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Critiques de Soffia Bjarnadottir (32)
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J'ai toujours ton coeur avec moi

La folie, la famille, le deuil sur fond de paysage islandais
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J'ai toujours ton coeur avec moi

C'est un petit roman tendre et profond sur le deuil. Les souvenirs et les regrets. Hildur perd sa mère, cette mère qu'elle n'a jamais su comprendre, cette mère un peu absente, toute à ses délires. Le deuil permet de repenser les liens, les siens avec sa mère, les siens avec son fils, quand Hildur a été mère à son tour. Les liens de Siggy, quels hommes peuplaient sa vie, il y en a-t-il seulement eu ? C'est un petit roman très poétique, très imagé, à la manière de la littérature islandaise. Et c'est ce qui me plait, cette écriture imagée, poétique, et crue à la fois, pour illustrer le trivial. La plume peut dire l'atrocité avec du beau. C'est une petite prouesse, des lignes qui donnent envie de vivre, rallument l'espoir dans le noir. J'ai beaucoup aimé embarquer dans cette contrée froide mais pleine de couleurs, dans ce deuil lumineux, dans ces bilans de vie. Des personnages apparaissent, comme par flash, puis disparaissent et reviennent quelques pages plus tard. Ils ont tous un petit air mystique, des mots choisis, frappant au coeur.



J'ai beaucoup aimé l'ambiance, la construction poétique, qui m'a rappelé celle de Le rouge vif de la rhubarbe, Ava Audur Olafsdottir, elle aussi islandaise et publiée aux éditions Zulma. Je crois que j'ai un faible pour la littérature islandaise...



Et vous ? Connaissez-vous la littéraire islandaise ? Avez-vous des titres à me conseiller ?
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Avec ce roman de Soffía Bjarnadóttir, je me suis replongée dans cette atmosphère propre à la littérature islandaise (que l’on retrouve, par exemple, dans les livres d’Auður Ava Ólafsdóttir). Il y avait ce quelque chose de poétique mais en même tant de mystérieux… Un déchiffrage qui ne peut se faire que par l’émotion, par cette sorte de curiosité affective et émotive que le lecteur/ la lectrice développe tout le long de sa lecture…



J’ai toujours ton cœur avec moi parle avant tout d’une relation mère/ fille. D’un manque, d’un vide à combler. Mais c’est aussi un chemin vers un soi plus profond, vers la vie, les rêves et les choix que l’on a pris et/ou qu’il nous reste à prendre. Un voyage de pensées qui permet à Hildur de bâtir son deuil sur fond de souvenirs… Un dialogue avec le réel et ses créatures mystiques…



Ouvrez donc la première page de ce livre, laissez-vous emporter par cette brise de mots, par ce flot de poésies, par cette plume froide, fantasque et touchante qui vous séduira à coup sûr !
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Roman du deuil et de la résilience, J'ai toujours ton cœur avec moi évoque les relations mère-fille au travers d'une quête de soi, dans le souvenir et dans ce qui pourrait s'apparenter à de la nostalgie. Fine et poétique, l'écriture de l'auteur restitue les questionnements mais elle étonne : il est question de lombrics, de mouches noires et d'une plume collée à la fenêtre, d'une tête dans un congélateur et d'une maison jaune dans un fjord.

Un texte à la fois triste et un peu "barré" comme s'il fallait contrer la douleur (et la reproduction à l'identique d'un schéma familial raté) par une dose de fantaisie un peu déjantée (finalement, puisque nous sommes en Islande, ça n'a rien d'étonnant !).

Lecture toutefois mitigée, je n'ai pas réussi à me laisser gagner complètement par cette atmosphère incongrue mais j'ai été touchée par de très beaux passages !



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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur débarque sur l’île de Flatey pour l’enterrement de sa mère Siggy. Une mère fantasque qui a laissé des souvenirs invraisemblables à sa fille. Durant les quelques jours hors du temps qu’Hildur passe dans la maison jaune dont elle a hérité, elle se remémore son enfance et les personnages qui ont traversé sa vie : sa mère, son frère aîné, sa grand-mère et le voisin surnommé Kafka.



Un récit tout en mélancolie qui nous entraîne au cœur d’une relation mère-fille assez particulière. Soffia Bjarnadottir crée une atmosphère très poétique, prenant racine dans les paysages magiques de l’Islande et dans les souvenirs à la fois tendres et extraordinaires d’Hildur au sujet de sa mère.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Mon congélateur est tapissé de cheveux gris couverts de givre



« J’avais donc à cette époque bien des sources de tourment. Il y avait le monde des lombrics, et aussi la désillusion. Cet hiver-là, la réalité se mua en désillusion ».



