Offrir les clés indispensables pour comprendre des problématiques contemporaines liées à la science en faisant la part belle au débat, telle est l'ambition de ce cycle de conférences. La troisième saison s'intéresse à la question des origines, qu'elle aborde en remontant le temps jusqu'à la naissance de l'Univers puis, dans un mouvement inverse, en s'interrogeant sur l'apparition de la vie, l'origine de l'être humain, enfin l'émergence de la conscience.Cette table ronde réunit des scientifiques dont les travaux portent sur les origines de la vie.Avec Abderrazak El Albany, géologue, professeur à l'Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers, Marie-Christine Maurel, professeure de biologie cellulaire et moléculaire à Sorbonne Université et au Muséum national d'histoire naturelle, etStéphane Mazevet, astrophysicien et directeur de l'Observatoire de la Côte d'Azur.Débat animé par Caroline Lachowsky, journaliste scientifique à RFI, enregistré le 16 mars 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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La question de l’origine de la vie sur Terre reste même presque entière. Cela rend la question de la vie sur les planètes extrasolaires, et plus généralement des formes de vie dans l’Univers, tout aussi insaisissable, du fait de la difficulté à définir des critères scientifiques permettant d’orienter les recherches.
Malgré le biais observationnel très fort que nous avons avec les moyens d’observations actuels, nous avons déjà détecté un nombre impressionnant de planètes dotées d’une diversité de compositions et de distance à l’étoile hôte qui varient de manière quasi continue.
Nous avons actuellement détecté près de 700 systèmes planétaires multiples, c’est-à-dire des systèmes contenant au moins deux planètes, et aucun n’était prédit par le modèle de la nébuleuse solaire inspiré par le cortège planétaire du système solaire
Deux options se présentent alors : ou bien le système solaire serait différent de tous les autres systèmes connus, ou bien nous étions simplement sur la mauvaise voie en imaginant que les planètes du système solaire se sont formées à l’endroit où nous les trouvons aujourd’hui
L'interaction continue entre les outils d’observation développés en réponse à des questions scientifiques particulières posées est le propre de la démarche scientifique et se retrouve dans bien des domaines
Le démarrage de la vie sur Terre peut être un accident de parcours ayant bénéficié de conditions transitoires de pression, de température ou de constituants favorables à cette émergence
Les missions Apollo qui ont rapporté des échantillons de la Lune sur Terre ont permis de résoudre ce problème de manière saisissante. Leur étude a en effet montré que le sol lunaire a une composition similaire à celui du manteau terrestre. Cette similitude n’est pas approximative. Certains éléments comme les isotopes d’oxygène sont même en proportion identiques.
L’autre point à retenir est, une nouvelle fois, que cette transition s’est produite dans le passé de l’histoire de la Terre mais ne se déroule plus actuellement. Cette constatation implique de fait que
L’expérience de Urey-Miller est progressivement tombée en désuétude car les composés utilisés pour représenter l’atmosphère de la Terre primitive, l’ammoniac, le méthane et l’hydrogène, ne sont probablement pas compatibles avec une vision renouvelée de l’atmosphère de la Terre il y a 4 milliards d’années. Comme nous l’avons vu, nos avancées du côté de la formation planétaire indiquent que le CO2, l’eau et l’azote sont à privilégier lorsque l’on considère la composition de l’atmosphère primitive. Ces conditions sont malheureusement moins efficaces pour la production de molécules organiques, et même les acides aminés sont dans ce cas difficiles à produire.
Après plus de quarante ans, la sonde la plus rapide envoyée par l’homme à ce jour vient juste de quitter le système solaire. Elle voyage depuis cinq ans dans l’espace interstellaire, c’est-à-dire dans la région de l’espace située au-delà de l’influence d’une étoile.
L’extrême réactivité qui existe actuellement en raison de l’investissement massif autour des moyens d’observation au sol, dans l’espace ou humains permet d’aller de l’hypothèse à la vérification de certains aspects critiques de la formation des systèmes planétaires ou des objets qui les composent en seulement quelques années