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Critiques de Stefan Brijs (48)
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Courrier des tranchées

J'ai beaucoup aimé la première partie du roman, où on voit le personnage principal, John Patterson, refuser de s'engager dans la guerre au profit de ses études, alors même qu'il sera considéré comme un traite pour ce choix.

J'ai trouvé que le contexte historique était bien raconté et les explications sur la propagande pour enrôler les plus jeunes dans cette guerre bien décrites et convaincantes.

Dans la deuxième partie, on se retrouve au cœur de la guerre dans les tranchées et toute l'horreur que l'on connaît de cette guerre.

Mais avant tout ce roman porte sur les lettres qui circulent durant la guerre, celles pour annoncer que tout va bien comme celles pour annoncer la mort d'un soldat.

Ce roman nous amène à nous interroger sur ces courriers et parfois le mensonge dans ces lettres pour soulager les familles.
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Courrier des tranchées

Chronique Explorateurs de la rentrée littéraire 2015

Non ce n'est pas un énième livre sur la Première Guerre Mondiale, car Stefan Brijs nous interpelle avec finesse, et sa fibre romanesque toute en puissance laisse le lecteur pantois d'admiration.



Nous vivons à Londres au début du conflit, Martin Bromley et John Patterson, frères de lait, s'affrontent. Le premier trop jeune pour s'engager, veut en découdre avec les Allemands et en faire de la chair à pâté, le second lui veut étudier.Martin issu d'une famille nombreuse et pauvre a toujours du en découdre avec la vie, fougueux et irréfléchi il lui apparaît naturel de s'engager. Trop jeune pour cela , il réussira en trichant.John a l'âge de l'engagement, mais posé et policé cela ne lui semble pas une évidence et préfère attendre et voir ce qu'il va advenir. Il reste auprès de son père facteur qui l'a élevé seul.Après le départ de Martin, John va se lier d'amitié avec un étudiant, William, fils d'un bistrotier, qui est en dernière année d'études et ne veut pas s'engager. Il est marxiste, amoureux de l'Allemagne et pacifiste utopique.



C'est à travers le prisme de ces trois visages que nous suivons le déroulement du conflit, à travers le quotidien, les journaux et les épreuves des familles qui reçoivent les mauvaises nouvelles du père de John qui est facteur.C'est ce que l'auteur nomme le "Front domestique", le récit est vif, souple, humain, avec de belles métaphores et le lecteur est pris d'un engouement pour ces personnes et ne porte pas de jugement, sur ce qu'il aurait fallu faire ou ne pas faire.



Ensuite John deviendra "Patterson" et nous passons au "Front occidental».

Devenu ordonnance Patterson découvre la vie de troupe .Partout avec lui il transporte son secret dans un paquet bien ficelé.Maintenant il est sur le front et va devoir agir.Il va croiser la géhenne pour lui comme pour les autres. Il doit vivre à tout prix et rester lucide.Sa vie dans les tranchées nous est décrite avec la même minutie que celle qu'il a eu jeune homme à Londres.C'est un homme en construction dans l' Histoire.



D'une belle écriture, d'une construction magistrale cette histoire nous porte jusqu'au final par un suspense époustouflant.En filigrane le lecteur partage l'amour et l'érudition de l'auteur pour la littérature, qui fait dire à un de ses personnages :"Un livre, ça doit nous amener à réfléchir. A modifier le regard que l'on porte sur la vie." C'est prouvé dans ce chef d'œuvre.

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Courrier des tranchées

4.25/5 :



[Avis de Grybouille - Chroniqueur chez Léa Touch Book) :



Hou Hou à tous,



5 Août 1914,

« On va te leur donner une leçon aux Allemands ! »

Dit Martin Bromley, 17 ans,il fait partie de ces jeunes Anglais enthousiastes.

« …s’engager, c’est la folie. »

Répond John Patterson, 19 ans, à la rentrée l’Université lui ouvre ses portes, des études littéraires.



La guerre ? Elle tombe bien mal.



John a perdu sa mère très jeune. Il vit avec son père facteur, qui à travers les livres, continue à faire vivre l’Amour avec un grand « A » qu’il porte toujours à sa femme trop vite disparue.



Martin est son frère de lait, sa mère, Mme Bromley, a donné le sein à John.



« Le lait est plus épais que le sang… »



Tandis que Martin fait tout pour être enrôlé. John, lui, rentre dans les études.



Face à ces milliers de volontaires qui se pressent pour participer à cette boucherie et mourir au combat, il ne fait pas bon être un étudiant, un lâche, une poule mouillée à qui l’on remet dans la rue une « Plume blanche » signe de la couardise.



« Ne jamais détourner la tête… », lui dit un compagnon d’études.



Mais cela n’est pas facile confronté à cette pression sociale, pas facile face aux regards d’une fille dont on veut se faire aimer, pas facile confronter à la disparition des êtres qui vous sont chers, pas facile d’être soi pris dans cette tourmente, impossible de ne pas participer à ce lien d’espoir qu’est le courrier en ces temps effroyables…



Stefan Brijs, l’auteur de cet hymne à la vie est dans le juste ton, celui que j’imagine pour aborder une histoire comme celle-ci ? Une écriture qui nourrit le lecteur. N’ayez crainte, la guerre est là en second plan, l’époque le veut mais ce n’est pas un roman guerrier.