Siggý est morte, « la femme qui m’avait élevée, seule et à son étrange manière, n’était plus », Hildur, la maison jaune, l’imaginaire animalier, la liberté, un autre Kafka, la douce ironie, les funérailles, les rêves qu’il faut « abreuver », Tumi, David et les autres…



Les temps de l’enfance et de l’adulte, la présence en absence, les souvenirs, le futur 2019…



Un monde un peu magique, un peu triste ou nostalgique, une chronique mélancolique et insolite…



« Tel un bateau amarré, elle gît à la surface d’un océan de cheveux gris »
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J'ai toujours ton coeur avec moi

''Hildur, je suis encore morte''. Tels auraient pu être les derniers mots de Siggý à sa fille dans la lettre qu'elle vient de recevoir. Car Siggý, mère et femme fantasque, aimait mourir...d'ennui, de chagrin, d'autre chose. Pour mieux renaître...dans les rires, les chants, les danses. Cette fois pourtant, sa mère est vraiment morte et Hildur sent les souvenirs l'envahir : Siggý dansant dans la salon en riant et elle couchée dehors dans la neige pour ne plus la voir; Siggý toute habillée dans son bain, le rimmel lui coulant sur les joues tandis que l'eau refroidit; Siggý laissant les chats envahir sa maison et leur donnant plus d'attention et d'amour qu'à ses propres enfants; Siggý triste ou joyeuse, mais jamais maternelle. En se rendant sur l'île de Flatey dans la petite maison jaune qu'elle lui a légué, Hildur revit son enfance, les extravagances de cette mère qui n'en fut pas une, la fuite de son père, les moments de répit auprès de Láretta, sa grand-mère. Comment, après tout cela, aurait-elle pu être mère à son tour ? Le mal qui la rongeait, l'impossibilité d'assumer la maternité et une maison isolée, voilà les legs de Siggý à Hildur qui doit elle aussi renaître pour se retrouver.



Etrange et onirique, ce premier roman au titre poétique exerce une sorte d'envoûtement sur le lecteur, un peu comme l'Islande ensorcelle les voyageurs. Entre rêve et réalité, souvenirs pesants et moments de grâce, les pensées d'Hildur s'envolent des excentricités d'une mère bipolaire au prosaïsme d'une grand-mère plus terre-à-terre, de la difficulté d'être mère à l'espoir d'être heureuse un jour. Sur cette terre isolée, on se laisse porter par la beauté des lieux, la solitude d'Hildur, le poids de ses souvenirs et l'espoir qui renaît grâce aux yeux vairons d'un pêcheur de l'île. J'ai toujours ton cœur avec moi est un roman d'amour, l'amour d'une fille pour une mère imparfaite mais terriblement vivante qui lui lègue une clé, celle de sa maison jaune ou celle d'un avenir moins sombre. Un très beau roman, sauvage et sensible.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Chronique d'un moment de vie sans ancrage, ce court roman écrit en islandais et prodigieusement traduit, semble un pansement aux âmes tourmentées. La "vraie" vie - du "vrai monde" - est tenue à distance, pour que la narration se laisse guider au grès des émotions, des sensations, des souvenirs de la narratrice. En première personne, elle raconte et ressasse pour la faire travailler au présent la relation qui la liait à sa mère, au moment de l'annonce du décès de celle-ci. Plein de douleurs et de fierté, de hauteur et de mélancolie, de lumière et de magie. Environ 140 pages à déguster frais comme un premier roman, et avec pour paysage une île islandaise perdue au fond du monde : Flatey.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur qui n'a pas vu sa mère depuis de nombreuses années, apprend que celle-ci vient encore de mourir mais cette fois pour de bon. Elle se rend donc à ses obsèques et alors qu'elle est en route, le passé s'abat sur elle comme "un tas d'ordures sur un royaume de ruines fumantes ". Son esprit dérive, elle se souvient de Siggý , cette femme qui l'a mise au monde mais dont la santé mentale défaillante l'a empêchée d'être un mère aimante. Un trouble émotionnel important ravive chez Hildur des plaies profondes et mal cicatrisées. La douleur qu'elle en ressent provoque une reviviscence de ses propres troubles névrotiques qui ne lui ont pas permis à elle non plus d'être une mère comme les autres.

Le roman de Soffía Bjarnadóttir est tout simplement envoûtant. L'errance d'Hildur à l'ouest de la réalité au gré du souvenir , de l'imagination et du rêve est à l'image de l'Islande, pays isolé à la beauté sauvage, pétri de contes et de surnaturel depuis la nuit des temps.



