perdre sa mère, Siggy. En héritage, elle lui laisse son mal, et une maison sur une île. Ce récit est entrecoupé de souvenirs, de fantasmes de Siggy. De sa vie et de ses rencontres aussi. Certes, il s'agit d'un roman très original. Je n'ai pas du tout aimé. L'ensemble reste trop décousu, insignifiant. Pas réellement de réflexion profonde. Vraiment, j'ai été déçue.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Chronique d'un moment de vie sans ancrage, ce court roman écrit en islandais et prodigieusement traduit, semble un pansement aux âmes tourmentées. La "vraie" vie - du "vrai monde" - est tenue à distance, pour que la narration se laisse guider au grès des émotions, des sensations, des souvenirs de la narratrice. En première personne, elle raconte et ressasse pour la faire travailler au présent la relation qui la liait à sa mère, au moment de l'annonce du décès de celle-ci. Plein de douleurs et de fierté, de hauteur et de mélancolie, de lumière et de magie. Environ 140 pages à déguster frais comme un premier roman, et avec pour paysage une île islandaise perdue au fond du monde : Flatey.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Mon congélateur est tapissé de cheveux gris couverts de givre



« J’avais donc à cette époque bien des sources de tourment. Il y avait le monde des lombrics, et aussi la désillusion. Cet hiver-là, la réalité se mua en désillusion ».



Siggý est morte, « la femme qui m’avait élevée, seule et à son étrange manière, n’était plus », Hildur, la maison jaune, l’imaginaire animalier, la liberté, un autre Kafka, la douce ironie, les funérailles, les rêves qu’il faut « abreuver », Tumi, David et les autres…



Les temps de l’enfance et de l’adulte, la présence en absence, les souvenirs, le futur 2019…



Un monde un peu magique, un peu triste ou nostalgique, une chronique mélancolique et insolite…



« Tel un bateau amarré, elle gît à la surface d’un océan de cheveux gris »
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J'ai toujours ton coeur avec moi

''Hildur, je suis encore morte''. Tels auraient pu être les derniers mots de Siggý à sa fille dans la lettre qu'elle vient de recevoir. Car Siggý, mère et femme fantasque, aimait mourir...d'ennui, de chagrin, d'autre chose. Pour mieux renaître...dans les rires, les chants, les danses. Cette fois pourtant, sa mère est vraiment morte et Hildur sent les souvenirs l'envahir : Siggý dansant dans la salon en riant et elle couchée dehors dans la neige pour ne plus la voir; Siggý toute habillée dans son bain, le rimmel lui coulant sur les joues tandis que l'eau refroidit; Siggý laissant les chats envahir sa maison et leur donnant plus d'attention et d'amour qu'à ses propres enfants; Siggý triste ou joyeuse, mais jamais maternelle. En se rendant sur l'île de Flatey dans la petite maison jaune qu'elle lui a légué, Hildur revit son enfance, les extravagances de cette mère qui n'en fut pas une, la fuite de son père, les moments de répit auprès de Láretta, sa grand-mère. Comment, après tout cela, aurait-elle pu être mère à son tour ? Le mal qui la rongeait, l'impossibilité d'assumer la maternité et une maison isolée, voilà les legs de Siggý à Hildur qui doit elle aussi renaître pour se retrouver.



Etrange et onirique, ce premier roman au titre poétique exerce une sorte d'envoûtement sur le lecteur, un peu comme l'Islande ensorcelle les voyageurs. Entre rêve et réalité, souvenirs pesants et moments de grâce, les pensées d'Hildur s'envolent des excentricités d'une mère bipolaire au prosaïsme d'une grand-mère plus terre-à-terre, de la difficulté d'être mère à l'espoir d'être heureuse un jour. Sur cette terre isolée, on se laisse porter par la beauté des lieux, la solitude d'Hildur, le poids de ses souvenirs et l'espoir qui renaît grâce aux yeux vairons d'un pêcheur de l'île. J'ai toujours ton cœur avec moi est un roman d'amour, l'amour d'une fille pour une mère imparfaite mais terriblement vivante qui lui lègue une clé, celle de sa maison jaune ou celle d'un avenir moins sombre. Un très beau roman, sauvage et sensible.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Roman du deuil et de la résilience, J'ai toujours ton cœur avec moi évoque les relations mère-fille au travers d'une quête de soi, dans le souvenir et dans ce qui pourrait s'apparenter à de la nostalgie. Fine et poétique, l'écriture de l'auteur restitue les questionnements mais elle étonne : il est question de lombrics, de mouches noires et d'une plume collée à la fenêtre, d'une tête dans un congélateur et d'une maison jaune dans un fjord.