Un livre qui nous ramène à l’essentiel. Quelles sont nos valeurs ? Jusqu’où sommes-nous capable d’aller par amour ?



Face à la vérité, terrible réalité, le mensonge pour rendre acceptable… l’inacceptable.



Que devenons-nous, simple passant dans notre époque confronté à « L’absence, le manque, le vide… » ?



Une phrase, terrible phrase dite par un étudiant pour imager le message des gouvernants colporté par les médias « De toutes ces horreurs, ils nous font un conte de fées, nom de Dieu ! »





Un très bon livre que je recommande sans hésiter, foi de p’tit duc.



Bon juste une little chose, « Qu’est-ce que c’est que ce romancier Belge Flamand qui vient prendre le pain de la bouche de nos écrivains belges wallons ? » Sans rire, il y a de l’espoir parce que j’avais cru comprendre que la langue française… Heureusement que passait par là Daniel Cunin, le traducteur, expert dans la langue de Molière, merci à lui.



Allez nous serons magnanime, en bon gaulois que nous sommes, Stefan Brijs on le garde.



@ Bientôt, Amis(es) lecteurs (trices)
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Courrier des tranchées

J'étais un peu sceptique quand j'ai reçu "Courrier des tranchées" pour deux raisons: encore un roman sur la Première Guerre Mondiale et surtout il est énorme (591 pages).



Mais dès les premiers chapitres, mon scepticisme a disparu pour laisser la place à l'intérêt. Stefan Brijs nous apporte une vision nouvelle de cette première guerre. En effet, nous suivons l'annonce puis les premiers combats depuis Londres où l'engouement est plus qu'immense à l'annonce du conflit. De nombreux jeunes hommes s’enrôlent spontanément dans les rangs pour partir combattre les allemands. Cependant, John ne souhaite qu'une chose: continuer ses études contrairement à son ami d'enfance Martin, prêt à tout pour s'engager.



Martin au front, une fameuse lettre non distribuée par le père de John va venir bouleverser la vie de se dernier.... En découle une aventure saisissante et émouvante.



Plusieurs points m'ont conquis dans ce roman:



- tout d'abord le point de vue novateur apporté par l'auteur sur cette guerre. On a souvent lu des romans à ce sujet du point de vue de français mais jamais d'un pays où les conflits n'ont pas explosé. Ici la guerre est vue comme une bonne chose, même si la crainte que Londres soit bombardée reste bien présente dans l'esprit des gens. Loin des yeux, loin du cœur.



- les descriptions de l'auteur sont parfaitement équilibrées afin de permettre au lecteur de se situer parfaitement dans le décor. Stefan Brijs a parfaitement réussi à me faire voyager avec ses mots, j'y étais, je vivais les émotions des personnages, je ressentais leurs peurs, leurs joies et leurs doutes.



- les valeurs que l'auteur a souhaité mettre en avant dans son roman: l’honnêteté, la famille, la trahison, le courage... D'exemples en contre -exemples, tous ces points sont abordés un par un et, ce qui est agréable, sans jamais tenir un discours moralisateur. Les conflits intérieurs que rencontrent John illustrent de nombreuses situations quotidiennes. J'ai beaucoup apprécié.



Pour conclure, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec Courrier des Tranchées. Emotions et tensions étaient au rendez-vous et il a réussi à me tenir en haleine jusqu'à la fin. Une autre manière de découvrir la Première Guerre Mondiale. Je vous le conseille pour cette rentrée littéraire 2015.
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Courrier des tranchées

“Il ne faut jamais demander aux êtres de ne pas mentir. Et il ne faut jamais leur en vouloir de mentir.” (Henri de Montherlant). Dans Courrier des tranchées du belge d'expression flamande, Stefan Brijs, le mensonge, alors que la première guerre mondiale éclate, est omniprésent. Mensonges de la presse ou des autorités (anglaises en l'occurrence) qui minimisent les pertes sur le front et exagèrent les victoires. Et surtout ces télégrammes que reçoivent les familles endeuillées ; 'Killed in action", une formule bien pratique pour faire de la mort un acte héroïque sans dire la vérité sur les causes précises du décès. Le héros de Courrier des tranchées, John, est un jeune anglais qui n'a aucune envie de s'engager en 1914, au contraire de son meilleur ami. Le roman est à son meilleur quand il décrit sur plus de 300 pages un pays imbibé de haine pour les "Huns", victime de la propagande, dans un climat délétère où ne pas aller combattre est considéré comme un acte antipatriotique réservé aux traîtres. Que de subtilités dans la progression psychologique de John, pacifiste dans l'âme, coeur romanesque bercé par les écrits de Keats. La plume de Brijs est sobre et élégante, précise et épidermique. La deuxième partie du livre n'insiste pas sur les faits de guerre, plutôt sur les effets collatéraux, sur le moral des troupes, sur les pensées, peurs et doutes des soldats, leur relation entre eux et avec ceux qui sont au pays : mères, soeurs, amies et amoureuses. John, détenteur de courriers qui annoncent la mort aux familles dissimule la vérité, ment pour ne pas blesser. Tout est là, dans ses propres interrogations, quand une simple lettre peut détruire, réconforter, donner de l'espoir ou l'annihiler. Courrier des tranchées est un hymne aux mots, ceux qui vous transportent dans les livres, ceux qui vous transpercent le coeur en quelques lignes dans des froides missives officielles. Par ce prisme original, Stefan Brijs n'a pas écrit un nouveau livre sur la guerre de 14, son propos est universel et touche directement à ce qui nous donne le courage de continuer à vivre, à travers le destin (la vie ou la mort) de ceux qui nous sont les plus chers.
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Courrier des tranchées