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J'ai toujours ton coeur avec moi

Une femme va enterrer sa mère au nord de l'Islande et va prendre possession de sa maison perdue sur une petite île. Lui remonte alors les souvenirs douloureux de sa relation tourmentée avec sa mère.



Dit comme ça, cela pourrait donner l'impression d'un roman un peu triste. Et bien non ! Car nous sommes au coeur de l'Islande sauvage et que Soffia Bjarnadottir réussi à nous faire ressentir les forces invisibles de la nature et la poésie tellement particulière à ce pays. Mais la lumière vient aussi du fait que l'auteur nous parle de résilience et de comment aller de l'avant, même quand la vie n'est pas tendre...



Un très beau premier roman !

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J'ai toujours ton coeur avec moi

Voici un livre typiquement islandais et islandais féminin car j'ai retrouvé des atmosphères et des émotions rencontrées lors de la lecture des livres de Auður Ava Ólafsdóttir et Steinunn Sigurdardóttir. Cette histoire de mère indépendante, décalée, un peu folle et de sa fille qui vient assister à ses funérailles sur l'île de Flatey et qui avait des relations très distantes avec elle, m'a beaucoup touchée. Surtout parce qu'on sent que la fille, qu'elle le veuille ou non, a hérité de sa mère et que sa vie n'est pas si différente de la sienne. Pour son premier roman, Soffía Bjarnadóttir nous livre une histoire lente, mélancolique, pas vraiment triste pourtant ; une histoire, peut-être une de plus, où l'héroïne regrette, au moment du deuil, de n'avoir pas mieux compris sa mère, tout comme peut-être son propre fils ne la comprendra jamais.

C'est un roman très court, c'est peut-être son principal défaut car j'ai le sentiment que l'autrice avait encore des choses à nous dire. Nul doute qu'il y aura un second ouvrage dans quelques temps ...
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J'ai toujours ton coeur avec moi

J'ai toujours ton coeur avec moi est un roman poétique et insolite sur la maternité, la transmission, la mort et la folie, livré d'un seul souffle par la voix de Soffia Bjarnadottir, une jeune auteure islandaise à découvrir! Vous verrez, sa plume parfois fantasque, mais qui sonne toujours très juste, saura vous charmer, j'en suis certaine. Et vous retrouverez avec plaisir le souffle rafraîchissant de la littérature scandinave.



Après de nombreuses mises en scènes grotesques, Siggy, la mère d'Hildur, est morte (pour vrai cette fois) et lui a légué une petite maison jaune sur l'île de Flatey… ça, et son mal étrange.



Siggy l'excentrique « avait perdu le nord » depuis un bon moment déjà et n'avait jamais vraiment assuré son rôle de mère.



Dans ce récit à la construction chaotique, nous accompagnons Hildur dans un voyage étrange sur une petite île perdue, au coeur de ses souvenirs mélancoliques, tentant de faire le deuil d'une mère qui n'en a jamais été vraiment une.



Un récit flirtant avec l'irréel qui traduit bien l'errance de la jeune femme.



Triste et beau à la fois, ce roman venu du froid nous surprend, nous chavire et nous envoûte.


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J'ai toujours ton coeur avec moi

C'est un livre sombre qui parle surtout de la perte d'un être cher, notion exprimée avec poésie. le roman approfondit le rapport mère-fille dont le lien est ici empêché par un contact à la réalité inexistant ou excentrique de la maman, Siggy. La fille, Hildur, a cherché à fuir son foyer, les visions, ces sensations étranges de la mère, car elle se sentait oppressée par tout cela, tout ce qu'elle ne comprenait pas, puisqu'elle avait besoin d'autre chose. En effet, la maman, Siggy, voyait des morts partout, des têtes dans les réfrigérateurs, elle croyait aux elfes, et n'avait pas développé de lien maternel avec sa fille au sens maman-poule. Hildur en a souffert. « L'espace entre la réalité et moi s'élargissait ». Aujourd'hui, Hildur travaille sur un site archéologique à Kerijoki en Finlande. Elle apprend la mort de Siggy qui lui a laissé une lettre dans laquelle elle lui parle de sa maison jaune sur une île. Hildur prend le ferry jusque là, et une fois dans la maison, elle repense à son passé difficile avec elle.



Dans ce livre, il se passe peu de chose, mais il est superbement bien écrit. Etonnant, pas classique du tout.