Un texte à la fois triste et un peu "barré" comme s'il fallait contrer la douleur (et la reproduction à l'identique d'un schéma familial raté) par une dose de fantaisie un peu déjantée (finalement, puisque nous sommes en Islande, ça n'a rien d'étonnant !).

Lecture toutefois mitigée, je n'ai pas réussi à me laisser gagner complètement par cette atmosphère incongrue mais j'ai été touchée par de très beaux passages !



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J'ai toujours ton coeur avec moi

Si vous n'aimez que les histoires rationnelles, vous pouvez passer votre chemin. Par contre, si vous n'avez rien contre les divagations d'un esprit chahuté, balançant entre poésie et cauchemars, ça vaut le coup de tenter l'aventure.



C'est un premier roman qui a une originalité certaine et dont le pouvoir de séduction est réel, je l'ai lu sans effort et même avec plaisir et empathie pour Hildur, la narratrice. Sa mère, Siggy, vient de mourir et a légué une petite maison jaune à sa fille, sur une île en Islande. Hildur n'y est pas revenue depuis longtemps, on comprend qu'elle a dû s'éloigner de cette mère, très dérangée, c'est le moins qu'on puisse dire, pour survivre elle-même.



Hildur évoque pêle-mêle ses souvenirs d'enfance, son grand frère, sa grand-mère, les tocades de sa mère, sa difficulté à trouver un sens à cette vie. Siggy est si peu mère que lorsqu'il Hildur accouchera à son tour d'un fils, elle l'abandonnera immédiatement à son père, paniquée et complètement perdue.



Tout en étant très sombre et poignante par bien des aspects, ce n'est pas une lecture triste, Hildur a encore des ressources et est entourée de personnages secondaires tendres et attachants. Kafka, l'amoureux inconditionnel de sa mère et surtout David, le marin aux yeux vairons qui pourrait retenir Hildur dans la petite maison jaune et l'ancrer enfin dans la vie.



Une lecture franchement atypique, à tenter un jour d'hiver, bien au chaud devant une cheminée.






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J'ai toujours ton coeur avec moi

Trop d'étrangeté pour moi dans cette histoire d'une fille de mère délirante (au sens "maladie mentale") qui nous propose ses pensées suite à sa venue dans une île perdue d'Islande, en novembre, parce que sa mère, après l'avoir répété un certain nombre de fois, a fini par mourir vraiment. Un mélange d'images sombres, de références spirituelles, d'où ressort un amour qui détruit... et un livre à côté duquel je suis passée.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur vient d’apprendre la mort de sa mère, Siggy, une femme aussi mélancolique qu’elle, passant de la joie à l’abattement soudain, tel un phénix renaissant de ses cendres à chaque fois. A cette annonce, Hildur quitte la Finlande pour la petite île de Flatey – le royaume des oiseaux, des contes et de la simplicité – où doivent se dérouler la veillée funèbre et l’enterrement. Hildur se retrouve démunie, sans la femme qui l’a mise au monde, celle qui représente tous ses points cardinaux, cette mère qui avait pour habitude de raconter beaucoup d’histoires farfelues, dont on ne savait démêler le vrai du faux… Il ne lui reste qu’une lettre d’adieu et la clé d’une petite maison jaune.