J'ai beaucoup aimé ce roman de Stefan Brijs, premier livre que je lis de cet auteur d'ailleurs. Je ne vais pas faire un résumé de l'intrigue, cela ayant déjà été fait dans plusieurs autres très bonnes critiques (à noter que c'est grâce à ces critiques que je me suis lancée dans cette lecture !). J'ai apprécié les thèmes, questionnements, abordés par l'auteur : l'opinion patriotique des britanniques vis-à-vis de cette guerre, la pression faite aux jeunes hommes pour qu'ils s'engagent, la propagande réalisée autour de cette guerre, qui nous amène au thème principal de ce roman : le mensonge.

J'ai également apprécié la finesse avec laquelle l'auteur nous décrit l'évolution du personnage de John : son regard sur la vie, sa psychologie etc... J'ai trouvé l'écriture de Brijs juste, il écrit ce qu'il faut, sans trop en rajouter.

Un roman à découvrir donc.
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Courrier des tranchées

Roman historique. Roman initiatique.



Courrier des tranchées narre l'histoire de John, jeune étudiant dans le Londres du début du XXe siècle. Nous sommes en 1914 et tout Anglais en âge d'aller faire la guerre s'engage, guidé par une certaine forme de bravoure, de fierté. Et bien John lui, préfère se consacrer à ses études et sa passion la littérature, plutôt que de tuer. Dès lors, sa vie va se bouleverser du tout au tout: il va subir les railleries des uns, les insultes des autres et d'aucun ne réussira à comprendre son choix. Quand arrive le jour où John apprend la mort de son meilleur ami, tué sur le champ de bataille, il n'aura de cesse que de découvrir ce qui s'est véritablement passé pour son ami.

Ce roman, au-delà de l'aspect historique, s'apparente bien plus à un roman initiatique où comment le héros, après de multiples péripéties, se construit et entre dans l'âge adulte.



Ce livre m'a enthousiasmé pour plusieurs raisons:

- le caractère inédit de l'intrigue, la focale étant posée sur ces facteurs qui, en temps de guerre étaient désignés pour porter les lettres qui annonçaient la mort des soldats;

- le rythme du récit, qui prend le temps de peindre des personnages complexes, tout en captivant le lecteur avec finalement très peu de temps morts;

- les thématiques abordées, avec notamment de superbes passages sur la force de l'amitié;

- et bien évidemment le souffle romanesque qui émane de cette extraordinaire histoire.



Alors bien sûr, la réalité de la guerre est cruelle, et l'auteur ne l'oublie pas en faisant vivre à son héros les drames les plus terribles et jusqu'à la dernière page, le lecteur est pris aux tripes...



Une lecture enthousiasmante je vous !
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Courrier des tranchées

Courrier des tranchées, ou le mensonge pour taire l'horreur.



A Londres, à l'entrée en guerre de l'Angleterre dans le 1er conflit mondial, John Patterson refuse dans un premier temps de s'enrôler, préférant les études à la guerre. Ce choix n'est pas sans conséquence et il sera considéré comme lâche et poltron à maintes reprises par ses proches.

D'autant que son meilleur ami, lui n'hésitera pas une minute et ira même jusqu'à mentir sur son identité afin de ne pas être réformé à cause de son trop jeune âge.

Mensonge de l'Etat, via la presse en taisant les horreurs ou encore via les courriers transmis aux familles qui ont perdu un être cher sur le front.

Mensonge du facteur, le père de John, qui protège son fils et qui refuse de distribuer les courriers annonçant la perte de leur proche.

Mensonge de John à sa famille d'adoption qui refuse de voir celle qui l'a élevé attristé par la mort de son fils.

Mensonge dans lequel chacun s'enlise et dont il est difficile de sortir... Jusqu'à la découverte inévitable de la vérité, ou pas. Embellir la réalité permet d'adoucir la tristesse des proches.



Le rythme est très lent, je me suis souvent demandée où souhaitait en venir l'auteur et la fin m'a quelque peu déçue. Toutefois, l'écriture reste agréable à lire.
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Courrier des tranchées

1ère Guerre Mondiale, vécue par un jeune intellectuel anglais, amateur de littérature et de Keats, que les indignations provoquées par la violence du combat sur le sol britannique vont pousser à s'engager.

Un jeune qui veut réussir mieux que son père, mais le sort qui s'acharne et la désillusion toujours présente.