Voilà, j'ai passé un beau moment, en compagnie de ces deux âmes ayant si peu pied dans le monde, en qui je ne me suis pas reconnue, mais qui m'ont surtout charmée grâce à la tonalité étrange du récit.



Merci aux Editions Zulma et à Babelio pour ce livre reçu grâce à Masse critique.

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J'ai toujours ton coeur avec moi

Et si la mort d’une mère pouvait signer une seconde naissance?



Siggy est morte et Hildur ressent comme un trou dans son cœur à l’annonce de ce décès. Pourtant elle ne l’a plus vue depuis si longtemps.

Entre elles, ça n’a jamais été l’amour fou ni l’amour fusionnel. À seize ans, Hildur quitte le domicile conjugal, comme son frère quelques années auparavant. Pourquoi?

Parce que la vie avec Siggy était impossible. Emprise avec un mal qu’on pourrait qualifier de bipolaire, cette mère n’avait aucune conscience de ce qu’elle pouvait faire endurer à ses enfants. Hildur étouffait, devait se protéger pour survivre à la cohabitation avec cette mère insaisissable.

Hildur se réfugie chez sa grand-mère qui lui offre une vie aux allures à peu près normale. Mais elle ne peut rester plus longtemps, elle a besoin de s’éloigner encore plus. Elle parcourt le monde et devient archéologue. Et puis cet appel téléphonique d’Islande la chamboule, elle doit assister à l’enterrement et surtout revenir sur les traces de sa mère.



Une fois sur l’île, elle retourne dans la maison léguée par la défunte, que va-t-elle pouvoir trouver? Comment sa mère va-t-elle encore la surprendre? Deux hommes changeront ce voyage. Il s’agit de Kafka, surnom pour l’amant sa mère et David, un homme aux yeux vairons qui l’émeut et l’obsède.



Elle repense à sa vie, sur cette relation étrange, sur les mécanismes de défense qu’elle a dû inventer contre sa mère, comme de s’imaginer insecte, s’imaginer au-dessus de cette mère et filtrer la réalité.

Je pourrais continuer à écrire les citations qui m’ont troublée tout au long de l’histoire, mais je crains de ne recopier tout le livre. Ce petit bijou d’une petite centaine de pages est une réelle surprise.

Le livre flotte entre le réel et l’imaginaire. Hildur utilise des métaphores pour expliquer ses remparts contre sa mère et le réel nous ramène douloureusement à la mort. Comme un poème, il nous transporte parmi les beaux paysages de l’Islande, j’y ai vu la brume qui s’élève, les phoques et les elfes secourant les âmes perdues.

Il faut accepter de se laisser prendre par la main et de se laisser guider par Hildur. J’ai lu quelques avis négatifs par ici qui reprochent à ce livre de ne pas être « clair », de jouer sur les sous-entendus… Ce procédé me parle beaucoup plus que si tout était écrit noir sur blanc.

La mort est tristement présente et pourtant, je n’ai pas ressenti de lourdeurs. Les chapitres sont courts et permettent de souffler, d’observer la vie de Siggy et de s’interroger sur ses intentions envers ses enfants. J’ai aimé voir l’évolution d’Hildur, qui a hérité, malheureusement, du caractère dépressif de sa mère mais qui tout doucement, retourne à la lumière et puise dans ses forces pour s’extraire de ce destin. Comme le souligne une autre blogueuse "Beaucoup de ténèbres, certes, mais aussi une belle lumière."
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur, la narratrice, vient de perdre sa mère, Siggy. En héritage, elle lui laisse son mal, et une maison sur une île. Ce récit est entrecoupé de souvenirs, de fantasmes de Siggy. De sa vie et de ses rencontres aussi. Certes, il s'agit d'un roman très original. Je n'ai pas du tout aimé. L'ensemble reste trop décousu, insignifiant. Pas réellement de réflexion profonde. Vraiment, j'ai été déçue.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

J’ai toujours ton cœur avec moi est une histoire de deuil, de maternité, d’héritage. Une histoire d’enfance brisée, de mouches mortes, de lombrics et d’île lointaine.



