Citations de Sonia K. Laflamme (108)
Après un moment d’hésitation, les doigts du garçon glissèrent sur les poils soyeux. L’animal changea aussitôt de position et s’abandonna aux caresses, ronronna, le corps transporté par de si douces attentions. À deux mains, le gamin explora le pelage du chat, qui se laissait cajoler. Une pensée diabolique traversa son esprit. Ses prunelles s’assombrirent, son sourire devint énigmatique. Une idée funeste germa en lui. Avec plus de force, ses doigts encerclèrent la gorge du chat soumis.Faire mal... Enlever la vie...
L'or était toujours là et les prospecteurs, titulaires ou simples ouvriers, s'évertuaient encore et toujours à le chercher...
Les seuls qui n'avaient pas changé étaient les corbeaux qui, perchés sur l'enfilade de corniches des saloons et des hôtels, ne se lassaient pas de faire entendre leurs lugubres croassements.
Le passé était bel et bien garant du présent et du futur.
Posséder de l'or au point de ne plus savoir qu'en faire... A quoi cela servait-il donc? L'important n'était-il pas de bien vivre ?
L'or faisait rêver plus que jamais ceux qui le touchaient et le caressaient sans le posséder.
La vengeance demande une trempe spéciale... On ne doit jamais douter ou regarder en arrière. Il faut avoir le cœur sec, tari de tout sentiment. Sinon, l'autre a toujours de l'emprise sur nous. Il a une longueur d'avance. Il a gagné une fois de plus.
On ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs, jouai vert!
Marjorie Fortin et Béatrice Demers partageaient deux cours ensemble: histoire et éducation à la citoyenneté, en plus de celui de science et technologie. En ce jour 3, elles devaient donc se côtoyer d’un peu plus près puisque les matières en question figuraient à leur horaire.
Elles s’aperçurent de loin, dans le long corridor de l’aile C. Marjorie se trouvait déjà près de la porte du local d’histoire. Elle fit aussitôt mine de chercher quelque chose dans son fourre-tout. Quant à Béatrice, elle ralentit le pas, le regard fixé sur sa rivale, optant pour une démarche fauve qui attira une fois de plus l’attention des garçons.
La première cloche sonna. Aucun professeur en vue, hormis ceux des autres classes. Le couloir se vidait peu à peu des élèves. La deuxième cloche retentit. Pas de prof, pas de suppléant, pas de secrétaire ou de directeur. Les choses s’annonçaient bien, semblaient dire les larges sourires des élèves du cours d’histoire. Ils auraient droit à une période de congé. Pour la forme, ils attendirent encore un peu.
— Tiens, voilà le retardataire, souffla Béatrice, déçue.
Des soupirs accueillirent l’annonce. Le professeur déverrouilla la porte du local sans regarder les élèves. Il entra, plaça ses effets sur son bureau et annonça, comme si de rien n’était, la matière à l’étude pour les soixante-quinze prochaines minutes. Marjorie repensa alors à Simone Bouvier et à son attitude méprisante. Pourquoi les professeurs se croyaient-ils tout permis? Pourquoi n’étaient-ils pas capables de s’excuser, de montrer davantage de politesse?
— Il faudrait demander au futur représentant de quatrième qu’on oblige les profs à justifier eux aussi leur retard, proposa Béatrice à haute voix. Comme nous on est obligés de le faire…
Le professeur lui décocha une œillade vexée.
— Excellente idée! s’écria un garçon.
— J’appuie à cent pour cent! renchérit un autre.
Une vieille ou une jeune, une veuve ou une vierge, après tout, où était la différence ? Il ne voulait pas d'enfants, de toute façon. Il préférait garder l'argent pour lui seul. Il ne cherchait même pas un corps pour assouvir ses pulsions. Les seuls besoins qui l'habitaient, c'était de jouer et de dépenser de l'argent.
Claire saurait enfin qu'elle avait affaire à un poltron, à un bonimenteur de la pire espèce. Alors les sentiments qu'elle éprouvait à l'égard du traître s'envoleraient pour de bon. Il ne pouvait en être autrement. Ce n'était qu'une question de temps. Et c'est l'or qu'il ne se mettait pas dans les poches qui finirait par perdre Jacques Desmet.
Au Klondike, le vol était l'un des crimes les plus mal vus. Personne ou presque ne s'y adonnait. Ce qui le confortait dans l'idée de ne pas abuser des bonnes choses de la vie et de ramasser l'or dans la poche des autres, petit à petit.
Le bien émergeait parfois des ténèbres. Les voies du Seigneur étaient impénétrables.
On récolte ce que l'on a semé.
J'ai perdu mes repères. Alors tout devient possible. Même le pire. Même ce qui est faux. Même ce qui est pas moi.
C'est pas facile de vivre avec une amnésie, vous savez.
Le policier en convint sans aucune hésitation.
-On est tout le temps en train de se poser un millier de questions, d'imaginer des réponses sans savoir si elles sont vraies ou juste plausibles. On cherche partout, comme quelqu'un qui a pas mangé depuis des jours. Et quand on obtient une information, on s'y accroche comme à une perche... N'importe laquelle, la première qui se pointe...
Mais les choses sont ainsi. Elles sont souvent mal faites et, comble de malheur, nous nous évertuons à les compliquer inutilement.
La découverte d'une trahison n'épargne jamais le cœur et s'accompagne souvent de larmes.
Prendre ses décisions et ses responsabilités. Etre maîtresse de sa destinée
— Je vais rejoindre les rangs de la milice* ! annonça Thomas Ingersoll en rentrant un soir chez lui.
L’indépendance réclame l’aide de tous les patriotes. La déclaration ne surprit pas Elizabeth, sa femme. Comme bon nombre d’habitants des Treize colonies, il nourrissait de mauvais sentiments envers l’Angleterre, la mère patrie. Le désir de vivre au sein d’une nation libre occupait son esprit depuis fort longtemps.
— Fais attention à toi, lui répondit-elle en déposant la main de Thomas sur son ventre qui tendait de plus en plus le tissu de ses robes. Tu as maintenant une famille...
Il le lui promit, la gratifiant d’un tendre baiser sur son front.
À cette époque, le Canada est une colonie britannique. Il est peu développé et se compose principalement de deux immenses territoires : le Haut-Canada et le Bas-Canada. Le premier correspond à peu près à l’actuelle province de l’Ontario et le deuxième, à celle du Québec.Afin de peupler le Haut-Canada placé sous sa responsabilité, le premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, John Graves Simcoe, favorise l’établissement des Anglais, mais aussi celui des loyalistes américains. Environ 10 000 de ceux-ci traversent ainsi la frontière pour développer l’Ontario.