Désillusion ici d'une guerre stupide vue par les anglais, avec un jeune homme engagé presque malgré lui , fils de facteur et amoureux des lettres et Belles lettres, et amoureux de la sœur de son meilleur ami d'enfance et frère de lait .
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Courrier des tranchées

Courrier des tranchées est un roman sur le mensonge, les illusions et les faux-semblants. Portrait documenté d’une sombre période, où les notions de courage et de lâcheté paraissent soudain floues, Stefan Brijs raconte le gouffre entre l’exaltation de la guerre et son effroyable réalité.



En virtuose de la construction romanesque, il donne chair à des personnages sidérants de justesse, emportés par intrigue ingénieuse qui surprendra le lecteur jusqu’à la dernière page.



La première guerre mondiale est une période qui m’intéresse beaucoup, j’ai beaucoup lu sur ce sujet et ce roman se singularise vraiment de par son héros et surtout les thèmes qu’il aborde.



Le courage, la lâcheté, la guerre : voilà les thèmes de ce roman, classique dans la forme mais passionnant. John est considéré comme un lâche pour ne pas s’être enrôlé dès le début de la guerre, au contraire de son meilleur ami qui a devancé l’appel en mentant sur son âge.



Mais, est-ce aussi simple ? Stefan Brijs nous plonge dans Londres en 1914 du côté des pacifistes, de ceux qui ne veulent pas combattre : en premier lieu John et son ami William, étudiant en littérature allemande, qui font figures de lâche dans ces moments de ferveur patriotique.



Le roman est à son meilleur quand il décrit sur plus de 300 pages un pays imbibé de haine pour les « Huns », victime de la propagande, dans un climat délétère où ne pas aller combattre est considéré comme un acte antipatriotique réservé aux traîtres. Que de subtilités dans la progression psychologique de John, pacifiste dans l’âme, coeur romanesque bercé par les écrits de Keats.



L’auteur aborde aussi le métier de facteur à travers le père de John qui s’enfonce dans la dépression à mesure qu’il distribue les lettres qui annoncent la mort des jeunes soldats à leur famille.



Et dans les tranchées pour sa seconde partie, lorsque John devient ordonnance d’un lieutenant. Là, il nous raconte les hommes dans leur quotidien, dans les assauts, la terreur du no man’s land, le stress post traumatique, les désertions, la censure les télégrammes « Killed in action »…



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Courrier des tranchées

Le courage. La lâcheté. La guerre. Voilà les thèmes de ce roman, classique dans la forme mais passionnant. John est considéré comme un lâche pour ne pas s'être enrôlé dès le début de la guerre, au contraire de son meilleur ami qui a devancé l'appel. Mais, est-ce aussi simple ? Brijs nous plonge dans Londres en 1914 et dans les tranchées. La vie et la vision du monde de John en seront bouleversées. Et sans doute les nôtres avec, sur l'héroïsme, le patriotisme, le courage...
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Courrier des tranchées

La Première Guerre mondiale, à son déclenchement, constitue l'entrée véritable dans le XXe siècle .C’est ce que nous disent les historiens tandis que les écrivains y ont puisé les éléments de romans ayant marqué leur époque, et la littérature de leur pays d’origine .Dans son roman « Courrier des tranchées », Stefan Brijs, écrivain belge néerlandophone, prend le parti de décrire la guerre, vue de l’opinion publique ,dans les premiers chapitres du roman.



Nous sommes en 1914, dans un quartier populaire de Londres, dans l’East End .John Patterson, étudiant à l’université, est soumis à la pression patriotique, chauvine, déclenchée par les premiers développements du conflit. On le somme de s’enrôler, de faire son devoir, de servir son pays …Ce garçon, pour sa part, préfère étudier la littérature, se plonger dans les poèmes de Keats, les œuvres de Thackeray, dont il apprécie La Foire aux Vanités, Kipling , Milton .Il est en cela aidé précieusement par un ami du nom de William Dunn .Ce dernier n’a cure de cette fièvre patriotique qu’il assimile à de l’imbécillité, de la propagande, de la manipulation .Il initie John Patterson à la littérature allemande, à Goethe dont il fait découvrir Les souffrances du jeune Werther et Faust.



Après avoir découvert que son père, qui est facteur au Royal Mail, a omis d’envoyer des courriers annonçant la mort de soldats, habitants dans son quartier, John Patterson s’engage, alors que son ami Martin Bromley l’a devancé de quelques mois .John Patterson, dont la mère est très tôt décédée, est le frère de lait de Martin Browley. Il a été élevé en partie par elle.

Au front, c’est la découverte de l’armée , de sa discipline arbitraire, de sa routine, de ses contraintes multiples .John Patterson est ainsi amené à faire le courrier de ses compagnons d’infortune :Jimmy Parker, Simkins .Il observe également les attitudes du caporal Chapman, les choix du lieutenant Ashwell et les errements du capitaine Brooke .L’habileté de l’auteur, c’est de faire correspondre à la conduite de ces hommes des traits mentaux, des postures, des attitudes .Bien sûr, John Patterson découvre les horreurs du conflit : des charniers,, des monceaux de cadavres dans la boue, des trains de blessés atrocement mutilés .L’auteur souligne avec une grande pertinence la nécessité de rapporter les faits de guerre avec l’arme de l'illusion, de la reformulation, du mensonge,aussi.