Critique complète à lire sur le webzine.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Trop d'étrangeté pour moi dans cette histoire d'une fille de mère délirante (au sens "maladie mentale") qui nous propose ses pensées suite à sa venue dans une île perdue d'Islande, en novembre, parce que sa mère, après l'avoir répété un certain nombre de fois, a fini par mourir vraiment. Un mélange d'images sombres, de références spirituelles, d'où ressort un amour qui détruit... et un livre à côté duquel je suis passée.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur vient d’apprendre la mort de sa mère, Siggy, une femme aussi mélancolique qu’elle, passant de la joie à l’abattement soudain, tel un phénix renaissant de ses cendres à chaque fois. A cette annonce, Hildur quitte la Finlande pour la petite île de Flatey – le royaume des oiseaux, des contes et de la simplicité – où doivent se dérouler la veillée funèbre et l’enterrement. Hildur se retrouve démunie, sans la femme qui l’a mise au monde, celle qui représente tous ses points cardinaux, cette mère qui avait pour habitude de raconter beaucoup d’histoires farfelues, dont on ne savait démêler le vrai du faux… Il ne lui reste qu’une lettre d’adieu et la clé d’une petite maison jaune.



Une foule de souvenirs lui reviennent et l’assaillent, se multipliant comme des morts-vivants. Des souvenirs de l’hiver des lombrics, de sa grand-mère Laretta, du mystérieux et sensible Kafka. Sur l’île elle croisera un homme énigmatique aux yeux vairons, qui semble veiller sur elle de loin, à la façon d’un ange gardien…



Dès les premiers mots, j’ai aimé ce roman, son ton, empreint d’une grande douceur surnaturelle et poétique. On se laisse bercer par la mélodie des mots qui agissent comme un sortilège, dans une langue métaphorique, nourrie de références littéraires disséminées au fil de la narration. On est transporté loin, très loin.



La voix d’Hildur nous conte cette relation mère-fille à la fois fascinante et complexe, la vie de cette mère dont la folie l’effrayait parfois. On a l’impression parfois que mère et fille se fondent l’une dans l’autre, se confondent. Entre vie et mort, rêves et réalité, souvenirs et présent, l’esprit de la jeune femme s’égare. Un roman profondément mélancolique, qui reste optimiste.



Une pépite, indispensable ❤
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Si vous n'aimez que les histoires rationnelles, vous pouvez passer votre chemin. Par contre, si vous n'avez rien contre les divagations d'un esprit chahuté, balançant entre poésie et cauchemars, ça vaut le coup de tenter l'aventure.



C'est un premier roman qui a une originalité certaine et dont le pouvoir de séduction est réel, je l'ai lu sans effort et même avec plaisir et empathie pour Hildur, la narratrice. Sa mère, Siggy, vient de mourir et a légué une petite maison jaune à sa fille, sur une île en Islande. Hildur n'y est pas revenue depuis longtemps, on comprend qu'elle a dû s'éloigner de cette mère, très dérangée, c'est le moins qu'on puisse dire, pour survivre elle-même.



Hildur évoque pêle-mêle ses souvenirs d'enfance, son grand frère, sa grand-mère, les tocades de sa mère, sa difficulté à trouver un sens à cette vie. Siggy est si peu mère que lorsqu'il Hildur accouchera à son tour d'un fils, elle l'abandonnera immédiatement à son père, paniquée et complètement perdue.



Tout en étant très sombre et poignante par bien des aspects, ce n'est pas une lecture triste, Hildur a encore des ressources et est entourée de personnages secondaires tendres et attachants. Kafka, l'amoureux inconditionnel de sa mère et surtout David, le marin aux yeux vairons qui pourrait retenir Hildur dans la petite maison jaune et l'ancrer enfin dans la vie.



Une lecture franchement atypique, à tenter un jour d'hiver, bien au chaud devant une cheminée.






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J'ai toujours ton coeur avec moi

L’Islande est un pays que notre imaginaire associe au froid, au rêve et parfois même au surnaturel. Les sentiments y sont comme les paysages, parfois arides, intimistes, et leur beauté se confond avec celle des âmes qui l’habite. Dans cet univers si particulier, Hildur vient d’apprendre que Siggý, sa mère, vient de mourir.

Alors qu’elle arrive dans la petite maison jaune sur l’Ile de Flatey, Hildur se souvient de cette mère qui n’a jamais su endosser ce rôle unique, être la mère de ses enfants. Les souvenirs, les délires, le ressentiment, l’espoir, des envies d’autre chose, de vivre peut-être enfin, affluent, dans son cœur enfin délivré de cette dose de folie intimement liée à cette femme si singulière. Car au fil des pages et des souvenirs, des errances et des hallucinations, on comprend que Siggý a disparu depuis longtemps de la vie de sa fille, ouvrant une faille impossible à combler puisqu’à son tour Hildur ne saura jamais endosser ce rôle.

Etrange pouvoir que celui d’une mère, présente ou absente, et qui par son comportement, change à tout jamais le destin de ses enfants. Poétique, étonnant, attachant, ce roman se lit avec beaucoup de plaisir et d’interrogation.

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