Une foule de souvenirs lui reviennent et l’assaillent, se multipliant comme des morts-vivants. Des souvenirs de l’hiver des lombrics, de sa grand-mère Laretta, du mystérieux et sensible Kafka. Sur l’île elle croisera un homme énigmatique aux yeux vairons, qui semble veiller sur elle de loin, à la façon d’un ange gardien…



Dès les premiers mots, j’ai aimé ce roman, son ton, empreint d’une grande douceur surnaturelle et poétique. On se laisse bercer par la mélodie des mots qui agissent comme un sortilège, dans une langue métaphorique, nourrie de références littéraires disséminées au fil de la narration. On est transporté loin, très loin.



La voix d’Hildur nous conte cette relation mère-fille à la fois fascinante et complexe, la vie de cette mère dont la folie l’effrayait parfois. On a l’impression parfois que mère et fille se fondent l’une dans l’autre, se confondent. Entre vie et mort, rêves et réalité, souvenirs et présent, l’esprit de la jeune femme s’égare. Un roman profondément mélancolique, qui reste optimiste.



Une pépite, indispensable ❤
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal avec cette lecture que j'ai trouvé à la fois déstabilisante et poétique. Certains passages sont magnifiques, et d'autres incompréhensibles. Ce n’est pas un roman auquel j’ai pris du plaisir à lire, ce que je regrette, parce que c’est un roman qui aurait pu avoir du potentiel.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Le titre de ce roman n'est pas anodin, selon moi. C'est le titre d'un poème de Edward Estlin Cummings. Mais étant donné que l'auteur est islandaise, que le poète est américain et que le livre que j'ai lu est une traduction française, je me fais peut-être des films. Je retranscrits néanmoins ici les vers, qui coorespondent parfaitement à l'image que le lecteur peut se faire des sentiments Hildur pour sa mère Siggy.



J’ai toujours ton cœur avec moi

(Je le garde dans mon cœur)

Sans lui jamais je ne suis

(Là ou je vais, tu vas…

Et tout ce que je fais par moi-même est ton fait…)





Je ne crains pas le destin

(Car tu es à jamais le mien)

Je ne veux pas d’autre monde, car

(Tu es mon monde, mon vrai…)

Tu es tout ce que la lune a toujours voulu dire

Et tout ce que le soleil chantera





C’est le secret profond que nul ne connaît

(C’est la racine de la racine

Le bourgeon du bourgeon

Et le ciel du ciel d’un arbre appelé vie

Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer

Ou l’esprit le cacher…)

C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.



Je garde ton cœur

(Je l’ai dans mon cœur).







"J'ai toujours ton coeur avec moi" est le roman de Soffia Bjarnadottir, une auteur islandaise. Il est important de le préciser, car pendant les quelques premières pages, dans lesquelles la narratrice explique que sa mère est morte et présente un peu le contexte qui l'environne, j'ai cru avoir affaire à plusieurs personnages: la narratrice Hildur, Théofilius le prêtre, Siggy la défunte et Sigridur. Ne connaissant rien à la langue islandaise, qui par ses origines est très éloignée des racines latines du français, de l'italien, etc; il est donc plus difficile de deviner certaines nuances et notions. Ainsi au bout de deux ou trois chapitres, j'ai compris qu'il y avait un problème et que Siggy était le diminutif de Sigridur - apparemment la syllabe [dur] est féminine. Du coup, j'ai repris ma lecture à zéro. Second essai. ;)



Le postulat de départ est incontestablement triste. Le lecteur est conscient que cela ne va pas être un roman où il va se tordre de rire. Néanmoins la mort est omniprésente dans le roman. Le portait de cette mère par sa fille, et donc de cette relation mère-fille est assez étrange. Les thèmes de la solitude, du deuil, de la mort, de l'acceptation dans un sens sont forts. Le lecteur comprend rapidement que Siggy n'était pas une personne stable, elle a une tendance bipolaire très forte, voire schizophrène. Au travers de cette sensation troublante, le récit est emprunt de la solitude, du manque d'amour voire de la dépression dont souffre Hildur. Il faut dire que son enfance n'a pas du être facile dans ces conditions. Sa vie semble vide de sens, avec ou sans sa mère. Le malaise est étouffant.