John Patterson apprend à la fin du roman que son ami Martin Browley n’est pas mort au champ d’honneur, mais a été fusillé pour l’exemple …

Ce roman est bien construit, il progresse lentement, nous introduit dans des mondes très différents les uns des autres comme pour illustrer ce que la plongée dans un conflit aussi cruel que la Première Guerre mondiale peut provoquer dans la vie d’individus .

On pense au film de Kubrick(Les sentiers de la gloire), de Losey (Pour l’exemple) qui sont dans la même ligne thématique que ce roman. Il fait penser également au roman de Xavier Hanotte, Derrière la colline, dont le thème est très proche.

La lecture de ce roman nous aidera dans la mise en évidence du rôle du travestissement du récit historique, omniprésent, par les acteurs de l’histoire.

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Courrier des tranchées

Nous nous retrouvons à Londres en 1914, aux lendemains de la déclaration de guerre. Le héros, John Patterson, nous décrit la plongée du pays dans un patriotisme agressif et l’impact de la guerre, de plus en plus direct, sur son entourage : son père, facteur, chargé d’apporter les nouvelles du front aux familles ; Martin Bromley, son meilleur ami et frère de lait qui ne souhaite qu’une chose : s’engager, même s’il n’a pas l’âge règlementaire ; Mary, la sœur de celui-ci, pour laquelle John a le béguin ; enfin William, étudiant en allemand rencontré à l’Université, qui voit dans tout cela qu’une stupide et dangereuse fuite en avant. Jusqu’à quand John pourra-t-il résister à la pression sociale et ne pas s’engager ?



Sur fond de mensonge nécessaire, le roman nous plonge progressivement dans l’atmosphère de guerre. La lenteur de la prise de conscience des protagonistes ne rend l’impact du conflit que plus implacable. J’ai particulièrement apprécié tous les personnages qui entourent John, que j’ai trouvé très humains, avec leurs mesquineries, leurs contradictions ou leurs poses. En revanche, le héros qui nous raconte toute l’histoire – à la première personne du singulier en plus – m’a semblé un peu fade. Il souffre sans doute d’un défaut très fréquent dans la fiction en général : chargé d’être le relai du lecteur, professant les opinions les plus proches de notre point de vue moderne, il peut sembler à première vue un peu trop lisse, trop parfait. Cependant, les dilemmes auxquels il est confronté sont crédibles, et sont l’occasion pour l’auteur de montrer les affres de la guerre à travers un prisme intéressant : celui du décalage entre le discours patriote officiel, servi à l’arrière, poussant les jeunes gens à s’engager et la réalité du front. Le dénouement m’a peut-être un peu moins convaincue, mais plus je pense à ce livre, plus je me dis qu’il pose le problème du patriotisme de guerre de la bonne façon.



Si on peut lui reprocher une facture un peu trop classique et un personnage principal un peu faible, Courrier des tranchées est en somme un bon livre, à la fois bien construit et pertinent dans ses choix.
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Courrier des tranchées

Mentir pour soulager la douleur: faute ou devoir moral?



1914: Quand la première guerre mondiale est déclarée, l'opinion publique britannique est solidaire de son gouvernement, et la pression du recrutement est telle que les hommes s'engagent en masse dans le conflit. C'est l'exaltation des premiers moments. Il faut servir son pays, faire preuve d'optimisme et de chauvinisme en dépit des premières nouvelles catastrophiques du front en France.

Mais le jeune John Patterson refuse de s'enrôler, préférant continuer ses études, au risque de se voir accrocher au plastron une plume blanche, symbole de lâcheté. Mais, a-t-il vraiment le choix ?



Je referme ce livre très partagée, sans comprendre vraiment pourquoi j'ai "ramé" en le lisant.

Il a des atouts indéniables dans la description minutieuse d'un pays belligérant mais qui subit peu les conséquences de la guerre sur son sol. Il offre une jolie symbolique à ceux qui aime la littérature, par l'importance donnée aux livres. Il questionne le lecteur sur les thématiques du libre arbitre, de la lâcheté, de la propagande qui manipule les masses. On y parle beaucoup de mensonge et de dissimilation, des individus jusqu'aux plus hautes instances de l'Etat. Et il faut reconnaitre que Stefan Brijs a imaginé un scénario original et assez perturbant.



Dans une seconde partie, on n'échappe pas à l'horreur du conflit, à la discipline militaire, à la boucherie humaine. Rien de romanesque n'accompagne les personnages, la réalité est ancrée dans la boue avec son lot de courage, couardise, amitié, bêtise et humanité.



Tout cela est connu et si souvent mis en scène ou en mots....Cette lassitude de lectrice a été accentuée par un style très classique, trop classique, d'une lenteur qui colle à l'époque mais qui m'a donnée l'impression de lire un roman victorien. C'est donc une impression toute personnelle qui ne remet pas en cause la documentation minutieuse qui illustre le roman, l'atmosphère au plus près du réel concernant les quotidiens de "l'arrière" et des tranchées.
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Courrier des tranchées

Lorsque la guerre est déclarée, John Patterson décide de privilégier ses études littéraires et de ne pas s'engager, alors que Martin Bromley, son frère de lait et son meilleur ami, mû par un désir de reconnaissance et le souhait d'une vie prestigieuse sous l'uniforme, use d'un subterfuge pour partir au front. Accusé de lâcheté, soumis à l'opprobre de la population de "l'arrière", John est déjà en guerre alors même qu'il n'est pas engagé.

