Vos mains. Pour varier votre centre de gravité et vous reposer de vous-même, vous croisez machinalement vos genoux dans l'autre sens. Faisant face au carrefour, votre regard fixe alors ces mains qui dorment calmement sur votre cuisse et dont la sage mission reste celle de saisir un verre à moitié vide, de plonger dans un bol d'arachides ou d'extraire une cigarette de cet affreux paquet noir chargé de culpabilité. Scolaires et disciplinées, des mains dont le majeur se tacha d'encre Visor Pen, Sheaffer ou Waterman afin de former ses premières lettres sur des partitions musicales. Des mains qui firent se combattre les chevaliers Bayard et Du Guesclin, qui, dans la pénombre des marionnettes du Luxembourg, applaudirent Guignol et Gnafron donnant la bastonnade au gendarme. Des mains qui se tachèrent encore du pistil des hibiscus dans les jardins d'Anfa, qui, des fleurs mauves du plumbago confectionnèrent de petits parachutes ou des perruques royales de bougainvillées scalpées sur les murs de chaux. Des mains qui cueillirent câpres et groseilles, décrochèrent des coings trop sûrs et ramassèrent des kakis éventrés. Ces mêmes mains qui plus tard tordirent des bras dans les cours de récréation, interceptèrent des ballons, taillèrent des bouts de bois à l'opinel, firent couler du sable brûlant entre leurs doigts et virent du jus de pêche couler sur leurs poignets. Des mains qui, à l'occasion de manches interminables sous un soleil impitoyable, tinrent sans faiblir le manche glissant de votre Donnay pour ajuster des passing-shots, qui, dans les vapeurs de fioul et d'embruns mélangés, agrippèrent le bastingage froid de ferries britanniques, italiens, grecs, qui tirèrent des bords sur les catamarans ou cornèrent la pulpe de leurs doigts sur des cordes de guitare. Des mains qui changèrent les vitesses avec autorité sur les départementales, forcèrent des coquillages à la lame courte et débouchèrent des bouteilles de champagne. Des mains qui glissèrent enfin sur les boucles soyeuses de compagnes mariées à d'autres depuis longtemps.
Passées de Tom Sawyer à Bartleby, ces mains fidèles vous ont suivi jusqu'à cette terrasse afin de mener la calme bataille de la durée. Des mains qui le plus clair de leur temps cliquent dorénavant sur un morceau de plastique, pulvérisant des phrases comme les cailloux à Cayenne.
Attendant le programme du lendemain, ces doigts entremêlés qui leur appartiennent reposeront un jour sur votre torse de chevalier. C'est vrai, de ce sac de peau qui a toujours toléré vos frasques avec bienveillance, vous ne savez toujours rien du plongeon vers lequel il se hâte lentement. Vous ne savez pas davantage de quelles gerbes sera fait votre bouquet final ni quels proches viendront vous serrer dans leurs bras ou les saisir pour en réchauffer la paume avant d'imperceptiblement se reculer parce que là où vous allez, ils ne pourront plus vous suivre.
on pense mieux la nuit, pendant que la ville dort.
Dora échouée, gisant sur l’estran sans espoir d’une nouvelle marée. N’était-il là que pour son corps ? Son esprit critique ? Sa fraîcheur juvénile ? Comment partager le lit de l’ogre de l’art moderne sans se prendre dans ses toiles ? Se souvient-elle qu’elle fut Femme à la torche avant d’être Femme qui pleure ? N’ont-elles pas toutes pleuré, les cinq branches de cette étoile ? De l’érotomane abandonnique, l’histoire n’a retenu que ce tableau de chasse. Cinq reines majeures. Hormis Françoise qui osa s’enfuir, quatre statues, quatre biches dépecées par la dépendance affective : Jacqueline et Olga, suicidées. Olga devenue folle. Elle, entrée en religion, mystique et poétique. Folle peut-être aussi, elle ne sait pas. Pénélope sans perspective, elle ne perçoit plus vraiment cet espace empoisonné de silence, cet entre-deux-mondes figé entre passé et présent.
Dora prononce ces prénoms comme les perles d’un collier tombées en cascade, parties rouler sous les meubles de l’indifférence. au plafond, un ballet géométrique de cinq mouches autour de l’ampoule nue. Une chorégraphie propre à l’été qui annule les frontières du monde. Cinq elles aussi, ces mouches pour lesquelles la suspension électrique est devenue le centre de gravité
En hiver je te moucherai toutes les cinq minutes avec le même mouchoir tout mouillé en te criant :
- Souffle plus fort, enfin!
Entre tous, les personnages les plus énigmatiques qui font vivre le versant éditorial sont certainement les auteurs. Je les ai à l’œil et suis souvent tenté de sourire de ce défilé de contrebandiers poussant la porte promise. A chacun son style. C'est que la littérature est ici une chose sérieuse, monsieur, un sacerdoce visant la transfiguration éternelle, un billet pour la postérité des neurones. Le talent en érection, le génie en bandoulière, le dandysme institutionnel rondement masturbé par les médias homologués, on peut les voir gagner leur ciel, longer avec plus ou moins de grâce ou d'assurance le passage que je leur garantis sur quelques mètres. L'âge, la notoriété, l'importance des tirages et des ventes, l'aspect physique et vestimentaire, la précarité financière et bien sûr le mythe creusé d'année en année, ces données combinées donnent, croyez-moi, de savants mélanges chorégraphiques. M’amuser d'eux quelques secondes, simplement me distraire jusqu'à ce qu'ils atteignent l'escalier et disparaître là où je ne peux les suivre.
Durant sa carrière qui a duré dix-huit ans, Pelé a inscrit 1283 buts en 1363 matchs, dont certains resteront gravés dans l'histoire du football. Des chiffres qui donnent le tournis... Six fois, il a marqué cinq buts dans le même match! Mais son record le plus incroyable, c'était en 1964 contre l'équipe de Botafogo, où il marqua huit buts!
On naît ,on essaie ceci cela sans savoir pourquoi, mais on continue d'essayer; on naît en même temps qu'un tas d'autres gens ,tout embrouillé avec eux, comme si cinq ou six personnes essayaient de tisser un tapis sur le même métier mais avec chacune d'elles voulant tisser sur le même tapis son propre dessin.
Ambassadeur pour l'UNESCO et pour l'UNICEF, Pelé profite de sa célébrité pour s'occuper d'écologie, d'environnement, ou encore des problèmes de drogue et de corruption qui minent le pays.
Pelé, c'est le plus grand génie de l'histoire du football, le meilleur joueur de tous les temps... Un footballeur brésilien qui a enflammé les stades des années 1950 aux années 1970.