Aurait-elle aussi des enfants, un jour ? Elle ne le savait pas. L’idée lui faisait un peu peur. L’idée d’en avoir, et aussi la perspective de ne jamais en avoir.
Mon frère, c’est Mac Gyver ! Quand il est sympa. (En vrai, je suis un peu amoureuse de Mac Gyver, c’est normal, il est beau, il est doué, il est gentil, il sait tout réparer et il sauve des gens.) Gaël ne sauve personne, mais il bricole bien. Il a appris avec Pépé et Papa.
Maman et Papa ça va aussi, j’ai de la chance. Déjà, ils ne sont pas divorcés et normalement ça ne devrait pas arriver. Ils ne se disputent pas trop, ils s’embrassent encore sur la bouche et quand on se promène, ils se tiennent parfois la main, je pense que c’est bon signe, non ? Je dis ça parce que je connais pas mal de copines qui ont des parents divorcés.
Julia n’était pas une grande blonde athlétique, championne de kick-boxing, séductrice invétérée, agent secret dans des pays à risques. Elle n’avait jamais vécu d’aventures périlleuses et fantasques. Elle n’était pas Lara Croft, elle était juste Julia, pas très grande, pas très mince, pas très blonde, pas très sportive, n’ayant jamais mis ne serait-ce qu’une baffe à qui que ce soit.
Elle avait séduit par miracle (vu son caractère) quatre ou cinq hommes à tout casser. Elle aurait bien aimé vivre plus d’histoires d’un soir ou d’un bout de vie, mais elle avait un problème : elle n’aimait pas les cons.
De toute façon, à part le “petit chou” de sa grand-mère, elle ne supportait pas ces petits noms ridicules. Mon “poussin” n’empêchait pas de passer à “grosse dinde” le jour venu.
Elle n’était le petit chou de personne. Ni le canard en sucre, ni le poussin, ni la chérie, ni le bébé. De toute façon, à part le « petit chou » de sa grand-mère, elle ne supportait pas ces petits noms ridicules. Mon « poussin » n’empêchait pas de passer à « grosse dinde » le jour venu. Julia n’aimait pas les grandes effusions, les grandes démonstrations d’affection qui ne garantissaient rien du tout, ni en amour ni en amitié. Julia préférait les gens moins démonstratifs, mais constants.
Le soir venu, la jeune femme décida de regarder Dirty Dancing pour la trentième fois. Elle appuyait sur « Marche arrière » à chaque scène de danse, s’amusait des dialogues mythiques, admirant la plastique et le visage de loup de Patrick Swayze, trouva Baby toujours aussi tarte, pestant contre le poster de tauromachie que l’on voyait dans la scène d’amour (ça gâche le décor).
Certes, il y avait des chances que, si quelqu’un lui disait un truc pareil, aussi tarte, les yeux dans les yeux, elle lui rie au nez. Mais il aurait pu essayer, pour voir, elle l’aurait peut-être bien pris. Sait-on jamais, on peut être d’humeur rose bonbon parfois.
Elle n’aimait pas faire la bise, serrer la main c’était déjà limite, elle n’aimait pas les gens qui s’approchaient trop près d’elle pour lui parler. Dire qu’il y a des gens qui offrent des câlins gratuits… Il aurait fallu la payer pour qu’elle le fasse !
Pourtant, l’un de ses péchés mignons, c’étaient les comédies romantiques. Rien de tel pour lui remonter le moral, le soir, sur son canapé. Elle ne savait pas comment elle réagirait si un homme lui en faisait vivre une dans la réalité.
Chacun avait ses petites habitudes, son planning bien rodé, tout était prêt jusqu’à la retraite, il ne fallait surtout pas proposer de changer ne serait-ce qu’un pot de fleurs dans la déco.