A la mort dramatique de son père, John découvre que ce dernier utilisait son métier de facteur pour subtiliser des lettres. L'une d'entre elles le conduit à s'engager lui aussi alors qu'en France la guerre s'éternise. Rien de ce qu'il a vécu auparavant ne l'a préparé à ce qu'il découvre de la sordide réalité de la guerre et de l'exacerbation des sentiments humains des plus vils au plus sublimes.

Ce roman foisonnant questionne avec une grande finesse les notions de courage, de lâcheté, d'héroïsme, de trahison et de patriotisme. L'intrigue est construite de telle manière qu'elle se nourrit constamment de la richesse et de la complexité des personnages et des rapports humains. La guerre elle-même devient un des personnages, un "actant", qui influe sur la destinée des uns et des autres.

Un roman dont les péripéties ne doivent pas occulter la subtilité et l'immense sensibilité. Une très belle découverte !
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Courrier des tranchées

Ce roman prêté par ma sœur, lui avait beaucoup plu car il se focalise sur un aspect peu connu de la guerre 14 – 18 vu du côté britannique, à savoir la minorité qui n’a pas participé à l’élan patriotique qui a conduit une génération à faire la guerre. J’ai partagé son plaisir de lecture et j’ai aimé les rapports entre les deux personnages principaux : John le pacifiste et Martin le va-t-en-guerre. Ils ont grandi auprès de la même femme. La mère de Martin,madame Bombley, d’un milieu très pauvre et secoué par l’alcoolisme brutal d’un père marin, heureusement souvent absent, a été la nourrice de John dont la mère n’a pas survécu à son accouchement. Son père se réfugie dans la douleur et la passion pour les livres anciens qu’il ne lit pas mais qu’il collectionne. John Patterson est destiné aux études, malheureusement la guerre 14 – 18 viendra interrompre cette destinée.



Le choix de ces deux personnages permet à l’auteur de cerner au plus près le patriotisme en Grande Bretagne. C’est ma réserve par rapport à ce roman, les patriotes sont tous abrutis et seuls les pacifistes ont le courage de réfléchir. C’est intéressant de voir tous les procédés qui ont amené les Britanniques à s’engager dans une guerre qui, somme toute, n’était pas la leur. Par exemple des groupes de femmes qui décorent de plumes blanches les hommes qui ne s’engagent pas alors qu’ils pourraient le faire. Les agents recruteurs postés dans tous les endroits stratégiques de Londres qui entraînent tous les jeunes à vouloir au plus vite servir leur pays, les effets de la propagande qui représentent les Allemands comme des sauvages et qui annoncent victoire sur victoire des troupes anglaises. Face à cela, deux personnages qui s’opposent à la guerre et dont les personnalités sont très bien analysées et ont, cela se sent, toute la compréhension de l’écrivain.



Finalement, John s’engagera, lorsque son père sera tué, victime annexe d’un bombardement allemand avec un zeppelin. Il recherchera Martin et voudra savoir ce qui lui est arrivé. Ce sera encore l’occasion de détruire un peu plus l’image de l’héroïsme et dénoncer la cruauté des armées au combat.Tout ce qui est dit est vrai, sans doute mais explique mal l’élan de tout un peuple pour faire cette guerre. L’intérêt du roman, réside dans l’analyse de l’amitié conflictuelle qui lie Martin et John et aussi le portrait du père de John, le facteur qui ne supporte plus d’apporter les lettres annonçant la mort des soldats dans les foyers anglais. Le titre du roman est très important car si tout se joue sur le terrains au milieu des bombes et des balles qui fauchent les vies, l’auteur accorde une grande importance au courrier qui peut à lui seul changer le sort de ceux qui reçoivent ces lettres.



Le point de vue de cet auteur belge sur l’engagement britannique est original et très fouillé, mais j’ai vraiment du mal à croire que seuls les abrutis voulaient faire la guerre cela a dû jouer sur un ressort plus profond de la nation anglaise.
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Courrier des tranchées

Stefan Brijs développe un aspect très intéressant de la guerre 14-18, celui de la pression que subissaient les jeunes hommes en Angleterre et de la propagande patriotique pour que le maximum de Britanniques s’engagent volontairement dès les premiers mois de la guerre. La Grande-Bretagne dispose en effet d’une armée de métier qui subira rapidement de lourdes pertes et tous les renforts étaient les bienvenus pour pallier ces manques. Au début, les jeunes gens doivent avoir au moins 19 ans et mesurer au moins 1, 70 m pour s’engager mais nombreux sont ceux qui tricheront et seront acceptés les yeux fermés par les médecins recruteurs. C’est le cas de Martin Bromley, le frère de lait du narrateur John Patterson, qui use aussi d’une autre entourloupe (que je ne vous révélerai pas) pour enfin aller en découdre avec « les Huns » de l’autre côté de la Manche. (L’auteur n’a pas manqué non plus d’évoquer la haine qui se déchaîne aussi envers les habitants d’origine allemande établis en Angleterre.)