Les personnages, aussi bien Hildur que Siggy ou même Kafka semblent tous complètement distanciés du monde et des relations avec les gens en général. A certains moments, le lecteur peut même se demander s'il ne serait pas dans un mauvais rêve de la jeune femme, plutôt que dans sa vie. Son rapport avec les insectes; les lombrics et autres araignées est d'ailleurs assez déroutant. Ils ont une tendance plutôt incongrue à apparaître lorsque l'on si attend le moins.



Le lecteur a la sensation de passer à côté d'informations capitales, de ne pas saisir tout les sous-entendus. Il attend les explications qui lui permettront de comprendre les attitudes et les ressentis d'Hildur. Peut-être en vain. Le dénouement, légère lueur d'espoir, ne lui permet cependant pas de quitter cette sensation d'asphixie. (...)
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Voilà un texte étrange car il résiste un peu, la narratrice entremêle passé et présent (un présent situé en 2018-2019, mais aucun effet d’anticipation, plutôt un élément de plus dans le côté décalé de ce premier roman), elle (ou sa mère ?) semble avoir des hallucinations bizarres, des mouches, des vers, des plumes collées, des cheveux gris, une tête dans un évier. Et puis il y a ce personnage de Siggy, une mère qui ne l’a jamais vraiment été et n’a donné aucune clé à sa fille pour devenir à son tour femme et mère. Elle lui a plutôt transmis un mal-être dont on découvre la nature à la fin et qui fait partie de la « résistance » : j’avoue que je n’avais rien lu ou presque sur ce roman, je n’aurais pas pensé à cela (je suis naïve, je me laisse raconter une histoire) et je préfère ne pas le révéler ici (le roman ne fait que 142 pages).



Une fois cette explication donnée, on comprend mieux comment la mort de sa mère pèse sur la jeune femme mais elle fait quand même passer Hildur de la résistance à la résilience, à travers un parcours semé de souffrance, de tristesse, d’incompréhension, d’angoisse. Et on se dit que cette jeune auteure a un don pour raconter la folie, le deuil, pour se glisser avec empathie dans la peau d’une petite fille ou d’une femme adulte qui n’ont pas les codes « normaux » pour affronter la réalité. Tout cela est raconté par petites touches, par courts chapitres et finit par créer le portrait attachant de Siggy et de Hildur, entourées par quelques hommes qui leur tiennent la main ou balisent leur chemin, le temps de quelques pages ensorcelantes.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

magnifique écriture, l'Islande, la brume, la pluie, un hommage à la mère, et à la mer, très beau portrait de femme. Petit bijou à mon sens.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Livre éprouvant, écriture qui accompagne une renaissance.

C'est une chronique de l'acceptation de la vie avec poésie, folie, humour et parfois tristesse.

De drôles de personnages,



Siggy, mère islandaise qui écrit une très jolie lettre à sa fille que nous ne découvrons qu'à la fin du livre....

"... Pardonne moi tout - et tout le reste.... N'aie pas peur .... Prends bien garde à ce que tu dis...."

De simple mot que la narration de sa fille Hildur rend si significatif, si plein d'émotions.



Hildur, fille islandaise qui accepte de revenir sur l'île de Flatey.

Ile sur laquelle sa mère a choisi de finir sa vie ....

"... L'amour est comme la neige de mars qui tombe la nuit, .... Ces derniers temps , j'ai pensé à la vie plus qu'à la mort. .... Nous avons soif de vivre."



L'énigmatique Tumi, qui s'est construit en dehors de sa mère et grand mère, sans agressivité, sans revanche, simplement en dehors, à côté.



Et puis les yeux de David, celui par lequel rien de cette renaissance n'aurait pu arriver !



