L’émancipation, c’est aussi, à terme, parvenir à se libérer des stéréotypes, déconstruire la notion de Beauté, le modèle du couple idéal, les pratiques et les imaginaires liés à l’érotisme patriarcal (hiérarchie actif/passif, focalisation sur le plaisir génital et le coït, performance de l’orgasme, le plaisir comme un dû, etc.). C’est démonter systématiquement les mythes qui entourent le viol et la violence. C’est combattre la crédulité et l’ignorance pour inciter à renoncer à courir après des promesses miraculeuses. C’est donner plus d’importance à l’estime de soi qu’à la conformité à la norme, et aux relations égalitaires plutôt qu’à la concurrence et à la compétition. C’est apprendre à respecter son propre corps et le corps des autres comme une base élémentaire de relations égalitaires et solidaires. Ce qui peut contrer l’influence des publicités sexistes, c’est tout ce qui peut ouvrir des espaces d’action féministe, qui apprend aux garçons et aux filles à s’accepter semblables et égaux et non comme fondamentalement différents et pris obligatoirement dans un rapport de domination
La publicité renforce donc les préjugés sexistes qui veulent que ce soit la mère et uniquement elle, qui ait la charge et la responsabilité des enfants (en bas âge ou plus grands). Elle glorifie l’instinct maternel, dont on sait à quel point il est construit socialement, et présente la relation entre la mère et l’enfant comme une relation où les hommes sont exclus. Indirectement, elle encourage les pères à se décharger de cette fonction parentale sur les mères, en toute bonne conscience, puisque ce serait une histoire de ”nature”…
L’érotisation de l’agression sexuelle fait passer deux croyances perverses : une femme que l’on force peut finir par y prendre plaisir, et le ressenti de la femme agressée n’a pas d’importance
La publicité est un vecteur puissant de la circulation des stéréotypes sexistes. Le publisexisme, c’est l’ensemble des images commerciales exposées dans l’espace public qui exploitent les clichés sexistes, les stéréotypes de la virilité et de la féminité, ou qui présentent l’hétérosexualité comme ”naturelle” par rapport aux autres orientations sexuelles.
Le culte de l’apparence et l’idéologie de la Beauté produisent de la culpabilité et une forme de honte vis-à-vis de son propre corps qui est un ferment idéal pour le manque de confiance en soi
L’une des caractéristiques du publisexisme est bien d’offrir au regard de tous des femmes qui s’exhibent comme des marchandises à posséder