Pendant longtemps, la guerre est présentée un peu comme une image d’Epinal, une « simple » affaire patriotique et les lettres envoyées aux familles des victimes ne sont que des formulaires qui présentent la mort des leurs comme une mort héroïque, directe (« une balle en plein coeur », « il n’a pas souffert »…). Bien loin de la réalité atroce des tranchées évidemment. C’est ce que comprend très vite William Dunn, un étudiant ami de John Patterson qui, comme lui, refuse de s’engager, par pacifisme, et démonte les mécanismes de la propagande britannique. John suit des études de littérature, il est soutenu par son père, facteur (dont le métier ne cesse de s’alourdir, physiquement et moralement) et collectionneur d’éditions de livres anciens et par madame Bromley, sa nourrice, mère de Martin, toujours bienveillante envers le jeune étudiant. Celui-ci ne cesse d’être partagé entre des sentiments contradictoires par rapport à l’engagement, à la notion de courage et de lâcheté, régulièrement montré du doigt par des recruteurs persévérants ou des amis plus ou moins proches.



La guerre évolue, et les zeppelins allemands réussissent à atteindre Londres pour la bombarder dès 1915. C’est lors d’une de ces attaques que la vie du jeune homme va changer radicalement et provoquer son engagement. Il se retrouvera vers la fin 1916 dans les environs d’Arras, ordonnance du lieutenant Ashwell,rescapé de la bataille de la Somme. Relativement protégé par son emploi, John n’a qu’une envie : savoir ce qui est arrivé à Martin. Lui qui refusait de s’engager est maintenant soldat à temps plein et sur le front, les questions de courage et de lâcheté, d’héroïsme sont bien éloignées de la réalité : on fait la guerre non parce qu’on le veut mais parce qu’il le faut, on suit les ordres pour sauver sa peau et celle de ses camarades, de son chef de peloton, pas question de reculer devant les Allemands sous peine d’être traduit devant une commission spéciale si pas la cour martiale. Et les manières de mourir racontées par Stefan Brijs sont loin du simple « Killed in action » envoyé aux familles. Personne finalement n’est vraiment un héros… mais on honore la mémoire de tous, les braves et les salauds, c’est ce qui ressort entre autres de cette lecture très riche.



L’histoire de John, d’abord sur « Le Front domestique » puis sur « Le Front occidental », anti-héros pas toujours très glorieux ni sympathique dans ses hésitations, mais qui finit par devenir terriblement attachant, les thématiques du courage et de la lâcheté, de l’héroïsme et de la propagande, les chagrins d’amour et les amitiés indéfectibles entre frères d’armes, les livres et la poésie, fragiles remparts contre la barbarie : autant d’éléments qui composent un roman captivant et dont les 600 pages se tournent toutes seules. Une lecture qui fait bouger les lignes.
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L'année du chien

Dans ce livre nous suivons l’amitié de Paul et Ava. Paul est un jeune divorcé, professeur, il aime la littérature. Mais depuis son divorce, il n’arrive pas à retrouver l’amour. Ava, elle, est médecin du travail aux chemins de fer. Elle a un gros problème avec les hommes : c’est une véritable passionnée et n’arrive pas à faire durer ses histoires d’amour. Entre eux, un véritable lien d’amitié s’est installé. Mais cette histoire restera-t-elle platonique ?

J’ai beaucoup aimé ce livre. En plus, Stefan Bijs est un auteur belge et l’histoire se passe dans ce pays. Raison de plus pour moi d’aimer étant donné que je suis belge.

L’histoire est très bien ficelée, on se retrouve entre ces deux protagonistes déchirés par la vie, et surtout par l’amour.

La plume de l’auteur est très belle, fluide, facile à lire. Mais par dessus tout il a réussit à me surprendre. Je pensais que la fin était toute écrite, j’étais persuadée que cette histoire se finirait d’une certaine façon. Et en fait, j’étais complètement à côté. Et j’adore ça ! Quoi de plus banal de lire un livre en connaissant la fin dès le début du livre ?

Pendant toute ma lecture, j’ai attendu ce moment que j’étais persuadée de lire, et à ma grande surprise, ce moment n’est jamais arrivé.

Je n’ai qu’une chose à dire : merci Monsieur Brijs pour cela.

Au niveau des personnages, j’ai eu de la sympathie pour les deux protagoniste.

Paul et ses difficultés à trouver l’amour. Ava et sa difficulté à faire durer ses relations. Mais le protagoniste que j’ai le plus aimé, c’est Fiodor. Fiodor est le chien de Paul, et il fait partie intégrante de cette histoire.

Si vous aimez les romans qui ne se terminent pas comme tous les autres, je vous conseille de lire celui-ci. Vous ne serez pas déçu.

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L'année du chien

Paul, un flamand d’une vingtaine d’années, est enseignant, passionné de livres et de cinéma. Depuis peu, il vit seul avec son chien dans sa grande maison, sa femme Christine l’ayant quitté pour son professeur de sport, avec lequel elle trompait son mari.