Dans ce livre si noir, si lourd, on sent tout de même que l'on avance, que l'on peut un jour ou un autre affronter ses démons et avancer, relever la tête, retrouver le plaisir si simple de se satisfaire des plaisirs simples, ceux qui remplissent si bien la vie quand on accepte de les recevoir.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Coup de cœur pour ce premier roman de l'écrivaine islandaise Soffia Bjarnadottir !



Novembre 2018, Hildur est en route pour l'île de Flatey, une île perdue au large de l'Islande, pour rejoindre la petite maison jaune que vient de lui léguer Siggy, sa mère, qui n'est plus de ce monde. Une mère dont elle dit: "Qui était cette femme? Ce n'était pas ma mère. Pourtant elle m'avait mise au monde.Voila pourquoi il m'arrive de l'appeler maman. Je la vénère et je la crains, comme le dieu Shiva qui façonne et défait toute chose".

Siggy était une marginale, " un touareg solitaire", " qui portait en elle une blessure profonde qui parfois se rouvrait"....une blessure qu'héritera aussi sa fille. Une relation mère-fille d'une force indéfectible, pourtant apparemment inexistante. Le titre du livre , d'ailleurs, qui vient d'un très beau poème de E.E. Cummings fait référence à cette blessure de la mère ressentie par la fille à l'évocation du cerf du poème qui meurt dans la forêt," je sens la blessure de Siggy qui gonfle, s'embrase comme une forêt et disparaît..."

D'autres personnages insolites peuplent ce récit émouvant, Grand-mère Laretta, "vierge" pudique, seul refuge d'Hildur, Kafka, le voisin de maman,sensible et introverti,son coéquipier " d'équipes de secours", Théofilus ,l'homme à tout faire, David, l'homme aux yeux vairons et bien sûr ,Tumi.......je vous laisse le découvrir.

C'est une histoire douloureuse et très triste, mais la plume pétillante ,pleine d'humour et de poésie de l'auteur la rend unique dans son genre.C'est ce que j'appelle Littérature !
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J'ai toujours ton coeur avec moi

J’avouerais volontiers qu’en ce qui concerne ce roman, je me suis plus laissée entraîner par l’origine géographique, la couverture et la confiance en l’éditeur qu’autre chose. Résultat, je n’avais plus aucune idée du sujet du livre au moment où je l’ai ouvert, plusieurs mois après son achat. Les histoires de mères dépressives ou bipolaires ne m’attirent pas forcément par elles-mêmes, et pourtant dès la première page, c’est bien de cela qu’il s’agit.

Hildur s’envole vers l’Islande pour enterrer Siggy, sa mère qu’elle n’a pas revue depuis des années. On comprend rapidement que sa survie à elle dépendait de cette éloignement avec une mère qui n’en avait jamais vraiment été une. Hildur, devenue mère à son tour, se devait de rejeter cette enfance aux pieds d’argile, ces années passées à être la plus forte, la plus blindée, face à une génitrice éthérée… Hildur revient vers l’île de Flatey, et une petite maison jaune dont elle hérite, mais qu’elle n’a jamais connue.

C’est là une façon bien terre à terre de résumer ce roman, car avec Soffia Bjarnadottir, dont c’est le premier roman, cela part tout de suite beaucoup plus dans le bizarre, l’étrange, l’inhabituel… Des notations comme « l’hiver des lombrics », le « rêve des mûres » annoncent un récit rempli de métaphores, d’allusions à la nature hostile, de situations rêvées ou vécues, on ne sait pas trop, de brèches ouvertes dans des souvenirs trop présents encore. Heureusement, quelques rencontres, comme celle d’un ancien ami de sa mère, ou d’un homme aux yeux vairons, ramènent par moments les pieds sur terre à Hildur, laquelle en a bien besoin.

Même si le thème ne m’enthousiasmait donc pas, je me suis laissé porter par ces pages, qui plairont à celles et ceux que ne déroutent pas les récits parfois oniriques, emplis de situations insolites, et parfois déroutantes. Bravo au traducteur qui a, autant que je peux en juger sans connaître la version d’origine, bien rendu l’atmosphère singulière et la belle langue de ce court roman.
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