Il vit mal son célibat, la trahison qu’il a vécue. Christine était son premier amour, elle était tout pour lui et il devait sans doute s’imaginer que cela allait durer toute la vie.



Dans le cadre d’une de ses passions, lors d’une projection de film, il rencontre Ava, une jeune femme à peine plus jeune que lui, et tout aussi passionnée par le septième art.



Ils entament petit à petit une relation amicale, qui permet au lecteur de comprendre la différence d’implication de chacun des deux protagonistes. Paul est aux petits soins pour sa nouvelle amie, semble nier l’évidence, tout en fantasmant continuellement sur elle lors de ses séances de masturbation répétées. Ava, quant à elle, profite de son célibat et s’amuse à lui raconter ses conquêtes, et à le pousser à rencontrer d’autres femmes.



Le titre de ce livre, L’Année du chien, représente non seulement l’année de naissance de Paul, mais également la durée de l’histoire, une année, que notre héros nous raconte de son point de vue.



Une année qui comportera son lot de questionnement, de découvertes, de déceptions. En effet, Paul se lancera, sans conviction aucune, dans de nouvelles rencontres, tuant dans l’œuf chaque possible relation, comparant ces femmes soit à son ex, Christine, soit à son fantasme ultime, Ava.



En effet, lors de chaque plaisir charnel, solitaire ou en duo, il ne peut s’empêcher de penser à son ex, de réaliser à quel point elle était prude, trop coincée, mais dont le corps était parfait, ou d’imaginer comment ça se passerait avec son amie. De toute façon, ce mécanisme lui fait regretter instantanément, ou saboter, toute nouvelle tentative avec une inconnue.



On sent cet homme sensible, désireux de vivre une belle histoire d’amour, un peu fleur bleue, se perdre dans le choix de ses partenaires, se tromper dans le but de ces rencontres. Lui-même comparant ses relations à de la tôle froissée. Il nie ses désirs profonds, tant que cela lui permet de rompre cette solitude trop imposante.



L’évidence de l’amour naissant de Paul envers Ava nous donne envie de le secouer, de l’aider, tant il a l’air de ne pas vouloir, ou ne pas oser, se l’avouer.



En dire plus serait gâcher le plaisir de découvrir cette histoire, brillamment traduite par Daniel Cunin aux éditions Héloïse d’Ormesson.



Stefan Brijs, quant à lui, est un auteur belge néerlandophone. Il était enseignant – tout comme le héros de son roman – avant de devenir écrivain, il y a un peu plus de vingt ans.



Après quelques succès locaux, c’est avec Faiseur d’anges, paru en français en 2005, traduit dans une dizaine de langues et vendu à plus de 100 000 exemplaires, qu’il atteint une véritable popularité, dépassant alors les frontières.



Avec L’Année du chien – Zonder Liefde en néerlandais ; littéralement « sans amour » – les éditions Héloïse d’Ormesson nous offre un quatrième roman de Stefan Brijs à découvrir dans la langue de Molière.



Une histoire qui peut sembler banale de prime abord, mais qui garde le lecteur en haleine jusqu’au bout, plongé dans l’intimité de ce garçon, écrite avec beaucoup de sensibilité et d’authenticité.



https://www.frequenceterre.com/2020/02/25/lannee-du-chien-de-stefan-brijs/?amp
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L'année du chien

Ce roman est un roman d’amitié. Une amitié entre un homme et une femme. Une amitié entre deux personnes un peu perdues et qui cherchent à se reconstruire. C’est la rencontre de deux personnes ayant les mêmes passions, la même envie de découvrir des choses, le besoin de partager. Paul et Ava sont amis. Ils sont célibataires et tentent de retrouver une vie amoureuse. Ce roman raconte aussi le chemin que chacun doit faire après une séparation amoureuse, la confiance en soi qui doit être reconquise. « L’Année du chien » est l’histoire sur un an de Paul, de son après divorce, de son amitié avec Ava, de son célibat, de ses nouvelles rencontres, de son désir. Paul se raconte, se livre. Sa rencontre avec Ava est une bouffée d’air pour lui et lui permet même de croire à une belle histoire. Les deux vont s’écouter, s’épauler, s’aider, se comprendre. Ils font beaucoup ensemble. Est-ce qu’une amitié? Pour Paul, il semblerait que non mais voilà, il préfère se taire et laisser Ava vivre autre chose.



C’est toujours délicat l’amitié entre un homme et une femme. Le désir peut s’immiscer dans cette relation. Et se remettre d’une rupture est une épreuve, il faut savoir faire le deuil de cette histoire, le deuil de l’autre et ne pas comparer. Il faut avancer en faisant abstraction du passé. Il faut savoir se reconstruire, se poser les bonnes questions sur ce que l’on veut en fait. Il faut s’approprier son célibat qui peut devenir un allié. Il faut apprendre des erreurs qui seront commises par la suite lors de rencontres. Que ce soit Paul ou Ava, chacun va tenter de se reconstruire et ensemble. Ils vont devenir un pilier l’un pour l’autre. L’auteur, Stefan Brijs, sait raconter une histoire d’amitié. Il sait donner les codes pour une histoire réussie. Il sait prendre par les mots sont lecteur. Ce roman est finement bien orchestré par son auteur!


Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

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